Bilan ? Non six mois !
Pour respecter l'éternelle tradition, voici venu le temps d'un bilan de mi WHV (si je puis dire ainsi), écrit depuis la riante bourgade de Picton, Gateway de l'ile du sud (et aussi port d'arrivée et de départ des ferries).
L'état actuel des choses
Je suis ici depuis donc quasiment six mois – à quelques jours près, ce qui correspond peu ou prou à la durée minimum que je m'étais fixé avant mon départ. C'est l'été, il fait relativement beau, l'ile est remplie de touristes et je commence à être un tantinet fatigué de la vie de bohème que je mène depuis mon arrivée dans l'ile du sud.
En quelques chiffres:
- 5500 kilomètres en stop
- 10 fermes
- Une quinzaine d'auberges
- 1 mouton tondu
- 300 agneaux équeutés
- 1 sandpit et 1 bricked pathway construits
- Plein de randos
- Plein de pingouins (aussi bien bleus que jaunes).
- 1 glacier visité
- 1 grosse attraction touristique effectuée
Le boulot
C'est pas compliqué: j'en cherche toujours pas (et je crois que j'en chercherais plus jamais en fait). Dès que je commence à (prétendre) être sérieux et à vouloir donner des Cvs, mon visage affiche la plus totale des désolations, exprime le pire des désarrois et je présente immanquablement les affres de l'agonie.
Depuis une (vague) tentative à Dunedin en décembre, j'ai renoncé à tenter ma chance et préfère continuer mon petit bonhomme de chemin dans les fermes en HelpX, alternant avec des temps de tourisme (fort onéreux d'ailleurs).
De par ailleurs, il semble que ce soit la guerre sur le marché de l'emploi, ne serait-ce que pour nettoyer les chiottes des Hôtels avec un ratio de 1:300 (une offre pour 300 candidatures).
Etant donné que je ne suis pas un adepte du fruit-picking, il semblerait que ce ne soit pas ici que je vais engraisser mon Bank Account (qui en est fort marri de par ailleurs).
L'argent
J'ai bouffé une grosse moitié de mon budget pendant mes errances touristiques et il me reste donc une bonne poignée d'euros pour (sur)vivre jusqu' à mon départ, ce qui ne devrait pas poser de gros soucis.
D'autre part, ayant décidé de ne pas rentrer dépourvu de tout en France, j'ai pris la sage décision de me restreindre sur certaines dépenses et donc de ne pas foncer la tête la première dans chaque attraction touristique venue !
J'ai également de temps à autres quelques rentrées monétaires plus ou moins programmées et qui me permettent de (vaguement) tenir un (semblant) de budget.
Les voyages
Déjà dit plus haut: 5500 bornes à travers l'ile du sud et c'est bien loin d'être fini ! Il me reste le Mount Cook, le Lake Tepako ainsi qu'Abel Tasman et Akaroa à voir, sans parler des quelques Great Walk que j'ai répéré et où j'irais errer tantôt (après la saison touristique).
J'avais également pensé à aller me balader en Asie et aux Fidji mais je pense reporter ces voyages dans le cadre plus global d'un beau tour du monde à venir dans les années futures.
Les rencontres
Les meilleures se font – pour moi – dans les fermes, sur les treks ou dans les voitures: c'est là que j'ai fais connaissance avec les gens les plus intéressants. D'autre part, je suis un tantinet misanthrope ces jours-ci et je présume que mon apparence quelque peu hirsute (6 mois sans coiffeur et 2 mois sans rasoir) y est aussi pour quelque chose.
Sachant également que je voyage en solitaire – et m'en porte très bien – je ne suis pas spécialement malheureux, me permettant même de partager quelques petits roadtrips de temps à autres.
Cela étant dit, il n'y aucun souci pour les gens ayant peur de la solitude et pensant ne rencontrer personne: c'est juste pas possible (à moins de le vouloir très fort !).
Les backpackers
J'en ai fait une bonne quinzaine depuis mon départ et je commence à avoir une idée claire de ce qui se fait de bien ou pas en Nouvelle Zélande.
Des trucs crasseux et à la limite du
unsafe (Nelson) aux 4* (Wanaka), j'ai partagé beaucoup (trop) de mon temps et de mon espace dans ces lieux de passage, payant de 20 à 30 dollars la nuit, ayant des fois l'internet gratuit, des fois le petit déjeuner, des fois des réductions, de nuits offertes ou des factures surprises.
La plupart du temps, vous paierez environ 25 dollars pour une nuit en
dorms (de 6 à 10 personnes) plus 4 dollars de l'heure pour l'internet (prix moyens), sans couvre feu (jamais vu) mais avec une cuisine fermant la nuit (Queenstown). On peut vous demander un
deposit pour le clé (10 dollars en général).
Toutes sont équipées d'une
Laundry (de 2 à 4 dollars, de même pour le
dryer), d'espace commun (billard, salle cinéma/dvd...) et sont – dans l'ensemble – très
safe (jamais entendu parler d'un vol commis dans une auberge).
Maintenant, sachez à quoi vous attendre avant de débarquer: fouinez dans la brochure BBH/YHA, checkez sur Internet voir le site off' et surtout, surtout: réservez ! Vous vous éviterez ainsi d'atterrir dans un lieu miteux où vous regretterez de passer la nuit (ça ne m'est arrivé qu'une fois, Nelson, je te hais !).
Maintenant, un autre sujet plus sensible (et qui commence à m'agacer sérieusement): le
Work for Accomodation, qui prend parfois des allures d'escroquerie monumentale mais qui passe vraiment partout.
Le principe, vous le connaissez: bosser X (3 en théorie) heures par jour pour avoir le logement en échange,avec quelques fois d'autres avantages tels que l'internet gratuit, des lessives une fois par semaine voire même des activités gratuites (ultra rare ça).
L'idée en elle-même est bien, aucun doute là-dessus.
Mais ce qui me rend des fois dingue, c'est l'abus qui en fait: je me suis retrouvé des fois dans des
Hostels où le staff était composé uniquement de volontaires, bossant de 4 à 7 heures par jour à nettoyer les espaces communs ( les douches, la cuisine, les Wcs...) n'étant pas nourris, étaient logés dans des
dorms de la taille d'un placard, bloqués pour deux semaines minimum et, peut-être le pire de tout, trouvant cela normal !
Malheureusement, cette situation, bien que non généralisée, tend doucement à se développer, beaucoup d'hôteliers ayant compris que les WHVser étaient une main d'œuvre disponible gratuitement, taillable et corvéable à merci et renouvelable quelque soit la saison.
Donc, avant de vous engager et de faire prospérer (le mauvais côté de) ce business, renseignez-vous, fouinez un petit peu, prenez l'avis des locaux et essayez au maximum de ne le faire qu'avec des hôtes enregistrés en HelpX ou en Woofing, ce qui vous assure un minimum de garanties.
Et juste en passant, un petit calcul:
- Une nuit coûte 25 dollars en moyenne
- Le temps de travail est souvent de 3 heures
- Le salaire minimum en NZ est de 13,50 dollars
3 X 13.50 = 40.50
40.50– 25 = 14.50
Ce qui est donc
très grosso modo la somme qui est économisée par l'hôtelier avec chaque volontaire (pour le plus basique des arrangements...). Et donc, quand vous voyez 7 personnes bosser quasiment à plein temps dans un hôtel juste pour une chambre la nuit, vous vous posez des questions sur les motivations du responsable...
(Ce dernier paragraphe est teinté d'une certaine mauvaise foi et je précise que j'ai rencontré beaucoup d'endroits bien plus professionnels et où les arrangements étaient clairs et sans coup fourrés. Mais il vaut mieux prévenir que guérir).
Les coins favoris
Définitivement, le Southland où j'ai passé mes meilleurs moments, les Catlins, la Péninsule de l'Otago et Wanaka.
A contrario, j'ai été quelque peu décu par Milford Sound (ultra touristique et temps super pourri, ceci expliquant surement cela).
Il est également hors de question que je remette un seul pied à Queenstown la maudite, ultra fréquentée, hors de prix et super touristique et qui n'est définitivement pas la Nouvelle Zélande que je suis venu chercher (oui, je suis de très mauvaise foi quand je dis ça mais les hordes d'allemands – ou autres, de vingt ans, bourrés qui foutent le Bronx dans les rues à 10 heures du soir, ça me saoule. Et c'est peut être la seule ville de NZ où il y a plus d'étrangers que de Kiwis au mètre carré).
Le futur
Encore surement deux ou trois mois à me balader avant de retourner au pays et de refléchir entre un retour au Yukon, un troisième PVT (Argentine, Corée ?) ou bien encore un tour du monde via la Sibérie et la Mongolie.
A suivre !