Le PVT fait partie de moi. Ça m’a construit. Je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui si je n’avais pas vécu ces deux expériences.

La première, à 24 ans, en compagnie d’une de mes meilleures amies. La deuxième, à 29 ans, seule (mais avec ce premier bagage sur le dos). Dans les deux cas dans l’hémisphère sud, très loin de la France, dans des pays aux régions magnifiques. La ressemblance s’arrête là tant ces pays et mon vécu sont différents.

Lorsque je suis partie en Nouvelle-Zélande j’étais “en construction”, malléable, ouverte à l’aventure, à vivre des expériences inédites. Je ne savais pas vers où j’allais ni ce qui m’y attendait. Une certaine forme d’insouciance m’emportait à l’autre bout du monde, dans ce petit pays.

Probablement la meilleure décision de ma vie. En tout cas celle qui aura eu le plus d’impact sur la personne que je suis devenue.

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Un PVT c’est impossible à résumer. Parce qu’en un an on a le temps de vivre énormément de choses, parce que ma mémoire me joue des tours et que j’en ai oublié une partie, parce que c’est tellement intense qu’on a parfois du mal à mettre des mots sur notre ressenti. Ça nous transforme.

Je pense que cette année en Nouvelle-Zélande m’a permis de m’affirmer, de fortifier certains traits de mon caractère. J’étais indépendante, je le suis devenue encore plus. Ma timidité n’a pas disparue mais s’est atténuée. La curiosité qui m’attire vers des pays peu connus est indiscutablement toujours là. Bien sûr, ces changements, on ne s’en rend pas compte de suite. Mais au retour on se sent différent(e), et ce n’est pas facile car on n’arrive pas vraiment à l’expliquer. Il faut retrouver sa place, se réadapter à une vie que l’on connaissait pourtant déjà. Et ça peut prendre du temps. Dans mon cas, il m’aura fallu près d’un an pour me sentir à nouveau bien dans mes baskets. En bref, un PVT ça se prépare, ça se vit, et ça se digère ! Et chacun vit ces étapes à son propre rythme.

C’est également une expérience qui ne nous quitte jamais, car elle nous a façonné.

Après la Nouvelle-Zélande, je ne pensais pas repartir. Le quotidien a pris sa place : un cercle amical qui se renforce, un emploi stable, des histoires d’amour, une ville dans laquelle je me sens très bien, des vacances d’une ou deux semaines à droite à gauche. Mais ces voyages me paraissaient toujours trop courts, des “aperçus” insuffisants pour connaître un pays. L’appel du large a de nouveau retenti ! Il m’aura quand même fallu du temps pour me décider à repartir. Car, même si je ne savais pas exactement ce qui m’attendait avec ce nouveau PVT, je savais ce que je pouvais potentiellement perdre ou manquer, et je laissais surtout plus de choses derrière moi. Les risques étaient plus grands. Ou était-ce juste l’insouciance qui laissait sa place à la maturité ? Ce deuxième PVT s’apparentait plus à un challenge qu’à une aventure. En étais-je encore capable? Tout laisser derrière moi pour… l’inconnu. Ayant les pieds sur terre, j’ai relativisé. Je partais pour moins d’un an, ça passe vite. Et puis j’ai limité les risques, notamment grâce à un congé sabbatique qui me permettait de retrouver mon emploi au retour. Car oui, je pensais déjà à l’après.

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Le Chili, ça a été très différent. Beaucoup plus sédentaire qu’en Nouvelle-Zélande (où j’avais circulé à travers tout le pays). J’étais très contente de partir loin, mais je ne me sentais pas prête à prendre la route pour autant. Je voulais m’installer quelque part, travailler, trouver un logement. Avoir une vie assez stable pour rencontrer des gens et nouer des liens forts. Finalement, ce deuxième PVT s’est peut-être construit en opposition au premier. C’est une expérience aussi enrichissante, mais je l’ai vécue de manière différente. L’attrait de la nouveauté n’était plus là, mon grand voyage, je l’avais déjà fait. Et ma personnalité malléable à 24 ans l’était beaucoup moins à 29 ! Ça m’a beaucoup moins changée. Le PVT en Nouvelle-Zélande a été formateur. Le PVT au Chili, je ne sais pas, je n’ai pas encore suffisamment de recul. Mais j’ai relevé mon défi. Oui je suis encore capable de partir loin et longtemps. De me débrouiller dans une nouvelle ville, de trouver un travail dans un pays où je ne parle pas très bien la langue, de me faire de nouveaux amis…

Là où la Nouvelle-Zélande a été une étape charnière dans ma vie de jeune adulte, le Chili est plutôt un simple chapitre. Il y a un avant et un après Nouvelle-Zélande, mais cela ne vaut pas pour le Chili.

J’ai l’impression de déprécier ce deuxième PVT, pourtant j’ai vécu de très bons moments et fait de belles rencontres. La Nouvelle-Zélande a dépassé mes attentes, ce qui n’a peut-être pas été le cas du Chili. Néanmoins, je ne regrette absolument pas d’être partie, et j’espère avoir l’occasion d’y retourner prochainement !

Ayant atteint l’âge fatidique des 31 ans, le PVT c’est fini pour moi (le Canada ne m’intéressant pas vraiment), mais j’aime parler de mon expérience avec de futurs (et anciens) pvtistes, et je recommande à tous ceux qui y pensent de se lancer. Car même si ça ne se passe pas aussi bien que ce que l’on espérait, on peut toujours en tirer du positif et ça nous permet de mieux nous connaître.

Ça restera deux moments de ma vie très importants et des décisions dont je suis fière, autant pour la Nouvelle-Zélande que pour le Chili car les enjeux n’étaient pas les mêmes.

Les PVT ça nous forme, ça nous fait grandir, ça reste en nous.

Vous pouvez retrouver notre interview d’Annaïk, réalisée après son PVT en Nouvelle-Zélande : Annaïk, entre Dunedin, Kaikoura et Auckland.

Annaïk

J’ai atterri sur Pvtistes.net en 2010 alors que je préparais mon PVT en Nouvelle-Zélande, j’y ai trouvé de nombreux conseils et une communauté dynamique. J’y passe encore plus de temps depuis mon retour en essayant de rassurer et répondre au mieux aux questions des futurs globe-trotteurs de l’hémisphère sud et en participant régulièrement à des rencontres sur Rennes !

Mon année chez les kiwis (novembre 2010 à novembre 2011) a été riche en rencontres et découvertes, et principalement tournée vers le tourisme et le WWOOFING. Une fois piquée par le virus du voyage, l'idée de faire un deuxième pvt était récurrente. J'ai fini par sauter le pas en janvier 2016 en partant pour Santiago au Chili. Une deuxième expérience complètement différente, où j'ai plus travaillé que voyagé mais tout aussi intéressante!

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(4) Commentaires

nono34 I |

Je pense que dans un pvt supplémentaire, la surprise est moins grande mais le plaisir est toujours la.
J’admet avoir le meme sentiment.
Apres chaque voyage est son objectif est différent. Il faut savoir le déterminé avant.
Cheers

Hélène I |

Très beau retour sur tes experiences et beaucoup de sincérité dans tout ça. Merci Annaïk; )

Florie I |

Salut Annana !!

Merci pour ton commentaire très intéressant !

Je voudrais faire un pvt au Mexique.

Comment as tu fais pour trouver du travail? Est ce que tu donner ton cv directement dans entreprises? Comment t’y prenais tu?

Merci pour ta réponse,

Cordialement.

Florie

Annaïk I |

Salut Florie, oui j’ai envoyé des candidatures spontanées.
Le Mexique est sûrement différent du Chili, tu trouveras plus d’info sur le forum: https://pvtistes.net/forum/f658.html 😉