- 04/12/17, 16:44 #1Partir en PVT avec une allergie alimentaire
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont porteuses d’intolérances ou d’allergies alimentaires. Si pour beaucoup l’annonce est difficile à accepter, il ne faut pas pour autant abandonner tous ses projets d’expatriation. Il suffit simplement de les envisager avec un petit peu d’organisation. Voici donc un post qui évoque comment on prend la décision de partir quand même, son annonce à l’entourage qui peut s’avérer compliquée et dans un second temps, on se focalisera sur l’aspect plus « pratico-pratique » avec des conseils et une boite à outils !
1. L’allergie ne doit pas vous empêcher de vivre votre vie et vos rêves
À deux mois de m’installer au Québec, mon médecin m’a diagnostiqué plusieurs allergies croisées. Je sais donc exactement ce que cela fait lorsque l’on apprend que l’ensemble de son régime alimentaire doit être modifié. En effet, j’ai dû arrêter tout ce qui contenait du blé, du lactose, des œufs, des amandes, des crevettes et du soja. Oui, tout ça. Du jour au lendemain. Mais cela ne m’a pas empêché de voyager, bien au contraire, c’est pour cela que je partage aujourd’hui mon expérience et mes conseils pour que d’autres franchissent le pas !
Prendre la décision de partir…
C’est évidemment le plus dur ! L’important, avant toute décision, c’est de mesurer en toute honnêteté si on se sent capable de partir : pour tout le monde, cette phase est un casse-tête infini, mais elle est d’autant plus essentielle chez les allergiques. La vraie question que vous devez vous poser c’est « est-ce que je connais suffisamment ma pathologie pour m’en sortir à l’étranger ? ». Si la réponse est oui, foncez ! Sinon, réfléchissez à ce qui vous échappe et parlez-en avec votre médecin. D’ailleurs, il est OBLIGATOIRE de demander l’avis de votre médecin avant de partir ! N’allez pas vous mettre en danger. Il connaît votre problème et peut vous apporter de bons conseils, il ne faut donc en aucun cas louper cette étape dans votre prise de décision.
... malgré les angoisses
Bien sûr, même en étant bien renseigné et décidé, cela n’empêchera pas quelques angoisses de venir vous faire douter de votre décision, mais sachez que malade ou pas, il est impossible d’être à 100 % rassuré avant de partir !!! Aussi, soyez prêts à devoir affronter les angoisses de votre entourage face à votre régime alimentaire ; la question que j’entends le plus avant chaque départ c’est « Mais comment tu vas faire avec toutes tes allergies ??? » Eh bien… la même chose qu’en France : faire attention ! Vous serez sans doute surpris par cette question qui revient sans cesse, parfois plus que le fait de parler la langue du pays dans lequel on se rend ! Personnellement, j’essaye de ne pas trop focaliser là-dessus, sinon cela devient angoissant et avec l’habitude je réponds simplement que ce sera la surprise à l’arrivée !
2. Aspect pratique
Allez, on passe à l’organisation pratique maintenant…
Avant de partir
- Prenez rendez-vous avec votre médecin :
- Identifiez précisément tout ce dont à quoi vous êtes allergiques et notez-le
- Vérifiez avec lui si ces éléments peuvent se retrouver dans la composition de certains médicaments (c’est le cas du lactose et du blé par exemple)
- Faites-vous prescrire -si vous en avez un- votre traitement en quantité suffisante (prévoyez large – je pars généralement avec 2 mois de rab). Gardez et photocopiez bien les ordonnances. Si possible, faites-les traduire dans la langue de votre pays de destination.
- Demandez-lui s’il est éventuellement joignable par mail/téléphone en cas de souci, c’est toujours rassurant.
MEDICAMENTS :
En cas d’allergie à des médicaments, faites établir une ordonnance avec le nom d’un médicament que vous tolérez qui stipule bien la mention « non substituable - allergie » car sinon le pharmacien sera tenu de vous donner les génériques dont la composition varie fortement (faites traduire l’ordonnance également).
Un autre point sur lequel vous devrez être absolument vigilants : la composition de certains médicaments n’est pas complète sur la boite, il faut lire la notice à l’intérieur pour s’assurer de la liste de tous les excipients (cela vient de m’arriver au Chili : les excipients sur la boite concernent uniquement la composition du comprimé, mais pas son enrobage qui lui est bourré de lactose et de blé!). Prudence donc !
- Faites-vous une petite carte avec la liste de vos allergies traduites dans la langue du pays où vous partez. Ce petit support vous sera d’un grand secours les premières fois au supermarché ou au restaurant et vous évitera de vous balader avec votre dico à la main.
Bonjour,
Je suis allergique à…
Je ne peux pas manger/boire/toucher…
Hello,
I’m allergic to ….
I can’t eat/drink/touch…
Holà,
Soy alérgico/alérgica a …
No puedo comer/tomar/tocar…
→ une liste d’aliments traduits se trouve à la fin de l’article
- Renseignez-vous sur l’existence d’associations (du type AFDIAG pour les intolérants au gluten) dans le pays où vous allez. Ça peut être intéressant pour obtenir des adresses de supermarchés ou de restaurants notamment.
- Ajoutez quelques friandises à vos bagages : en soute, pensez à prendre de quoi manger les premiers jours (des pâtes sans gluten par exemple, des petits gâteaux…), et en bagage à main, prenez de quoi grignoter dans l’avion ou à l’aéroport car même si la plupart des compagnies proposent des plateaux repas « adaptés », attention aux mauvaises surprises ! (Air Canada par exemple ne prend pas en compte les allergies croisées : vous avez soit un plateau sans gluten, soit un plateau sans lactose, soit un repas végétarien, etc.). Attention tout de même à certaines réglementations à l’arrivée : pour des questions sanitaires, il est généralement interdit d’apporter des fruits, des légumes ou de la viande dans de nombreux pays sous peine d’amende (400$ pour une pomme oubliée en NZ par exemple…).
Sur place
- Ne pas paniquer !!! Tout est différent évidemment, mais soyez patients. Faites plusieurs supermarchés s’il le faut, mais ne vous inquiétez pas, vous devriez toujours trouver un petit quelque chose qui vous convient. Parfois, on retrouve les mêmes marques d’un pays à l’autre (c’est le cas des produits Schär, pour les intolérants au gluten), parfois il faut s’adapter à de nouveaux produits. Le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie sont très en avance sur la question des allergies, il est donc très facile de trouver des produits adaptés, même dans les toutes petites épiceries, et des restaurants qui prennent en compte ces problématiques. Malheureusement, je n’ai pas encore de regard sur d’autres parties du monde, si quelqu’un veut nous faire des retours…
- Soyez toujours très prudents lorsque vous goûtez des spécialités locales dont vous ignorez la recette, que ce soit au restaurant ou sur les marchés : pensez à toujours demander comment c’est fait et précisez que vous êtes allergiques (parfois il faut un peu insister et dire que c’est vital, sinon on ne vous prend pas au sérieux). Votre petite carte vous sera bien utile ici !
- Si vous êtes en mode baroudeurs, gardez toujours dans votre sac de quoi manger au cas où vous ne trouveriez absolument rien qui vous convienne lors de vos étapes (du riz, une ou deux boite(s) de conserve, des barres de céréales, quelques fruits/fruits secs si vous pouvez les consommer, feront l’affaire).
Avec tous ces conseils, vous devriez pouvoir partir l’esprit un peu plus léger. Restez toujours prudents, dans le doute, il vaut mieux s’abstenir de goûter, même si cela vous fait terriblement envie… Vous ne profiterez que mieux de votre PVT !!!
N’hésitez pas à partager vos bonnes adresses pour chaque pays (je pense notamment au ZERO8 à Montréal !!) et des recettes à faire en voyage !
BOITE A OUTILS : liste des principaux allergènes
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Dernière modification par Floxinelle ; 04/12/17 à 17:15.
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- 14/03/18, 22:47 #2Merci Floxinelle pour ton article .
Pour nous c'est direction le Canada dans deux mois et mes intolérances alimentaires nous ont bien retardés.
En effet, les intolérances sont plus difficiles à diagnostiquer que les allergies et j'ai passé prêt d'un an à tourner en rond et a ne pas comprendre ce qui clochait chez moi.
Finalement, à bout de médecins j'ai opté pour une Naturopathe et un test d'intolérances un peu couteux. Résultat je suis intolérante au blé (incluant seigle, avoine, orge), au mais, au lactose (lait de vache, chèvre, brebis), à la pomme de terre, au tournesol, au blanc d'oeuf, aux petits-pois et... au Cacao .
Quand je consomme de ces produits j'ai la sensation que l'on me ponce à l'intérieure et ça dure... Le problème c'est que ces produits sont présents dans tant d'aliments transformés.
Depuis que j'ai réadapté mon régime alimentaire ça va mieux et mon corps se remet lentement. A un certain stade je ne pouvais plus guère manger que du riz, des courgettes et des carottes tant mon organisme était irrité par tout ce qu'il ingérait.
Je dois dire que j'angoisse un peu à l'idée de partir et d'être contrainte par ces intolérances que je commence tout juste à gérer.
On avait envie avec mon compagnon de faire du woofing et du volontariat et surtout beaucoup de treks. J'ai peur que ce soit compromis.
Ton article me rassure un peu. On me dit de toute part que le canada est plus en avance sur les allergies et intolérances alimentaires. Je l'espère, car en France il y a encore du travail à faire !
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- 19/04/18, 20:39 #3Je connais tellement ce parcours du combattant pour enfin arriver au diagnostic! Même si celui-ci est douloureux et chamboule beaucoup de choses, au moins on trouve petit à petit une amélioration... Pour ma part, j'ai eu la sensation de revivre enfin! Pouvoir ressortir, retrouver de l'énergie, prévoir de nouvelles choses, de nouveaux projets: ça fait du bien!
Effectivement, tout n'est pas magique et malheureusement on doit rester ultra-attentifs à tous les produits et se méfier des pièges, de ces petites choses rajoutées dans les produits...
Honnêtement, tout ce que tu as entendu sur le Canada est vrai: je n'ai jamais eu de souci là-bas, j'y ai même trouvé de la compréhension et de l'intérêt. Il suffit d'être toujours bien claire sur ta problématique, ne pas hésiter à en parler et comme je le dis dans l'article, avoir toujours un petit stock de nourriture "au cas où". Pour les wwoofings, c'est la même chose: soit tu pars sur des volontariats un peu ciblés (familles gluten-free par exemple, qui sont donc déjà sensibilisées à la problématique), soit il ne faut pas hésiter dès la prise de contact. Mais ne rate en aucun cas cette belle opportunité de PVT!!
Je te souhaite le meilleur!!
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