Quand j'ai lu le témoignage de Damien (il retranscrit son expérience, certes de manière abrupte, mais au moins il a le mérite de dire que tout n'est pas beau ni rose chez bisounoursland et c'est son expérience à lui) j'ai exactement eu le même ressenti niveau recherche de taf.
Trois mois que je suis sur Toronto, je partais confiante avec mes 7 années d'expérience dans des boites internationales et mon anglais courant, en me disant "youpi ça va être open bar" (j'exagère hein) je ne cherche pas un "super taf de la mort qui tue" juste un "job office" qui me permettrait tout simplement d'améliorer mon anglais professionnel. Même à temps partiel, flexible à fond les ballons.
Un mois de recherche, à hauteur de 4/5 entretiens par semaine, certes c'était au moins positif de décrocher des entretiens, mais au bout d'un moment, c'est frustrant ... sans aucune prétention, vous savez que vous avez les capacités de faire ce job mais il y a un hic : le visa PVT rebute pas mal d'employeurs donc la moitié des offres vous passe sous le nez puisque réservé aux "permanents" (ce qui est normal en soi). Pour ma part, zéro expérience pro canadienne sur le CV donc ça aussi c'est un peu bloquant ...
Même pour une mission d'intérim ou du court terme, les entretiens sont costauds, ce n'est pas une partie de plaisir même si les recruteurs ont le don de vous mettre à l'aise, même en France c'est pas aussi poussé à ce point là ... Les recruteurs vont vous passer au laser psychologique, plus les dix mille tests informatiques et vous demander vos fameuses "références" pro. C'est pas tant au niveau de la langue mais dans le contenu des questions corsées ... Quand vous avez connu le recrutement à la canadienne, celui à la française va vous paraitre d'une fadesse exacerbée Mais je tiens à préciser que j'ai été agréablement surprise, les recruteurs sont d'une gentillesse rare (jamais vu ça en France) peut être le tutoiement mais tous les entretiens que j'ai eu, ils ont tous été adorables ... J'exagère à peine, au bout d'un moment, je n'arrivais même plus avec cette boule dans le ventre c'est dire : ils sont chaleureux, souriants, mettent à l'aise ...
Il y a également l'image faussée du : ils s'en fichent de votre expérience, ils sont plus flexibles, vous pouvez vous reconvertir etc ... Pour ma part, pas du tout, je suis inscrite à des cabinets de recrutement et agence d'intérim, certes ils s'en foutent royalement de vos études mais il faut absolument avoir les critères requis et l'expérience minimum demandée sur le poste. Idem sur Craiglist quand vous voyez la liste des critères du profil demandé ...
Il faut aussi savoir que nous sommes en concurrence avec d'autres nationalités venus en PVT également (australiens, hollandais, belges, suisses etc ... ) qui eux sont bilingues ...
Après un mois de dix mille entretiens intensifs, je viens enfin de décrocher une mission d'un mois en tant que Market Researcher, certes court, trop court mais c'est toujours ça de pris, surtout que mon boss est adorable et l'ambiance agréable comme tout.
En conclusion, Damien a bien fait de le souligner, il ne faut pas s'attendre à ce que ce soit l'eldorado professionnel à Toronto. Même si c'est la capitale économique, c'est une lutte de tous les jours, certains recruteurs m'ont dit "je ne vous cache pas que c'est la crise aussi ici et ce sont les canadiens qui passeront en priorité ..." Et il l'a dit justement aussi, Toronto est une ville chère ... moi qui vient de Paris, j'ai déchanté aussi (excepté les loyers, le reste est pas super abordable non plus)
Pour ceux qui veulent faire carrière en commençant par un PVT, c'est pas le visa approprié après cela dépend, certains décrocheront un bon taf ... chacun a un but personnel quant à son PVT ... il faut partir en connaissance de cause, et ne pas se dire que professionnellement parlant "ce sera mieux, plus facile" devant l'écran on croit que les gens cherchent à décourager alors que pas du tout, j'étais la première à ne pas comprendre ces expériences dépitées mais maintenant que j'y suis, quand vous le vivez en live, croyez moi c'est dur !
J'en connais qui ont baissé les bras avant d'avoir commencé ou qui ont galéré ...
Merci Nathalie pour ton expérience vancouveroise, ta partie recherche de taf m'a fait penser à la mienne à tout point de vue. Je suis à Toronto actuellement et je me tâte sur la seconde partie de l'année à aller sur Van (non pas que je n'aime pas To, j'aime cette ville de plus en plus, mais comme
le PVT nous permet de vadrouiller où l'on veut quand on veut, j'ai envie d'expérimenter différents spots). Effectivement dommage que tu ne sois pas venu sur la côte est mais no regrets, comme je te comprends, le fait de tout recommencer à zéro une énième fois (c'est un sacré parcours du combattant et mine de rien faut avoir les moyens financiers) tu as vécu ton expérience à la canadienne et bon retour dans notre (Douce?) France.
Bon courage à tous !