Allez, je poste une copie de l'article que j'avais écris sur mon
blog, en espérant qu'il puisse servir à d'autres pvtistes au Japon. A noter que ça, c'était en Décembre 2009 !!
En tant qu'étranger au Japon et encore plus en tant que résident temporaire, on peut se heurter à quelques difficultés lors de la recherche d'un appart. Du moins, dès que l'on cherche un "vrai" appart et pas juste une chambre en guest-house... En tout cas, la plupart de mes amis japonais m'avaient dit que c'était "très difficile", "pas courant pour un étranger" et "très cher" d'avoir son propre appart.
Les raisons invoquées :
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Les fameux "reikin" (key money) et "shikikin" : le reikin est l'équivalent de 1 à 3 mois de loyer qu'on offre comme cadeau au propriétaire pour le remercier de nous louer son appart. Le shikikin est un dépôt de garantie équivalent à 2 à 3 mois de loyer, qui n'est souvent pas ou en faible partie remboursé.
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Garant japonais : bien souvent il est demandé d'avoir un garant japonais ou qui réside au Japon ou que la société qui nous emploie se porte garant pour nous.
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Société garante : si on n'a pas de garant, une société spécialisée peut se porter garante pour nous, en échange de frais (environ un mois de loyer)
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Frais divers : frais de nettoyage, de changement de serrure, d'écriture de contrat...
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La durée du contrat : la plupart des contrats sont pour un an minimum, ce qui est logique vu que la plupart des locataires restent quelques années pour amortir les divers frais d'entrée
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Pas aux étrangers : la plupart des propriétaires ne sont pas prêts à louer à des étrangers, à cause de la barrière de la langue ou simplement de préjugés. Certains agents immobiliers/propriétaires sont spécialisés dans la location aux étrangers, mais sont bien souvent plus chers. Hé oui, tout se paie.
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L'alien card ou gaikokujin torokushou : c'est comme une carte de séjour, obligatoire pour tous ceux qui résident au Japon pour plus de 3 mois. Personnellement il m'a fallu un délai d'un mois pour l'avoir. Sans cette carte, difficile de faire un contrat de location.
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Pas de travail : sans travail, encore plus dur d'obtenir un logement. Mais bon, ça c'est partout.
Bon, bref ça ne s'annonçait pas super bien pour moi.
Mon premier logement était un appart meublé à Nipponbashi, dans les très connus "Melon apartments". Je payais 66.000 yens (environ 530€) pour un 20m². A cela il faut rajouter les factures d'électricité et de gaz. L'appart et les meubles étaient assez pourris, faut le dire, vieux, miteux (dans tous les sens du terme, hum...), TRES mal isolé et insonorisé (je vous laisse imaginer ce que j'entendais...), sans douche (une douche commune et payante sur le toit), toilettes traditionnelles japonaises (genre toilettes turques), pas d'eau chaude. Les avantages : bien placé, séjour minimum d'un mois seulement, pas de frais ou de garant demandé. Mais cet appart ne me plaisait vraiment pas, ce n'était que temporaire.
Un ami cherchait un colocataire et même si je m'étais jurée de ne pas vivre en colocation au Japon, sa proposition était intéressante : 10.000 yens tout compris (environ 80€). Une autre amie qui vit aussi en colocation avait une chambre qui allait se libérer pour 16.500 yens (environ 130€). Pour ces prix-là, c'est bien souvent dans une vieille maison en bois, mal isolée, sans chauffage et sans air conditionné, sans douche et avec toilettes à la turque. Dans le cas de mon ami, il n'y avait même pas de serrure à la porte et il vivait à Shin-Imamiya/Dobutsuenmae, soit dans le quartier supposé "very dangerous" d'Osaka. Honnêtement, je ne m'y suis jamais sentie en danger, même en pleine nuit et en tout cas, moins en danger qu'à Paris ou à Lyon. Mais bon, question confort, même pour le prix, ca ne me convenait pas donc j'ai continué à chercher.
Ci-dessous, l'appart de mon ami :
Vue depuis l'escalier sur la micro-cuisine :
A l'étage, le salon/chambre/salle à manger :
Vue depuis l'escalier/échelle (attention de pas tomber quand on est bourré...) sur les toilettes :
Une agence spécialisée dans la location aux étrangers m'a fait visiter un studio meublé de 15m² pour 50.000 yens. C'était le moins cher qu'ils pouvaient me proposer et visiblement c'est le prix moyen. Ils avaient des non-meublés moins chers, mais me disaient que les propriétaires refuseraient si je n'ai pas de travail. J'étais prête à le prendre, mais il était vraiment petit et je me suis dit que j'allais chercher encore un peu.
Finalement le 31 décembre, pendant que tout le monde était occupé à préparer le réveillon du Nouvel An, j'ai visité plusieurs apparts d'une autre compagnie spécialisée pour les étrangers. L'agent ayant beaucoup d'appartements à gérer (plus de 800), il en avait plein de libres et avait du mal à trouver des locataires. Donc il n'était pas trop dur à la négoce et j'ai donc pu baisser un peu le prix et demander quelques trucs supplémentaires (comme un canapé convertible et un cuiseur à riz, très utile). Au final, j'ai donc un 2 pièces (1DK) meublé et refait à neuf de 26 m² pour 55.000 yens (soit environ 440€, plus les factures bien sûr). Il est à Bentencho, bien placé question transports et commodités, même si ce n'est pas le super quartier branché/à la mode (mais moi ça ne me dérange pas plus que ça). Le tout sans qu'on me demande de reikin, shikikin, garant, travail, alien card.... Juste un mois de caution remboursable et un séjour minimum de 3 mois (puis renouvelable mois par mois).
Le salon/chambre avec des tatamis flambants neufs qui sentent encore la paille de riz fraîche :
La salle à manger :
Je suis restée longtemps dans cet appartement, presque 2 ans. Puis j'ai décidé de retourner en colocation et je suis maintenant dans une grande maison avec 4 autres colocs. Ma chambre me coute 30.000¥ par mois (plus les factures), soit moitié moins que mon précédent appart. A noter aussi que la propriétaire ne m'a demandé ni dépôt de garantie, ni key money !! C'est rare, mais c'est possible....
Pour plus d'infos sur mon séjour au Japon, allez voir mon
blog !