5Voyager de manière éco-responsable au Japon (transports, hébergements, restaurants, activités, événements)


C’est un nouveau marché qui s’ouvre depuis quelques années : l’éco-tourisme

Qu’est-ce que c’est ? Il est défini comme un « voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés ». Cela passe par une meilleure compréhension des écosystèmes et des cultures locales, d’où l’importance de la dimension éducative.

Plusieurs labels ont été créés au Japon pour certifier des lieux, hébergements et activités comme respectueuses de la culture locale et de l’environnement tels que le label Ecomark ou le label « Eco-certified » (de Google). 

Également, depuis 1998, l’organisation Japan Ecotourism Society promeut l’éco-tourisme sur l’archipel et met à disposition de nombreuses ressources pour s’inspirer lors de la préparation de voyages.

On vous fait un petit récapitulatif des astuces et bons plans à connaître pour vos voyages au pays du Soleil-Levant.

Quels hébergements privilégier ?

Tester les hébergements traditionnels comme les machiya (anciennes maisons de marchands à la façade en bois) ou les minshuku (sorte de chambres d’hôtes) est l’occasion de découvrir les techniques de construction d’habitat japonaises, qui utilisent beaucoup de ressources naturelles ainsi que la géothermie.

Pour des nuits insolites, il existe des géonefs, des maisons autosuffisantes en énergie et en eau, construites à partir de matériaux de récupération (bouteilles, pneus, canettes). Une des chambres d’hôtes géonef les plus célèbres du Japon est celle de Mima, dans la préfecture de Tokushima.

Enfin, vous pouvez partager le quotidien des moines bouddhistes dans des shukubo (mais aussi vous initier à des pratiques comme le shakyo, forme de calligraphie où l’on copie des sutras bouddhistes). Le menu y est unique et végétarien.

Quels transports utiliser ?

Le réseau de transports en commun au Japon étant extrêmement développé, vous n’aurez pas de mal à trouver des bus de nuit ou des trains. On en parle dans notre dossier Les transports au Japon : comment voyager dans le pays.

Même si cela n’est pas très répandu, la location d’une voiture électrique est aussi une option à considérer. 

Sachez que le covoiturage n’est pas une pratique courante. En revanche, le Japon étant un pays relativement sûr où les habitants vous viennent en aide facilement, il n’y a aucun souci à se déplacer à pied ou à vélo

Même si l’avion reste attractif en termes de prix, il existe toujours des alternatives à des prix similaires. Celles-ci prennent certes plus de temps, mais le but d’un PVT n’est-il pas de prendre du temps pour soi tout en découvrant la culture d’un pays ? Utiliser ces alternatives (bus de nuit, bateaux) peut vous permettre d’expérimenter des activités insolites comme se baigner dans un onsen sur un bateau ou voir des dauphins en partant à Hokkaido en ferry.

Les restaurants et cafés végétariens, vegan et locaux

Manger végétarien au Japon est assez difficile, nous n’allons pas mentir, tant le poisson et la viande sont populaires et présents dans les plats traditionnels. Mais ce n’est clairement pas impossible ! 

Outre les restaurants spécifiquement végétariens et vegan (recensés sur des sites comme Happy Cow ou dans de nombreuses sélections sur internet), les restaurants indiens, ceux spécialisés en tofu ou en cuisine traditionnelle bouddhiste (Shōjin ryōri) proposent des plats sans viande ni poisson.

Il existe aussi un réseau appelé Midori-Chōchin. Lorsque vous voyez une lanterne verte à l’entrée d’un restaurant, cela signifie que les plats sont cuisinés à partir d’ingrédients locaux. Vous pouvez retrouver ici (en japonais) la liste de tous les restaurants Midori-Chōchin. 

Sinon, vous pouvez aussi découvrir un des nombreux festivals végétaliens de Tokyo, Kyoto, Nagoya et Okinawa. 

Quelques idées d’activités

Pour s’immiscer au mieux dans le calme de la nature japonaise :  

  • Faire du Wwoofing
  • Sillonner les chemins du pèlerinage de Kumano Kodo. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce Saint Jacques de Compostelle nippon vous amène tout droit vers les sanctuaires bouddhistes de Kumano Sanzan, en passant par les forêts et montagnes de la péninsule de Kii.
  • Visiter l’un des 30 parcs nationaux du Japon.

Pour découvrir les villes japonaises autrement

  • Parcourir les grandes villes à vélo. Des itinéraires tout faits sont facilement trouvables sur internet. Ils permettent de découvrir les principaux points touristiques mais aussi de s’extirper de l’effervescence des centre-villes (par exemple, en suivant le cours de la rivière Edo à Tokyo).
  • Traverser plus de six îles sur 60 km en empruntant la piste cyclable de Shimanami Kaido. Cette célèbre route dédiée aux deux roues vous amène de l’île d’Honshu jusqu’à celle de Shikoku, vous permettant d’explorer de nombreux lieux d’intérêts.

Pour soutenir les populations locales

  • Prendre des cours d’un artisanat / art local : apprenez à broder selon la technique du sashiko ou à cuisiner du tofu et découvrez l’art de la cérémonie du thé ou de la composition florale (ikebana).
  • Apprenez-en plus sur la culture des deux populations autochtones du Japon : les Aïnous au nord à Hokkaido et les Ryukyuans au sud à Okinawa (non reconnus comme une minorité ethnique par le gouvernement japonais). Victimes d’une colonisation et d’une politique d’harmonisation culturelle japonaise, ces groupes ethno-linguistiques mettent aujourd’hui en avant leur propre culture à travers des spectacles de danse, de musiques, des musées ou de la vente de produits d’artisanat.

Les événements en lien avec la protection de l’environnement au Japon

La majorité des événements en lien avec la protection de l’environnement au Japon semble être le fait de plusieurs associations et initiatives citoyennes, mais aussi de certains lieux comme des cafés et des épiceries bio / vegan. 

Par exemple, les clean walk sont assez courantes et sont parfois même d’initiative privée (certains Japonais nettoyant spontanément les rues de leur quartier).

Prenez donc le temps de regarder la programmation des associations ou mouvements de protection de l’environnement au Japon comme Japan Partnership for Circular Economy, Fridays For Future Japan, Freecycle Japan, Climate Fresk Japan.

De grands festivals de musiques au Japon (Fuji Rock Festival notamment) ont récemment mis en place des brigades de bénévoles en charge de la sensibilisation au tri, mais aussi  des stations de collectes, afin de tendre vers des festivals zéro déchet. 

Enfin, le festival  Earth Day Tokyo est dédié à la célébration de la nature et à la sensibilisation du public à l’environnement

Quelques idées de lieux hors des sentiers battus à visiter

Les « micro-sociétés » aux modes de vie alternatifs

Plusieurs villes du Japon ont adopté des modes de vie alternatifs innovants, notamment après la catastrophe de Fukushima, qui a forcé à repenser les modes de consommation des énergies. Si vous voulez découvrir ces mini-sociétés, vous pouvez visiter : 

  • Fujino, dans la préfecture de Kanagawa : considérée comme la ville japonaise pionnière de la transition écologique, les habitants y ont leur propre structure démocratique mais aussi leur propre monnaie locale. Pour perdre en dépendance, ils tendent vers l’autosuffisance en termes de nourriture et produisent eux-même leur électricité. Il est proposé d’y accueillir 4 à 7 personnes pour une durée de 5 à 10 jours pour découvrir le mode de vie alternatif de cette petite ville. Plus d’informations ici.
  • Kamikatsu, sur l’île de Shikoku : sa politique municipale contraignante et didactique obligeant les habitants à trier rigoureusement leurs ordures a conduit à en faire la ville du Japon avec le meilleur taux de recyclage (plus de 81 % en 2016 !). On y trouve un centre artisanal de fabrication d’objets à partir des bouts de tissus ainsi qu’un dépôt-vente, qui est devenu un lieu convivial central, faisant du tri des déchets le ciment du lien social local.

Si vous cherchez d’autres lieux, on vous recommande le documentaire visionnable gratuitement en ligne faits par deux francophones « Dekiru, c’est possible », qui part à la rencontre de Japonais dans une quinzaine de lieux dans tout le Japon, où de nouvelles manières de vivre ont été pensées. 

Les noka minpaku, pour un séjour dans une ferme agricole

L’agritourisme est aussi de plus en plus populaire afin de découvrir une autre facette du Japon au prisme de ses cultures agricoles, de ses fermes et de sa ruralité. Dans le cadre de volontariat / wwoofing ou de simples visites, vous pouvez découvrir la récolte des mikan (mandarines japonaises) à Wakayama, la fabrication du papier washi à Kochi sur l’île de Shikoku ou encore la plantation du riz à Kitora à Nara. Les fermes dans lesquelles vous pouvez vous rendre s’appellent des noka minpaku dont vous pouvez trouver une sélection ici.

Les tiers-lieux et les lieux culturels émergents

Il existe également plusieurs tiers-lieux au Japon, qui sont notamment beaucoup investis dans des situations de catastrophes (naturelles ou non). Par exemple, c’est dans le tiers-lieu Hackerspace à Tokyo que des compteurs pour vérifier la qualité de l’air ont été inventés après l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. 

Il est assez difficile de trouver des listes d’endroits au Japon correspondant à ce qu’on pourrait appeler en Europe des « tiers lieux » ou des « lieux culturels émergents ». Voici deux suggestions, qui en font une (très) petite liste clairement non exhaustive que vous pouvez compléter en commentaire.

  • L’île de Naoshima dans la préfecture de Kagawa abrite de nombreux musées d’arts modernes, dissimulés dans ses nombreux recoins.
  • À Hiroshima, le café / librairie sociale Hachidori organise régulièrement des rencontres et discussions avec des survivants de la bombe atomique.

Les labels des lieux durables au Japon

Il existe plusieurs labels comme le « Best Tourism Villages by UNTWO » ou le « Japan Sustainable Tourism Standard for Destinations » (JTSTS-D) pour mettre en avant les villages qui font du tourisme un moteur du bien-être rural et du lien social. 

Plusieurs villages japonais ont été labellisés comme tels, par exemple Miyama au nord de Kyoto ou Niseko à Hokkaido. 

Bref, si vous cherchez des lieux adorables et emprunts d’une histoire locale à visiter pendant votre PVT, vous pouvez consulter cette liste qui présente les villages qui ont bénéficié de ces différents labels.

Pour conclure, pour voyager au Japon : 

  • N’oubliez pas que vous êtes en PVT : vous avez le temps. Vous n’avez pas à être « productif » pendant votre année sur place. Vous pouvez privilégier le slow tourism. En plus, la contemplation fait partie de la culture japonaise donc c’est un beau moyen de se mettre à l’heure locale.
  • Profitez-en pour explorer à fond certains lieux. Vous n’êtes pas là pour cocher une liste des lieux les plus touristiques à visiter. D’ailleurs, les pass régionaux sont bon marché. Vous pourrez facilement les rentabiliser.
  • En plus de désengorger les lieux touristiques (qui sont clairement affectés négativement par le tourisme de masse), voyager hors-saison et prendre le temps de vous perdre vous permettra de vivre des expériences uniques. Entre les amitiés liées avec des grand-mères japonaises pendant des randonnées ou les tanukis rencontrés sur le chemin, nombreux sont les pvtistes qui ont des histoires insolites à raconter pendant leurs voyages hors des sentiers battus.

N’hésitez pas à partager vos autres astuces / recommandations sur le forum.

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Camille

Après un premier voyage au Japon, j'ai tenté l'aventure PVT en m'installant plusieurs mois à Tokyo ! Entre petits boulots dans la capitale et voyages dans tout le pays, cette année a été plus qu'enrichissante et je partage désormais ce que j'aurais aimé savoir avant mon départ. :)

After my first trip to Japan, I chose the visa PVT to settle in Tokyo for several months! Between odd jobs in the capital and travels all over the country, this year has been more than rewarding, and now I'm sharing what I wish I'd known before I left France. :)

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(1)Commentaire

Simon I |
こんばんは カミーユ ! Tout d’abord, je te remercie sincèrement pour le temps que tu passes à transmettre ton expérience pour nous, PVTistes japonais.ses en devenir. ほんとうにありがとう !

Je me permets de répondre à cette discussion car j’envisage de réaliser un PVT au Japon dans un futur proche et l’aspect écologique / environnemental, un sujet qui me tient à cœur, n’est pas forcément compatible avec ce projet. C’est pourquoi je me renseigne autant que possible pour rendre cette expérience la plus compatible avec mes valeurs.

La première chose à dire c’est que l’écologie touche à une multitude de sujets (limites planétaires, justice sociale, paradigme économique, …) que je ne peux clairement pas traiter dans leur globalité. Je vais donc me concentrer sur un sujet que je maitrise relativement bien et qui à mon sens peut être analysé et traité par chacun d’entre nous : les émissions de gaz à effet de serre (GES). Rapide, et sans doute trop simpliste, rappel sur pourquoi les GES sont reliés à l’écologie. Les GES sont des gaz qui ont la particularité physique « d’emprisonner » les rayonnements solaires et donc la chaleur qu’ils émettent. Ainsi, plus la concentration de ces gaz est importante et plus l’atmosphère se rechauffe. Ce réchauffement global à l’échelle de la planète (qu’on appelle aujourd’hui le changement climatique) provoque de gigantesques bouleversements rendant la vie de tous les êtres vivants de plus en plus compliquée sur Terre : vague de chaleur extrême, acidification des océans, fonte des glaces, … Aujourd’hui l’objectif mondial est de limiter au maximum ce réchauffement (et donc les émissions de GES) à +2°C en moyenne sur la planète en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle.

Bien que le problème possède une dimension systémique (à l’image d’un gigantesque système complexe à reconstruire dans tous ses aspects : économique, politique, sociale, …), je pense sincèrement que nous avons tous un rôle à jouer, notamment grâce à un outil : l’empreinte carbone. L’empreinte carbone c’est compter les émissions de GES (en tonnes de CO2eq) liées à notre consommation. Derrière nos déplacements, nos repas, nos loisirs, etc, ce sont des combustions (et donc des GES émis) qui ont eu lieu pour produire tous ces biens et services : construction des infrastructures, carburant brulé pour nos déplacements, chauffage, production des denrées alimentaires, … Une empreinte carbone peut être calculée à l’échelle de la planète, d’un continent, d’un pays, d’une entreprise, …, ou d’un individu. Pour parvenir à respecter l’objectif des +2°C d’ici 2100, chaque humain doit avoir une empreinte carbone maximum d’environ 2 tonnes avant 2050, tandis qu’un français ‘’moyen’’ possède en 2021 une empreinte d’environ 10 tonnes…

Calculer son empreinte carbone c’est comprendre l’impact carbone de nos consommations mais surtout de pouvoir ensuite changer ses habitudes pour le réduire et tendre vers l’objectif des 2 tonnes. Plus jeunes, nous avons tous eu des parents nous reprochant de polluer car nous avions oublié d’éteindre la lumière, ce qui est vrai. Toutefois, manger 300 grammes de bœuf émet autant de CO2eq qu’une ampoule (10W) allumée pendant … 1 an et demi. Ainsi, ce petit exercice calculatoire permet de comprendre que toutes nos habitudes n’ont pas le même poids en termes d’émissions. Ainsi, parmi les nombreux écogestes qui sont importants à mettre en place, je vais plutôt me concentrer sur les plus impactant en termes de réduction d’émissions, qui pour la majorité sont à généraliser dans la vie de tous les jours.

Aller au Japon : La majorité des personnes voyageant au Japon le font en avion. Pour comprendre le problème de cette pratique, je reviens sur l’empreinte annuelle de 2 tonnes qu’il faudrait atteindre pour respecter l’objectif des +2°C. L’empreinte d’un aller-retour Paris-Tokyo en 2nde classe varie de 2,6 tonnes à 3,9 tonnes selon le modèle utilisé (3,9 tonnes étant la valeur la plus actuelle selon les derniers travaux scientifiques). Quel que soit le modèle, l’empreinte est supérieure à l’objectif annuelle sur uniquement ce trajet en avion. Il y aurait tant à dire sur le sujet, mais il est clair que cette pratique n’est pas soutenable si l’on souhaite préserver le climat. La seule chose à faire pour limiter les émissions lors d’un vol est de choisir la seconde classe et d’éviter tous les trajets comportant des escales. Et ne vous faîtes pas avoir par les vols qui sont soi-disant neutres en carbone / compensés en carbone : cette information est extrêmement controversée si ce n’est complètement fausse. Quelles sont alors les alternatives à l’avion pour limiter ses émissions ? Malheureusement, à moins d’avoir la capacité et le temps de réaliser le trajet à vélo (une poignée de personnes ont déjà fait un tel voyage) ou en covoiturage, elles ne sont pas évidentes à identifier. Certains pourraient argumenter que le Transsibérien (train russe) ou que certains cargos permettent de relier l’Europe au Japon tout en limitant les émissions et le temps de trajet (quelques semaines), mais ayant étudié la question, les résultats en termes d'émissions sont loin d’être évidents. Je pense d’ailleurs écrire un article à ce sujet. L’option du Transsibérien pourrait devenir une solution décarbonée si la Russie transformait son mix électrique (actuellement majoritairement fossile), sans même parler des tensions géopolitiques actuelles qui peuvent freiner les voyageurs.ses à transiter par le pays.

Manger : Cette fois-ci j’ai bien des solutions : limiter drastiquement la consommation de viandes, notamment celles des ruminants (bovin, ovin, caprin), c’est-à-dire le bœuf, le veau, l’agneau, le mouton, ... En effet, en raison de leur système de digestion produisant du méthane, ces viandes (communes) sont les plus émettrices en termes de GES. En comparaison, la viande de poulet (une des viandes les moins émettrices : ~ 5kg CO2eq / kg de viande) est environ 6 fois moins émettrice en GES par rapport aux viandes précédemment citées (~ 30 kg CO2eq / kg de viande), mais qui est dans le même temps environ 5 fois plus émettrice que des légumes ou céréales (~ 1 kg CO2eq / kg de denrée). A noter que dans viande j’inclue également le poisson. Cette limitation de viande peut constituer un réel sacrifice pour certains, notamment dans le cadre d’un séjour au Japon, dont la cuisine carnée est très appréciée. Ma solution ? Le fléxitarisme ! C’est-à-dire ne pas arrêter la consommation de viandes mais la limiter de manière significative et prioriser selon les émissions de GES des viandes.

Avant de parler des deux prochains et derniers écogestes, il faut évoquer brièvement la situation énergétique actuelle au Japon. Suite à l’accident nucléaire de Fukushima, le pays a décidé de fermer la quasi-totalité de ses centrales nucléaires. Le Japon a donc dû remplacer cette production, en majorité par du gaz et du charbon, des énergies à fortes émissions de GES. Ainsi, l’électricité produite au Japon (~ 500 gCO2eq / kWh) est environ 8 fois plus émettrice que celle produite en France (~ 60 gCO2eq / kWh). Il faut donc faire attention aux idées que nous avons des services électriques qui seraient peu émetteurs du fait qu’ils le sont en France : ce n’est pas forcément le cas au Japon.

Se déplacer au Japon : Privilégier le vélo et la marche pour vous déplacer. La question se pose ensuite pour les plus longues distances. En ville, si le vélo n’est pas possible, le métro reste une meilleure option que le bus. Pour les très longues distances (rejoindre une autre ville par exemple), je pose le classement suivant du moins émetteur au plus émetteur (avec un calcul ‘’grosse maille’’) :

  • Shinkansen (TGV) (~ 18 g CO2eq / passager / km)
  • Autocar (~ 30 g CO2eq / passager / km)
  • Intercités (moins d’arrêts que le TER et plus d’arrêts que le TGV) et covoiturage (à 3) en voiture électrique (~ 50 g CO2eq / passager / km)
  • Covoiturage (à 3) en voiture thermique (~ 80 g CO2eq / passager / km)
  • Voiture électrique tout seul (~ 170 gCO2eq / passager / km)
  • TER (~ 200 gCO2eq / passager / km)
  • Avion (vol intérieur) et voiture thermique tout seul (~ 250 gCO2eq / passager / km)

Remarque : comme évoqué, le classement change en France : les transports électrifiés seront beaucoup plus performants.

Se chauffer : Au japon, une majorité des logements sont chauffés soit au gaz, soit chauffés et climatisés avec des pompes à chaleur (PAC), PAC qui peuvent sembler écologiques du fait de la performance énergétique du dispositif. Toutefois, en raison du mix électrique japonais, ce dispositif est beaucoup plus émetteur qu’en France. Ainsi, une PAC au Japon émettrait à peu près autant qu’un chauffage au gaz (~ 200 gCO2eq / kWh), rendant ainsi le chauffage et la climatisation des logements très émetteurs quel que soit la technologie. Ma recommandation : limiter au maximum le chauffage (19°C) et la climatisation (26 °C) et l’arrêter lorsque cela n’est pas utile : la nuit sous la couette, ou en utilisant un ventilateur l’été, couper en journée lorsqu’on est dehors, …

Comme indiqué plus haut, ces conseils ne sont pas seulement à appliquer pour le Japon mais dans la vie de tous les jours. Il y a surement plein de conseils spécifiques au Japon (comme l’usage du plastique évoqué par Camille qui est adapté au pays) mais ceux que je viens de citer font partie des écogestes les plus impactant en termes de réduction des émissions de GES.

Ci-dessous : un tableau qui estime le potentiel de réduction par rapport à un.e PVtiste ‘’sans engagement de réduction’’ qui émettrait entre 15 et 20 tonnes de CO2eq durant son année au Japon. Pour les 4 thèmes abordés, j’ai mis une description brève du comportement adopté avec 3 niveaux d’engagement : modéré, engagé et superman (comportement idéaliste mais moins réaliste).
Pièce jointe 35617


Ainsi, en appliquant des comportements réalistes, on peut réduire d'environ 4,9 à 6,5 tonnes ses émissions sur seulement 4 comportements. Toutefois, comme on peut le voir, même avec cette réduction, l’empreinte serait encore supérieure à 10 tonnes, ce qui est encore très loin de l’objectif de 2 tonnes. Malheureusement, comme vu précédemment le vol aller-retour en avion est déjà deux fois plus élevé que cet objectif. Mon propos ici n’est pas de culpabiliser les différents.tes voyageurs.ses, mais plutôt de faire comprendre que ce genre de voyage n’est pas soutenable pour le climat. Toutefois, pour nuancer, l’objectif de 2 tonnes n’est pas pour aujourd’hui mais d’ici 2050 (même si le plus tôt sera le mieux !). Certains spécialistes comme Jean-Marc Jancovici estiment qu’en limitant le nombre de vols par être humain à 4 dans une vie, l’objectif des +2°C pourrait être respecté. Le PVT constitue ainsi un formidable moyen de maximiser le temps passé dans un lieu et de limiter ainsi les futurs nouveaux voyages. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis intéressé au PVT : plutôt que de passer 3 mois au maximum au Japon et d'être frustré de ne pas avoir vu assez de choses, le PVT offre un an, ce qui laisse suffisamment de temps pour découvrir le pays, et donc de ne pas éprouver par la suite le besoin d’y revenir.

Enfin, le conseil universel à appliquer pour limiter ses émissions de GES est celui de la sobriété : consommer uniquement ce qui nous est nécessaire.

Désolé pour ce pavé, il y a tellement à dire sur ce sujet =)

またね !