Ce n’est probablement une surprise pour personne, mais le pays du soleil levant n’est pas vraiment gâté par Dame Nature concernant les catastrophes naturelles, encore moins depuis quelques années avec les conséquences du réchauffement climatique. D’après le World Risk Report, le Japon était en 2022 le 3e pays au monde le plus exposé aux catastrophes naturelles.

Cependant rassurez-vous, le Japon a réussi l’exploit d’être à la fois l’un des pays les plus à risque et l’un de ceux avec le taux de mortalité et de dommages collatéraux les plus bas lors des catastrophes naturelles. Ainsi, paradoxalement, le taux de vulnérabilité du Japon face aux catastrophes naturelles est bien inférieur à celui de la France ou du Canada !

Comment expliquer que le Japon résiste relativement bien aux catastrophes naturelles ? Fortement habitué à devoir faire face à des phénomènes naturels en tous genres, le Japon a organisé sa société pour y faire face grâce à deux moyens : les infrastructures et la prévention.

D’abord, depuis 1981, tous les bâtiments doivent respecter des normes de construction pour faire face à de fortes chutes de neige, des rafales de vent ou à des séismes. Aussi, les petits espaces entre chaque maison (qui sont assez surprenants lorsqu’on arrive au Japon) permettent d’éviter que le feu se propage mais aussi de laisser de la place entre chaque bâtiment, qui pourrait bouger en cas de séisme. 

Le symbole de l’architecture nippone en matière de prévention des risques est la Tokyo Sky Tree. Avec ses 634 mètres de haut, c’est elle qui est chargée de partager les informations concernant les catastrophes naturelles.  Elle a été construite selon un système ingénieux : son pilier central en béton permet de compenser jusqu’à 50 % de l’énergie qui toucherait la tour. Bref toutes les constructions au Japon sont pensées pour prévenir les risques : digues, tunnels anti-inondations, mais aussi transports en commun qui s’arrêtent à la moindre secousse.

Le gouvernement japonais met aussi à disposition des manuels d’instructions (ici en anglais) et organise des entraînements réguliers afin de préparer sa population. Le 1er septembre a été désigné comme Journée Nationale de Prévention des Catastrophes Naturelles afin de sensibiliser la population.

Faisons un tour rapide sur les catastrophes naturelles les plus courantes au Japon.

Les séismes

Le Japon est situé dans une zone à forte activité sismique, la « ceinture de feu du Pacifique ». De ce fait, la terre tremble tous les jours ici, mais la grande majorité des séismes est d’intensité si faible qu’on ne les ressent pas. Il y a un séisme moyen (ressenti par la population mais qui n’entraîne pas ou très peu de dégâts matériels) environ tous les trois mois quelque part dans le pays et un séisme fort plus aléatoirement. Le Japon concentre donc à lui seul presque 20 % des plus grands séismes au monde.

Actuellement, la grande préoccupation du Japon est d’anticiper le « Big One », un séisme censé toucher Tokyo tous les 30 ans et dont la force devrait être similaire à celui du Tohoku en 2011 (magnitude 7 à 9 !).

Les séismes sont difficiles à prévoir et il est donc essentiel de savoir quoi faire quand cela arrive. Nous avons sur le site un dossier sur les tremblements de terre qui vous informe sur les mesures à suivre et vous donne des liens vers les sites officiels et les applications utiles à avoir.

Les tsunamis

Très souvent déclenchés par de gros tremblements de terre au large des côtes, les tsunamis sont beaucoup plus rares que les séismes mais bien plus meurtriers. On se souvient de la catastrophe de 2011 où la majorité des victimes et des dégâts ont été causés non par le séisme mais par le terrible tsunami qui a déferlé sur les côtes du Tohoku.

Suite à chaque tremblement de terre important proche des côtes, les risques de tsunamis sont étudiés et des alertes sont lancées. Sachez qu’un tsunami peut arriver sans signe avant-coureur et durer plusieurs jours. Restez donc alertes.

Si vous habitez près de la mer, repérez les zones de refuge dans votre ville, elles sont en hauteur et le plus loin possible de la côte (logo vert d’un homme qui fuit une vague, souvent écrit en anglais). 

À part évacuer rapidement en hauteur (et non forcément loin) lorsque vous entendez les sirènes, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire ni à savoir.

Voici le genre d’alerte que vous entendrez à la télévision (séisme et tsunami de 2011).

Voici les sirènes que vous entendrez dans la rue.

Plus d’informations sur les différents types d’alertes au tsunami ici.

Les typhons

Généralement beaucoup moins graves que les séismes et les tsunamis, les typhons (appelés ouragans ou cyclones dans d’autres régions du monde) sont très courants au Japon de juillet à fin septembre, tout particulièrement pendant la saison akisame (fin août au début septembre). Un typhon se définirait comme une tempête tropicale avec des rafales de vent d’au moins 120 km/h et de fortes pluies. Au Japon, ils sont fréquents dans les îles du sud mais extrêmement rares au nord de l’archipel et notamment à Hokkaido.

La majeure partie du temps les typhons ne sont pas meurtriers et peu destructeurs. Les Japonais continuent d’aller au travail et de mener leur vie malgré la tempête (c’est la valse des parapluies cassés dans la rue !). Cependant, il faut être très vigilant lors des « super typhons » qui eux causent de gros dégâts et font des victimes. La plupart des entreprises demandent à leurs employés de rester chez eux, les écoles ferment et les transports en commun sont aussi arrêtés. Le dernier « super typhon » a eu lieu en septembre 2022, touchant la région de Kyushu, faisant de nombreux blessés et au moins deux morts.

Pour l’anecdote, un typhon en 2021 a renversé l’attraction-phare de l’île de Naoshima : la célèbre citrouille à pois de l’artiste Yayoi Kusama. Heureusement, aujourd’hui, il est de nouveau possible d’admirer l’œuvre d’art sur le ponton du musée d’art contemporain de l’île.

Pour en savoir plus sur les typhons (fréquents aussi à Taïwan, Hong Kong et en Corée du Sud), vous pouvez aller lire notre article Le PVT en Asie : risque de typhons.

Les inondations

Les inondations sont de plus en plus communes au Japon. Les villes très bétonnées de l’archipel ne facilitent pas l’évacuation de l’eau lors des fortes pluies et les zones citadines peuvent être rapidement inondées. Les dégâts sont surtout matériels et il faut suivre les avis d’évacuation des autorités s’il y en a.
Notez que des inondations arrivent souvent après les typhons.

Les glissements de terrain

Les glissements de terrains sont souvent la conséquence des tremblements de terre, des typhons et des inondations. Outre les dégâts matériels importants, ils peuvent être particulièrement meurtriers la nuit quand les gens endormis sont ensevelis.
Lorsqu’il y a un risque, les autorités émettent des avis d’évacuation qui ne sont malheureusement pas toujours respectés par la population.
Restez donc très vigilant encore quelques jours après de fortes pluies, séismes et typhons et soyez prêt à évacuer à tout moment.

La canicule

Le Japon connaît à présent des épisodes caniculaires durant l’été. Dernier record en date lors de l’été 2022 : 40,2 degrés à Isesaki ! Les mesures de prévention sont les mêmes que dans le reste du globe (éviter de sortir, rester dans un endroit climatisé, beaucoup boire, être particulièrement vigilant envers les personnes âgées et les enfants autour de soi).

Le risque étant grandissant au Japon, les assurances ont d’ailleurs développé un business juteux en proposant des assurances anti-chaleur à la journée ! 

Les éruptions volcaniques

Bien plus rares, les éruptions volcaniques peuvent aussi constituer un danger au Japon du fait de la présence de 110 volcans actifs. 47 d’entre eux sont surveillés quotidiennement par l’agence météorologique japonaise, et notamment le Mont Fuji. La dernière éruption date de 2022 à Kagoshima et n’a fait, heureusement, aucun dommage notable.

En cas d’éruption volcanique, suivez les consignes des autorités locales qui organisent l’évacuation, éloignez-vous des fenêtres dont les vitres pourraient se briser, portez des vêtements qui couvrent tout votre corps et couvrez-vous la bouche.

Que faire en cas de catastrophe naturelle ?

En cas de catastrophe naturelle quelle qu’elle soit, gardez votre calme et surtout cherchez l’aide des Japonais autour de vous. La population est très bien préparée à réagir aux catastrophes naturelles (surtout les séismes) et la plupart d’entre eux ont acquis de bons réflexes. 

De manière générale, ne restez pas seul, allez sonner chez vos voisins – les voisins sont le premier réseau de secours, bien avant les pompiers ou la police potentiellement débordés – l’esprit de communauté est très important ici et l’on vous aidera d’autant plus que vous êtes étranger (et donc peu habitué à ces phénomènes). 

Également, allumez la télévision, la radio et ne gaspillez pas votre batterie de téléphone portable (en cas de coupure de courant).

Les numéros de téléphone d’urgence sont les suivants :

  • Police = 110
  • Pompiers/ Ambulance = 119

Lors des coupures de courant (fréquentes après les tremblements de terre et typhons) des réseaux wifi de secours sont fournis gratuitement par les principaux opérateurs téléphoniques (Docomo, KDDI, Softbank). Ce réseau s’appelle 00000JAPAN, il est rapidement activé dans les zones touchées et vous pouvez y accéder peu importe votre opérateur téléphonique habituel.
Plus d’infos ici pour Osaka, Nagoya, Kyoto, Sapporo et Fukuoka (en anglais). Ce genre de site officiel existe pour la plupart des villes, n’hésitez pas à chercher le vôtre sur internet.

Enfin, voici un guide très complet sur la prévention des catastrophes naturelles de la ville de Tokyo avec des conseils valables pour tout le Japon (en anglais).

Au final, il est toujours bon de prévoir un sac d’urgence chez soi (utile pour toute évacuation : séisme, typhon, glissement de terrain). Vous en trouverez des tout prêts sur Amazon ou en magasin, mais il est toujours mieux de préparer votre propre sac avec les choses dont VOUS avez réellement besoin.

Nous vous expliquons que mettre dans ce sac de secours dans notre article sur les tremblements de terre.

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