Comprendre l’histoire de la Corée

Les relations entre les deux Corées

Au sortir de la guerre, malgré la partition de la péninsule, la question de la réunification est toujours sur la table. Mais la diplomatie a échoué à cette tâche et aujourd’hui encore la péninsule est divisée en deux États. Depuis 1953, les relations entre les deux Corées font les montagnes russes, entre rapprochements, menaces et coopérations.

Dans les années 60, la situation de la Corée du Nord est au beau fixe comparée au Sud, celle-ci voit donc une possibilité pour reprendre l’avantage dans toute la péninsule. 15 août 1960, Kim Il-sung propose au Sud d’organiser des élections libres dans toute la péninsule. Séoul ne donne pas suite. À la prise de pouvoir du général Park, Pyongyang espère faire embraser le sud, avec des infiltrations et des provocations en interne. Fin des années 60, les tensions reprennent du terrain, le Nord envoie des troupes au niveau de la DMZ et en janvier 1968, des militaires s’infiltrent dans la maison présidentielle pour essayer d’assassiner le général Park, ils sont arrêtés avant de pouvoir agir.

Les années 70 marquent le début du rapprochement avec la publication, en juillet 1972, d’un communiqué commun appelant au rapprochement. Des missions diplomatiques seront même échangées.

Mais les incidents au niveau de la DMZ reprennent. Entre 1974 et 1978 trois tunnels creusés par la Corée du Nord sont découverts, destinés à relier le Nord à Séoul. En 1976, des militaires américains sont tués à la DMZ, suite à une altercation entre les militaires présents de chaque côté.

Dans les années 80, après la mort du général Park, Kim Il-sung met en avant la possibilité d’une réunification sous une fédération, déjà évoquée dans les années 70. Mais en parallèle, les incidents autour de la DMZ et les infiltrations du Nord vers le Sud continuent.

La fin des années 80 voit quelques rapprochements, le Nord aide le Sud touché par une catastrophe naturelle. Des rencontres de familles séparées sont organisées. Mais la Corée du Nord n’accepte pas que le Sud accueille les Jeux Olympiques en 1988.

29 novembre 1987 : deux agents nord-coréens font exploser le vol Korean air 858 Bagdad-Séoul, 150 morts. L’objectif était de déstabiliser Séoul à deux semaines des élections et de faire annuler les Jeux. C’est un échec, les Jeux ont bien lieu.

17 septembre 1991 : les deux Corées entrent à l’ONU.

13 décembre 1991 : après plusieurs rencontres, les deux Corées signent un accord sur la réconciliation, la non-agression, la coopération et les échanges. Cet accord prévoit le développement des échanges économiques et culturels. Il sera suivi en 1992 par la signature d’une déclaration conjointe sur la dénucléarisation de la péninsule.

Mais dans les années 90, on note un retour des infiltrations et des incidents à la DMZ, plus la découverte d’un nouveau tunnel. Des conflits éclatent aussi dans les eaux territoriales, mal délimitées.

15 juin 2000 : Kim Dae-jung alors président de la Corée du Sud et Kim Jong-il se rencontrent à Pyongyang. Est signée une déclaration commune sur la réconciliation et la coopération intercoréenne sans l’ingérence d’autres États.

Suite à une autre rencontre inter-coréenne, les liaisons ferroviaires entre les deux pays sont rétablies, favorisant ainsi le développement des échanges commerciaux.

Ces rapprochements dépendent aussi beaucoup des différents présidents de la Corée du Sud ainsi que de la relation entre la Corée du Nord et les État-Unis qui changent également en fonction des présidences.

L’enlisement dans la crise nucléaire

Même si la coopération avance entre les deux Corées, le chantage nucléaire est depuis la fin des années 90 une des stratégie de la Corée du Nord. Celle-ci fait planer le doute sur sa possession ou non de l’arme nucléaire et sur sa volonté ou non d’en faire usage. Le début des années 2000 sera marqué par des rencontres et des négociations entre la Corée du Nord, la Chine, le Japon, les États-Unis, la Russie et la Corée du Sud, dans l’objectif de convaincre Pyongyang d’arrêter sa course au nucléaire. Entre négociations, signature d’accord, non-respect des accords, sanctions économiques… La situation s’enlise.

En 2006, la Corée du Nord annonce son premier essai nucléaire. Elle réitérera l’opération à plusieurs reprises, ainsi que d’autres manœuvres militaires, comme l’envoi de tirs balistiques, tout en continuant à utiliser la menace nucléaire pour obtenir des ressources ou l’arrêt des sanctions économiques qu’elle reçoit pour ses actions.

En 2022, la situation est toujours la même. Menaces, tirs d’essai, sanctions… font régulièrement la une des médias.

Malgré cette situation et la hausse des tensions régulièrement, les deux Corées sont restées en contact tout au long du 21e siècle réitérant les rencontres et maintenant leur coopération économique. La Corée du Sud est le deuxième partenaire économique de la Corée du Nord.