Après 10 ans à Mtl, retour en France?

Bonjour,
J’ai vécu à Montréal, moins longtemps que toi mais je suis passé par ce même pressentiment et par finir de voir que le négatif !
J’ai posé le POUR et le CONTRE !
MAIS j’ai surtout écouté mon instinct et mon cœur et je suis revenu en France !
Le retour est dur émotionnellement ( ça dure quelques temps) si tu as des amis à Montréal mais tu retrouves tes amis et famille en France.
Rien ne t’empêche d’y retourner.....
Pour le reste administrativement c est correct !
Je te dirai écoute ton cœur sur quel côté de l’Atlantique il balance
Et bon vent......

Coucou Julie @euterpe33
Je comprends mille fois ce que tu peux ressentir, et tes hésitations. Mon cas personnel n'est pas du tout comme le tien puisqu'il y a 10 ans, je suis justement partie de Montréal, et j'y suis retournée pour un an l'année passée. Le COVID est passé au milieu... Et ça m'a finalement conforté dans un choix que je pensais avoir toujours regretté (c'est à dire être rentrée en France il y a 10 ans plutôt que de rester à Montréal). Je pense que je le regretterai toujours un peu, mais ce que cette crise m'a fait me rendre compte, c'était que c'était sacrément dur de vivre aussi loin de ses proches, et encore plus quand on n'a plus de liberté de mouvement qu'on prenait pourtant pour acquise. Et on sait pas combien de temps ça va durer. Ca recentre un peu vers son essentiel, savoir ce qu'il est vraiment...
Ne plus avoir la flamme enthousiaste, ça me parait normal, parce que la découverte du quotidien n'est plus là, maintenant tu es pleinement canadienne et ça te permet aussi d'avoir un regard critique sur ton pays d'adoption !
Je trouve aussi qu'en 10 ans, Montréal a énormément changé (pas pour le mieux, à mon avis), ça aussi ça fait évoluer les points de vue. Ceci étant dit, je ne dirais pas que la France a changé pour le mieux non plus, c'est sûr que c'est aussi une épreuve de revenir, de se "réimpatrier", de retrouver ses repères, et ça prend du temps de ne plus être en décalage ! Mais si tu ne supportes plus vraiment ton quotidien, je te dirais d'écouter ton coeur Peut être pourrais tu revenir en France pour une longue période (quelques mois) avant de prendre la décision de tout lâcher à Montréal ? L'avantage, c'est que tu es proprio, donc tu peux éventuellement louer ton appart avec tes affaires et partir sans trop t'engager...

Cela fait aussi plus de 10 ans que je suis à Montréal (ou enfin sa banlieue proche).

Après avoir lu ton témoignage, mon seul conseil est de ne pas te limiter aux aspects purement matériels (oui, cela est un "stress", mais comme tu le dis, cela ne doit pas être un bloquant). Si rentrer en France peut te permettre de retrouver du confort (que ce soit avec le foyer familial ou autres), mieux vaut s'y lancer et se ressourcer.

Ce n'est pas non plus un choix définitif, d'autant plus que tu as désormais les 2 citoyennetés. Que ce soit pour quelques mois, quelques années, ou pour une retraite, le Canada te sera toujours ouvert. Que ce soit pour la redécouverte ou la stabilité, le maître-mot est que tu as le choix :-)

De mon côté, depuis la COVID et le confinement, je pense que je n'ai jamais été autant en contact avec ma famille et proches en France. On se tient au courant, on se "skype" plus souvent (2-4 fois par mois) alors qu'avant, il pouvait se passer 2-6 mois sans réelle prise de nouvelles (mais cela ne signifiait pas que nous étions moins proches). Nous sommes des êtres sociales. Nous avons besoin d'interaction. Et comme nous avons davantage de "temps" pour cela, on y pense plus souvent aussi. La routine quotidienne a changé.

Je vois aussi mes nièces ou mes petits cousins grandir. Pour eux, je suis leur "oncle canadien" avec qui passait de futures belles vacances Mais j'ai aussi eu des questionnements personnels à me dire : "Est-ce que je veux les voir grandir à distance ou non ?" ou encore "Est-ce que je veux voir mes parents veillir sans moi ?". Et il n'y a pas de bonnes réponses. C'est toujours trop personnel et propre à chacun.

Mes parents ont été accueilli en France dans les années 70 (réfugiés de la guerre du Vietnam) et ont donc été séparés de leurs familles respectives. Toute ma grande famille est éclatée sur tous les continents, et nous avons été coupés de contact avec ceux du Vietnam jusqu'aux années 2000 car cela pouvait être dangereux pour eux. Et paradoxalement, cela nous a davantage rapproché qu'autre chose. Et même si j'aime la France (et lui suis profondément reconnaissant), mes parents m'ont toujours soutenu dans le choix d'aller découvrir le monde, m'installer ailleurs au besoin, et me "trouver". Que ce soit sur une courte période ou non. De fait, mon expérience avec les grandes distances est différente et c'est probablement pour cela que j'accepte davantage le fait de vivre à distance de ma famille directe.

Comme on dit dans ma grande famille : Être bien soi-même est plus qu'important que conserver ou augmenter ses biens matériels.

Courage. Quelque soit ta décision, elle ne sera jamais finale et irrévocable. Alors aucun vrai regret. C'est ce que tu dois te dire.

Mets toi au chômage. Mets un locataire dans ton appart. Et voyage au Canada.

Le ras bol vient peut être d'une routine.

Si tu retrouves l'excitation du voyage, tu verras peut-être les choses différemment.

Puis Montréal c'est tellement ennuyeux !

Donc tu trouveras peut-être un nouveau nid où t'installer. Et au pire tu auras pris ton pied avant de rentrer.