3Les visas à moyen et long termes au Japon

La question du CoE (Certificate of Eligibility)

Le Certificate of Eligibility est un document nécessaire à tous les visas à long terme (visa étudiant, de travail mais aussi rapprochement familial). 

Ce document va permettre à l’immigration japonaise de faire un examen initial de votre situation et d’estimer si vous remplissez les conditions nécessaires pour venir au Japon sur le moyen ou long terme. Les justificatifs à fournir sont différents selon les situations (par exemple si vous voulez venir avec un visa étudiant, il faudra prouver que vous avez trouvé une école au Japon grâce à la lettre d’invitation de cette école).

Plus d’infos sur le site officiel de l’immigration japonaise (en anglais).

La demande se fait uniquement au Japon. Si vous êtes sur place, vous pouvez déposer vous-même une demande mais dans 95 % des cas, ce n’est pas vous qui allez faire cette démarche mais l’entité qui vous fait venir au Japon (école, famille, entreprise…). Une fois qu’elle aura obtenu le CoE, elle vous l’enverra et vous pourrez ainsi déposer votre dossier pour faire une demande de visa à l’ambassade du Japon.

Voici une infographie expliquant la démarche :

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Si la demande de CoE est rejetée par l’immigration japonaise, alors votre candidature a échoué. Obtenir le CoE est une condition sine qua none pour le reste des démarches.

1. Les visas de travail japonais

Il existe une multitude de visas de travail pour le Japon, 16 au moment de la rédaction de ce dossier. Voyons-les ensemble :

  • Professeur (professeur d’université, assistant…)
  • Artiste  (compositeur, sculpteur, photographes, artisans…)
  • Activités religieuses (missionnaire, moine…)
  • Journaliste
  • Entrepreneur/Cadre d’entreprise
  • Métiers du juridique avec une licence de travail au Japon (avocats, experts comptables
  • Métiers du médical avec une licence de travail au Japon (physiciens, dentistes, infirmiers, pharmaciens…)
  • Chercheur
  • Instructeur (professeur dans l’enseignement public)
  • Ingénieur/Spécialiste en sciences humaines-relations internationales (voir plus bas)
  • Mutation au Japon (au sein de la même entreprise)
  • Employés du « care », des soins de la santé
  • Gens du spectacle et sportifs (musiciens, acteurs, chanteurs, modèles…)
  • Main-d’œuvre qualifiée (chef, sommelier, coach sportif, pilotes…)
  • Travailleur qualifié spécifié (qui possède une expertise et des compétences spécifiques dans certains domaines industriels, par exemple aide à la personne, bâtiment, secteur alimentaire, etc.)
  • Stagiaire technique (statut très particulier)

Comme vous pouvez le voir, certains de ces visas sont restreints à une catégorie de travailleurs très spécialisés et/ou qualifiés et sont, de ce fait, assez rarement utilisés.

Plus d’informations détaillées sur chaque type de visa travail sur le site des affaires étrangères japonais (en anglais).

Parmi les visas de travail les plus courants :

  • Artiste (acceptation relativement large au sens du terme, nul besoin d’être connu dans son pays d’origine).
  • Instructeur (les profs et assistants de français ou d’anglais dans les collèges et lycées).
  • Main-d’œuvre qualifiée (courant dans l’hôtellerie-restauration).
  • Ingénieur/Spécialiste en sciences humaines-relations internationales (sans aucun doute le plus connu de tous, une catégorie fourre-tout où l’on retrouve les enseignants du privé, ceux travaillant dans la relation client, la vente ou le tourisme, les recruteurs, les informaticiens et bien d’autres…).

La durée de ces visas sera de 3 mois, 1, 3 ou 5 ans selon la décision de l’immigration japonaise et sont renouvelables.

Vous devez en principe travailler 40 h par semaine et avoir un contrat type CDI (keiyaku shain ou seishain) avec l’entreprise qui sponsorise votre visa. Vous n’avez pas le droit de travailler ailleurs. Votre revenu doit également être au minimum de 250 000 ¥ par mois (soit environ 1 700 €).

Sachez que vous n’êtes pas rattaché à votre employeur avec le visa japonais. Vous pouvez donc trouver un travail, vous faire sponsoriser par l’entreprise et si jamais les choses ne se passent pas comme prévu, vous pouvez démissionner sans crainte de perdre votre visa. Vous devrez alors chercher un autre travail n’importe où du moment qu’il rentre lui aussi dans le cadre de ce même visa (sinon vous devrez faire un changement de visa et reprendre la procédure depuis le début en vous faisant sponsoriser par une autre entreprise).

Le visa de « Spécialiste en sciences humaines » ayant une définition très vague, vous pouvez exercer une multitude d’emplois autre que professeur sous ce visa si vous quittez l’entreprise qui vous a engagé sous le visa travail.

Attention, beaucoup de patrons japonais peu au courant des lois (et/ou de mauvaise foi) peuvent vous menacer d’annuler votre visa si vous démissionnez. Cela est impossible et la majorité du temps c’est du pur bluff pour vous forcer à rester, ne les écoutez pas.

Quand vous démissionnez ou perdez votre emploi, vous devez signaler à l’immigration votre nouvelle situation dans les 15 jours, pareil quand vous retrouvez un travail. Vous n’êtes pas censé être sans travail pendant plus de 90 jours, sinon vous risquez de perdre votre visa. 

Un mot sur la possibilité d’auto-sponsor 

Secret bien gardé des expats sur place, il y a la possibilité d’auto-sponsoriser son visa de travail en cumulant plusieurs emplois à temps partiel (et/ou freelance).

Ce cumul permettant l’auto-sponsor est impossible lors du premier visa. Vous ne pouvez y accéder qu’au moment de renouveler votre visa de travail. Il faudra montrer tous les contrats de travail que vous avez (avec des entreprises qui siègent au Japon), ainsi que les revenus que vous en tirez. La procédure de déclaration de revenus aux impôts sera différente aussi.

Voici un exemple typique : 

  • Vous obtenez votre visa de travail de « Spécialiste en sciences humaines » en étant sponsorisé par une école de français.
  • Vous travaillez dans cette école à temps plein mais vous décidez de quitter cette entreprise et préférez travailler pour plusieurs écoles à temps partiel à la place.

Lorsque votre visa de travail arrivera à échéance, si vous voulez le renouveler, vous devrez prouver que vos revenus en cumulant des temps partiels (qui rentrent tous dans le cadre de votre visa original) sont similaires aux revenus que vous aviez en CDI.

Plus d’infos dans cet article (en anglais).

Les professionnels hautement qualifiés

Cette catégorie de visa (différente des 16 précédemment nommées)  apparue en 2012 a pour but d’attirer des gens très qualifiés pour aider les entreprises japonaises à être plus compétitives à l’international. Ce statut un peu à part (on vise une certaine élite ici) offre des avantages administratifs pour la vie professionnelle et privée au Japon.

Ce système se base sur une notation par point, vous devez en obtenir plus de 70 pour y avoir droit. Vous êtes jugé sur vos diplômes, vos revenus, votre expérience professionnelle, votre âge, votre niveau de japonais…

Il existe trois catégories de professionnels pour ce visa, ceux ayant :

  • fait des recherches académiques poussées (qui seraient sinon sous le visa classique de professeur ou de chercheur) ;
  • des compétences techniques rares ou spécialisées dans leur domaine (visa classique ingénieur/spécialiste en sciences humaines ou mutation dans la branche japonaise de leur entreprise) ;
  • développé des compétences managériales remarquables ou autre talent particulier dans le monde des affaires (visa classique d’entrepreneur/cadre d’entreprise).

Postuler pour ce visa plutôt que pour le visa classique auquel vous seriez rattaché vous donne plusieurs avantages non négligeables :

  • une procédure d’immigration accélérée ;
  • un visa de 5 ans automatique ;
  • l’accès à la résidence permanente en 1 à 3 ans ;
  • l’autorisation d’exercer d’autres activités ;
  • l’autorisation de faire venir vos parents en plus de votre conjoint et de vos enfants.

Bien entendu ce visa est beaucoup plus restrictif dans ses conditions d’obtention que les autres et vise expressément le top du monde de la recherche, de l’industrie ou des affaires. Il est de loin le visa le plus avantageux à obtenir.

 

2. Les visas d’étude et de formation au Japon

Sans y travailler, il est tout à fait possible de rester au Japon sur du moyen terme dans le but d’y étudier la langue, les arts ou les techniques. Obtenir le CoE est obligatoire (vous devez donc être invité par un maître ou une école) ainsi qu’avoir un minimum de ressources pour s’auto-financer.

Il existe 3 types de visas d’études et de formation : 

  • le visa étudiant
  • le visa d’activité culturelle
  • le visa de stage.

2. a. Le visa étudiant

Il est d’une durée de 3 mois à 4 ans et 3 mois au maximum selon votre cursus.

Vous pouvez étudier la langue en école de japonais (attention, maximum de deux ans seulement) ou étudier n’importe quoi d’autre en université, ou écoles spécialisées. Possibilité également de venir étudier au lycée japonais en tant que mineur.

Vous pouvez obtenir une dérogation pour travailler à côté de vos études (maximum 28 h par semaine) auprès des services de l’Immigration. Les domaines autorisés pour le travail sont limités (comme en PVT, visa culturel et autres).

2. b. Le visa d’activité culturelle

Il est d’une durée de 3 mois à 3 ans.

Après avoir trouvé une école ou un maître de stage (sponsor ou CoE), vous allez approfondir vos connaissances dans les arts ou techniques traditionnels du Japon (ikebana, arts martiaux, bonsaï…).

Ce visa est, en théorie, réservé aux personnes ayant déjà un passif dans ces activités culturelles (l’exemple typique serait celui du prof de karaté en France qui veut s’améliorer avec un maître japonais). Il faut un dossier relativement solide au niveau de vos expériences et de votre motivation pour que ce visa soit accepté. Sachez qu’il n’y a pas de liste officielle des activités culturelles autorisées. Plusieurs activités peuvent donc entrer dans cette définition (académiques, artistiques, etc.).

Vous devez justifier là aussi d’assez de ressources pour financer votre vie sur place. Vous n’avez pas le droit de recevoir un quelconque salaire de la part de votre lieu de stage (au contraire c’est vous qui payez le plus souvent) mais comme pour le visa étudiant, vous pouvez demander une dérogation au service de l’Immigration pour travailler jusqu’à 28 h par semaine à côté (le stage ne doit pas excéder les 30 h par semaine).

Les domaines autorisés pour le travail sont limités (comme en PVT, visa étudiant et autres).

Plus d’informations sur le visa culturel ici.

2. c. Le visa de stage

Il est d’une durée de 3 mois à 1 an.

Vous êtes envoyé par votre entreprise ou votre école (stage obligatoire ou non) dans une entreprise ou administration japonaise pour y gagner de nouvelles compétences et apprendre des techniques locales. Ce visa ne peut pas être demandé par un individu seul, la procédure doit être faite par son entreprise en France ou l’entité qui va le recevoir en stage au Japon. Vous n’avez pas le droit de toucher une rémunération (mais l’indemnité de stage ne compte pas pour rémunération).

Le visa d’activités spécifiques est aussi souvent utilisé par les stagiaires. Il permet de rester jusqu’à un an et de toucher une rémunération. Le visa « activités culturelles » est aussi utilisé par certains stagiaires dans le cadre de stages de plus de 90 jours non rémunérés.

Le visa de formation technique qui a mauvaise réputation (abus des droits de l’homme notamment) ne s’adresse en principe pas aux ressortissants de pays développés tels que la France et la Belgique. Ce visa est d’ailleurs en cours de réforme pour assurer un meilleur contrôle des employeurs peu scrupuleux.

 

3. Les visas liés à la famille

Tout comme en France, le rapprochement familial peut vous permettre de venir (ou rester) au Japon.
Il est à noter que le Japon ne reconnaît pas le mariage homosexuel, il n’est donc pas possible à l’heure actuelle pour un conjoint du même sexe, d’obtenir ce type de visa. La seule solution pour que le conjoint puisse venir au Japon est d’obtenir lui-même un visa (étude, travail, activités spécifiques…).

3. a. Le visa de conjoint (époux) ou d’enfant de citoyen japonais

Il est d’une durée de 6 mois à 5 ans. Généralement vous le recevez d’abord pour un an et vous le faites  renouveler (pour les mariages). Plus vous êtes marié depuis longtemps, plus la période entre les renouvellements s’allonge.

Le CoE n’est pas obligatoire mais il est recommandé.

Selon les enquêtes menées par l’immigration, environ 70 % des mariages internationaux au Japon sont des mariages blancs (particulièrement avec des ressortissants de pays asiatiques).

La conséquence est qu’il faut fournir pas mal de documents pour prouver votre bonne foi aux autorités :

  • La preuve que vous êtes bien en couple ;
  • une lettre de motivation, expliquant vos projets communs.

Il faudra aussi exposer votre situation financière, même si votre conjoint japonais devient votre garant.

Voici le témoignage d’un Français expliquant toutes les démarches qu’il a suivies pour obtenir ce visa.

Pour les enfants (nés hors mariage, si jamais le visa d’enfant de citoyen Japonais n’était pas possible, ils peuvent obtenir le visa de résident à long terme (valable pour tout descendant de citoyens japonais).

Ce visa de conjoint/enfant de citoyen japonais, vous permet de pouvoir jouir de pas mal de droits, en tout premier lieu l’autorisation d’exercer n’importe quel travail sans restrictions d’heures ou de domaines (ça y est, vous pouvez travailler dans le monde de la nuit !).

En cas de décès de votre conjoint japonais, si vous êtes mariés depuis plus de trois ans ou avez un enfant ensemble, vous pouvez demander un visa de résident ou un visa de parent d’enfant japonais. Sinon, (et c’est le cas aussi pour les divorces), vous avez 6 mois pour changer de statut (= obtenir un visa par vous-même tel un visa de travail, étudiant…) ou vous devez quitter le territoire. Dans les cas de divorce et de décès, vous devez déclarer un changement de statut dans les 14 jours qui suivent au service de l’immigration. 

3. b. Le visa de dépendant

Il est d’une durée de 6 mois à 5 ans. Renouvellement possible.

Ce visa s’adresse uniquement au conjoint (marié) et aux enfants (considérés comme légitimes) d’un étranger ayant un visa lui permettant de résider au Japon (visa de travail, étudiant, d’activités culturelles, etc. sous conditions selon les situations).

Le conjoint et les enfants doivent être dépendants financièrement du parent/conjoint résidant au Japon.

Le conjoint peut obtenir une autorisation de travail s’il en fait la demande. Les domaines autorisés pour le travail sont limités (comme en PVT, visa étudiant et autres).
Tout comme pour le visa de conjoint d’un Japonais, en cas de divorce ou de décès vous avez 6 mois pour trouver un autre moyen de rester au Japon ou vous devez partir.

 

 

4. Les visas japonais hors catégories

Comme le titre l’indique, ces visas sont un peu particuliers, valables de 6 mois à plusieurs années selon les cas. En dehors du visa d’activités spécifiques, il est peu probable que vous soyez confronté un jour aux autres visas, mais on ne sait jamais !

4. a. Le visa long terme

Visa de 6 mois à 5 ans.

Pour les personnes d’ascendance japonaise venant de l’étranger (qui ne peuvent pas bénéficier de visa d’enfant de citoyen Japonais).
Il est également valable pour le parent étranger d’un enfant japonais qui n’aurait pas d’autre visa ou pour un étranger ayant vécu longtemps au Japon sous le visa de conjoint et qui est à présent divorcé ou veuf.

4. b. Le visa d’officiel

Visa de 15 jours à 5 ans.

Pour les employés d’ambassade ou d’un gouvernement étranger (possibilité d’y être confronté lors d’un VIE/VIA).

4. c. Le visa diplomatique

Visa de la durée de la « mission ».

Pour les ambassadeurs, représentants consulaires, etc.

4. d. Le visa d’activités spécifiques

Une catégorie fourre-tout où l’on retrouve le personnel des diplomates, le personnel des expatriés (femme de ménage, nounou…), les stagiaires rémunérés et NOUS, les pvtistes !

4. e. Le visa start-up

Visa de 6 mois renouvelable. Plutôt rare, il est à destination de ceux qui ne peuvent pas obtenir de visa travail dans la catégorie “entrepreneur / cadre d’entreprise” (en raison des documents demandés). Il permet de rester au Japon pour préparer un lancement d’entreprise. Il n’est disponible que dans certaines municipalités.

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(1)Commentaire

Pario I |
Pour le visa culturel on entend tout et son contraire
on peut lire qu'il n'y a pas besoin d'expérience dans le domaine voulu pour avoir et au contraire qu'il est nécessaire de prouver cette expérience... :/
Est ce que quelqu'un aurait une réponse fiable ?