Article #1 : Ia Orana de Tahiti
Article #2 : Oscar en Nouvelle-Zélande : l’Île du Nord
Article #3 : Oscar en Nouvelle Zélande : l’Île du Sud (de Picton à Te Anau)
C’est avec un peu de regrets que j’ai quitté la région de Wanaka. Des regrets vite apaisés tout de même puisque la suite de mon aventure m’a emmené vers Fiordland, cette belle région protégée où la végétation et les oiseaux ont moins subi les déforestations massives des 200 dernières années. Depuis Wanaka, j’ai pris la route vers Queenstown en passant par « Crow Range », un passage sinueux grimpant, pas fait pour tous les véhicules je pense, mais qui en valait la peine pour le joli point de vue arrivé en haut.
Une belle mer de nuages pour moi, mais pas moins superbe.
Je ne me suis pas arrêté à Queenstown et j’ai continué ma route vers Te Anau. En longeant le lac de Queenstown, j’ai encore été pris par la beauté du paysage et je n’ai pas résisté à m’arrêter pour en profiter un peu.
J’ai passé un bel après midi ensoleillé à Queenstown, à profiter du grand soleil, allongé au bord du lac. J’ai même réussi à me baigner, mais l’eau devait avoisiner les 15-16°C. Ce petit repos était nécessaire avant ma « great Walk » de 3 jours sur la Routeburn Track . Cette great walk est un passage en aller simple entre les parcs nationaux du Mont Aspiring et du Fiordland. Il est nécessaire d’utiliser un service de bus pour se rendre au départ et revenir de l’arrivée, ou bien de placer une voiture à l’arrivée. On peut prendre des bus depuis Queenstown ou Te Anau. Le prix des bus pour tous les transferts coûte 115 $ par personne. Pour la réservation, ça se passe sur le site de Tracknet. Si vous êtes 2 ou plus, il est possible de faire transférer sa voiture personnelle pour 230 $, ce qui peut être plus pratique et même moins cher quand on est nombreux.
J’ai donc pris le premier bus depuis Te Anau à 7 h du matin, qui m’a emmené jusque Queenstown, où j’ai eu 2 h 30 pour visiter la ville avant l’arrivée du second bus. J’avoue que ce temps imparti m’a entièrement suffi. La ville de Queenstown est très jolie, mais c’est franchement une ambiance beaucoup trop touristique pour moi.
Les agences de tourisme sont les unes sur les autres dans les rues, et proposent toutes les mêmes activités à des prix similaires, pour la plupart assez exorbitants. J’ai quand même un très bon souvenir de cette boulangerie spécialisée dans les tourtes ou « pies », qui m’a rempli l’estomac pour une dizaine de dollars.
Le second bus m’a emmené de Queenstown au départ du Routeburn, au Routeburn Shelter. Cette première demie journée de marche jusqu’au refuge Routeburn Flat Hut se passe dans une fôret claire et agréable, le long d’une rivière.
On marche 2 heures sur une pente douce, puis une autre heure sur une pente plus raide, pour finalement arriver au refuge et découvrir la vue.
Les refuges sur les Great Walk coutent 45 $ par personne et par nuit (réservation sur le site du D.O.C.), et sont agréablement bien équipés. Plusieurs ronds de gaz pour chauffer son repas et des grandes tables. Un système d’épuration et de récupération des eaux permet d’avoir de l’eau potable à volonté depuis la rivière, et également quelque chose que je n’ai jamais vu dans un refuge de montagne : des toilettes avec chasse d’eau ! Pas de toilettes sèches qui puent. Des panneaux solaires alimentent des lumières dans la salle commune, ce qui est un bien plus grand luxe que de se contenter de la lampe frontale ou des bougies.
Tous les soirs, le gardien vient faire un « hut talk ». Je m’attendais à un breafing sur le bon comportement en refuge etc, mais non, rien à voir. Le gardien parle pendant 30 minutes ou plus de la région, du chemin de randonnée, de l’histoire du lieu, des projets écologiques en cours … J’ai vu la réalité que j’avais déjà lue au musée Te Papa de Wellington : pour protéger les espèces d’oiseaux natives de Nouvelle-Zélande encore présentes, ils sont obligés de capturer les prédateurs introduits par l’Homme, les lapins, rats et opossums, qui ne font qu’une bouchée des œufs et oisillons et contribuent largement à la disparition de certaines espèces. Pour cette raison on trouve des pièges tous les 100 m sur le chemin de randonnée. Une réalité un peu triste, mais nécessaire pour continuer à entendre chanter la forêt.
La deuxième journée est une longue traversée qui permet de rejoindre de parc national de Fiordland. Il n’y a plus de foret, tout est à découvert et le paysage est splendide. On monte tranquillement jusqu’à un col, où il est possible de monter jusqu’au sommet pour 300 m un peu raides de dénivelé supplémentaires. Je le recommande évidemment ! La panorama au sommet est incroyable, une vue sur toute la vallée.
La suite est toujours aussi chouette, puisque le chemin longe la montagne pendant plus d’1 h 30, permettant d’admirer la vue à nos pieds en continu. Il va de soi que par mauvais temps, toute cette partie exposée est bien moins palpitante. La fin de ma deuxième journée a été la descente sur le refuge de Mackenzie Hut, à côté du lac Mackenzie. On découvre le lac d’en haut.
Une fois en bas, il est possible de se baigner. J’ai vu des gens dedans, mais je me suis contenté de tremper les pieds parce que c’était vraiment trop froid.
Ma dernière journée sur le Routeburn a été pluvieuse et venteuse. Les 4 heures restantes depuis Mackenzie Falls jusqu’à « The Divide Shelter » se sont passées dans la forêt, mais une forêt différente de celle du début. Des « silver beech », ces arbres fins pleins de mousse qui aiment les lieux humides. J’en ai vu sur le Routeburn mais aussi partout ailleurs dans Fiordland.
L’ambiance pluvieuse a donné au paysage une allure un peu mystique. La pluie avait gonflé les cascades, ce qui leur a donné une allure impressionnante.
En résumé pour cette Great Walk, des superbes paysages et de la belle forêt de silver beech avec le chant des oiseaux jouant dans les branches qu’on écoute en marchant. Une belle expérience ! Tout de même j’ai trouvé ça moins dépaysant que d’autres endroits que j’ai explorés auparavant en Nouvelle Zélande, mais je ne regrette rien.
Pour davantage d’informations sur les Great Walks en général, vous pouvez consulter notre dossier consacré aux Great Walks de Nouvelle-Zélande.
En rentrant du Routeburn, après avoir séché mes affaires sous le soleil de Te Anau, je me suis envoyé dans le gosier une casserole de ces moules vertes géantes typiques de Nouvelle Zélande. A force de passer devant au supermarché, j’ai fini par craquer. Un délice !
La journée d’après, je n’avais pas grand-chose de prévu, et j’en ai profité pour retourner dans la direction du fiord « Milford Sound », le plus connu et le plus visité (je dis « retourner » car depuis l’arrivée du Routeburn à The Divide, il est possible de continuer la route avec un bus ou une voiture pour atteindre le Milford sans repasser par Te Anau). Ce jour-là, il faisait encore beau le matin à Te Anau alors j’ai décidé de tenter ma chance. On m’avait dit qu’il faisait moche dans le fiord mais moi je suis têtu. J’ai eu raison d’aller voir car même si je ne suis pas allé jusqu’au bout du fiord à cause du mauvais temps, ce que j’ai vu sur la route avant que la pluie ne me rattrape était quand même super chouette !
A partir de là, je n’ai plus vu le soleil pendant 3 jours, et j’ai compris une réalité de Fiordland : la pluviométrie. 6 mètres d’eau par an dans le Milford, 300 jours de pluie sur 365. De quoi être heureux quand on y trouve du beau temps !
Surtout que les 2 jours suivants, j’avais une sortie de kayak organisée sur 2 jours, avec une nuit de camping dans le fiord Doubtful Sound. Plus difficile d’accès que le Milford, il est parait-il encore plus beau. Un conseil si vous voulez faire du kayak dans les fiords, faites votre réservation 2-3 jours avant, quand vous êtes certain de la météo. Car ne comptez pas sur les agences de tourisme pour annuler d’eux-mêmes, même en cas de très mauvais temps. Pour mon cas, des alertes météo étaient en vigueur sur toute la région de Fiordland pour les 3 prochains jours. Comme ce petit luxe de kayak m’avait couté 400 $ (oui, quand même !), j’y suis allé malgré le mauvais temps prévu.
Après un réveil matinal mouillé, la traversée du lac Manapouri en bateau m’a offert un petit répit de pluie, des jolies couleurs et un arc en ciel.
Un trajet en bus sur chemin de terre nous a finalement amenés mon petit groupe de 6 personnes et moi près de la mise à l’eau des kayaks. La pluie était bien là, battante comme jamais. On était quand même bien équipés contre la pluie et le froid, équipement entièrement fourni. Prêts à partir à l’eau, il a fallu d’un coup tout arrêter, ranger les kayak et finalement enlever la tenue de combat. Pourquoi ? Un groupe devant nous s’était trouvé bloqué à cause des forts vents et a dû être secouru. Il nous serait arrivé la même chose…
Et donc la guide a préféré s’abstenir pour la journée. Cette première journée de kayak s’est donc transformée en un après-midi « croisière » dans un bateau de la même agence de tourisme. Pas si mal finalement, ça a permis d’admirer un peu le fiord bien plus au chaud et au sec, et en plus d’avancer bien plus loin dans le fiord. Malgré la pluie, j’ai pu prendre quelques clichés sympathiques.
On a tous dormi au chaud et au sec dans les lodges au départ des bateaux, et finalement, avec un peu moins de vent et une pluie un peu plus intermittente, on a pu s’aventurer dans le fiord en kayak. Je me suis amusé à passer près des chutes d’eau et sous les branches basses, au milieu de ce décor envoutant du Doubtful. Pluie ou pas, j’avoue que c’était vraiment chouette. En partant, on a même eu un semblant d’éclaircie ☺
Même si au final je suis content de mes 2 jours dans Doubtful Sound, je garde une petite amertume contre ces compagnies de tourisme qui font partir des groupes en kayak peu importe la météo, tant que les gens payent… Quitte à ce qu’il se retrouvent coincés, à cause des intempéries. Je comprends que la pluie ne peut pas être un frein vu que de toute façon il pleut constamment dans les fiords, mais quand même, pour qu’un groupe doive être secouru à cause du vent, c’est qu’ils ont un peu forcé la limite, je trouve.
En tout cas, ici s’achèvent mes aventures dans Fiordland. Je quitte cette région certes superbe mais un peu trop mouillée, pour rejoindre la pointe sud de la Nouvelle Zélande où m’attendent d’autres aventures sur Stewart Island. Je vous retrouve là-bas !
(4)Commentaires
BRAVO
J'ai hâte de lire la suite de tes aventures!!!
Merci pour se partage Oscar
Si jamais voici une vidéo de mon voyage en Nouvelle -Zélande. 6 mois de PVT .
Trailer :
https://www.youtube.com/watch?v=4cWWpZ57Cxk
Ep 1 :
https://www.youtube.com/edit?o=U&video_id=MVhoCFeLVlE
Ep2 :
https://www.youtube.com/watch?v=krETqwBKf3Y
En gros, il faut être préparé et ne pas se dire "je vais faire partie des chanceux qui passent entre les gouttes de pluie".
Perso, j'avais trouvé que les gouttes de pluie (en abondance) ajoutaient encore de la beauté à la région. L'un des phénomènes les plus impressionnant étant cette pluie qui dévale les montagnes à pic et créé des centaines de cascades
Merci Oscar
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