Le travail
Notre travail s’est décomposé en deux grosses parties : le
lambing d’un côté, et les travaux divers et variés de la ferme de l’autre (qui sera le sujet d’un prochain article et d’une prochaine vidéo).
Le lambing
Le
lambing, c’est « simplement » la saison pendant laquelle les agneaux naissent, qui, en Nouvelle-Zélande, arrive aux alentours de septembre. Pas si simple que ça en réalité : faire le tour des champs (180 hectares, 1 700 mamans moutons) pour vérifier les nouveaux-nés, les soigner si besoin, récupérer les orphelins dont les mères ont passé l’arme à gauche, remettre les agneaux dans le bon champ quand ils se sont faufilés entre les clôtures, ramasser les cadavres d’agneaux qui n’ont pas survécus à l’accouchement… Aider les mères à retrouver leurs petits qui sont perdus (encore plus drôle quand il s’agit de jumeaux ou même de triplés…), et bien sûr, faire accoucher les mères qui n’arrivent pas à le faire par elles-mêmes - environ un quart - et qui sans aide extérieure, laisseraient leur petit agneau sans vie à l’intérieur d’elles…[COLOR=#333333]Si vous avez peur de la mort, de la fatigue, de la boue, des semaines à 45 heures (ou plus), de la saleté, des plaies, de mettre votre main à l’intérieur d’une maman mouton, peut-être ne devriez-vous pas essayer le
lambing. Ou peut-être devriez-vous le faire, justement, pour sortir de votre zone de confort ? En échange, vous aurez le droit à un des moments les plus magiques qui vous sera donné dans votre vie, à savoir assister aux premières respirations d’un agneau qui vient de naître et qui se fait léchouiller par sa maman, toute contente de voir la bouille de son bébé pour la première fois.
Ensuite, il faut s’occuper des orphelins. On les ramène des champs vers la ferme, où on les bichonne : 3 repas par jour, on les soigne si besoin et on leur faire prendre l’air pendant le jour. Nous avons chacun notre préféré.
Pour Cécilia, il s’agit de « Jumpy », qui comme son nom l’indique, saute partout ! Mais ce n’est pas tout, il la suit aussi partout où elle va, la prenant pour sa mère. Autant vous dire qu’un comportement pareil n’est pas commun dans le règne des moutons.
Pour moi, il s’agit de « Fluffy », la gloutonne. Sa petite tête de cochon avec son nez rose et sa laine ultra-douce m'a rempli d’affection la première fois que je l'ai vue. Elle est aussi une bonne vivante qui mange pour deux et qui se trimbale nonchalamment dans l’herbe en se moquant de ce qui se passe autour d’elle.Certains orphelins sont en pleine forme, d’autres un peu moins et nécessitent plus d’attention pour les garder en bonne forme. Nous faisons ce que nous pouvons, mais il arrive de bon matin d’en retrouver un sur le sol, immobile, sans vie… Malgré tous nos efforts, la mort reprend parfois ses droits. Le sentiment d’impuissance n’est pas facile à accepter, et les montagnes russes de l’émotion testent notre résistance : un jour, un agneau que nous parvenons à faire survivre, un autre, un qui passe de l’autre côté… Nous passons tellement tous notre vie à éviter l’idée de la mort que quand elle est devant nos yeux, nous perdons nos moyens. Cette petite piqûre de rappel nous rappelant les lois de la nature ne nous fait, au final, pas de mal. Profitons de la vie avant que la mort ne nous fauche.
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Faire du "lambing" (travailler dans une ferme ovine) - pvtistes.net