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    Cet article est tiré de L'Express "Objectif Canada" paru en juin 2008

    Par Isabelle Grégoire, mis à jour le 05/06/2008 à 11:31 - publié le 05/06/2008

    Source : Lexpress.fr

    Retrouvez tous les articles de ce numéro spécial !


    Les diplômes ne suffisent pas pour trouver un job au Canada. Certaines qualités humaines sont tout aussi indispensables pour s'intégrer sur le marché de l'emploi. Saurez-vous les acquérir ?

    La modestie, c'est payant !

    En règle générale, la modestie n'est pas le fort des Français. C'est pourtant « la » qualité qu'ils devraient emporter dans leurs bagages. « Trop de Français continuent à débarquer ici en conquérants, méprisant le système scolaire aussi bien que la façon de travailler des Québécois », déplore Nathalie Francisci, directrice fondatrice du cabinet de chasseurs de têtes Venatus Conseil, une ex-Parisienne installée à Montréal depuis 1996. « Ils devraient au contraire faire preuve d'humilité devant ce qu'ils ne connaissent pas et se mettre dans la peau de l'immigrant. » Ce qui est peut-être plus facile à 25 ans qu'à 40 ! Et plus simple également dans les provinces anglophones du Canada qu'au Québec, différencede langue oblige.« Les Français qui viennent d'arriver ont parfois tendance à oublier qu'ils sont en terre étrangère au Québec, et non dans un DOMTOM!», dit Joseph Anstett, installé à Montréal depuis plusieurs années, vice-président du groupe KWA, cabinet de gestion de carrière implanté au Canada. « Or, pour s'adapter, n'importe où dans le pays, ils doivent comprendre la culture nord-américaine, très différente de la culture française. » Se montrer modeste ne signifie cependant pas jouer profil bas et « s'écraser » ! Mais plutôt d'accepter de ne pas retrouver d'emblée le même niveau de responsabilités, ni le même salaire qu'en France. Quitte à repasser par la case « études» pour renforcer sa formation initiale. Ou encore, prendre des petits boulots, histoire d'acquérir la fameuse « expérience canadienne», souvent exigée par les employeurs. Claire Simoneau n'a pas hésité. Auparavant responsable marketing et communication dans un cabinet de conseil en management international, à Paris, cette diplômée de l'ESSCA Angers a vendu de la lingerie pendant deux mois dans une boutique de Montréal - au salaire minimum - avant de trouver un emploi correspondant à son profil. Aujourd'hui chargée de projet dans une grande agence de publicité québécoise, elle ne regrette pas l'expérience. « Cela m'a permis de me familiariser avec le langage d'ici : les bobettes, qui sont des culottes et les brassières, des soutien-gorge ! » s'amuse la jeune femme de 27 ans. Je me suis aussi informée sur la vie montréalaise, grâce aux autres vendeuses, étudiantes pour la plupart.» Laurent, un Parisien de 38 ans, n'a pas fait de « jobine » (petit boulot). Mais il a accepté un poste au-dessous de ses compétences en arrivant au Québec, en 2004. Cet ancien chef d'entreprise prospère est entré comme simple consultant dans une société spécialisée en informatique de gestion. Et a accepté une rémunération divisée par trois par rapport à ses revenus français.
    « C'était un bon moyen de me remettre en question et de voir ce que je valais en tant que consultant, confie-t-il. J'ai refait le même cheminement qu'en France, mais à vitesse grand V : en trois ans au lieu de dix ! » Il est rapidement devenu chargé de projet puis, récemment, l'un des directeurs du bureau, situé en banlieue de Montréal. Sa rémunération a doublé en trois ans. Si de tels exemples sont courants, la progression n'est pas toujours aussi rapide. Suivant l'âge, l'expérience et la profession, il faut parfois jusqu'à cinq ans pour retrouver son niveau salarial antérieur. Et jusqu'à huit ans pour le dépasser. Cela dit, bien des immigrants estiment avoir énormément gagné... en qualité de vie.


    Convivialité recherchée

    Au Canada, comme ailleurs en Amérique du Nord, on estime qu'environ 80 % des emplois sont obtenus grâce au réseautage - appelé « networking » dans les provinces anglophones. Et seulement 20 % via des chasseurs de têtes ou des petites annonces dans les journaux ou sur Internet. Un bon « réseauteur » doit être ouvert et attentif aux autres. Jouez la convivialité. Cela commence avec vos voisins, les parents rencontrés à l'école de vos enfants, le coiffeur... Qui dit réseautage ne dit toutefois pas piston. Il ne s'agit pas d'obtenir une faveur ou un passedroit, mais plutôt de faire jouer ses contacts pour créer des opportunités. « Un employeur est toujours plus disposé à rencontrer quelqu'un qui lui a été recommandé qu'un inconnu, observe Joseph Anstett, du groupe KWA. Mais à condition d'avoir quelque chose à offrir. » La participation à des « 5 à 7 » (cocktails de 17 à 19 heures), peut aussi représenter un bon « investissement». Ceux des chambres de commerce, par exemple, s'avèrent souvent fructueux. Le bénévolat ouvre également des portes. Club sportif, comité de parents, organisation d'événements culturels, aide aux jeunes en difficulté, défense de l'Environnement... Autant d'occasions de tisser des liens, tout en vous rendant utile. La convivialité exige évidemment de respecter les usages locaux. Ainsi, alors que les Français adorent discuter et argumenter, les Québécois, et les Canadiens anglais plus encore, détestent la confrontation et privilégient le consensus. L'opinion de chacun est généralement sollicitée et respectée, quel que soit le rôle occupé dans l'entreprise. La hiérarchie est moins pesante, moins contraignante. Et le tutoiement, quasi systématique, à tous les échelons. « D'une manière générale, les Canadiens sont plus positifs et enthousiastes que les Français, dit Ludovic Chabant, un Lillois de 30 ans, développeur pour un studio de jeux vidéo, à Vancouver. Ils ont aussi le compliment beaucoup plus facile. »


    LE CV CANADIEN : RADICALEMENT... DIFFÉRENT


    Tant sur le fond que sur la forme, le CV canadien - et nord-américain en général - n'a rien à voir avec son homologue français. Première règle : ne pas mentionner son âge, sa situation personnelle, sa nationalité. Et ne jamais mettre de photo. Aucun employeur ne peut d'ailleurs vous demander de préciser ces informations durant un processus de recrutement, l'objectif étant d'éviter toute forme de discrimination. Un recruteur mettra en moyenne 30 secondes pour scruter votre CV. Autant être aussi clair et accrocheur que possible ! Tout de suite après vos coordonnées, présentez un court profil (2 ou 3 lignes) résumant vos qualifications, réalisations et objectifs de carrière. Concernant l'expérience professionnelle, mettez en avant vos réalisations concrètes et faites valoir vos particularités. Bref, ce que vous avez à offrir à l'employeur. Vos succès lui donneront envie de vous rencontrer. Sauf si vous êtes frais émoulu de l'école, ne présentez vos diplômes qu'à la fin, et seulement les plus récents, avec leur équivalence canadienne. Mais de plus en plus de sites de recherche d'emploi - et de sites d'entreprises - vous demandent de répondre à un formulaire en direct plutôt que d'envoyer votre CV. C'est notamment le cas du Cirque du Soleil.
    POUR EN SAVOIR PLUSle site www.emploisetc.ca/ comporte une section très complète sur les CV - en français et en anglais.
    Egalement, sur le site d'Emploi Québec : voir le guide pratique de recherche d'emploi. L'étape 3 du guide est consacrée au CV :
    https://emploiquebec.net/Guide/fr/


    Tout en souplesse


    Vous avez des idées bien arrêtées sur l'emploi que vous voulez occuper au Canada ? Vous refusez de faire le moindre compromis ? Alors, pensez-y à deux fois avant d'émigrer ! La souplesse et la facilité à s'adapter à un nouvel environnement sont des ingrédients clés dans la recherche d'emploi. « Je vois régulièrement des Français refuser un premier job intéressant car le salaire est inférieur à ce qu'ils estiment valoir, dit Nathalie Francisci, du cabinet Venatus Conseil. Parce qu'ils sont titulaires d'un MBA d'une université américaine, ils croient que toutes les portes leur sont ouvertes! » Mais au Canada, le diplôme n'est pas tout, grande école ou pas.Si les employeurs souhaitent recruter des diplômés, ils s'intéresseront en priorité à leur expérience et à leurs compétences. Emigrer exige d'être capable de changer son fusil d'épaule et de rebondir face aux nouvelles situations qui se présentent. « Surtout, il faut éviter de sans cesse comparer avec ce que l'on vivait en France, insiste Nathalie Francisci. Qu'il s'agisse de la durée des vacances, des horaires ou du fonctionnement des réunions de travail: tout est différent ! »


    Speak bilingue, please !


    La connaissance de l'anglais n'est pas toujours indispensable pour trouver un emploi au Québec - surtout en région -, mais c'est un atout non négligeable. Et cela de plus en plus, si l'on en croit les chiffres du dernier recensement. En 2006, 30 % des travailleurs francophones du Québec utilisaient l'anglais souvent ou régulièrement; une proportion qui grimpe à 52 % dans la communauté urbaine de Montréal. « Etre vraiment bilingue, et pas seulement baragouiner anglais, ça fait toute la différence pour la majorité des emplois professionnels, dit Nathalie Francisci. D'autant que les Québécois ne le sont pas forcément. » Si la tolérance est grande quant à l'accent - à condition toutefois que l'on vous comprenne ! -, soyez tout de même honnête sur votre CV : votre aisance en anglais sera toujours testée durant l'entretien de recrutement. Ailleurs au Canada, la maîtrise de l'anglais est évidemment indispensable. En dehors du Québec, de la capitale fédérale - Ottawa - et de quelques régions du Nouveau-Brunswick ou des provinces de l'Ouest, les Canadiens parlent très peu le français. Le niveau d'anglais exigé varie bien sûr selon le poste occupé. « A aucun moment je n'ai eu l'impression que mon accent - pourtant caractéristique ! - soit un obstacle. Les Vancouvérois, recruteurs compris, sont très tolérants et nous comprennent bien, dit Laure Mouillet, 29 ans et originaire de la région parisienne, analyste-programmeur dans une entreprise informatique de Vancouver. Un bon niveau d'anglais est néanmoins important non seulement pour trouver du boulot, mais aussi pour s'intégrer. » « Le niveau d'anglais des Français s'avère souvent scolaire et, en situation de stress, lors d'une entrevue d'embauche par exemple, leur performance n'est pas toujours brillante, constate Michèle Pignol, responsable du bureau de l'emploi au consulat de France à Toronto. « En général, ils n'ont pas de problème de compréhension, mais c'est surtout dans la pratique que cela pèche, dit-elle. Je leur conseille parfois de prendre un petit job alimentaire pour pratiquer cette langue et acquérir ainsi une certaine confiance en eux. »


    Osez l'audace

    Emigrer, c'est changer de vie, repartir à zéro. « Pour cela, il faut aimer l'aventure, dit Nathalie Francisci. Et surtout, avoir de l'audace. En Amérique du Nord, on aime les gens qui prennent des risques, même s' i l s s e t rompent. Contrairement à la France, on a le droit à l'erreur et à l'échec. » Comme l'a remarqué Jean Guibert, un Parisien de 27 ans, chef de marque au Cirque du Soleil, « Les employeurs te font d'emblée confiance en te donnant des responsabilités, mais personne ne te prend par la main, dit-il. C'est très motivant, même si cela déstabilise un peu au début ! » « Il faut avoir le sens de l'initiative, afin de saisir les opportunités qui nous sont offertes, mais aussi pour les générer, ajoute Laurent, un Parisien devenu Montréalais en 2004. Sans pour autant être agressif ou se poser en sauveur de l'humanité. » Car il n'est pas question d'oublier la règle première : l'humilité ! Même une fois embauché. « Il est essentiel de prendre le temps de saisir le fonctionnement de l'entreprise, sa culture, sa langue, les relations avec les collègues et les clients..., poursuit Laurent. Pour être plus apte à apporter des idées nouvelles. » Enfin, n'oubliez pas un point essentiel, avant de vous lancer dans l'aventure : la sécurité d'emploi telle qu'on l'entend en France n'existe pas de l'autre côté de l'Atlantique. Avantage : il est plus facile de trouver du travail. Inconvénient : vous pouvez le perdre tout aussi rapidement ! Pas de panique toutefois, le marché étant très fluide, il est facile de rebondir.
    Dernière modification par Mat ; 16/12/08 à 16:37.


  2. #2

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    Sympa comme petit article!

    En revanche, on y parle encore des histoires de cv qui apparemment seraient très très différents fond et forme alors que aussi bien sur ce forum que sur l'exemple d'emploi Québec, quand je regarde, moi il me semble que c'est juste une question de présentation: des tirets pour chaque actions au lieu d'une énumération et la liste des compétences à nouveau sous forme de tiret et non pas d'énumération et placée en tout début de cv au lieu d'après la liste des expériences professionnelles + quelques autres détails mais rien de radical.

    Sinon, le fait que les diplomes ne sont pas une top priorité est à la fois rassurant et inquiétant car si les expériences le sont, j'espère que l'ont peut trouver facilement un travail sans avoir autre chose que son diplome!

  3. #3
    Avatar de Blast
    Sébastien 43 ans

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    Bon article qui reflète le sentiment que j'ai. On y retrouve beaucoup des éléments qui sont régulièrement cités par les gens sur le forum.

  4. #4
    Avatar de mgprod
    Fred 41 ans

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    Merci Mat pour ce super article complet et qui faît apparaitre dans les grandes lignes ce que j'ai et je peux ressentir au jour le jour.
    En effet, pour ma part, l'anglais me pose quelques soucis. Je suis normalement commercial ou plutot ce qu'il appelle ici représentant des ventes ou directeur de compte et quand je suis contacté par des employeurs je suis régulierement confronté à ce manque de niveau.
    La deuxième chose que j'ai pu remarquer c'est que les employeurs sont assez "frileux" au fait d'embaucher une personne avec un visa PVT (pour des postes comme cités ci dessus, pas pour les "petits boulots"), je ne sais pas si je suis le seul dans ce cas ? C'est compréhensible, pas envie de passer 2 ou 3 mois à former quelqu'un pour le voir partir par la suite.
    Enfin pour finir en ce qui concerne le départs à zéro il est obligatoire, ne pas arriver ici tel Guillaume le conquérant ou vous êtes morts.

    D'aprés ce que j'ai compris, ce qui compte vraiment pour un employeur, c'est vraiment votre première expérience canadienne et non pas tous les beaux diplômes et autres expérience française que vous pouvez avoir. Notre système français est assez méconnu ici et ne leur parle pas vraiment.

    Voilou ce que je pense mais tout dépends des personnes, pour ma copine tout c'est passé différement, on lui as donné sa chance, chose qu'elle n'a jamais réussi à avoir en France. Chaque cas est différent.

    PVTistement votre

  5. #5
    Avatar de BenAnge
    Benoît 11 ans

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    Merci Mat d'avoir publié cet article,
    je pense qu'il doit être essentiel de le lire. Il permet de bien replacer les choses et calmer le zel que l'on pourrait avoir.
    Je trouve qu'il est une bonne source d'information pour des gens comme moi qui ne sont pas encore partis, ou qui vont partir.
    Je me suis confronté à certaines situations similaires dans d'autres pays où je suis allé travailler.

    Ah, je savais bien qu'il y avait de fortes différences entre les CV canadiens et les CV français!
    Sinon, j'ai un rdv le 3 février avec l'ANPE internationale, afin d'avoir un complément d'information et rédiger des CV, lettre de motives, et autres pour le Canada.
    Donc si j'en apprends plus, je viendrai vous le transmettre.
    Bye et bon courage à tous pour le boulot!!!

  6. #6
    Avatar de lvlatthieu
    Matthieu 42 ans

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    Message de BenAnge
    Sinon, j'ai un rdv le 3 février avec l'ANPE internationale, afin d'avoir un complément d'information et rédiger des CV, lettre de motives, et autres pour le Canada.
    Donc si j'en apprends plus, je viendrai vous le transmettre.
    Ah je serai intéressé de connaitre ton retour sur l'ANPE Internationale, il y a un pôle inter à Montpellier, je me tâte à y aller faire un tour, mais la seule conseillère anpe que j'ai eu l'occasion de côtoyer ne m'avait impressionné par sa compétence

  7. #7
    Avatar de jolijuli
    Julie 39 ans

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    Bonjour à tous,

    je viens de lire ce post avec grand interêt.
    au niveau recrutement, enfin disons plutôt candidature spontanée, vaut il mieux se rendre sur les lieux et déposer son CV+ lettre (d'ailleurs, nulle part, je n'ai entendu parler de lettre de motivation... il en faut bien une, non?) ou bien envoyer par email comme on le fait en france?