Bonjour à tous,
Etant arrivé au Canada depuis Mars 2011, je me suis dit que cela pourrait être une bonne idée de vous faire part de mon expérience. Avant de continuer, j’aimerai citer une petite phrase de Paulo Cohelo dans « l’Alchimiste » : « Quand tu veux quelque chose, tout l'Univers conspire à te permettre de réaliser ton désir » Je considère cette simple phrase comme magnifique mais j’y reviendrai plus tard. Je commence par le début, c’est mieux.
Une grosse envie de changement et de challenge m’ont poussé, il y a quelques mois, à tout laisser tomber en France et partir. J’avais vraiment besoin de sortir de cette routine, d’apprendre réellement à me connaître et de vivre pleinement. J’avais une sensation d’étouffer en permanence et chaque matin je cherchais une raison valable de me lever. Je voulais partir à l’aventure, d’être libre de vivre la vie qui me convienne : De trouver ma place en somme. Certains lecteurs me comprendront sans aucun doute. Seulement voilà, à force d’hésiter on ne fait rien, il faut oser se lancer. C’est tout simple et répété mais le meilleur moyen de ne pas avoir de regret est de se dire « Au moins, j’ai essayé ». Le tout est de savoir ce que l’on veut et d’être prêt à se tromper. Personne n’est parfait, l’erreur est humaine et ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort. Mais tout ça c’est de la théorie et tous les mots du monde ne valent pas l’expérience personnelle. Je peux vous garantir que je n’en menais pas large et que la décision de partir fut très dure à prendre. Ce qui m’a aidé c’est de voir d’autres personnes le faire. Personne n’est plus idiot et/ou moins capable qu’un autre, alors pourquoi je ne pourrai pas le faire moi-même ? Voilà, je me suis finalement lancé : Rassemblement de tous les moyens financiers possibles, postulation pour
le PVT, vente de la voiture, démission, etc. Au passage : J’en ai vraiment ma claque de la paperasse
Bref, arrivé à Toronto, PVT en poche, je voulais prendre des cours d’anglais pour me mettre à niveau. J’aimerai devenir bilingue, et pas seulement parce ce que c’est la classe mais surtout parce que cela ouvre des portes relationnelles et professionnelles. Je me suis donc inscrit à L’ILSC Toronto et je fus logé en famille d’accueil. C’était mon point de départ, le moyen pour moi de prendre mes repères, n’étant pas aventurier dans l’âme au début. Ces deux premiers mois furent excellents. Grâce à cette Université, j’ai pu rencontrer un nombre conséquent de personnes et certains sont vraiment devenus des amis proches, de ma famille d’accueil qui fut vraiment formidable, à la Canadienne que j’ai rencontré dans le bus le premier jour, en passant par certains camarades de classe. Les origines de chacun étant assez variées, cela à rendu l’expérience vraiment très enrichissante, culturellement et humainement. Cerise sur le gâteau, le premier jour d’université j’ai aussi rencontré une femme formidable qui est devenue ma petite amie depuis. Un cœur un or que j’avais si longtemps espéré et que je n’attendais plus, véritablement déçu, voir dégouté du comportement de certaines représentantes de la gente féminine. Ce qui est marrant ce que elle et moi vivons à peu près la même expérience, avons une histoire similaire et sommes ici pour les même raisons. Quel hasard !
Malgré tout, après deux mois à Toronto, je commençais à me lasser un peu. Je n’avais pas terminé et je voulais aller plus loin encore dans ma petite aventure. J’ai donc décidé de faire un nouveau break et de poursuivre mes cours d’anglais à Vancouver. Deux semaines de voyage solitaire (j’ai une petite amie merveilleuse qui a totalement compris l’intérêt de ce voyage, m’a soutenu et patiemment attendu) via « Le Canadien » (Ce train reliant la côte Est et Ouest du Canada) et un ticket ouvert (7 trajets valables 21 jours). J’ai fait une halte de quelques jours à Winnipeg (Moche et ennuyeux. Sentiment confirmé par les habitants eux-mêmes) et Edmonton (Agréable et Fun), et j’ai aussi passé 5 jours MAGNIFIQUES à Jasper, petite ville de 4000 habitants (20000 l’été) située sur les rocheuses, en limite entre l’Alberta et la Colombie Britannique. Je logeais dans des Auberges de Jeunesse (je recommande tout particulièrement les auberges HI Hostel et Winnipeg et Jasper) et, je passerai sur l’évidence partagée par tous les Backpackers du monde, c’est formidable! J’ai rencontré un nombre non négligeable de personnes aussi amicales que passionnées par leurs voyages. Je précise tout de même que je suis de nature assez sauvage et très timide à la base. Petite anecdote de Jasper, j’ai croisé la route de deux hollandais et d’un mignon petit couple de Danois. Après quelques minutes de conversation, nous nous sommes retrouvés à louer une voiture pour nous faire une journée Road trip et découvrir les glaciers du parc de Banff, s’en est suivit de la randonnée à pied ou à vélo pour les jours qui suivirent. Tout simplement, sur le hasard des rencontres, j’ai vécu des moments merveilleux que je n’oublierai jamais. Je suis extrêmement enthousiaste, parce que c’est nouveau pour moi. J’ai 31 ans et je me sens l’âme d’un enfant qui découvre le monde. Il y a encore un an j’avais une peur bleue de voyager, et récemment je me suis retrouvé à bouger au gré des vents en comptant juste sur le hasard des rencontres et des envies. Après deux semaines passées dans cette magnifique ville de Vancouver, je suis revenu à Toronto et là une nouvelle aventure m’attendait : Il était temps de me poser quelque part et de travailler (car je n’avais quasiment plus d’argent) et penser à la suite. Mon ex-famille d’accueil à accepté de me loger une semaine. J’en ai profité pour chercher un appart en urgence. Après quelques visites, j’ai trouvé un petit basement en colloc, pour 400$/mois (Meubles, TV, Internet, Laundry compris). C’est vraiment archi-simple ici : Tu appelles, tu visites, tu paies et tu emménages. Tu ne paies plus, on te fout dehors, tu n’es pas content, tu te casses. C’est simple, parfois brutal mais je pense sincèrement qu’on devrait s’en inspirer, notamment à Paris. Mais c’est un autre sujet.
Ce n’est pas le luxe mais objectivement, je n’ai besoin que du minimum pour le moment. Avant le confort : Trouver un boulot. Avec ma copine, nous souhaiterions emménager ensemble. Nous sommes totalement libres de faire ce qu’il nous chante, nous n’avons rien à perdre et c’est l’occasion rêvée. Je me suis donc mis en quête de trouver un job dans ma branche, les salaires étant assez attractifs. Bon alors là, par contre, c’était beaucoup plus dur que prévu. Trouver un job dans ma branche (SAP), à Toronto, alors que j’ai un profil très particulier, que c’est l’été, et que je ne suis pas parfait en Anglais c’était galère. Je pensais vraiment trouver plus facilement. De plus, ici, tout marche essentiellement par le réseautage. Résultat après des semaines d’appels, d’envois de CV, d’
interviews, rien. Je commençais à me dire que j’avais fait une sacrée erreur d’optimisme et que j’allais devoir patienter quelques mois à faire des petits boulots de survie. Objectivement, ça me faisait chier mais il faut ce qu’il faut et j’étais prêt à changer mes plans, quitte à galérer un peu. De plus, j’étais coincé si je voulais revenir en France quelques semaines. 2 semaines de congés c’est carrément un peu naze, surtout quand on est Français, n’est ce pas

. Bref, je n’y croyais plus lorsque j’ai eu le coup de fil inespéré. Une boite avait besoin d’un bilingue, pile dans ma branche, sur Toronto. Seulement c’est un contrat de consulting pour 6 mois et je n’y connaissais rien au niveau des démarches administratives, des taxes, etc. C’est du consulting en indépendant. Bon… Panique à bord, je fais quoi ? Je dois monter ma société ou quoi? Non, laisse tomber, c’est trop galère. Nan mais attends, c’est ce que dont tu as toujours rêvé, Fab. Pas de patron pour te faire chier, un excellent salaire, tu prends tes vacances quand tu veux, tu gères ton pognon comme tu veux, tu changes quand tu veux, tu apprends des tonnes de choses, tu rencontres plein de monde, tu es libre…
J’ai donc utilisé mon réseau pour obtenir des conseils et si il y’a bien une chose qui est vraie c’est que beaucoup de Canadiens sont vraiment adorables et disponibles pour t’aider (Tant que tu sais rester un minimum à ta place, pas comme certains français arrogants que j'ai pu rencontrer). Et de l’aide j’en ai eu, et j’aimerai un jour pouvoir rendre la pareille. Je passerai sur les détails pour le moment. Tout ce que je sais, c’est que c’est l’opportunité unique de me lancer dans le domaine du consulting, que ce n’est pas si difficile : Tout ce que j’ai appris ces derniers mois va m’être utile, je crois avoir bien travaillé ma faculté d’adaptation. Et puis pour les mêmes raisons qu’au départ : Qui ne tente rien n’a rien. Pourquoi pas moi ? Je suis prêt !
Alors je tente, j’ai signé et je commence Lundi prochain.
Pour la suite, qui vivra verra. J’ai 6 mois pour faire mes preuves, me faire à l’idée et préparer la suite : toutes les portes sont ouvertes. Prochaines étapes, l’appart commun, la résidence permanente, le prochain voyage et le prochain contrat. J’adore cette nouvelle vie, au moins, je ne m’ennuie pas. Bon alors c’est sûr, ma famille, mes amis et Paris me manquent mais je suis heureux ici. Et c’est pourquoi je compte rester.
Ceux qui ont lu l’alchimiste de Coelho auront sans doute noté certaines similarités avec le jeune Santiago, j’en suis moi-même assez étonné. Cette fameuse phrase que j’évoque au début de mon histoire« Quand tu veux quelque chose, tout l'Univers conspire à te permettre de réaliser ton désir » s’est totalement appliquée à moi. Hasard ou vérité universelle ? Pour ma part, je dirais qu’à partir du moment où tu crois en toi, que tu te vides l’esprit des aprioris, des qu’en-dira-t-on, que tu apprends à vivre sans regrets mais en apprenant de tes erreurs, et que tu oses te lancer, alors tout roule. Et objectivement, faire un PVT au Canada ou en Australie sont de merveilleuses solutions pour s’épanouir et vivre sa petite aventure personnelle mais ce ne sont pas les seules. Je me dis que même en France, sans PVT, j’aurai pu arriver à un résultat similaire, mais je ne le saurai jamais et je m’en fiche car l’Eldorado que je cherchais et que j'ai trouvé est intérieur. Bon, je ne vais pas mentir, j’ai fait un lourd travail sur moi-même avant d’arriver à ce mode de pensée. Certains n’en auraient sans doute pas besoin, d’autres plus que jamais.
Je me rappelle les choses que j’entendais avant de partir : « Mais non, ne fait pas ça. Tu as un bon job, un appart, il ne reste plus qu’à te marier et tu auras tout pour être heureux », ou encore « Tu as 30 ans, il serait temps de penser à fonder une petite famille, acheter une maison, un chien, tout ça ». Maintenant, je peux leur répondre « Bullshit !». Le secret du bonheur n’est certainement pas de suivre bêtement un schéma de ce style. Le bonheur, de mon point de vue, c’est avant tout d’être soi-même tout simplement, quoi que tu fasses, et ou que tu sois. Et je préciserai aussi qu’il n’est jamais trop tard. J’ai croisé des personnes de tous les âges et de toutes les origines, qui étaient dans la même optique.
Bien évidemment, mon histoire est comme celle de chacun d’entre nous : unique. Et ce n’est pas une recette miracle. Ce qui a été décisif c’est de me lancer, et de voir/lire les expériences des autres m’a aidé. Si à mon tour je peux aider quelqu’un à avoir cette petite impulsion de motivation qui te change la vie alors je pourrai considérer avoir apporté ma petite pierre à l’édifice. J’en profite aussi pour remercier les créateurs de cette communauté de PVTISTES, ainsi que tous les membres. Ma vie a totalement changé et je me sens totalement épanoui, quoiqu’il advienne dorénavant. Ces expériences et cette mine d’informations m’ont été d’une grand aide, voir d’un grand secours.
Alors merci à tous, vraiment. Je vous souhaite le meilleur dans vos projets respectifs.
Amicalement,
Fab.