Camille est en PVT au Japon, elle m'a donné son feu vert pour partager avec vous quelques uns de ses billets !
J’avais l’habitude à Paris de faire tous mes déplacements à vélo, et depuis presque 4 mois que je suis ici, je ne suis pas monté sur un seul. Mon collègue Shoki qui est tout simplement génial, a ressorti du fin fond de je ne sais où son vieux vélo qui tombait en ruine, l’a réparé et m’en a gentiment fait cadeau. Il est un peu rouillé, les freins font un bruit d’enfer, la selle est bloquée en position un peu basse et la peinture ne ressemble plus à rien mais il roule et il a du style ! Et puis, il n’est pas pire que les vélib’ dont j’ai tant abusé l’année dernière…
J’en suis tellement fière que je l’ai pris en photo :
Alors comme tout le monde ici a un vélo, je peux désormais m’auto-proclamer Tokyoïte !
D'ailleurs, c’est fou le nombre de vélos que l’on trouve ici. Il y en a bien plus que de voitures. je dirai même que c'est l'objet le plus commun à Tokyo après le parapluie! Chaque vélo a un numéro d’immatriculation. Ensuite, à son acquisition, un petit tour au poste de police et avec 500 yens + un passeport, on a droit a une jolie étiquette jaune qui assure le vélo à notre nom en cas de vol . En l'occurrence, moi je n'en ai pas car 1. il faut la facture originale perdue depuis belle lurette et 2. qui voudrait voler ce vélo de toute façon ?
J'ai eu trois contrôle de police depuis que j'ai ce vélo. Les policiers regarde le numéro d'immatriculation et verifient sur place l'idendité du propriétaire. Ils savent donc qu'il n'est pas à mon nom mais il me suffit de donner le nom de Shoki, pour qu'ils me laissent gentiment partir sans problèmes. Celà, toujours après m'avoir posé pleins de questions sur d'où je viens ce que je fais ici, pourquoi je suis venue etc... non pas pour le contrôle mais juste par gentillesse.
Ici, il n’est pas autorisé de laisser son vélo n’ importe où. Si on ne le met pas au parking, il sera d'abord automatiquement décoré d'un avertissement autour du guidon sur lequel est noté la date du jour et si le lendemain, ou le jour d'apres, il est encore là, il finira à la fourrière. Le problème avec la fourrière c’est que jamais personne ne vient les récupérer. En effet, le fait de devoir se déplacer + payer 3000 yens + assumer sa honte devant un agent pour la faute que l’on a faite leur suffit souvent pour laisser tomber et en acheter un autre. Alors les fourrières regorgent de vélos qui moisissent depuis des mois. Du coup, s'ils restent non reclamés, comme c'est souvent le cas, ils finissent comme ça :
Ma première virée a été assez folklorique. Je me suis vraiment rendue compte que conduire un vélo requiert beaucoup de réflexes et concentration. La circulation est une vraie jungle. Les cyclistes roulent n’importe comment. La règle est : il n’y a pas de règles. Feux, priorités, stop, n’existent pas. On roule sur la route, en contresens, sur les trottoirs. Les poussettes et les mamies n’ont qu’à se pousser !
Initialement, il était interdit de rouler à vélo sur les trottoirs. Mais la route est tellement dangereuse que l’accès aux trottoirs pour les cyclistes a été toléré. Du coup maintenant, tout le monde se partage les trottoirs et ce, dans tous les sens, si bien qu’ils sont devenus aussi dangereux que la route ! Et d’ailleurs, c’est là ou il y a le plus d’accidents.
Et puis, lorsqu’il pleut c’est aussi très marrant. Impossible pour un japonais de prendre la pluie. Pour ça, la solution c’est bien sur le parapluie, objet
indispensable a chacun ici! (je reviendrai d’ailleurs sur ce sujet dans un prochain post). Une seule goutte de pluie et tout le monde sort son parapluie. Du coup, être à vélo n’est pas une exception à la règle, rien de plus simple : on conduit le parapluie à la main.
Ou alors, pour les mieux équipés, il y a aussi l’attache parapluie que l’on fixe au vélo : comme ça, on ne se fait pas mal au bras !
Ce qui est cool avec les vélos ici c’est qu’ils sont tous équipés d’un panier à l’avant et parfois aussi à l’arrière. Du coup, c’est bien pratique pour moi qui suis toujours chargée comme un mulet.
C’est aussi un peu problématique car comme je viens de le dire, ils sont tous pareils. Ce ne sont pas des bolides de VTT non, loin de là. Ce sont plutôt des vélos de maman avec le guidon arrondi et bien haut. Mais du coup, les parkings à vélos ressemblent à ça :
Vous l’aurez deviné, le souci maintenant c’est qu’une fois le vélo garé, c’est pas facile de le retrouver en rentrant. Sachant que des agents sont là pour ranger les parkings, on n’est pas sur de le retrouver au même endroit…
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