Localisation
Rennes, France
Salut, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour à vous tous! Je m’appelle Antoine, j’ai 32 ans. Je suis parti en Nouvelle-Zélande avec mon amie Nina, à l’automne 2014. Je suis originaire de Rennes, ville que j’ai quittée il y a maintenant une douzaine d’années pour différentes destinations et projets. Nina est franco-brésilienne. Née à Dreux, en Normandie, elle a cependant grandi dans le sud du Brésil, à Florianópolis, avant de revenir en France à l’âge de 23 ans pour des études. Nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l’école, à Paris, où nous étudiions la photographie.
Pourquoi vous êtes partis en PVT et pourquoi en Nouvelle-Zélande ?
Après avoir vécu respectivement 5 et 4 ans dans la capitale, il nous est soudain apparu urgent de changer d’air. Et plutôt que de se projeter en ville une fois rentrés, nous envisagions un projet sur le long terme qui n’impliquait justement plus aucune ville. Je crois qu’il nous était encore difficile de définir simplement ce que nous cherchions. Nous voulions juste respirer et entrevoir la possibilité d’une vie différente, peut-être plus en lien direct avec la nature et la terre. La Nouvelle-Zélande s’est imposée pour plusieurs raisons. Principalement parce que c’était la destination la plus éloignée possible de Paris (rires), mais surtout parce que nous savions que nous serions récompensés côté nature. L’autre aspect du voyage concernait notre retour à la terre qui se profilait déjà. Nous savions que la Nouvelle-Zélande était un lieu idéal pour se frotter d’un peu plus près aux techniques d’agriculture alternative (agroécologie, agroforesterie, permaculture, biodynamie).
Comment se sont passés vos premiers jours en Nouvelle-Zélande ?
Je ne me souviens pas spécialement d’un parcours du combattant. Certaines démarches sont fastidieuses, certes, d’autres nécessitent de l’attente, c’est vrai. Mais ça n’est pas plus contraignant que cela. Peut-être avons-nous aussi eu la chance d’être hébergés en airbnb, par une jeune femme adorable dont l’aide s’est avérée très précieuse. Originaire de République Tchèque, je précise qu’elle s’était retrouvée dans la même situation que nous quelques années plus tôt. Elle était tombée amoureuse du pays et elle était ravie de pouvoir à son tour, porter secours à qui en avait besoin. Si je me rappelle bien des premiers jours, je crois que c’est surtout les longues journées passées à dormir, les longues nuits à se retourner dans les draps, pendant presque deux semaines, jusqu’à ce que le décalage horaire finisse enfin par s’estomper…
Avec quel budget vous êtes parti ?
Nous sommes tous les deux arrivés avec le minimum requis par les services d’immigration, à savoir 4 700 $ je crois, cela représentait 3 200 euros. Cela ne parait pas beaucoup, à première vue. Je ne suis pas très dépensier, j’ai fait beaucoup de wwoofing et ayant tendance à éviter les activités onéreuses, ce budget paraissait presque idéal. Je dois avouer que nous avions travaillé pendant environ un mois, en bénéficiant du logement offert par nos hôtes en wwoofing. Et ce petit coup de pouce nous a quand même permis d’envisager les deux derniers mois du séjour plus sereinement.
Comment ça s’est passé pour vous en anglais ?
Notre niveau d’anglais était déjà plutôt bon avant d’arriver. Mais c’est vrai que nous avons eu besoin d’un temps d’ajustement pour l’accent kiwi car certaines intonations ou façons de prononcer tel ou tel son, ces petits mots ou expressions que nous rajoutons tous à l’oral et qui peuvent tant différer d’une région à l’autre. Ceci dit, pour qui est déjà un peu familier avec l’accent britannique, aucun risque d’être réellement déstabilisé. Au moment de repartir, même si je me considérais déjà à l’aise avant, j’ai le sentiment d’avoir beaucoup progressé, nécessairement. À condition que l’on joue le jeu de l’immersion bien évidemment…
Parlez-nous de l’achat de votre voiture.
C’est assez facile d’acheter une voiture en Nouvelle-Zélande. Je veux dire qu’entre la demande importante liée au tourisme et la nécessité des nombreux kiwis vivant à l’extérieur des villes d’avoir une voiture, le marché semble très actif et il y en a pour tous les goûts. En ce qui concerne mes conseils, je dirais qu’il n’y a pas de recette. Le site de pvtistes présente souvent l’approche à suivre pour choisir sa voiture, toujours de façon bien détaillée. Et nous avons suivi ces conseils. Mais on n’est jamais à l’abri du petit coup de malchance. Dans notre cas, étant donné notre désir de nous lancer au plus vite, nous avons fait confiance à un revendeur, en banlieue d’Auckland. En apparence, tout semblait fonctionner parfaitement. Sauf que nous nous sommes finalement aperçus que le revendeur avait masqué certaines choses, en particulier la consommation d’huile. Notre voiture nous a lâché 6 mois plus tard (problème de compression, moteur à changer), alors que nous venions de voyager tout l’été. Il était difficile de voir venir cette panne. Rétrospectivement, on en a beaucoup voulu au revendeur, car il savait que certaines choses ne fonctionnaient pas exactement comme il le prétendait, même si ce n’était finalement pas lié à la casse du moteur directement. Bref, gros coup de malchance surtout!
Si je devais résumer, je dirais qu’avec un peu plus de temps pour la prospection, cela vaudrait le coup de voir d’abord du côté des particuliers ou des pvtistes sur le départ, de même qu’un check-up par un garagiste ne serait pas de trop.
Quelles opportunités professionnelles avez-vous eues ?
Partis avec le projet de faire surtout du wwoofing, nous avons rapidement laissé de côté d’éventuelles recherches de travail rémunéré. D’autant plus que les personnes rencontrées pendant l’année, qui travaillaient, ou cherchaient à travailler, témoignaient dans l’ensemble d’une difficulté à dénicher le bon plan. Le seul endroit qui m’a paru faire exception était Queenstown, station balnéaire au beau milieu des montagnes sur l’ile du sud, où le turn-over de touristes et travailleurs sur un territoire relativement restreint, est tel que trouver du travail temporaire ne semblait pas être un souci. Pour notre part, nous avons préféré le wwoofing et l’expérience d’échange, aux petits jobs mal payés qui vous permettent tout juste de payer votre nourriture, votre logement et l’essence pour se rendre sur le lieu de travail ou vers la prochaine destination. Pendant notre séjour, nous sommes pourtant tombés sur une opportunité, plutôt chouette pour ne rien gâcher. Le voisin d’une famille chez qui nous faisions du wwoofing, dans la région de Nelson, avait besoin de quelques semaines de main-d’œuvre pour planter de jeunes arbres. Tous les ans, il mettait en sol entre 1 000 et 1 500 individus d’espèces natives, afin de régénérer la forêt originelle qui recouvrait antérieurement les coteaux de son terrain. Cette année, nous étions ses petites mains. Nous étions payé 15 euros de l’heure ce qui est honnête, nous ne pouvions travailler que 5/6 h par jour car le travail était harassant. Nous gardions pendant ce temps le couvert et le logis chez nos hôtes du wwoofing. Ils avaient accepté de nous garder en échange du dîner et du feu de cheminée prêts quand ils rentraient le soir. Je crois qu’on ne pouvait demander mieux…
Que pouvez-vous nous dire que les Néo-Zélandais et sur la culture néo-zélandaise ?
Je vais essayer de résumer, car je pourrais m’étendre pendant des pages même au travers des longs séjours que j’ai pu faire avant d’arriver en Nouvelle-Zélande. Je crois que j’ai rarement fait l’expérience, dans un même moment et endroit, d’autant de pureté, d’authenticité et d’un sentiment revitalisant de puissance. Sans compter le naturel, la simplicité et la spontanéité qui sont les marques de tous les rapports humains. Bien sûr il y a quelques exceptions, il y a la question récente et toujours actuelle de la ségrégation des Maoris. Mais il est pourtant évident que nous sommes loin de la façon dont nous gérons aujourd’hui, en Europe, le sujet de la vie en commun des gens différents. En quelques mots, la Nouvelle-Zélande est une nation d’ours en peluche !
Quels sont vos endroits préférés en Nouvelle-Zélande ?
Toutes les marches que nous avons faites avaient quelque chose de spécial à nous offrir. Mount Summers, Mount Roberts, Nelson Lakes, Otago peninsula, the routeburn track, Kauaeranga Kauri trail, Arthur’s pass, etc. Je ne parle même pas des plages, de certaines routes époustouflantes. J’ai peut-être une pensée émue pour deux ou trois endroits : le tout petit camping de Waikare River, entre Napier et Gisborne, coin de paradis désert à 500 m du Pacifique, qui se métamorphose monstrueusement en Disneyland du touring kiwi dès qu’un week end prolongé se profile. La vue de la chambre que nous avions chez nos hôtes de wwoofing à Nelson, pas une vue spécialement spectaculaire, mais une vue au réveil, à la fois sur la chaîne de montagne d’Abel Tasman National Park et sur les eaux de la baie de Tasman. Je revois également la vallée d’Orinoco, dans le pays de Motueka, et les versants recouverts de givre qui nous séparaient du Mount Arthur. Je ne peux oublier le charme provincial et étudiant de Dunedin, le marché du samedi matin, le soleil tiède de l’hiver à Nelson, la fierté sans arrogance des habitants de Wellington, les paysages rugueux de la côte ouest de l’Île du Sud, marquée par des décennies de ruée vers l’or…
Quelles ont été vos plus grosses galères ou difficultés ?
Je reviens sur cette histoire de voiture. Je crois que c’est certainement le moment un peu délicat que nous avons dû traverser. Mais avec le recul, je crois que c’était une bonne leçon de vie. Tout à coup, nous devions nous séparer de toutes ces affaires superflues que la voiture nous permettait de transporter avec nous. Nous devions envisager une façon de voyager différente. Rien de mieux qu’une petite remise en question pour apprécier d’autant plus la suite des événements. Tant que la casse ne se produit pas alors que vous êtes en montagne, en pleine nuit, qu’il se met alors à neiger tellement fort que vous ne pouvez pas bouger de la voiture, que vous restez coincés sans possibilité d’appeler pendant 3 jours et que vous découvrez alors que vous êtes peut-être dans une situation beaucoup plus dangereuse que vous ne voulez bien l’admettre. C’est arrivé à des amis qui ont eu très peur.
Qu’est-ce que cette année vous a apporté ?
Cette année a changé ma vie, c’est aussi simple que cela. Elle a complètement bouleversé le petit schéma bien établi de l’existence que je menais à Paris. J’essaie aussi de parler d’une position un peu différente que d’habitude. Car pour certains, ce temps loin de chez soi, pendant une longue période, peut s’envisager comme un break, comme une façon de sortir de son quotidien et de souffler un bon coup avant d’y replonger. Je ne juge absolument personne ici. À certains égards, c’est l’état d’esprit dans lequel je partais aussi. Mais si on est suffisamment attentif, on finit par s’apercevoir qu’une telle expérience nous change en profondeur, et qu’il n’y a pas de retour possible.
Quels conseils donneriez-vous aux pvtistes qui veulent partir en Nouvelle-Zélande ?
Nous pouvons projeter tout ce que nous voulons sur le pays avant l’arrivée. Nous pouvons nous y préparer du mieux que nous pouvons également. Rien ne coïncidera avec ce que nous avions imaginé. Mais il y a pourtant deux ou trois choses absolument vitales à anticiper : je pense au matériel de marche et aux habits chauds et imperméables, car on ne blague pas avec cela en Nouvelle-Zélande, même pour d’insignifiantes randonnées. Pour le wwoofing, je voudrais préciser que des recherches en amont du voyage peuvent aussi s’avérer utiles : prendre des contacts à l’avance, lire les commentaires laissés par les volontaires, être exigeant, car c’est un échange après tout. Attention aux revendeurs de voitures, je ne le répèterai jamais assez. Et faites confiance à la générosité des Kiwis, même ceux dont l’apparence vous suggèrerait le contraire, et sauf peut-être aux revendeurs de voitures d’occasion.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Depuis déjà un moment, nous nous demandons où habiter, où poser nos valises. Parmi les choses dont nous sommes certains, il y a le projet d’un retour à la terre, d’une ferme, peut-être pas au sens conventionnel du terme, mais avec comme objectif la recherche d’un équilibre plus grand et plus simple à la fois avec la nature, avec ce que nous mangeons, avec une communauté qui nous entoure.
Dans cette ferme, il y aura également la place aux idées créatives que nous portons tous les deux soit la nécessité de partager des activités artistiques avec son entourage. Prochaine étape de nos recherches de lieu, le Portugal…
Mais avant tout cela, et afin de donner corps à la matière photographique que j’ai ramenée de cette année en Nouvelle-Zélande : environ 25 films en noir et blanc développés sur place avec l’aide d’un ami, entre autres.
Je prépare actuellement un livre qui devrait voir le jour d’ici la fin du mois de juin. Sans cesse interpelé à la fois par le vide de certains paysages et les marques laissées par l’homme dans ces paysages, j’ai voulu évoquer cette tension permanente, toute entière résumée à travers le sort que les oiseaux de ce pays ont connu, depuis l’arrivée des mammifères nuisibles.
Afin de me donner les moyens d’imprimer ce livre dans les meilleures conditions (choix de la couverture, du papier, de type de reliure, etc.), j’ai décidé de lancer une campagne de crowdfunding. N’hésitez pas à y jeter un œil et à partager si le cœur vous en dit. Merci infiniment !
Les articles importants sur le PVT Nouvelle-Zélande
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Tutoriel : demande de PVT Nouvelle-Zélande
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Guide des pvtistes en Nouvelle-Zélande (gratuit en PDF)
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Covid-19 : la situation des pvtistes
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Préparer son départ en Nouvelle-Zélande
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Partir en Nouvelle-Zélande : la checklist pour le jour du départ !
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Assurance Globe PVT recommandée pour le PVT Nouvelle-Zélande
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Les démarches à l'arrivée en Nouvelle-Zélande
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