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Bonjour ! Peux-tu nous parler un peu de toi ?

Je m’appelle Florence, je viens de la région PACA, d’un petit village près d’Avignon. J’ai 32 ans. Je suis arrivée au Canada le 30 juin 2016 avec un PVT. Aujourd’hui j’ai le permis mobilité francophone. Apres mon bac, j’ai fait des études d’infirmière, j’ai arrêté après la première année, je me suis rendu compte que le métier n’était pas fait pour moi. Puis par la suite je me suis orientée vers la coiffure et j’ai pratiqué ce métier pendant 3 ans. J’ai voulu avoir la complémentarité avec le spa, du coup j’ai fait des études de massage suivi du CAP d’esthétique. J’ai bossé dans un salon de coiffure pendant 3 ans, puis dans un spa L’Occitane pendant une saison (plus de 6 mois).

Pourquoi as-tu choisi de partir au Canada et de t’installer à Vancouver ?

Depuis très jeune, les pays aux grands espaces me faisaient envie.
L’anglais m’a toujours plu. Dès toute petite, j’avais décidé que je vivrais dans un pays anglophone quand je serais plus grande… J’ai choisi le Canada car l’Amérique du Nord m’a toujours attirée. J’ai voyagé et étudié aux États-Unis auparavant et j’avais vraiment envie de vivre le rêve américain.
Mais ce pays est devenu compliqué pour immigrer, le Canada offre plus d’opportunités.
Aujourd’hui je vis le rêve canadien et ça me va très bien.
Visa en poche, Vancouver est devenu une évidence. Le côté anglophone était un des points importants mais j’ai aussi choisi cette ville pour sa proximité avec l’océan et la montagne. Cela me faisait penser à ma région PACA.
Et surtout son climat moins glacial pendant l’hiver que d’autres endroits du Canada ! Étant une fille de la Provence, c’était un critère important !

Comment s’est passée ta recherche d’emploi ?

Sincèrement ça a été facile. J’ai fait mes recherches sur internet, j’ai beaucoup utilisé Craigslist (c’est un peu le bon coin de chez nous). J’ai dû envoyer une vingtaine de CV, je pense.
J’ai eu de la chance car j’ai eu de l’aide d’un ami américain pour le mettre aux normes d’ici (pas d’âge, pas de photo…).
(NDLR : retrouvez plus d’infos sur le CV canadien dans notre dossier Trouver du travail au Canada et dans cette discussion de notre forum)
J’ai passé deux entretiens d’embauche. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai obtenu mon poste après une semaine arrivée à Vancouver.
Mon entretien s’est passé simplement, j’étais seule avec mon employeur. Il m’a posé les mêmes questions qu’on me posait en France (mes qualifications, mes compétences…).
Je dirais que la grande différence, c’est qu’ils demandent vos attentes en terme de salaire. Il faut donc connaître le salaire minimum dans votre province (12,56 $ au 1er juin 2018).
Je dirais que mon niveau d’anglais était intermédiaire.
À mon avis, si on montre qu’on est motivé et qu’on arrive évidemment à comprendre globalement l’autre personne (même si on n’a pas compris tous les mots prononcés), on peut se faire embaucher. Évidemment ça dépend un peu du lieu de travail.

Parle-nous un peu de ton travail.

En général, je commence à 11 h et je finis à 19 h. Il peut arriver de commencer plus tôt en fonction de mes rendez-vous. Dans ces cas-là je finis plus tôt aussi.
Je fais des soins du visage, des massages, des épilations, des manucures et des pédicures.
Notre spa est informatisé, les rendez-vous se prennent par ordinateur. Tous les salariés ont l’application du logiciel de prise de rendez-vous sur leur téléphone. Cela me permet de voir mes rendez-vous de la semaine.
J’ai deux jours de congés par semaine, le dimanche et le lundi.
Mes relations avec mon employeur sont excellentes. J’ai beaucoup de chance, j’ai un patron très gentil, humain et mes collègues sont vraiment bien aussi.
On a vraiment un esprit d’équipe. Une de mes collègues est devenue une très très bonne amie pour moi. C’est important d’être bien entourée, surtout étant loin de sa famille et de ses amis.

La french touch est-elle très recherchée, selon toi ?

Oui ! Le fait que je sois française est un petit plus, c’est certain. Les clientes adorent !!
En France, je galérais pour les ventes alors qu’ici je pourrais presque leur vendre tout le magasin, tellement elles m’écoutent et me font confiance.

Quelles autres différences as-tu noté entre le France et le Canada dans ta profession ?

Ici, il y a une véritable reconnaissance de notre profession, ce n’est pas du tout les mêmes clichés qu’en France, un point que j’apprécie beaucoup.
Les soins sont pratiquement les mêmes, mais les outils peuvent être différents.
Par exemple, la cire est différente, ils utilisent la cire à bande pour toutes les parties du corps (pour les professionnelles qui lisent cet interview 😉 ).
Ils sont plus « agressifs » au niveau marketing vis à vis de la clientèle. Il faut l’inciter à revenir et à prendre un autre rendez-vous avant qu’elle parte, lui conseiller et lui vendre des produits.
Là où je travaille, on a tous un chiffre de vente à atteindre en fin de mois. En France certaines entreprises sont plus passives de ce côté-là.

Peux-tu nous parler de ton temps de travail et de ton salaire ?

J’ai un temps plein (37,5 heures par semaine) mais c’est très facile d’avoir un mi-temps dans la profession, s’il y en a qui le souhaitent.
Le salaire de base n’est pas énorme mais les tips aident beaucoup. Par contre, c’est très aléatoire, tout dépend de votre client. Cela peut aller de 20 $ la journée à beaucoup plus.

Comment vois-tu le monde du travail canadien ?

C’est plus facile de faire ses preuves ici qu’en France.
Quand mon patron m’a embauchée, je sortais de l’école, car j’ai fait une reconversion professionnelle. Je n’avais pas beaucoup d’expérience mais il m’a quand même fait confiance.
Il m’a donné ma chance. Il m’a fait bénéficier des formations dont j’avais besoin pour m’améliorer ainsi que les formations sur les nouveaux produits de la marque pour laquelle je travaille.
Aujourd’hui, il m’a donné l’opportunité de rester au Canada en prolongeant mon contrat et en m’ayant promue au poste de spa manager. On a fait les démarches pour le permis mobilité francophone, un permis qui est plutôt facile à obtenir pour les francophones. C’est un permis qui peut durer jusqu’à 3 ans, avec le même employeur, donc il faut bien réfléchir avant…

Que penses-tu de ta vie à Vancouver ?

J’adore ma vie ici à Vancouver, beaucoup de choses sont possibles ici. Vous avez les montagnes et le ski en hiver, la plage pendant l’été… C’est un cadre que j’aime beaucoup. Les paysages sont magnifiques.
Concernant le coût de la vie, c’est cher. Il vaut mieux avoir un bon travail car les loyers sont très très chers.
C’est compliqué de trouver un bon logement pour un prix décent et sans colocataire.
Mais malgré ça et la météo qui craint l’hiver car il pleut très souvent, j’adore ma vie ici.
Durant mon temps libre, j’aime aller boire un verre avec mes amis ou collègues de boulot après une journée de travail. Faire des randonnées, rester chez moi avec un thé et regarder Netflix, aller faire du shopping, aller faire du ski ou aller sur la plage… Manger des sushis… C’est le paradis !
Je me suis créée mon cocon ici, j’ai mes amis et mes collègues de boulot que j’adore.

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Quels sont tes projets ?

Ma prochaine étape c’est la résidence permanente.
J’aimerais faire ma demande, car cela est plus avantageux d’être résident permanent.
Pour le moment, j’aime vraiment ma vie ici avec mes amis, mon boulot et le côté cœur aussi, tout ça fait pencher la balance pour le Canada en ce moment.
Mais la France me manque parfois, surtout les gens qui sont restés là-bas.
On verra pour l’avenir mais être résidente permanente me plairait bien !

Le mot de la fin ?

J’espère que mon retour d’expérience pourra vous aider, franchement je vous souhaite de vivre la même aventure que moi, cela fait deux ans que je vis ici et je suis toujours ravie de ma vie canadienne, alors si cela vous a fait envie de tenter l’aventure, n’hésitez pas à faire votre demande de permis car au Canada tout est possible 🙂

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