Discussion: [Actu] À la douane, évitez les plaisanteries!
- 13/01/12, 02:13 #1Voici 3 articles retraçant la mésaventure vécue par un étudiant français à l'aéroport de Québec:
Blague de bombe à l'aéroport: un jeune Français accuséAnnie Morin et Richard Hénault
Le Soleil (09/01/2012)
(Québec) Pour avoir affirmé sur le ton de la blague qu'il y avait une bom be dans sa valise, un jeune Français a été accusé de méfait public et d'avoir transmis de faux renseignements, lundi, au palais de justice de Québec.
Paul-Prosper L'Homme, 25 ans, avait passé l'épreuve des douanes et avait même pris place à bord de l'avion devant le mener de Québec à Montréal, dimanche après-midi, quand il a lancé la phrase maudite.
Le personnel du vol 8719 de Jazz Aviation, filiale d'Air Canada, lui a aussitôt demandé de quitter l'appareil.
«Lorsqu'un passager démontre un comportement qui est perçu comme étant menaçant à la sécurité ou au confort de nos passagers, il est nécessaire d'agir dans l'intérêt de la majorité des passagers, et cela peut inclure le débarquement d'un passager dans certains cas», a précisé lundi Manon Stuart, porte-parole du transporteur, dans un courriel relatant brièvement les faits. «Heureusement, de telles situations n'arrivent pas fréquemment», a-t-elle pris soin d'ajouter.
Dimanche, L'Homme a respecté l'ordre d'expulsion de l'avion, puis il a demandé de récupérer son bagage de cabine. Pendant les discussions suivant cette requête, le ton a monté, le voyageur refusant désormais de quitter le terminal d'embarquement. Les agents de sécurité de l'aéroport de Québec ont alors appelé la police municipale en renfort. Le plaisantin a été arrêté.
Lors de sa comparution, lundi en fin d'après-midi, le prévenu résidant à Nevers a décidé de se présenter seul devant le juge. Il a exprimé une certaine crainte des honoraires des avocats québécois.
Le juge Bernard Lemieux lui a toutefois permis de rencontrer un avocat de l'Aide juridique, Me Nicolas Déry, qui l'a finalement représenté pour sa comparution.
Répondant aux questions du juge, le prévenu a indiqué qu'il venait de passer trois semaines de vacances chez des amis.
«Vol raté»
Le procureur de la Couronne, Me Jean-Roch Parent, s'est quant à lui opposé à la mise en liberté provisoire de L'Homme après avoir ironiquement mentionné qu'il avait raté son vol.
Il estimait que la détention provisoire de l'individu est nécessaire afin d'assurer sa présence au tribunal pour la suite des procédures. L'enquête sur mise en liberté provisoire du jeune homme a donc été reportée à mardi matin.
«Il faut que les gens comprennent que c'est sérieux. On ne peut pas faire de blagues sur les bombes dans les valises», a martelé lundi Catherine Viel, porte-parole de la Sûreté municipale de Québec. Dès qu'il y a mention de la présence d'explosifs dans un aéroport, l'arrestation est «systématique», a-t-elle confirmé.
Entre février et août 2006, sept touristes, dont six Français, avaient fait de fausses déclarations concernant des bombes ou des terroristes à l'aéroport de Québec.
Depuis, il y a eu quelques cas ici et là, mais «ça reste des événements isolés», assure Jonathan Trudeau, porte-parole de l'administration aéroportuaire, qui laisse à la police le soin de s'occuper des passagers fautifs.Richard Hénault
Le Soleil (11/01/2012)
(Québec) Le jeune Français qui a déclaré avoir une bombe en sa possession, dimanche à l'Aéroport Jean-Lesage, a dû passer une autre nuit en prison, mais ce sera vraisemblablement sa dernière. Il reviendra en cour encore aujourd'hui et il semble que ce sera pour régler ses comptes avec la justice canadienne.
À la suite de sa comparution, lundi, Paul-Prosper L'Homme revenait devant le tribunal pour son enquête sur mise en liberté provisoire. Les choses n'ont toutefois pas pris la tournure à laquelle il semblait s'attendre. Une ordonnance de non-publication demandée par l'avocat de l'étudiant en droit de 25 ans interdit d'informer le public de la teneur de la preuve exposée par le procureur de la Couronne, Me Jean-Roch Parent. Celui-ci a toutefois réclamé que L'Homme dépose son passeport ou une somme de 2000 $ pour reprendre sa liberté.
Il appert que le résidant de Nevers ne disposait pas d'une telle somme. D'autre part, le dépôt de son passeport l'aurait empêché de retourner chez lui en attendant son procès, qui ne pouvait être instruit au cours des prochains jours. La juge Chantale Pelletier a convenu que la dangerosité du futur avocat ne nécessitait pas sa détention provisoire. Elle a toutefois exigé qu'il fasse un dépôt «substantiel», soit celui réclamé par le ministère public, pour le remettre en liberté.
Le prévenu a alors déclaré qu'il préférait déposer son passeport, mais la juge lui a rétorqué qu'elle n'entendait pas négocier avec lui. Voyant cela, l'avocat de L'Homme a demandé que la cause soit placée au rôle d'aujourd'hui «pour disposer», ce qui, dans le jargon des tribunaux, signifie habituellement que l'accusé plaidera coupable.
Richard Hénault
Le Soleil
(Québec) Le juge Christian Boulet a accordé mercredi une absolution inconditionnelle à Paul-Prosper L'Homme, le Français de 25 ans détenu depuis qu'il a déclaré être en possession d'une bombe, dimanche, à l'aéroport Jean-Lesage.
D'entrée de jeu, l'étudiant en droit a plaidé coupable aux accusations de méfait public et d'avoir transmis de faux renseignements. «C'était un gros malentendu», a-t-il déclaré au juge. «On m'a traité comme un criminel à l'aéroport, mais je ne croyais pas que c'était si répréhensible. Je suis désolé pour ces paroles malheureuses.»
Le procureur de la Couronne, Me Jean-Roch Parent, a de nouveau relaté qu'au moment de ses délits, L'Homme devait s'envoler vers la France après avoir passé trois semaines de vacances au Québec. Avant d'embarquer dans l'avion, il a déclaré qu'il avait une bombe dans son sac à l'agente qui lui demandait si c'était un ordinateur.
Pendant qu'il embarquait, l'agente a prévenu de ce fait le pilote, qui a refusé que le plaisantin dégageant une forte odeur d'alcool prenne place dans l'appareil. Il a donc été expulsé de l'avion, mais comme il refusait de quitter l'aéroport en insistant pour être jugé, les policiers ont été appelés.
«Passez-moi les menottes!» leur a lancé L'Homme en tendant les bras. Il appert que le pilote ne voulait pas porter plainte contre le jeune homme parce que ses paroles ne reflétaient pas la réalité et qu'il s'était vite rétracté.
Interrogé par son avocat, Me Nicolas Déry, l'accusé a déclaré qu'au terme de ses études, il envisage de devenir fonctionnaire, mais que l'existence d'un casier judiciaire, même hors de son pays, pourrait nuire à son projet. La médiatisation de l'affaire, qui s'est répandue jusque dans son pays, pourrait également le pénaliser dans sa recherche d'emploi, a estimé L'Homme.
Compte tenu également de la perte pécuniaire que représente le vol raté de dimanche, Me Déry a demandé l'absolution inconditionnelle au juge Boulet. Il a souligné que l'alcool a altéré le jugement de L'Homme et qu'il a vite désamorcé la crainte qu'il a pu inspirer. De plus, d'ajouter l'avocat, aucun retard n'a été occasionné au service aérien.
Le juge Boulet s'est dit con-vaincu que L'Homme ne se risquera plus à répéter sa mauvaise blague. Appréciant les regrets exprimés par le jeune homme, il a reconnu le bien-fondé des arguments invoqués par son avocat.
- 26/01/12, 11:13 #2Bon en même temps, ce n'est pas vraiment le genre de blagues à faire avant de prendre l'avion... :wink2:...
- 26/01/12, 12:05 #3
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