Le problème au Japon, c’est qu’on a envie de tout acheter, d’autant plus qu’on est très facilement victime du marketing et des packagings mignons et attractifs. Cependant, le pays regorge de petites pépites pour faire du shopping éco-responsable et aussi à petits prix.
Acheter d’occasion du Japon
Le marché de l’occasion prospère au Japon et vous ne manquerez pas de lieux pour trouver des produits de seconde main. Les Japonais ayant la réputation de prendre grand soin de leurs affaires, les sélections des boutiques sont généralement de bonne qualité.
Faisons le tour de quelques options disponibles :
- La chaîne des « Off » : Mode Off (pour les habits), Book Off (pour les livres), Hobby Off (pour les loisirs), Hard Off (pour tout ce qui est électronique et instruments de musique). Bref, si vous voyez une enseigne où un mot est marqué suivi de « Off », vous savez que vous allez trouver de la seconde main et à des prix défiants toute concurrence.
- Les groupes Facebook où vous pourrez acheter des objets divers et variés d’occasion, voire les récupérer gratuitement (souvent, les gens cherchent à s’en débarrasser) : Tokyo Sayonara Sales, Mottainai Japan.
- Les sites de revendeurs : Craiglist, Mercari, Rakuten Rakuma, Mandarake (spécialisés pour la revente de mangas).
- Les marchés aux puces : vous pouvez en retrouver une liste des principaux ici.
Le Japon, paradis des friperies
Les boutiques vintage (furugiya, 古着屋) pullulent sur l’archipel (et ce n’est pas pour nous déplaire). Vous n’aurez pas de mal à en trouver.
En revanche, sachez qu’au Japon, les boutiques de seconde main semblent être plus appréciées pour leur capacité à fournir des pièces fashion inédites plutôt que dans une démarche écologique. La preuve en est que ce qui est le plus recherché dans les magasins d’occasion est le luxe. De ce fait, dans beaucoup de boutiques, les prix restent chers, et bien plus élevés en général au rayon « homme » qu’au rayon « femme » (Pourquoi ? Si quelqu’un a la réponse, qu’il se manifeste en commentaire…).
On vous recommande deux chaînes de friperies que l’on trouve dans tout le Japon et qui ne se font pas des marges déraisonnables : Mode Off et Second Street.
Certaines villes ont des quartiers dédiés aux friperies comme Shimokitazawa et Koenji à Tokyo ou Amemura et Nakazakicho à Osaka.
Acheter des habits de marques éco-responsables au Japon
Le site ZenBird publie régulièrement des articles sur des petites marques japonaises dont la production de vêtements se veut durable. On vous invite à y faire un tour !
Des idées de souvenirs du Japon éco-responsables
Ce n’est une surprise pour personne, la plupart des objets en vente dans les boutiques de souvenirs au Japon ne sont pas fabriqués au Japon. Et ce, même lorsqu’ils ont l’air traditionnels (en témoigne la rue principale du quartier d’Asakusa).
Voici quelques idées de souvenirs que vous pouvez ramener du Japon qui se veulent utiles, dont la provenance est nationale et qui soutiennent l’artisanat local.
- Un goshuinchō : surnommé le « livre à souvenirs », il s’agit d’un petit carnet que vous pouvez trouver dans tous les lieux shintō et bouddhistes pour environ 1 000 à 2 000 ¥ (7 à 14 €). Chaque page doit servir à accueillir les sceaux officiels des temples et sanctuaires visités (chacun coûte environ 300 ¥ soit 2 €). Puisque chaque temples et sanctuaires a son propre tampon rouge et sa propre calligraphie, c’est un beau moyen de vous remémorer tous les magnifiques lieux que vous avez visités.
- Un furoshiki : ces pièces de tissus carrées sont utilisées depuis l’ère Nara (710-794) afin d’emballer et de protéger des objets variés (bento, vêtements et même pastèques !). Un furoshiki c’est donc à la fois un sac, un symbole de la culture japonaise du Mottainai, un support pour faire des activités de pliage mais aussi un foulard.
- Un objet réparé à partir de l’art du kintsugi : plutôt que de jeter de la vaisselle en porcelaine un peu abîmée, il s’agit de la sublimer grâce à la technique du kintsugi, où l’on répare à partir de poudre d’or. Il existe de nombreux cours pour apprendre l’art du kintsugi. En plus d’apprendre un art traditionnel japonais, vous pourrez repartir avec vos créations.
- Un vêtement réparé / customisé à partir de la technique du sashiko : tout comme le kintsugi, il existe de nombreux cours pour apprendre l’art du sashiko, forme de broderie destinée à rapiécer les vêtements de manière esthétique.
- Un tenugui : vous avez sûrement remarqué qu’il n’y a rien pour se sécher les mains dans beaucoup de toilettes au Japon. Eh bien, c’est parce que les Japonais possèdent tous un tenugui, une petite serviette aux motifs traditionnels. Celle-ci est également utilisée comme chiffon, couverture, dans le cadre de massage et de bandage ou comme décoration. Bref, c’est un cadeau utile et aussi typiquement local.
- Une boîte à bento : vous pouvez déjà l’utiliser sur place (et vous créer des souvenirs avec) puisque de nombreux restaurants acceptent de vous mettre les restes de votre repas dans le bento que vous apportez.
- Des tissus teints à partir d’ai-zome (teinture indigo japonaise) : encore une fois, il existe des cours pour vous permettre de teinter vous-même les tissus de votre choix. Cette méthode traditionnelle était très populaire à l’époque d’Edo, mais, malheureusement le nombre de fermiers au Japon produisant des indigotiers a diminué drastiquement (passant de 1 800 à 7 !). Si vous voulez soutenir ces agriculteurs et contribuer à la perpétuation de cet art ancestral, on vous recommande de faire un tour dans ces fermes, et notamment celle de Buaisō dans la préfecture de Tokushima.
(1)Commentaire
Je me permets de répondre à cette discussion car j’envisage de réaliser un PVT au Japon dans un futur proche et l’aspect écologique / environnemental, un sujet qui me tient à cœur, n’est pas forcément compatible avec ce projet. C’est pourquoi je me renseigne autant que possible pour rendre cette expérience la plus compatible avec mes valeurs.
La première chose à dire c’est que l’écologie touche à une multitude de sujets (limites planétaires, justice sociale, paradigme économique, …) que je ne peux clairement pas traiter dans leur globalité. Je vais donc me concentrer sur un sujet que je maitrise relativement bien et qui à mon sens peut être analysé et traité par chacun d’entre nous : les émissions de gaz à effet de serre (GES). Rapide, et sans doute trop simpliste, rappel sur pourquoi les GES sont reliés à l’écologie. Les GES sont des gaz qui ont la particularité physique « d’emprisonner » les rayonnements solaires et donc la chaleur qu’ils émettent. Ainsi, plus la concentration de ces gaz est importante et plus l’atmosphère se rechauffe. Ce réchauffement global à l’échelle de la planète (qu’on appelle aujourd’hui le changement climatique) provoque de gigantesques bouleversements rendant la vie de tous les êtres vivants de plus en plus compliquée sur Terre : vague de chaleur extrême, acidification des océans, fonte des glaces, … Aujourd’hui l’objectif mondial est de limiter au maximum ce réchauffement (et donc les émissions de GES) à +2°C en moyenne sur la planète en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.
Bien que le problème possède une dimension systémique (à l’image d’un gigantesque système complexe à reconstruire dans tous ses aspects : économique, politique, sociale, …), je pense sincèrement que nous avons tous un rôle à jouer, notamment grâce à un outil : l’empreinte carbone. L’empreinte carbone c’est compter les émissions de GES (en tonnes de CO2eq) liées à notre consommation. Derrière nos déplacements, nos repas, nos loisirs, etc, ce sont des combustions (et donc des GES émis) qui ont eu lieu pour produire tous ces biens et services : construction des infrastructures, carburant brulé pour nos déplacements, chauffage, production des denrées alimentaires, … Une empreinte carbone peut être calculée à l’échelle de la planète, d’un continent, d’un pays, d’une entreprise, …, ou d’un individu. Pour parvenir à respecter l’objectif des +2°C d’ici 2100, chaque humain doit avoir une empreinte carbone maximum d’environ 2 tonnes avant 2050, tandis qu’un français ‘’moyen’’ possède en 2021 une empreinte d’environ 10 tonnes…
Calculer son empreinte carbone c’est comprendre l’impact carbone de nos consommations mais surtout de pouvoir ensuite changer ses habitudes pour le réduire et tendre vers l’objectif des 2 tonnes. Plus jeunes, nous avons tous eu des parents nous reprochant de polluer car nous avions oublié d’éteindre la lumière, ce qui est vrai. Toutefois, manger 300 grammes de bœuf émet autant de CO2eq qu’une ampoule (10W) allumée pendant … 1 an et demi. Ainsi, ce petit exercice calculatoire permet de comprendre que toutes nos habitudes n’ont pas le même poids en termes d’émissions. Ainsi, parmi les nombreux écogestes qui sont importants à mettre en place, je vais plutôt me concentrer sur les plus impactant en termes de réduction d’émissions, qui pour la majorité sont à généraliser dans la vie de tous les jours.
Aller au Japon : La majorité des personnes voyageant au Japon le font en avion. Pour comprendre le problème de cette pratique, je reviens sur l’empreinte annuelle de 2 tonnes qu’il faudrait atteindre pour respecter l’objectif des +2°C. L’empreinte d’un aller-retour Paris-Tokyo en 2nde classe varie de 2,6 tonnes à 3,9 tonnes selon le modèle utilisé (3,9 tonnes étant la valeur la plus actuelle selon les derniers travaux scientifiques). Quel que soit le modèle, l’empreinte est supérieure à l’objectif annuelle sur uniquement ce trajet en avion. Il y aurait tant à dire sur le sujet, mais il est clair que cette pratique n’est pas soutenable si l’on souhaite préserver le climat. La seule chose à faire pour limiter les émissions lors d’un vol est de choisir la seconde classe et d’éviter tous les trajets comportant des escales. Et ne vous faîtes pas avoir par les vols qui sont soi-disant neutres en carbone / compensés en carbone : cette information est extrêmement controversée si ce n’est complètement fausse. Quelles sont alors les alternatives à l’avion pour limiter ses émissions ? Malheureusement, à moins d’avoir la capacité et le temps de réaliser le trajet à vélo (une poignée de personnes ont déjà fait un tel voyage) ou en covoiturage, elles ne sont pas évidentes à identifier. Certains pourraient argumenter que le Transsibérien (train russe) ou que certains cargos permettent de relier l’Europe au Japon tout en limitant les émissions et le temps de trajet (quelques semaines), mais ayant étudié la question, les résultats en termes d'émissions sont loin d’être évidents. Je pense d’ailleurs écrire un article à ce sujet. L’option du Transsibérien pourrait devenir une solution décarbonée si la Russie transformait son mix électrique (actuellement majoritairement fossile), sans même parler des tensions géopolitiques actuelles qui peuvent freiner les voyageurs.ses à transiter par le pays.
Manger : Cette fois-ci j’ai bien des solutions : limiter drastiquement la consommation de viandes, notamment celles des ruminants (bovin, ovin, caprin), c’est-à-dire le bœuf, le veau, l’agneau, le mouton, ... En effet, en raison de leur système de digestion produisant du méthane, ces viandes (communes) sont les plus émettrices en termes de GES. En comparaison, la viande de poulet (une des viandes les moins émettrices : ~ 5kg CO2eq / kg de viande) est environ 6 fois moins émettrice en GES par rapport aux viandes précédemment citées (~ 30 kg CO2eq / kg de viande), mais qui est dans le même temps environ 5 fois plus émettrice que des légumes ou céréales (~ 1 kg CO2eq / kg de denrée). A noter que dans viande j’inclue également le poisson. Cette limitation de viande peut constituer un réel sacrifice pour certains, notamment dans le cadre d’un séjour au Japon, dont la cuisine carnée est très appréciée. Ma solution ? Le fléxitarisme ! C’est-à-dire ne pas arrêter la consommation de viandes mais la limiter de manière significative et prioriser selon les émissions de GES des viandes.
Avant de parler des deux prochains et derniers écogestes, il faut évoquer brièvement la situation énergétique actuelle au Japon. Suite à l’accident nucléaire de Fukushima, le pays a décidé de fermer la quasi-totalité de ses centrales nucléaires. Le Japon a donc dû remplacer cette production, en majorité par du gaz et du charbon, des énergies à fortes émissions de GES. Ainsi, l’électricité produite au Japon (~ 500 gCO2eq / kWh) est environ 8 fois plus émettrice que celle produite en France (~ 60 gCO2eq / kWh). Il faut donc faire attention aux idées que nous avons des services électriques qui seraient peu émetteurs du fait qu’ils le sont en France : ce n’est pas forcément le cas au Japon.
Se déplacer au Japon : Privilégier le vélo et la marche pour vous déplacer. La question se pose ensuite pour les plus longues distances. En ville, si le vélo n’est pas possible, le métro reste une meilleure option que le bus. Pour les très longues distances (rejoindre une autre ville par exemple), je pose le classement suivant du moins émetteur au plus émetteur (avec un calcul ‘’grosse maille’’) :
Remarque : comme évoqué, le classement change en France : les transports électrifiés seront beaucoup plus performants.
Se chauffer : Au japon, une majorité des logements sont chauffés soit au gaz, soit chauffés et climatisés avec des pompes à chaleur (PAC), PAC qui peuvent sembler écologiques du fait de la performance énergétique du dispositif. Toutefois, en raison du mix électrique japonais, ce dispositif est beaucoup plus émetteur qu’en France. Ainsi, une PAC au Japon émettrait à peu près autant qu’un chauffage au gaz (~ 200 gCO2eq / kWh), rendant ainsi le chauffage et la climatisation des logements très émetteurs quel que soit la technologie. Ma recommandation : limiter au maximum le chauffage (19°C) et la climatisation (26 °C) et l’arrêter lorsque cela n’est pas utile : la nuit sous la couette, ou en utilisant un ventilateur l’été, couper en journée lorsqu’on est dehors, …
Comme indiqué plus haut, ces conseils ne sont pas seulement à appliquer pour le Japon mais dans la vie de tous les jours. Il y a surement plein de conseils spécifiques au Japon (comme l’usage du plastique évoqué par Camille qui est adapté au pays) mais ceux que je viens de citer font partie des écogestes les plus impactant en termes de réduction des émissions de GES.
Ci-dessous : un tableau qui estime le potentiel de réduction par rapport à un.e PVtiste ‘’sans engagement de réduction’’ qui émettrait entre 15 et 20 tonnes de CO2eq durant son année au Japon. Pour les 4 thèmes abordés, j’ai mis une description brève du comportement adopté avec 3 niveaux d’engagement : modéré, engagé et superman (comportement idéaliste mais moins réaliste).
Pièce jointe 35617
Ainsi, en appliquant des comportements réalistes, on peut réduire d'environ 4,9 à 6,5 tonnes ses émissions sur seulement 4 comportements. Toutefois, comme on peut le voir, même avec cette réduction, l’empreinte serait encore supérieure à 10 tonnes, ce qui est encore très loin de l’objectif de 2 tonnes. Malheureusement, comme vu précédemment le vol aller-retour en avion est déjà deux fois plus élevé que cet objectif. Mon propos ici n’est pas de culpabiliser les différents.tes voyageurs.ses, mais plutôt de faire comprendre que ce genre de voyage n’est pas soutenable pour le climat. Toutefois, pour nuancer, l’objectif de 2 tonnes n’est pas pour aujourd’hui mais d’ici 2050 (même si le plus tôt sera le mieux !). Certains spécialistes comme Jean-Marc Jancovici estiment qu’en limitant le nombre de vols par être humain à 4 dans une vie, l’objectif des +2°C pourrait être respecté. Le PVT constitue ainsi un formidable moyen de maximiser le temps passé dans un lieu et de limiter ainsi les futurs nouveaux voyages. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis intéressé au PVT : plutôt que de passer 3 mois au maximum au Japon et d'être frustré de ne pas avoir vu assez de choses, le PVT offre un an, ce qui laisse suffisamment de temps pour découvrir le pays, et donc de ne pas éprouver par la suite le besoin d’y revenir.
Enfin, le conseil universel à appliquer pour limiter ses émissions de GES est celui de la sobriété : consommer uniquement ce qui nous est nécessaire.
Désolé pour ce pavé, il y a tellement à dire sur ce sujet =)
またね !
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