Discussion: Français wanted !

  1. #1
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    Mathieu

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    Bilingues, bosseurs, bien formés... les francophones ont la cote auprès des employeurs canadiens. Mais attention, rebelles s'abstenir!



    Bryan McBurney pour L'Express
    Dans son secteur bancaire, Jennifer Trimmer déplore un manque de personnel bilingue


    Les bons professionnels sont recherchés et les francophones peuvent, dans certains domaines, tirer leur épingle du jeu. Encore faut-il qu'ils sachent s'adapter. Petit guide à l'usage des futurs candidats à l'embauche.
    On vous aime en VF et en VO
    Aujourd'hui, des milliers d'emplois bilingues ne sont pas pourvus au Canada, faute de main-d'oeuvre qualifiée. Les francophones qui maîtrisent l'anglais et le français - les deux langues officielles du pays - ont donc un atout de taille pour y dénicher un job. "Un candidat français ayant un bon parcours professionnel aura d'excellentes chances de trouver du travail, explique Jeanine Macario, de l'agence de recrutement bilingue Anne Whitten, à Toronto (Ontario). Ce qui bloque à l'embauche, c'est souvent un niveau d'anglais insuffisant pour le poste convoité." Il n'est pas nécessaire d'être parfaitement fluent dès son arrivée. "On a parfois tendance à se dévaloriser, constate Isabelle Brunet, adjointe exécutive (secrétaire de direction) à la télévision francophone de l'Ontario (TFO). Notre niveau d'anglais est souvent bien meilleur qu'on ne le croit." Et puis, il est facile de le parfaire sur place - notamment dans les cours d'anglais seconde langue, offerts gratuitement par l'Ontario aux nouveaux arrivants.
    C'est souvent dans les call centers (centres d'appel) et autres services aux consommateurs que les Français font leurs premières armes. "Qu'il s'agisse d'institutions financières, de compagnies d'assurances ou de chaînes de magasins, toutes les organisations qui s'adressent au Québec ont besoin de personnel maîtrisant le français", explique Mariette Mullaire, pdg de l'Agence nationale et internationale du Manitoba (ANIM), qui promeut cette province auprès des marchés francophones, et notamment des immigrants d'affaires. Répondre en français demande toutefois un certain tempsd'adaptation... à l'accent et aux expressions des interlocuteurs québécois.

    Un cv en béton

    Si le bilinguisme est le premier "plus" des candidats français à l'embauche, leur formation et leurs compétences viennent tout de suite après. "Nous sommes reconnus pour notre système d'éducation", observe Édouard Ory, 32 ans, un ex-Parisien, responsable des achats informatiques pour Rogers Communications, une entreprise de télécommunications située à Toronto.
    Appréciés pour leur débrouillardise, les Français sont réputés pour leur fidélité à leur employeur


    "La bonne réputation des Français n'est plus à faire, confirme Jeanine Macario. Nos clients estiment qu'ils ont de solides acquis, sont très qualifiés et font preuve d'un grand professionnalisme."
    L'expérience acquise outre-Atlantique peut aussi constituer un avantage aux yeux des employeurs - par exemple dans les métiers de la restauration, de l'hôtellerie et du tourisme. Melody McLorie, DRH du Wickaninnish Inn (Relais & Châteaux), une luxueuse auberge située à Tofino, sur l'île de Vancouver, apprécie ainsi le "savoir-faire exceptionnel" de ses employés européens. "Ils ont le souci du détail et un vrai sens du service, dit-elle. Même les serveurs considèrent leur emploi comme une vraie carrière et pas seulement comme un job." Son bagage européen a également joué en faveur d'Édouard Ory. "Mon expérience dans les télécoms a séduit mes futurs employeurs canadiens, dit-il. Dans ce domaine, le marché est plus mature et la technologie plus avancée en Europe."
    Mais, attention, les entreprises canadiennes ne recrutent pas des Français pour l'unique raison qu'ils sont français! Ils cherchent d'abord ce que vous pouvez leur apporter. "Nous embauchons des personnes qui justifient de solides compétences en communication et sont passionnées par le service au consommateur", insiste Jennifer Trimmer, en charge du recrutement chez TD Bank, à Toronto. Accessible 24h/24 et 7j/7, le service téléphonique EasyLine de cette banque, situé à Markham (Ontario), emploie 350 personnes - dont 30 bilingues. "Mais il nous en faudrait au moins 12 de plus!"

    Ca bosse!

    Vous croyez que les Français sont perçus comme des paresseux avec leurs vacances en pagaille et leurs semaines de 35h? Détrompez-vous! "Les employeurs canadiens les considèrent au contraire comme très travailleurs", observe Michèle Pignol, conseillère en emploi et développement de carrière, au service de l'Emploi du consulat de France à Toronto. D'ailleurs, ceux qui émigrent ne sont-ils pas prêts à s'accommoder des deux semaines de congés habituelles?
    "Ils sont fiables, ponctuels, très performants et n'ont aucun problème d'absentéisme", renchérit Adnane Boubaker, en charge du recrutement pour le call center d'une importante institution financière. Appréciés pour leur débrouillardise et leur autonomie, ils sont également réputés pour leur fidélité à leur employeur.
    Ils doivent toutefois apprendre les codes du travail locaux. Dans un centre d'appel, par exemple, tout est chronométré et la "parlotte" limitée. "La durée moyenne d'un appel ne doit pas dépasser 320 secondes, précise Adnane Boubaker. Or, les agents français prennent plutôt 400 à 450 secondes! Ils sont adorables avec nos clients, mais je dois leur apprendre à écourter la conversation sans affecter ces derniers."

    Le B.A.-Ba du chercheur d'emploi au Canada

    Inutile de chercher du boulot depuis la France six mois en avance : le système de recrutement canadien étant très rapide, mieux vaut attendre d'être sur place.20% des professions sont réglementées au Canada: vérifiez les conditions d'exercice de la vôtre avant de partir.
    Le réseautage (networking) est la meilleure façon de décrocher un emploi: 80% des postes se trouvent par ce biais (contre 20% pour les chasseurs de têtes et les petites annonces). Le bénévolat aide à se tisser un réseau et démontre que vous souhaitez vous intégrer.
    Accepter un petit boulot - ou un emploi en-dessous de ses compétences - peut permettre d'acquérir la fameuse "expérience canadienne" exigée par les employeurs, qui apprécieront la démarche. Et c'est l'occasion de parfaire son anglais !
    Apprenez à vous vendre: évaluez vos points forts, chiffrez vos résultats et mettez en avant vos compétences plus que vos diplômes.
    Reformulez votre CV aux normes nord-américaines et adaptez-le en fonction des petites annonces.
    Avant l'entretien d'embauche, visitez le site web de l'entreprise pour connaître sa fonction et ses valeurs: l'employeur va tenter de savoir si vous les partagez et comment vous pouvez répondre à ses besoins.

    D'origine tunisienne, Adnane Boubaker sait comment prendre les Français... avec humour. "Je leur dis souvent: "ici on parle moins et on travaille plus ", s'amuse-t-il. Sérieusement, les Canadiens ne s'attardent jamais à discuter d'un problème, ils préfèrent se concentrer sur la solution."
    Rebelles s'abstenir
    Mais il n'est pas toujours évident de se plier aux règles de management à la canadienne. "Ici, on exprime très peu ses sentiments, sa frustration, sa colère, explique Florent Guérard, ex-Lyonnais de 29 ans, superviseur dans un centre d'appel de la TD Bank, à Toronto. Il ne faut pas montrer de façon virulente que l'on est en désaccord avec la hiérarchie: on a plus de chance de faire passer son message en y mettant les formes." Ce qui agace néanmoins certains Français, qui y voient plutôt une forme... d'hypocrisie. "Il faut toujours arrondir les angles, dit Isabelle Brunet. Ce côté politically correct est parfois irritant." D'autres déplorent toujours devoir afficher un sourire et un entrain de façade, alors que ce n'est pas forcément le cas. "C'est paradoxal, constate Antoine Aubin, représentant des ventes pour une chaîne de pharmacie, en Ontario. La hiérarchie est plus souple qu'en France, et les liens en apparence plus amicaux, mais on se dit moins les choses."
    "L'esprit rebelle des Français ne porte toutefois pas ombrage à leurs nombreuses qualités, nuance Adnane Boubaker, comme leur culture (plus étendue que la moyenne des Canadiens) et leur côté "humain". Ils sont moins égoïstes, tournés sur eux-mêmes, que les anglophones de Toronto. Et se montrent toujours prêts à aider leurs collègues." Fortes têtes, mais bonnes pâtes...

    Source : Français wanted ! - L'EXPRESS
    Dernière modification par loig ; 27/06/10 à 17:56. Motif: Doublon phrase Billingues.....


  2. #2
    Avatar de viviane
    viviane 44 ans

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    ah ben ca fait plaisir !
    mais ca montre aussi nos petits défaut ! merci pour les trucs et astuces que cet article dévoile, pour aider les pvtistes et post-pvtistes !

  3. #3
    Avatar de tib0
    thibault 42 ans

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    sympa se petit article....le français n'a donc pas QUE des défauts!!! lol