4Les saisons : fondements des arts et traditions japonais

Les saisons ne sont pas au Japon que des concepts indiquant un changement de météo. À chacune sont associés de nombreux symboles, qui influencent le calendrier national mais aussi de nombreux arts et traditions. Il existe d’ailleurs un mot pour accentuer le fait que chaque saison possède des coutumes, phénomènes météorologiques, gastronomies, fêtes, etc. qui lui sont propres : « shiki ».

Les 72 saisons du calendrier solaire

Vous pensiez peut-être qu’il n’existait que quatre saisons… Le calendrier solaire utilisé au Japon vous invite à remettre en question vos perspectives. Importé depuis la Chine au VIe siècle, il divise une année en 24 périodes solaires, divisées en 72 segments. On obtient donc près de 72 « mini-saisons » ! Le calendrier solaire s’inspire de traditions bouddhistes qui ont vocation à permettre l’harmonie entre les humains et la nature. Ainsi, ces « mini-saisons » sont de savants outils pour délimiter les périodes de pluies, de gels, de floraisons, de changement de couleur des feuilles des arbres, etc. afin d’optimiser les récoltes.

Le calendrier national, rythmé au fil des saisons

Aujourd’hui, le calendrier grégorien est également très utilisé au Japon. Si l’année calendaire débute officiellement le 1er janvier, les choix des dates de vacances, des jours fériés et des événements nationaux restent marqués par les changements de saisons. On pense plutôt le renouveau de l’année au réveil de la nature et aux premières floraisons d’arbres considérés comme des symboles nationaux : les abricotiers et les cerisiers. Ainsi, l’année fiscale débute en février et la rentrée des classes en avril. Également, le changement d’uniforme se fait en fonction des saisons : c’est le « koromogae ».

La représentation des saisons dans les arts japonais

La représentation des saisons dans l’art japonais n’est pas qu’esthétique mais revêt en réalité une forte dimension symbolique. Par exemple, les fleurs de cerisiers qu’on observe au printemps symbolisent la beauté de l’éphémérité. Avec une durée de vie de quelques semaines, on ne peut admirer leur splendeur que pendant une courte période. Représenter les sakuras, c’est rappeler que la vie est aussi courte que belle et qu’il faut en profiter. Cela renvoie au concept bouddhiste du « mono no aware » qui vise à décrire l’émotion produite par ce que l’on observe. On peut aussi citer l’exemple des fleurs de « pruniers » (abricotiers) qui apparaissent en février. Puisqu’elles éclosent pendant les jours les plus difficiles de l’année, parfois sous la neige, elles sont porteuses d’espoir et représentent la force de la vie, la patience et la bravoure.

Les saisons sont donc une grande source d’inspiration pour de nombreux arts japonais. Les haïkus, courts poèmes japonais composés de trois vers, utilisaient à l’origine des kigo, qui sont des mots et expressions associés à une saison spécifique. Ils sont particulièrement utiles car ils évoquent en un seul mot une sensation / moment. Pour n’en citer que quelques-uns, uguisi (le rossignol) désigne le début du printemps, inekari la récolte du riz (et donc l’automne) et hatsu yuki les premières neiges.
La peinture a aussi été utilisée comme un outil de représentation des saisons et de leurs symboles. Celles-ci sont notamment peintes sur des paravents depuis le IXe siècle auquel on leur associe un poème, que l’on colle dessus.

La Shōjin ryōri, cuisine de saisons

Les saisons inspirent également la gastronomie puisqu’un type de cuisine spécifique a été inventé, puisant ses ingrédients dans les fruits et légumes du moment. Elle est végétalienne et on refuse le gaspillage : l’ingrédient dans son entièreté est utilisé. On utilisera par exemple des épluchures dans des bouillons. Il s’agit d’une cuisine traditionnellement consommée par les moines bouddhistes et servis dans les temples. Il s’agit à l’origine de trouver un moyen de se nourrir sans heurter n’importe quelle créature sensible.

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Camille

Après un premier voyage au Japon, j'ai tenté l'aventure PVT en m'installant plusieurs mois à Tokyo ! Entre petits boulots dans la capitale et voyages dans tout le pays, cette année a été plus qu'enrichissante et je partage désormais ce que j'aurais aimé savoir avant mon départ. :)

After my first trip to Japan, I chose the visa PVT to settle in Tokyo for several months! Between odd jobs in the capital and travels all over the country, this year has been more than rewarding, and now I'm sharing what I wish I'd known before I left France. :)

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