Au Chili depuis 3 mois, nous avions pour objectif de nous arrêter quelques temps à Pucon afin de profiter de la saison d’été pour trouver du travail. Une fois sur place, nous avons été confrontés à un élément que nous n’avions pas vraiment envisagé : le problème du logement. En effet, après un tour en ville, nous avons relevé plusieurs annonces pour du boulot (principalement en service/restauration), donc ça c’était plutôt positif, mais quand on a regardé du côté des auberges de jeunesse et des campings pour se loger « à moindre coût », grosse désillusion… Du côté des auberges de jeunesse, en plein cœur de la saison d’été, toutes les chambres ou dortoirs étaient complets et le peu qu’il restait était hors budget. Quant aux campings, non seulement les deux campings de Pucon sont excentrés mais en plus ils ne proposent pas de tarifs au mois, et il n’y avait pas de cuisine, ce qui signifie qu’il faut préparer tous les repas au réchaud ou sur le feu… Pratique, selon les horaires de boulot ! Et le tout pour 500 € par mois à deux, on a donc dit non ! On s’y est sans doute mal pris, du moins pas dans le bon sens, on aurait peut-être dû chercher une coloc ou autre avant, mais on ne pouvait pas prévoir avant d’arriver sur place…

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Bref, tout ça pour expliquer notre changement de plan et la suite plutôt sympa ! Une fois qu’on a pesé le pour et le contre au fin fond de notre auberge à Pucon, on s’est dit qu’il fallait qu’on trouve autre chose. Du coup, la solution ça a été Workaway, plateforme de volontariat qui marche super bien au Chili. On a envoyé quelques mails, principalement à des hôtels, sans grande conviction et plutôt dans l’ « urgence », et puis on est tombés sur l’annonce inespérée : Las Termas Geometricas acceptent des bénévoles ! Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de thermes naturels, au pied du volcan Villarica, perdus en pleine nature… Bref, c’est un lieu magique ! On le connaissait de nom, on l’avait aperçu dans des guides et surtout notre première couchsurfeuse à Santiago nous l’avait absolument recommandé ! On s’était dit qu’on se l’offrirait au moins une fois, malgré le prix (entre 23 000 et 28 000 pesos l’entrée par personne)… Et là, on voit cette annonce ! C’est donc plein d’espoir que nous avons envoyé une demande à laquelle nous avons reçu une réponse par What’sApp, directement du directeur des thermes qui se disait ravi de nous accueillir dès qu’on le souhaitait ! On a donc pris le chemin de Coñaripe (village le plus proche des thermes) dès le lendemain matin : un bus entre Pucon et Villarica, puis un second entre Villarica et Coñaripe et enfin du stop pour les 17 derniers kilomètres de piste.

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Nous y avons été super bien accueillis : les patrons n’étant pas là ce jour, c’est le chef de cuisine qui nous a reçu et montré notre espace de vie ; il y a des cabanes à proximité des thermes, mais étant toute occupées par les équipes, il était convenu que nous dormions dans notre tente. Ensuite, c’est un membre de l’équipe qui nous a fait visiter l’ensemble du site… Pour vous donner une petite idée, Las Termas Geometricas, c’est une vingtaine de petits bassins répartis autour d’une passerelle qui fait 500 m de long et qui mène à une superbe cascade. Tout est naturel : l’eau sort à 90°C du volcan, elle est donc refroidie au contact de l’air, afin d’arriver à une température entre 35 et 45°C selon les piscines. Deux couleurs dominent le site: le vert de la nature sauvage, partout présente, et le rouge de la passerelle et des petits cabanons. Les thermes sont ouverts tous les jours de l’année, de 10 h à 23 h en été et de 10 h à 20 h en hiver et autant vous dire que de nuit, c’est tout simplement féerique !
Après cela, il nous a proposé de profiter des bassins et nous a donné rendez-vous le lendemain à 11 h pour attaquer notre mission !

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Ainsi, au niveau des tâches, Robin a fait quelques jours de peinture, puis quand les chefs se sont rendus compte qu’il était cuisinier de formation, il a pu intégrer la cuisine. Les débuts ont été un peu difficiles : nous sommes arrivés un peu sur la fin de la saison, donc l’équipe était constituée depuis un bon moment, les habitudes prises… il a fallu qu’il fasse sa place, ça a mis un peu de temps mais ça a fini par faire un joli résultat et il est devenu un membre de l’équipe à part entière ! Quant à moi, je n’ai fait que la réception : une fois les entrées payées, je distribuais les serviettes et les cadenas aux clients en échange d’un document d’identité, et je gérais également les retours. Une bonne première expérience en lien avec du public, sans que ce soit trop difficile au niveau de l’espagnol notamment. Les journées de volontariat étaient de 5 h + 30 mn de pause pour le repas, en sachant que les trois repas de la journée étaient pris en charge (toute l’équipe mange à la cafétéria, dans une petite salle derrière : le midi il y a un repas spécial personnel et le soir c’est sandwich ou soupe). Mais très vite, Matias, le patron, nous a proposé de nous payer pour qu’on puisse bosser un peu plus… La saison battant son plein, il avait un vrai besoin de renfort au niveau des équipes, donc on s’est retrouvés à faire nos 5 h de bénévolat et enchaîner des shifts de 8 h payés (les thermes fermant à 23 h), mais le deal était plutôt bon : nous avons été payés bien plus que le minimum chilien, nous étions nourris/logés/blanchis (nous avons pu laver notre linge gratuitement) et puis l’idée de base c’était effectivement de bosser, donc nous n’y avons pas vu de problème ! Nous avons fait plusieurs journées comme cela, un peu éreintantes certes, mais toujours dans la bonne humeur ! Et au final, nous y sommes restés 3 semaines ! Ce qui n’était qu’une solution de dépannage d’appoint au départ s’est révélée être une super expérience : nous avons fait de belles rencontres, acquis une nouvelle expérience professionnelle en espagnol et nous avons vécu dans cet endroit magique que sont Las Termas Geometricas ! Pour finir en beauté, nous avons assisté à la Fiesta de fin de saison, avec grand barbecue, « amigo secreto » et danses jusqu’au bout de la nuit : un sacré souvenir et beaucoup d’émotions avec cette équipe qui nous a finalement parfaitement intégrés !

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Enfin, même si les thermes sont géographiquement un peu isolées (17 km de piste jusqu’au premier village), le coin est superbe. D’ailleurs, plusieurs activités pendant les jours de congé sont possibles : depuis le parking des thermes, un chemin monte rudement jusqu’à un point de vue magique sur les 3 volcans de la région, le Parque Nacional Villarrica se trouve à seulement 6 km (vous pouvez aller voir le Glacier Pichillancahue – rando de 15 km A/R – qui est au pied du Volcan Villarrica), il y aussi le Lago Calafquén à Coñaripe, et bien sûr… il faut absolument tester les 20 bassins !

Bref, si vous passez dans la région, nous ne pouvons que vous conseiller de vous arrêter à Las Termas Geometricas, que ce soit pour un volontariat ou tout simplement pour les bassins. C’est unique !!

Floriane

Passionnée de voyages, j'ai commencé mon "expatriation" par un semestre d'échange au Québec, dans la région du Lac St Jean, puis enchainé sur un PVT d'un an en Nouvelle-Zélande, avant de rentrer en France pour faire un Master de recherche en sociologie où j'ai travaillé sur... le PVT! Depuis, je suis repartie en PVT au Chili pendant 8 mois et demi (2017/2018) et je prépare actuellement mon départ pour un PVT en Australie !

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(2) Commentaires

Aude I |

Wahou ! Super expérience ! Quel bel environnement. Petite question un peu perso Floxinelle, (tu répondras si tu veux) comment tu gères au niveau de tes allergies alimentaires en volontariat ? J’imagine que le Chili c’est moins compliqué que d’autres pays en terme de régime alimentaire mais quand même.

Floriane I |

Coucou Aude,
Avec un peu de retard, je te réponds enfin!! Pour les volontariats, j’ai précisé déjà sur mon profil Workaway que j’avais des allergies alimentaires et ensuite j’en parle en arrivant. Comme pour le reste du voyage, j’ai toujours mon petit stock de nourriture avec moi (pâtes, riz, petits gâteaux…) et ensuite je jauge dès les premiers repas si je peux avoir confiance. Après aussi il y a certains volontariats un peu plus «orientés»: je me souviens en NZ avoir choisi un bénévolat dans une famille Gluten free et vegan… Je pense qu’il ne faut pas se mettre de pression là dessus, être très claire avec ses hôtes et prévoir de se faire ses propres repas pour ne mettre personne dans l’embarras. Et puis le Canada, tu peux y aller sans trop d’inquiétude sincèrement, ils sont au point là dessus!!! Je reste à ta dispo si tu veux en reparler ?