Localisation
Lille, France
Profession
pvtistes

Salut Alexandre, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Alexandre, j’ai 25 ans et je viens de Languidic, petite ville de Bretagne. J’ai effectué des études en Management et Marketing à Rennes et à Lille tout en travaillant dans mon domaine jusqu’en 2015. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de tout quitter pour tenter de vivre 1 an au Japon, pays que je ne connaissais pas du tout. Grand amateur de voyages, c’était pourtant la première fois que je partais si loin de chez moi pour une si longue période et avec un budget limité.

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Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Japon ?

Plus que le Japon, je souhaitais visiter l’Asie qui m’était totalement inconnue et qui, de par ses différentes cultures et diversités, me fascinait. C’est en recherchant parmi les pays proposant le PVT que je me suis arrêté sur le Japon. Je voulais en quelques sortes choisir un pays où le choc culturel serait vraiment gros.
Croyez-moi, j’ai été servi, et même séduit! Le Japon est un pays fascinant sur beaucoup d’aspects et y vivre 1 an est une expérience inoubliable.
Je suis arrivé à Tokyo sans aucune base de japonais, mais heureusement un bon niveau d’anglais. Cependant, comme beaucoup de Japonais ne maîtrisent pas l’anglais, il a parfois été difficile de se faire comprendre. Je suis resté 6 mois sur Tokyo et j’ai ensuite vadrouillé dans une grande partie du Japon, armé de mon seul sac à dos. Mon année au Japon ne s’est pas du tout passée comme je l’avais prévue, mais c’est aussi ça que j’ai aimé.
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Comment se sont passés tes premiers jours sur place ?

Je crois que le jour de mon arrivée à Tokyo restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je suis arrivé de nuit à Shinjuku, lieu où j’avais réservé mon hôtel capsule.
Lorsqu’on n’est pas habitué aux grandes mégalopoles, Shinjuku est un véritable choc. Je ne savais plus où regarder autour de moi entre les buildings et les néons de toutes les couleurs. Je suis ensuite tombé par hasard sur un Matsuri, festival traditionnel japonais, alliant temple, lanternes illuminées et spectacles. Cette première soirée m’a donné l’impression d’un magnifique rêve éveillé.
Il m’a ensuite fallu plusieurs semaines pour m’acclimater véritablement. Trouver un logement, un travail, des repères à Tokyo et surtout des amis français, comme japonais. Je pense que si partir seul au Japon est possible, il est en revanche très difficile d’y vivre seul sur la durée. Me créer un cercle social à Tokyo a vraiment été l’étape la plus importante de mon intégration. Je me sens désormais tokyoïte.
Ayant auparavant fait une liste de sharehouses potentiellement intéressantes à Tokyo, j’avais dans l’idée d’aller les visiter avant de choisir mon chez-moi. Malheureusement cela n’est pas toujours possible et beaucoup de réservations se font uniquement via internet et donc sans visite… Allez savoir pourquoi !
J’ai heureusement eu la chance de rencontrer un Français travaillant dans une agence de location et qui m’a trouvé un super logement dans l’urgence. Il ne me restait donc plus qu’à aller m’inscrire à la mairie, ouvrir un compte en banque et obtenir un numéro de téléphone japonais.
Pour cela, rien de plus simple. Il m’a suffi de me rendre dans une agence bancaire, de signer quelques papiers et je suis ressorti 30 minutes plus tard avec une carte de retrait.
Pensez néanmoins à choisir des agences localisées dans les grands quartiers comme Shinjuku et Shibuya, pour trouver un interlocuteur en anglais.
Enfin, j’ai trouvé une parade pratique et très économique pour ce qui est du numéro de téléphone japonais. J’ai simplement acheté un numéro Skype et acheté une carte 4G pour être joignable à tout moment. J’ai dû économiser des milliers de Yen avec cette astuce !
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Quels boulots payés tu as été amené à faire pendant tes PVT ?

Trouver un boulot est certainement le point qui inquiétait le plus les pvtistes que j’ai rencontrés. Certains n’en ont pas trouvé, mais tous ceux qui se sont véritablement bougé les fesses en ont trouvé un.
La meilleure des solutions est d’aller faire le tour des bars et restaurants en personne, de se présenter et de demander un poste. Le culot fonctionne beaucoup mieux que l’envoi de candidatures via internet en ce qui concerne les petits boulots au Japon.
La barrière de la langue existe bel et bien, mais si vous prouvez que vous êtes motivés, souriants et prêts à travailler dur, alors il n’y aura aucun problème.
Tous les entretiens que j’ai passés au Japon ont duré moins de 10 minutes, le temps que mon employeur voit si le feeling passe bien.
Au total, j’ai été 2 fois serveur dans un restaurant français et dans une école de cuisine, j’ai travaillé dans une ferme, dans une auberge typiquement japonaise et j’ai donné des cours de français.
Une de mes meilleures expériences ? Mmmh…Je dirais planter du riz dans les rizières de montagne, j’ai adoré !
Si trouver un petit boulot est simple, la vie d’un employé japonais n’est en revanche pas de tout repos. Le manager nippon est très souvent impitoyable et très exigeant. L’employé se doit d’être très bien habillé, toujours à l’heure, souriant et surtout obéissant.
Une erreur que font beaucoup de Français lorsque leur manager leur fait une remarque est de tenter de s’expliquer. Au Japon, on ne s’explique pas, on se tait et on acquiesce, point. Si comme moi vous n’aimez pas l’obéissance docile et la loi du plus haut placé, ce sera difficile.
Au Japon, votre supérieur aura toujours raison et il faudra respecter ses choix.
Mais l’expérience a été véritablement fabuleuse. Après avoir travaillé dans le service au Japon, je pense être capable de le faire partout ailleurs d’une manière irréprochable !
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Comment se passait la vie à Tokyo ?

Vivre à Tokyo est fatigant mais exaltant ! J’ai habité à plusieurs endroits, mais toujours à l’Est de la ville près de Shinjuku, le quartier des affaires.
Je peux vous dire que si vous aimez la foule, vous serez servis ! Les rues et les trains sont très souvent bondés, surtout en heure de pointe, et on s’habitue assez rapidement à vivre au milieu de la foule.
Les services proposés par la capitale sont tellement nombreux et de bonne qualité qu’on oublie vite la foule pour profiter au maximum de Tokyo. Les restaurants de qualité et au service irréprochable inondent les rues et les endroits pour faire la fête ne manquent pas à Tokyo ! La ville est cependant si immense qu’il est parfois bon d’en sortir et d’aller respirer l’air pur de la campagne japonaise souvent calme et déserte mais non moins dénuée de charme.

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Tu as aussi profité d’être sur place pour visiter le Japon :

C’est sans conteste la meilleure partie de mon PVT, et je conseille à tous les pvtistes Japon de ne pas rester bloqués à Tokyo 1 an. Partez à l’aventure !
Après mes 6 mois à Tokyo, je suis parti plusieurs fois sur les routes avec mon seul sac-à-dos pour une durée d’environ 1 mois pour chacun de mes road-trips. J’ai visité entre autre une grande partie de la région du Kansai ou encore les Alpes japonaises.
Au menu : Auto-stop et hébergement chez l’habitant. WWOOFing en ferme et en Ryokan. Visite de temples sacrés et baignade dans des sources d’eau volcanique sous la neige.
Oui, je sais, je vous donne envie là 😉
J’ai adoré cette sensation d’être sur la route et de ne pas toujours savoir où l’on va et où l’on va dormir le soir. Le meilleur du PVT est là!
Ce que j’ai particulièrement aimé faire : c’est profiter de chaque saison et de tout ce qui les caractérise. Au printemps, j’ai admiré les magnifiques cerisiers en fleurs dans la tristement célèbre ville d’Hiroshima et sur l’île splendide de Miyajima.
L’été j’ai profité du soleil dans les îles paradisiaques d’Okinawa au sud du Japon, entre bain de soleil et nager au milieu de poissons tropicaux.
L’automne m’a permis d’admirer les magnifiques couleurs de la nature qui contrastent parfaitement avec le rouge de certains temples et sanctuaires.
Pour l’hiver, j’ai profité de grosses chutes de neiges dans la montagne de Nikko pour faire des bonhommes de neige plus Kawaii les uns que les autres.
Enfin, j’ai pu participer à l’un des plus grands festivals du Japon : le Gion Matsuri à Kyoto. Etant hébergé par un couple de japonais adorables, ceux-ci m’ont emmené visiter tous les recoins du festival, fait goûter des plats étranges, et j’ai même pu monter sur l’un des grands chars de l’événement !
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Tu as pas mal voyagé en stop, quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes qui se lanceront dans le stop au Japon ?

Le stop n’est pas du tout une pratique courante au Japon. Je peux vous dire qu’avec mon carton sur les bords de route, je détonnais pas mal ! En revanche, même si faire du Stop n’est pas très courant au Japon, vous pouvez lever le pouce sans inquiétude. Je ne sais pas s’il existe un pays plus sûr que le Japon, c’est pour dire !
La pire chose qui puisse vous arriver, c’est de ne pas trouver de voiture et de rester sous la pluie. Mon conseil : sortez du centre-ville et marchez jusqu’aux abords d’autoroutes. Vous trouverez très souvent des 7-eleven (ndlr : des supérettes) proches de feux de circulations, l’endroit parfait pour faire du stop!
Je vous conseille également d’écrire votre destination en Kanji. Préparez-vous à attendre une bonne trentaine de minutes minimum avant de trouver un gentil monsieur pour vous conduire, mais vous trouverez certainement. Il ne m’est arrivé qu’une seule fois de ne pas trouver de voiture.
Pour l’anecdote, les Japonais sont tellement sympas que certains s’arrêtaient pour s’excuser de ne pas pouvoir m’emmener et m’ont offert de l’eau et du café. Aaaah le Japon !

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Quel bilan peux-tu faire après ton année au Japon ?

Je ressors totalement émerveillé de cette année au Japon. J’étais loin d’imaginer au départ que je tomberais amoureux du pays et de ses habitants.
Pourtant tout n’est pas rose au Japon. Malgré des paysages magnifiques, la société japonaise est dictée par des codes et des normes qui lui sont propres et qui rendent l’intégration difficile à bien des étrangers. J’ai passé des moments géniaux, mais j’ai aussi eu quelques coups durs.
Si vous souhaitez partir en solo pour un PVT Japon, foncez ! C’est un très bon pays pour un premier voyage en solo.
Je vous recommande juste de trouver des amis rapidement pour ne pas vous retrouver seuls trop longtemps. La solitude, dans une société comme le Japon, peut vite être pesante.
Mais pas d’inquiétude ! Je retrace toute mon aventure mois par mois sur mon blog et tout s’est bien passé! 😉
Aujourd’hui, je n’ai qu’une envie: retourner au Japon! Mes amis et les Onsen me manquent. Pour cela, le chemin sera long. Il va me falloir travailler le japonais, encore beaucoup trop insuffisant pour postuler à des jobs dans ma branche à Tokyo.
Mais comme on dit au Japon: Gambatte ne!
Hélène

Inscrite sur le site depuis 2009, devenue modératrice du site en 2012, admin et community manager de fin 2015 à juillet 2018.
2 PVT Canada (2010 et 2016), des voyages en NZ, OZ et Amérique latine : autant de rencontres de PVTistes et de contenu ramené pour le site.
9 ans sur PVTistes.net et en route pour de nouvelles aventures :)

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(3) Commentaires

Jordan I |

J’adore !
Le Japon m’a toujours attiré, mais en grandissant et en me renseignant par-ci par-là, j’ai compris qu’il y a un tel fossé séparant les Japonais de tous autres occidentaux, que ça doit pas être évident tous les jours… Enfin ça doit faire le charme de la destination.
Allez, un jouuur, j’irai là-baaas 🙂

Hélène I |

On te le souhaite !! 😉

Hélène I |

Encore merci Alexandre pour ton récit !
Je croise les doigts pour que tu puisses retourner très vite au Japon continuer ton aventure.
🙂