Les relations sociales sont souvent un point particulièrement intéressant et marquant d’une aventure PVT. Selon les pays, les chocs culturels peuvent être plus ou moins violents, y compris dans la sphère intime. Aujourd’hui nous allons aborder une relation internationale qui est finalement assez courante même si loin d’être dénuée de difficultés : sortir avec une personne japonaise.

Vous pouvez trouver sur internet des dizaines de vidéos ou articles témoignant de la rencontre ou de la relation entre des occidentaux et des femmes japonaises. Il faut dire que ces dernières sont très courtisées, et il est assez commun aujourd’hui de voir une Japonaise au bras d’un étranger. Ce qui est par contre beaucoup moins courant c’est l’opposé, à savoir un homme japonais avec une étrangère (et surtout non asiatique). Voici un témoignage à ce sujet.
Si le témoignage a été anonymisé pour des raisons de protection de la vie personnelle, il n’en est pas moins véritable ! 🙂

Comment s’est passée ta rencontre avec ton petit-ami ?

J’ai rencontré mon petit-ami S. de la façon la plus classique qu’il soit au Japon, c’est à dire sur le lieu de travail. Il était employé à temps plein et moi baito (temps partiel). Nous ne travaillions pas dans le même département, et heureusement d’ailleurs, car il m’a avoué bien plus tard qu’il avait pour règle de ne jamais sortir avec une fille de son département. Ne pas travailler ensemble a donc été un facteur décisif de notre relation !

Au final je me rends compte que cette situation est très courante chez mes collègues et amis japonais, et cette histoire de départements différents semble aussi être une règle générale à suivre. Dans ce pays où tout le monde travaille énormément, il est finalement assez difficile de rencontrer quelqu’un en dehors de la sphère professionnelle, mais on n’aime pas trop mélanger privé et pro, au final.

Clairement, au vu des heures de dingue que fait mon petit-ami, il est impossible pour lui de rencontrer quelqu’un en dehors du boulot, ce qui limite drastiquement les possibilités d’avoir une maîtresse, il faut bien voir le positif quelque part !

Qui a fait le premier pas ?

Bizarrement je dirais en partie nos collègues et en partie moi.

En effet, dès le premier jour de travail, lorsque l’on m’a présentée au personnel, on m’a présenté S. comme étant le meilleur parti et un cœur à prendre ! Ce fut assez bizarre d’ailleurs, il semble que mon manager avait décidé de jouer les cupidons dès mon premier jour de travail. A l’époque, mon japonais était assez limité mais je comprenais qu’on encourageait beaucoup S. à venir me parler et à se rapprocher de moi. Ayant de gros problèmes de communication avec lui et ne travaillant pas dans son département, je n’y portais pas vraiment attention, mais à force d’entendre mes collègues me chanter ses louanges, je me suis dit que je ne perdrais rien à tenter un “date”. J’ai donc pris l’initiative de l’inviter à boire un verre, et à partir de là, c’est lui qui a pris les rennes en décidant du lieu et de la date du rendez-vous.

Cependant, même si S. avait mis absolument TOUT le staff au courant que nous avions des “dates”, rien n’avançait. Il y a réellement une différence de rythme à ce sujet entre les Japonais et les Français, et ici on prend beaucoup son temps pour connaître quelqu’un avant de décider si on veut sortir avec cette personne ou non. Cela m’a rappelé un peu le système du date à l’américaine, sauf qu’il n’est pas vraiment acceptable ici d’avoir des rendez-vous avec plusieurs personnes en même temps, je crois.

Dans tous les cas, au bout de 4 rendez-vous, et d’autant plus que l’on se croisait tous les jours un peu au travail, j’ai pensé qu’il était temps qu’il se décide et je l’ai mis au pied du mur en demandant clairement s’il voulait que l’on sorte ensemble ou non.

Et là, je me suis pris un vent ! Alors que nos rendez-vous se passaient très bien, qu’il criait sur tous les toits dès que nous sortions ensemble où nous allions et ce que nous faisions, il n’avait toujours pas décidé si je pouvais être sa petite amie ou pas. Ce fut plutôt un choc pour moi, mais mes amies japonaises à qui j’ai demandé conseil m’ont dit que cela semblait tout à fait normal et que c’était moi qui avais précipité les choses. Il n’avait pas eu le temps en quelques rendez-vous de faire son “kokoro no junbi” (préparation mentale, ou préparation du cœur) et qu’il fallait lui laisser du temps pour réfléchir. Finalement je lui ai donné un ultimatum en exigeant une réponse définitive dans la semaine, et il a décidé de tenter l’aventure.

Si je l’avais laissé conduire l’opération, je ne sais même pas si nous serions ensemble aujourd’hui. Je connais plusieurs étrangères qui ont été refroidies par des Japonais très timides et un peu lents pour nos standards. Certaines de mes amis ont mis des mois avant que leur petits-amis ne se déclarent. Je n’aurai probablement pas eu cette patience, mais je pense que S. est plutôt sur ce rythme de plusieurs mois aussi.

Quels ont été les obstacles ?

Les obstacles ont été différents pour lui et moi.

Pour lui, le fait que j’étais étrangère et avais une culture très éloignée lui posait problème. Il avait peur d’un choc culturel trop fort et d’une incompréhension sur beaucoup de sujets. Finalement, le fait que je sois passionnée par le Japon et la culture de ce pays a rapidement balayé cette crainte et il se retrouve maintenant à lui même découvrir la culture japonaise au fur et à mesure des sorties qu’on fait ensemble.

Également, bien que cela ne semblait choquer personne d’autre, il a toujours trouvé que j’étais trop forte physiquement et avait peur que nous soyons de ce fait mal assortis. Il n’osait pas le dire au début, mais c’est devenu un sujet de plaisanterie maintenant, même s’il trouve que je suis toujours trop grosse (!).

Pour moi, l’obstacle principal a toujours été la langue, car S. ne parle rien d’autre que japonais. Il a essayé d’apprendre l’anglais au tout début mais a rapidement abandonné pensant que mon japonais s’améliorerait beaucoup plus vite que son anglais.

Il a été extrêmement patient en contrepartie et a beaucoup adapté son niveau de langue pour communiquer avec moi, et il le fait toujours aujourd’hui. Je peux avoir une conversation sans souci avec lui beaucoup plus facilement qu’avec n’importe quelle autre personne japonaise, je me rend donc compte qu’il continue toujours, un an après, de faire des efforts et de me parler différemment pour que je comprenne.

Également, il n’était pas question pour moi de rester plus longtemps dans une ville que je n’aimais pas vraiment et je voulais retourner à Tokyo à la fin de mon contrat. Mais un Japonais est beaucoup plus loyal au travail que le Français standard et nous avons donc dû commencer une relation à distance après seulement quelques mois ensemble, car il n’était pas question pour lui de quitter son travail. Pour S., cela ne posait aucun problème car cette situation est très courante au Japon, mais c’était la première fois pour moi. Finalement tout se passe bien de ce côté, et je me rends compte que la plupart des mes amis en couple, à de rares exceptions près, ne se voient pas beaucoup plus que nous, même en vivant à proximité…

Quels sont les bons et mauvais côtés ?

Commençons d’abord par les mauvais côtés pour finir sur une bonne note !

Il est parfois difficile de savoir ce qu’il pense et il avait tendance à garder pas mal de choses pour lui au début. Les Japonais, et surtout les hommes, sont élevés dans l’idée qu’il ne faut pas se plaindre et juste endurer les problèmes sans impliquer les autres. Au fur et à mesure, cela a pas mal changé, et il s’ouvre finalement beaucoup à présent, il râle même parfois (il a un bon exemple à suivre !).

Il est moins romantique et bavard au sujet de notre relation que les hommes occidentaux peuvent l’être. Beaucoup de communication passe par le non-dit, l’atmosphère, les gestes et l’attitude en général, au Japon. Je suis le genre de personne à m’en contenter tout à fait n’aimant pas du tout les beaux parleurs, mais parfois des amis peuvent être surpris de cette attitude plus détachée en apparence.

Au niveau des bons côtés il y a bien sûr le piquant qu’apporte l’interculturel à la relation de couple. Tout est découverte, bien plus que pour un couple avec la même nationalité vivant dans le même pays. Aussi, mon niveau de japonais a incroyablement augmenté à partir du moment où nous sommes sortis ensemble (même si je ne suis pas sortie avec lui pour cette raison !). Et puis, on se sent beaucoup plus intégré dans le pays quand on sort avec un de ses ressortissants.

Également, il me semble que sur le long terme, il y a plus de tolérance et moins de non-dits qu’avec quelqu’un de la même culture. Nous partons toujours du principe qu’il peut y avoir un choc culturel et nous avons donc plus l’habitude de mettre les choses à plat quand il y a un problème pour comprendre l’autre. Beaucoup de choses passaient par le mode passif-agressif ou la bouderie en France car on part du principe que l’autre doit comprendre et doit savoir s’il y a un problème. Ici la différence culturelle excuse ou diminue les conflits potentiels je trouve. Et effectivement, la plupart des conflits que nous avons eu venaient d’une différence culturelle qui une fois expliquée désarmait complètement la bombe.

Il y a plus de tolérance et d’efforts faits de chaque côté avec un quelqu’un de culture lointaine qu’avec un compatriote, je trouve.

Et l’entourage ?

Pour l’instant S. n’a pas rencontré mes amis ou ma famille en France, il a cependant rencontré quelques uns de mes amis mais qui vivent ici (Japonais bien sûr, et étrangers), et ils ne sont donc pas surpris de voir un Japonais avec un comportement de Japonais. J’appréhende beaucoup plus un voyage en France car S. étant un pur produit du Japon, il va forcément avoir du mal à s’intégrer à mon entourage là-bas. Il y aura tout d’abord une grosse barrière de la langue, et aussi un choc au niveau du comportement en société.

Je n’ai pas rencontré non plus ses parents pour l’instant (ici rencontrer les parents mène souvent au mariage, ce n’est absolument pas anodin) mais je connais bien sûr tous ses collègues puisque c’étaient les miens auparavant, et j’ai la chance de bien m’entendre avec eux, qui sont plus ou moins sa deuxième famille.

Également, la mère de S. enseigne le japonais aux étrangers et parle anglais, elle n’est donc pas du tout hostile à une étrangère dans la famille. Par le plus grand des hasards, le cousin de S. a épousé une Européenne, une Anglaise, et a donc créé un précédent. Ainsi, S. a rapidement parlé de notre relation à sa famille et cela n’a dérangé personne, ce qui n’est pas si courant dans une relation internationale avec une femme étrangère au Japon.

Quels conseils donnerais-tu aux pvtistes voulant trouver l’âme sœur au Japon ?

Je pense tout d’abord qu’il faut clairement séparer la situation des femmes et des hommes étrangers ici.

Les hommes étrangers sont vus d’emblée comme des super héros, même ceux qui sont d’un banal à pleurer (désolée les garçons, ceux qui sont au Japon verront de quoi je parle, par contre…) tandis que les étrangères sont plutôt un repoussoir à Japonais. Peu importe votre beauté, vos qualités ou votre intelligence, une majorité de Japonais ne viendra jamais vers vous et n’envisagera même pas une relation avec vous, car vous êtes en dehors de leur zone de confort.

En effet beaucoup de Japonais ont un gros complexe d’infériorité face aux étrangères (je parle ici des non-asiatiques) qui sont souvent vues comme fortes et indépendantes. Également, nous sommes rapidement cataloguées comme grosses pour le simple fait de ne pas être super maigres… Mon copain continue de me dire d’arrêter de manger des gâteaux et de perdre du poids alors que je ne fais que 51 kg pour 1m62, ce qui est déjà considéré comme “en chair” ! Il n’est pas aisé d’être considérée physiquement normale ici. Quand on voit les canons de beauté du pays (très minces, peu de formes, attitudes et apparences enfantine), on se rend vite compte qu’il est tout de même un peu difficile pour nous, Occidentales d’y correspondre…

Il faut aussi se méfier des Japonais qui viennent vers vous par intérêt. Il n’y a pas -encore- de phénomène de “Gaijin hunter” chez les Japonais comme il y a chez les Japonaises de Roppongi, mais vous n’êtes tout de même pas à l’abri de l’étudiant qui cherche à améliorer son anglais grâce à vous ou du playboy qui veut simplement rajouter une étrangère à son tableau de chasse. La plupart des Japonais qui m’ont abordées, que ce soit au Japon ou à l’étranger, avaient souvent des motivations peu louables… Il n’est absolument pas courant ici qu’on vous drague ouvertement, il y a anguille sous roche si c’est le cas.

Chacune voit midi à sa porte et si vous voulez vous amuser et collectionner les conquêtes, sachez qu’il n’y aura pas de souci si vous êtes pro-active, de nombreux hommes ayant le fantasme de l’étrangère. Mais si vous cherchez quelque chose de sérieux, je vous conseille de sélectionner rigoureusement pour éviter les désillusions.

J’ai souvent entendu que les étrangères vivaient un désert affectif au Japon, et je pense que si on adapte un minimum son attitude, c’est loin d’être le cas. Si vous gardez le même comportement et jugez les Japonais sur les mêmes critères que les Français, alors là clairement il va y avoir un problème et vous avez peu de chances de rencontrer quelqu’un.

Si vous vous bougez un peu, soyez un minimum active (sans vous transformer en femme fatale, mais inviter quelqu’un à boire un verre n’a jamais tué personne) et ouverte d’esprit sur les relations de couple dans les autres pays, alors vous pouvez avoir des rencontres et expériences très enrichissantes.

Je connais plusieurs étrangères qui ont des petits-amis japonais, si on enlève celles qui les ont rencontrés à l’étranger, les autres sont souvent des filles très tolérantes, ouvertes à la culture japonaise et qui n’ont pas eu peur de faire le premier pas ou du moins de ne pas attendre les bras croisés qu’un prince charmant les trouve. Sortez, rencontrez des gens, arrêtez de jouer les filles inaccessibles et abordez les hommes qui vous intéressent car de par le contexte vous êtes très intimidantes et eux ne viendront pas vers vous. Encore une fois, ceux qui viendront vers vous n’auront pas toujours les meilleures intentions, ici plus qu’ailleurs soyez celle qui choisit et non celle qui est choisie !

Enfin, comme dans toute relation internationale, beaucoup de compromis et de tolérance vont être nécessaire pour ce que cela dure. Vos amis français ne seront pas les meilleurs conseillers, loin de là, car il jugeront tout selon les critères français, très éloignés de la réalité de couple ici. Si vous devez demander leur avis à des personnes extérieures, demandez plutôt à d’autres Japonais qui pourront vous confirmer si oui ou non, ce que vous vivez est normal ou socialement accepté ici.

Pour finir, bien que je n’ai pas de chiffres pour appuyer ce sentiment, j’ai l’impression que les couples hommes japonais et femme étrangère sont plus solides que les nombreux couples femme japonaise et homme étranger… Contrairement aux hommes pour qui tout est un peu facile au Japon au niveau social, les femmes -qui restent- savent mieux ce qu’elles veulent et obtiennent ce qu’elles ont non pas par chance, mais à force de travail, chéri compris !

Merci pour ce témoignage. Si vous avez aussi envie de faire part de votre expérience, ou voulez juste réagir à cet article, allez poster dans la discussion correspondante du forum Japon ou laisser un commentaire en dessous de cet article.

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(14)Commentaires

ReneR I |
Mon expérience avec une Japonaise.
2009. 30 ans, cadre parisien, avec un beau logement en location eu par grande chance, la santé va au mieux. Bref, je suis un bon parti à la recherche d'une famille à fonder. Mon cahier des charges: une femme active, honnête, avec les mêmes attentes. Mais un peu court sur patte pour une viking d'un mètre quatre-vingts. Je sors d'une longue relation sur plusieurs années, puis d'une relation aussi belle qu'impossible géographiquement. A long terme, je compte quitter Paris, ville déjà impossible. Je n'ai pas de fascination pour le Japon, ayant une culture très classique, mais respecte ce pays.
Un couple franco-japonais ami m'invite à une visite des Châteaux de la Loire. Elle est japonaise, francophile et francophone, enceinte, bossant en télétravail, adorable et saine. Ils ont invité une autre Japonaise. L'intention de la marieuse est évidente.
Kaori débarque du Japon pour une année de visa vacances-travail. Elle est bien sûr une gaijin hunteuse, du même âge que moi et donc pressée de faire famille, mais sans parler français, sans expérience hors de ses parents, sans plan professionnel. Je fais du charme et laisse la porte ouverte. Je lui fais visiter Paris et croque la pomme. Je ressens quand même un malaise sur sa capacité à vivre et travailler ici, et romps sur cet argument. Pour vivre à Paris, elle doit travailler, apprendre le français, se projeter en dehors du rôle de mère. En septembre, elle a déménagé sur Paris, à deux rues de moi, et a trouvé un petit travail. J'apprécie l'effort et reprends l'histoire. Elle part au travail le matin et revient le soir, m'attendant en tentant de faire la cuisine. Je l'aide autant que possible, et finis par la mettre sur le bail. Un argument pour un possible et nécessaire mariage. En faisant les papiers, je me rends compte que l'ensemble de son salaire est retenu pour absence injustifiée. En fait, elle part le matin, se promène puis revient en mentant sur sa journée. Je n'accepte pas et la vire. Mais le tsunami survient quelques jours plus tard, je la réconforte avec probité puis la remets dans l'avion de retour de son année française dans une ambiance lourde. Je suis un peu pris de remords de ces circonstances, mais une vie à un salaire n'était ni souhaitable ni possible. Un mois plus tard, je reçois une lettre manuscrite en japonais. Une lettre d'amour. Je suis ému et me dis que j'ai été rude. J'irai la voir au Japon, rencontrer sa famille, y travailler pendant quelques mois, l'aider dans sa démarche de retour en France (condition absolue pour moi: elle devra travailler) et fonder avec elle. Ce que je fais. Après quelques jours de simulacres, elle en revient au même point: elle fait semblant et sabote toutes mes démarches. Son agenda secret: venir en France pour frimer auprès de ses copines, se faire faire un gosse franco-japonais, se faire entretenir. Je lui ai donné un ultimatum: tu viens en France en septembre avec un objectif professionnel clair et solide, je t'épouse. Sinon, adieu. Septembre arrive, elle ne m'a pas écrit de l'été. Je lui envoie un message d'adieu, poli et ferme. Elle me réponds aussitôt qu'elle n'a pas eu le temps de me répondre mais qu'elle m'appelle de suite... Je refuse. Deux mois plus tard, elle me souhaite mon anniversaire. Je la remercie. Elle me réponds que je suis l'homme de sa vie, mais qu'elle doit s'occuper de sa famille. Sa proposition: que nous fassions des enfants, que je vive et travaille à Paris, que je lui envoie un chèque pour l'entretenir, et que je lui rende visite une fois par an... Proposition bien sûr inacceptable. Adieu renouvelé. Quelques semaines ensuite, elle me donne rendez-vous à Paris. Elle est venue. Toute mignonne. Restaurant. Je lui annonce que j'ai rencontré une autre femme (n'ayant pas eu de nouvelles pendant des mois et n'ayant aucun accord sur une vie en commun). Son monde s'écroule.
Tant pis pour elle.
Je l'ai recroisée par hasard sept ans plus tard dans les rues de Paris. Elle parle bien français, ne travaille pas, vit des héritages (fille et cousine unique) et s'est trouvé un Français "un peu plus vieux" pour l'entretenir. Tant mieux pour elle.
Conclusion: j'ai perdu trois ans de ma vie avec une gamine irresponsable, des opportunités d'acheter un logement plutôt que de louer, des opportunités professionnelles plutôt que de me balader à Kyushu, des opportunités conjugales, mais ai quand même échappé à lui faire un enfant que je n'aurai jamais revu.
La démographie et les relations hommes-femmes sont extrêmement tristes au Japon. Et les femmes y idéalisent le pays d'Amélie Poulain. Le fait de ne pas savoir dire non amène à des incompréhensions et des passages en force. A moins d'être un fan de cette culture ou d'avoir les moyens d'avoir une poupée à la maison qui s'occupera exclusivement des enfants, il y a danger.
Damien I |
Tiens, ça me fait penser à ce que j'ai vécu il y a maintenant 2 ans dans un bar à Hiroshima. On était partis pour aller au bar "métalleux" de la ville pour que mon pote puisse faire plaisir à ses oreilles. Malheureusement, il était fermé. Donc on s'est mis à chercher un autre point de chute, que l'on a trouvé après vingt minutes de pérégrinations. On accède au petit bar (2 tables, 1 comptoir) au premier étage d'un bâtiment. Le serveur balbutiait quelques mots d'anglais, assez pour qu'on arrive à avoir une petite discussion. Une première table était composé de supporters de l'équipe d'Hiroshima Carps (on l'a compris + tard) et l'autre table de Salarymen qui commençaient à être éméchés. Au comptoir, deux autres mecs. On s'installe au comptoir, la personne à la droite de mon ami nous offre directement son plat et nous en commande un autre. Le serveur nous offre une bière de bienvenue. La soirée passant, on a fini par chanter à la gloire des Hiroshima Carps et à lancer des ballons en l'air dans tous le bar vidéo à l'appui, on s'est fait payer des verres dans tous les sens avec interdiction formelle d'en offrir en retour (le serveur nous l'avait fortement déconseillé car au Japon, lorsqu'on offre quelque chose, on n'attend aucun retour et le retour est offensant) et les Salarymen nous apprenaient tout un tas de mots dégueulasses, le serveur ayant décidé de stopper notre fructueux apprentissage mort de honte. J'ai aussi remarqué à quel point la japonaise du groupe de supporters me regardait, j'étais un peu une fascination, c'était assez destabilisant. On avait pris une photo de groupe elle s'est mise à côté de moi elle était vraiment aux anges. C'était assez déstabilisant.

En tout cas, très bon moment, je m'en souviendrai toute ma vie
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Christophe I |
Je vais vous raconté mes petites histoires perso.

Je suis née en France, d'un parent Français et Japonais. Très rapidement je suis reparti vivre au Japon avec ma mère.

Lorsque ma mère s'est mariée avec mon père, le grand père japonais était contre le mariage, pourquoi? Car elle allait se marié avec un étranger, c'était une honte pour lui.
Lorsque je suis née, mon grand père ne voulait pas me voir, il avait toujours pas accepté le mariage.
Il était très sévère avec moi. (C'est ce que ma mère me disait)
Maintenant c'est tout le contraire, il m'adore, il me demande tout le temps quand est ce que je rentre au japon lorsque je l'appelle.

Une autre petite histoire, pendant ma scolarité, j'ai été quelques fois victime de racisme, car je suis un Gaijin mais qui parle le japonais comme un japonais.
Mes 2 premières année de collège a été très difficile, je me battais souvent même si c'était toujours avec le même.

Je me rappelle aussi d'une fille qui avait peur de moi le premier jour de classe en 4ième.

Comme vous disiez plus haut, les enfants sont souvent effrayés, combien de fois j'ai fais pleurer les sœurs ou les frères de mes amis.

A part tous ces petits trucs, je garde de très bon souvenir.
Et même après 16ans de séparation, lorsque je rentre au japon je retrouve mes amis.

Voila si ca peut donner une petite idée des gaijins au japon.
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Lucas I |
- Des enfants effrayés lorsqu’ils me voient
J'aimerais bien savoir pourquoi ils sont effrayés, on est pas si différents ^^
Lucie I |
Seulement trois semaines au Japon, il y a deux ans. Je me souviens en effet des gens qui ne voulaient pas s'asseoir à côté de moi dans le métro et des regards en coin aux bains (j'ai été avec une amie dans les bains de son quartier, autant dire pas touristique) et je me suis vraiment sentie scrutée. A l'inverse, si vous allez dans des toilettes collectives en Chine (oui, oui, sans séparation), tout le monde s'en fout.
Se faire prendre en photos c'est aussi un classique en Indonésie, en Colombie...
Fabien I |
Je suis dans un petit village (Sakaikamitakeshi) et autant dire que je suis le seul gaijin dans le secteur. L'autre jour je suis allé me promener dans les ruelle alors que les enfants sortaient de l'école... J'étais la bête de foire !! Ils me suivaient en riant, ils me disaient "hello ! hello ! Nice to meet you" Il y a même un enfant qui m'a crié "My name is Japanese people!"
Experience particulière
Anonyme I |
Il n'y a pas plus de témoignages féminins, c'est dommage... :/

Je rejoins l'avis de Méléo33 : je me suis fait BEAUCOUP plus scruter en Corée qu'au Japon. Je pense que c'est parce qu'il y a moins d'étrangers tout simplement. Et je trouve que le racisme y est plus visible. En revanche, je me suis fait prendre en photos plein de fois par des Chinois (quand j'étais en Corée et quand j'ai fait une escale à Shanghai). Autant les Japonais et les Coréens tentent d'être discrets, autant les Chinois j'ai l'impression qu'ils s'en foutent complètement et se croient un peu au zoo.

J'ai également vécu le problème du métro lors de mon premier voyage à Tokyo : il restait une place à côté de moi (toute petite étant donné que le train était bondé) et j'ai fait signe à un gamin de s'y asseoir (vu que c'était trop étroit pour un adulte et qu'il me faisait peine, perdu dans tout ce monde). Ses parents m'ont souri et remerciée chaleureusement mais il refusait de s'asseoir. Finalement, sa mère lui a dit que c'était impoli donc il s'est exécuté mais a refusé de me regarder tout le trajet. A la fin, il m'a quand même lancé un "merci" mais ses parents m'on davantage remerciée pour lui donc ça compense.

Sinon j'ai été regardée de travers, voire même critiquée, presque chaque fois que j'étais avec un homme Asiatique à Séoul comme à Tokyo. Et j'aimerais savoir si pour les autres filles c'était pareil. Je sais que les femmes occidentales ont la réputation d'être des "chaudasses" donc j'aimerais savoir si vous l'avez remarqué ou non.
larry I |
Merci pour ces précieuses informations sur la vie quotidienne et les relations interpersonnelles étrangers/japonais.
Effectivement le décalage est bien là et c'est ce que je recherche LOL
Florian I |
En préparation de mon futur départ pour la capitale nippone c'est très intéressant de lire ces petites anecdotes qui me font bien marrer ! J'espère pouvoir vivre le même genre d'aventures pour explorer les travers de ce phénomène ^^
B I |
Pour le coup je suis pas sûr qu'il soit bon de tout balancer (heu j'ai jamais rien fait de mal qu'on soit clair là dessus).
Je dois en avoir bien une ou deux un peu croustillantes:

-Mlle. S. 33 ans jeune programmeuse sympathique, charmante mais un peu "décalée" (répond toujours à côté ou un truc de l'espace pas du tout en rapport).
Deuxième journée de cette demoiselle je dois lui faire un handover (restez c'est pas un truc cochon) étant son nouveau chef de projet.
Ce genre de session se déroule côte à côte durant quelques heures et je dois lui expliquer des trucs sur son écran tout en corrigeant ses petites fautes de programmation.
SAUF que cette adorable jeune femme passait son temps à coller sa poitrine sur mon bras chaque fois que je tapais, soit disant pour mieux voir l'écran. J'ai donc passé 5h à bredouiller dans un japonais approximatif et très très perturbé à lui expliquer son boulot.
C'est pas grave c'est la nature du personnage elle est un peu spéciale on va pas l'embarrasser en lui faisant remarquer.
Un mois plus tard, je raconte autour d'un verre à une bonne amie Mlle.T. avec qui je bosse aussi cette histoire, pour lui dire que j'aime bien Mlle.S. Elle m'est sympathique mais elle m'a vraiment mis mal à l'aise ce jour là.
Réponse de Mlle.T "Oui je sais elle me l'a dit, elle n'est pas si dingue que tu le crois".


-Mlle.T 24ans trèèèès jolie, celle du dessus, après 4 mois de travail dans cette société.
Simplement parce que je ne suis pas un goret, je décide de venir 1h plus tôt et de nettoyer la salle de vie commune qui me paraissait dégueux. En partie le travail de mademoiselle T.
Je retourne à mon bureau.
15 minutes après mademoiselle T. devant TOUT l'étage:
"Je pense que je t'apprécie vraiment beaucoup, tu es mon préféré ici", elle pose une belle boite de chocolats en forme de cœurs sur ma table, une main dans le dos et un un clin d’œil.
Moi rouge rubicond.
La bonne vingtaine de personnes présentes fixe son écran respectif.
3 minutes lourdes.
Mon voisin d'en face sans relever les yeux "on pense tous la même chose de ce qui vient de se passer".
Mon collègue de gauche (très amoureux de mlle.T) "on va avoir un soucis maintenant".
J'ai changé de boulot.
:devilish:

-Autre société, très connue.
Mme. F. DRH, belle dame mariée de 40ans, distinguée et très gentille.
Il ne reste que nous deux dans l'aile du bâtiment alors que je fais des heures sup' pour boucler un projet à 23h.
(En Anglais)
"Madame F. pourriez-vous je vous prie vous occuper des mes frais, je les ai posés sur votre bureau"
"Vous, vous pouvez me demander n'importe quoi, quand vous voulez" (If you are the one asking, please consider it would be my pleasure, anytime).
"Haha cette phrase peut être légèrement inconfortable dans mon pays vous savez" (oui bon elle est sympa et n'a jamais été louche jusqu'ici)
"Oui je sais" sourire à la Iznogoud. Non, je ne me suis pas fait des idées, elle a recommencé de diverses façons après.
...
J'ai fini ce boulot à la maison

Alors le coup des Japonaises timides vous me la referez plus hein!
J'en ai un bon paquet comme ça, souvent situationnelles mais niveau discussions celles-ci ont été les plus directes.
Premier emploi à 16ans, je ne me suis jamais arrêté depuis, il n'y a qu'au Japon que des choses aussi bizarres se sont passées.
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