Discussion: La Terre a soif

  1. #1
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    Vincent 43 ans

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    Mexico : les tensions persistent
    Plus d'un milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable et 2,6 milliards de Terriens manquent d'installations sanitaires décentes. Ce constat, alarmant, a été dressé par le Conseil mondial de l'eau, co-organisateur du Forum de Mexico qui va accueillir plus de 5000 participants à partir du 16 mars. Comment agir face à cela ? A quoi peut servir ce nouveau Forum mondial trois ans après celui de Kyoto et neuf ans après le premier, à Marrakech ? Les avis des organisateurs, dont le Partenariat français, et de certaines ONG divergent...


    10 000 morts par jour. "Chaque minute, quinze personnes meurent d'une maladie liée à l'eau _choléra, diarrhée, typhoïde_ soit 8 millions de personnes par an" précise le Conseil mondial de l'eau. Cela représente "10 000 personnes qui meurent chaque jour à cause d'une eau polluée", rappelle de son côté un collectif d'associations françaises qui vient de lancer un appel*, à la veille de l'ouverture de ce forum. Si le constat est le même, les moyens d'agir pour améliorer l'accès à l'eau ne sont pas présentés de la même façon par les membres organisateurs du sommet et par certaines ONG qui seront présentes à Mexico de manière alternative, comme les Amis de la Terre.

    "Garantir le droit à l'eau" ? Pour le Conseil mondial de l'eau, basé à Marseille, initiateur et co-organisateur de ce Forum, "l'objectif de Mexico est d'apporter une réelle contribution aux objectifs du Millénaire". Il s'agit de "réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion de personnes n'ayant pas accès à l'eau salubre et à des installations sanitaires de base". Cet accès étant fondamental pour l'accès à l'éducation, la condition de la femme ou la lutte contre la pauvreté, autres objectifs du Millénaire. Le but est donc de "garantir le droit à l'eau" et de "décentraliser la responsabilité de l'eau". Des voeux pieux ? Le thème de ce forum met en effet l'accent sur "des actions locales pour un défi mondial", "mais qu'on ne s'y trompe pas", répondent les associations françaises, "insister sur le rôle du local ne résoudra rien tant que des engagements et des moyens concrets ne seront pas mis en oeuvre".

    Gratuité ? Cet appel regrette que le "droit à l'eau", reconnu depuis 1999 par les membres de l'ONU dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ("le droit à l'eau pure est un droit de l'homme fondamental") ne soit pas traduit dans les législations nationales. "Ce service public essentiel doit être accessible aux plus pauvres, y compris ceux qui n'ont pas les moyens de payer le prix de l'eau", précise le communiqué. Pourtant, la France ne l'entend pas de cette oreille. Nelly Olin, ministre de l'écologie, a bien rappelé lors d'une conférence de presse présentant le Forum de Mexico que la France ne saurait défendre le principe de la gratuité de l'eau potable. Pascal Berteau, directeur de l'eau au Ministère de l'écologie, s'explique : "même si des procédures doivent être mises en place pour les plus démunis, l'eau est un bien public, chacun doit donc y contribuer à hauteur de ses moyens, sinon on risque des gaspillages importants."


    Expertise française. Les associations françaises dénoncent aussi une certaine contradiction : tout en insistant sur l'importance des solutions locales, les pays du nord veulent surtout livrer leur propre expertise aux pays du sud. C'est de cas de la France notamment qui "a une longue expérience en matière de distribution d'eau" rappelle Pascal Berteau. "Le problème, dans bien des endroits, en Afrique par exemple, c'est pas le manque d'eau, mais c'est qu'on n'est pas capable d'organiser le prélèvement de cette eau et sa distribution auprès des habitants", ajoute-t-il. Mais "la France doit contribuer à réduire la dépendance du Sud envers le Nord en encourageant la construction de compétences locales plutôt que de diffuser des modalités de gestion proprement françaises", précise le communiqué des associations.

    80 milliards de dollars par an. Tous se retrouvent au moins sur un point : la nécessité d'aider les pays concernés à financer leurs système d'assainissement et d'approvisionnement en eau. En dons ou en prêts ? Sur ce point, le Conseil mondial de l'eau est formel : "il faut préférer les dons", répond Loïc Fauchon, son président, souhaitant mettre un terme à "l'hypocrisie de la dette des pays pauvres qu'il faudra ensuite effacer". C'est peut-être là une avancée depuis le dernier Forum de l'eau, à Kyoto. Le Conseil mondial évalue les besoins minimum à 80 milliards de dollars par an pour les infrastructures de l'eau de l'ensemble de la planète... Un chiffre réaliste ?

  2. #2

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    Oui j'ai vu un reportage là-dessus... Bizarrement les quartiers hupés bénéficiaient d'autant d'eau qu'ils le souhaitaient pendant que dans les quartiers pauvres, ils achetaient des bombonnes à 1.20 E...

    Ahhhh belle solidarité...


    C'est quand même dingue ce qu'il se passe !