L’un des ouvrages les plus populaires dans la librairie Ulysse, c’est sans aucun doute Le guide de survie des Européens un Montréal. On vous propose aujourd’hui un extrait de ce guide qui traite notamment de la psychologie des Québécois !

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En 2006, Jacques Bouchard, un publicitaire québécois, a publié un livre intitulé Les nouvelles cordes sensibles des Québécois, paru pour la première fois en 1976. Cet ouvrage brossait un portrait psychologique des grandes tendances de votre nouvelle patrie, sur base d’entretiens avec un échantillon représentatif. Cet homme intelligent est malheureusement décédé récemment, et je serais moi-même disparu depuis beaucoup plus longtemps si j’avais osé publier un pareil ouvrage, car les Québécois sont susceptibles.

Enfin ils l’étaient. Car Jacques Bouchard avait décidé en 2006 que ce n’était plus le cas. « La susceptibilité, l’intolérance et la violence verbale », remarquait-il 30 ans après la première édition de son livre, n’ont plus cours au Québec. Si, en effet, les deux dernières cordes se sont effilochées, il me reste un doute sur la première, et il est donc hors de question que je m’aventure à mettre mon grain de sel dans une marmite sous pression. J’en reviens donc illico presto à notre auteur et à son préambule : les racines du tempérament québécois. Examinons-en quelques unes.

Le bon sens

Le Québec classe les idées en deux catégories : ça a du bon sens (on prononce sang) ou ça n’en a pas. « Ça a pas d’bon sang, voyon-don » est donc une expression que l’on entend quotidiennement, dans sa version fâchée elle donne « Ça a aucun bon sang ». Les linguistes observeront néanmoins que l’expression « Ça a pas d’bon sang » n’est pas toujours négative, car l’on peut dire « Ce gâteau aux carottes est bon, ça a pas d’bon sang ». Bref cette expression n’a aucun sens.

L’amour de la nature

C’est une des raisons pour lesquelles je me serais fait assassiner si j’avais écrit Les nouvelles cordes sensibles, car les Québécois détestent qu’on les réduise aux forêts et aux grands espaces. Beaucoup d’entre eux néanmoins possèdent ou louent un chalet près d’un lac dans lequel ils jouent au scrabble quand il pleut.

La tolérance

Peu de sociétés sont plus tolérantes que le Québec. Elle constitue un fond historique de la mentalité canadienne-française. On peut vivre comme on veut, on peut penser ce qu’on veut, et chacun fait à peu près ce qu’il lui plaît. La tolérance est cependant par définition une qualité qui risque perpétuellement sa vie, car elle ne s’oppose pas à ce qui la contrarie, et je crains pour elle.

La simplicité

Les Québécois n’aiment pas les chichis, je dirais même qu’ils les détestent. Leur amour de la simplicité, qui remonte au XVIIe siècle, va jusqu’au goût de la familiarité non seulement dans le tutoiement, mais également dans un comportement beaucoup moins guindé qu’en d’autres contrées plus hexagonales. Par-dessus tout, ils exècrent la prétention s’opposant ainsi complètement à leurs prétendus cousins. De ce goût de la simplicité, il ne faudrait pas déduire que les Québécois soient simples. Au contraire même, leur ramage ne ressemble pas à leur plumage. Sous une apparence dépouillée de tout artifice, les Québécois dissimulent parfaitement la complexité de leur psychologie.

Le matriarcat québécois

Il étonne également ma mère : si, dans la maison, le pouvoir appartient complètement aux femmes, à l’extérieur de la maison, c’est exactement la même chose.

L’individualisme

Everett C. Hughes, un sociologue américain, avait écrit que les escaliers extérieurs montréalais témoignent du haut degré d’indépendance des habitants, personne n’ayant à partager un escalier commun ni à déneiger pour les autres. Je suggère d’abattre ce sociologue, car cette indépendance vient de l’espace auquel sont habitués les individus canadiens. Les Québécois supportent peu les incursions dans leur intimité, et il est mal vu de leur poser des questions personnelles (par exemple « où avez-vous acheté votre casserole ? »), car ce qui est pour nous un signe de politesse leur paraît le début de la drague ou d’une psychanalyse.

La finasserie

« On trouve chez les Canadiens français une subtilité d’esprit qui parfois se change, surtout dans le peuple, en ce que l’on pourrait appeler la roublardise », avait écrit un observateur qu’il aurait fallu exécuter également. La finasserie, dit Littré, est une sorte de ruse ou de supercherie. Si vous avez déjà essayé d’acheter une fermette à un Provençal, vous n’aurez pas besoin d’explication pour acquérir un chalet d’un Saguenéen.

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Julie

Cofondatrice de pvtistes.net, j'ai fait 2 PVT, au Canada et en Australie. Deux expériences incroyables ! Je vous retrouve régulièrement sur nos comptes Insta et Tiktok @pvtistes avec plein d'infos utiles !
Cofounder of pvtistes.net. I went to Canada and Australia on Working Holiday aventures. It was amazing!

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(6) Commentaires

SuperDecu I |

Après avoir essayé de m’intégrer aux Quebecois pendant plus de 3 ans, je me suis rendu compte que leurs relations sont faites à bases de faux sourires, de mini-mensonges et de jalousie. Ce n’est pas de la gentillesse, c’est de la politesse étirée car là-bas, c’est payant. T’auras l’impression que la serveuse est ta meilleure amie, jusqu’à ce qu’elle crache sur ton dos en cuisine. J’ai été impressionné par l’hypocrisie. En France, on est honnête, peut-être trop pour le Quebecois qui se vexe pour un rien et qui te fera le fameux regard accusateur sur le côté avec les gros yeux.

Français arrogant, peut être, surtout ceux du plateau. Quebecois raciste, oui ! Envers Français, Colombiens, Russes etc J’ai eu des histoires de plein de monde, une video d’y a 3 ans à peine pendant le Bal en Blanc, que des blancs habillés en blanc à part 4 jeunes noirs habillés en jaune pour pousser la platforme sur laquelle les blancs chantaient, et ca me fait très mal aux yeux. On a dit des  »Ca va puer le fromage »,  »ca va être plus chic, plus classe » à mon arrivée en soirée sans avoir ouvert la bouche une fois. T’sais, un francais parmi une 15zaines de Quebecois, ils peuvent pas se dire que je suis différent, non, juste un esti de français de plus.
Mais surtout, je ne pense pas que le Quebecois se ferait autant rejeter par les francais s’il était en France, on nous vends du rève sur vous.

Ensuite, les petits succès… Man, tu te fais challenger sur tout, parce qu’un truc que toi tu sais et pas lui, c’est la honte. Tu ne te feras jamais féliciter, on ne te poussera pas à parler de tes passions car ca te donne des points, tu comprends ? Si tu as fait un saut à l’elastique et pas lui, il va t’ecouter sans rien répondre et passer à autre chose. J’en ai vu laisser des blancs à des blagues, me laisser dans la merde quand je bug en train de parler alors qui savent de quoi tu parles, mais tu sais, tu t’affiches, c’est bon pour eux.

En cours, j’ai du me séparer de la moitié de mes équipes, on m’a tellement méprisé (et les Quebs se team up, si y en à un contre toi, les autres vont pas te défendre, même l’inverse), je propose une solution plus propre pour un projet, en video call, ils me disent  »oui, oui » pour ensuite remettre le truc complétement faux d’un autre quebécois puis 15 min avant de choisir de remettre le mien, mais sans aucune excuse, ni merci.

J’ai habité à Notre-Dame-Ouest, Hochelaga, Sainte-Catherine, Mile end et Charlevoix. Fuck que j’aurai du habiter au Plateau où j’aurai pu faire rire le monde sans qu’ils pensent que je me la pète. Tu t’habilles bien ? Tu te l’as pète. T’es en forme ? Tu te l’as pète. Mais si tu bois ton pack de 12 habillés tout en noir en jouant au PC et en bouffant des Mac & Cheese, la you’re the man.

Il y a aussi le quebecois francisé, mais qui est limite génant à trop aimer les francais, à parler avec  »mec, meuf, putain » etc. C’est too much.
Et j’ai voyagé dans +10 pays, quand on se rencontrais, on se pose des questions sur notre parcours, on se demande de dire des choses dans notre langue, on se mélange entre plusieurs nationalités. Ici, je suis juste une merde jugée par des gens qui ont voyagé jusqu’au Mont Tremblant au plus loin dans leurs vies, et qui ne se mèlent même pas entre eux.

J’en ai pris plein le gueule et je l’ai trop souvent fermé. I’m done with you all.
Les Canadiens anglais sont super cools par contre.

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Emilio I |

je l’ai eu entre les mains, via mon travail en librairie, et c’est très instructif ! de loin plus intéressant que les guides traditionnels !

David I |

Tellement envie d’y retourner … 🙁

benjamin I |

Tellement envie d’y aller … 😉

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liloo88 I |

je viens de l’acheter et suis en train de le lire!!c’est très drôle, instructif et plein de bon sens ;-)!!

Sylvie I |

Plein d’bon sang tu veux dire 😉