1. #1
    Anonyme
    Voici le récit ainsi que le carnet de voyage (aspects technique, étapes, distances..) de notre road trip au Québec sous la belle période des couleurs....

    Voyage du 23 septembre au 7 octobre 2010
    Au total,
    Jours : 15
    Km parcourus en voiture : 2 958
    Km parcourus en 7 randonnées : 50
    Km parcourus à vélo : 50 dont 45 en une randonnée
    Km parcourus en canoe : 10
    Nuits sous tente : 8
    Nuits dans la voiture : 5
    Nuits au motel/gîte : 2
    Température moyenne : 8°
    Ecart des températures : -5° / 15°
    Nombre de parcs nationaux visités : 7


    Au bord de la route 318



    Quand on pense au Canada, on pense avant tout à ses grands espaces, à une nature sauvage (hostile ?), aux couleurs de l’automne, aux orignaux (élans), aux ours aussi…
    Le Québec, plus grande province du Canada offre plus d’1,5 millions de km² aux touristes et aventuriers que nous sommes. C’est trois fois la superficie de la France… Bien entendu, nous n’avons exploré qu’une infime partie des ces forêts à perte de vue, mais il n’y a pas besoin d’aller si loin de Montréal pour se retrouver seuls « into the wild ». Pour nous citadins, c’est le début d’une aventure mémorable.
    Notre séjour était peu planifié et pour cause, le camping à l’automne est véritablement une lubie d’étranger. Quel canadien sensé s’infligerait ça ? Notre voiture, rapidement devenue une véritable caravane nous mènera aux parcs nationaux du Mont Tremblant, de la Mauricie, au parc de la Gaspésie, à Tadoussac, au lac St Jean, au Fjord du Saguenay… Notre itinéraire a largement été conditionné par la météo au détriment des kilomètres et des allers-retours. Mais le voyage, c’est aussi la route, n’est-ce pas ? Et c’est ainsi qu’a commencé l’aventure : par la découverte de ces routes rectilignes sur des kilomètres, vides, percées parmi les forêts de sapins et d’érables à perte de vue, par la traversée de villages parfois fantomatiques dans la brume matinale du Saint Laurent, et de grandes prairies agrémentées de charmantes granges. Et puis, au détour d’une petite route, un lac paisible où parfois d’adorables maisonnettes de bois nous laissent rêveurs quant à un feu de cheminée flamboyant et chaud…


    Nous voilà arrivés au parc du Mont Tremblant, le plus aménagé de tous. Nous choisissons notre emplacement, au bord du lac Lajoie. Nous sommes visiblement les seuls campeurs du secteur. Pour le campeur français, amoureux de la nature, le site est paradisiaque.


    Pour nous, apprentis Indiana Jones, cette première nuit est l’occasion de la découverte de la vie sauvage de manière plus ou moins heureuse, en tous cas, avec du recul, souvent drôle. La nuit n’a jamais été si noire et le silence si pesant. Ce qui nous a valu quelques petites frayeurs, à l’affut du moindre craquement, crépitement du feu ou ronronnement, éclairés par nos seules lampes de poche, et les feux de camp parfois peu vigoureux. Les consignes de sécurité comme le fait de ne conserver aucun déchet à proximité de la tente sont parfois difficile à gérer. En cette pluvieuse soirée, nous n’avions pas d’autre solution que de préparer le repas (bien évidemment très odorant) dans le sas de notre tente. La nuit est calme, nous nous endormons malgré le silence, quand soudain, un crissement contre la toile de la tente nous réveille. Quelque chose rode autour de nous. Impossible d’identifier l’animal. Un sanglier ? Un ours ? Nous clapons des mains pour le faire fuir. Après une minute de répit et la satisfaction d’avoir vaincu, le bruit se rapproche à nouveau. L’animal n’a visiblement pas eu peur de nous. Il gratte maintenant la porte du sas. Il semble s’y être introduit. Nous l’entendons renifler frénétiquement. Il semble être coincé et se débattre…puis il a fini par disparaitre. Le lendemain, un ranger nous apprend que les ratons laveurs friands des déchets des campeurs sont nombreux dans le parc…

    Randonnée au Mont Tremblant



    Nous randonnons sur d’agréables sentiers avant de reprendre la route pour la parc de la Mauricie. Au coeur des Laurentides, l’une des chaines de montagne les plus anciennes de la planète, celui ci est jugé bien plus sauvage. Après la nuit précédente, me voilà rassurée… Le message est clair dès l’entrée du parc : des ours sont présents dans la zone, comme en témoignent les nombreux panneaux, photos agrafées aux arbres et autres pictogrammes. La découverte de notre emplacement est empreinte de joie face à l’environnement – une forêt luxuriante – et de crainte, face à l’environnement – une forêt épaisse-. Nous avons quelques voisins, ce qui est rassurant, et l’on devine que le sentiment est partagé.
    Cette nuit là, un ours est venu roder autour de notre tente. Rassurez-vous, dans cette partie du Canada, ils ne sont pas agressifs. D’autant que nous avions pris soin d’apprendre par coeur la brochure distribuée à l’entrée du parc concernant les comportements à adopter en cas de rencontre avec un ours. Faire le mort, conserver son sac de randonnée sur le dos pour se protéger mais ne pas laisser de nourriture à portée de main…Ca tombe bien, mon sac à dos contient le pique nique et je prends immédiatement des airs de sandwich géant. Je suis partagée entre l’envie de voir un ours dans son environnement naturel et l’appréhension de ma réaction. Certes, j’ai compris que monter à un arbre était une solution, mais l’ours est visiblement apte à le faire lui aussi…et en réfléchissant, je ne suis finalement pas convaincue d’en être moi même capable ! Nous randonnons donc au milieu de forêts humides et de mangroves, en chantant gaiment comme de joyeux scouts afin d’avertir nos hôtes de notre présence. Selon le chapitre 1 de notre brochure, c’est le principe de base.


    La forêt est dense, d’autant que le parc n’est pas entretenu, la décomposition du bois mort servant au renouvellement de la flore. Chaque souche prend des airs d’ours tapis dans les bois; chaque branche claire revet la forme des bois des orignaux. Mais rien. Nous ne croisons rien, hormis quelques retraités en balade. Bien que l’environnement soit sauvage, les randonnées s’apparentent à de longues promenades dans les bois au milieu des fougères. Dans cette partie du Québec, les érables sont rouges mais on ne s ‘en aperçoit que lorsque la vue est dégagée. Alors, la nature nous offre des panoramas grandioses, une palette de jaune mordoré, d’oranges flamboyants jusqu’à des rouges soutenus, bordeaux voire violacés.
    Le parc de la Mauricie a été l’occasion d’essayer une nouvelle activité : le canot-camping. Cela consiste en la location d’un emplacement de camping uniquement accessible en bateau. Comprendre un endroit très très isolé et détrompez-vous, pas forcément une île (présence d’ours potentielle donc !). Nous sommes seuls sur le lac Wapizagonke. Le lac s’ouvre peu à peu. La vue, à hauteur d’eau, est à couper le souffle. Seuls les frottements de nos pagaies dans l’eau interrompent le silence d’une nature visiblement endormie la journée. Cette activité est très relaxante pour peu qu’on ne pense pas à la température de l’eau que j’estime à 10°, à la profondeur qui confère au lac une teinte noir profond, ni à l’équilibre précaire de la barque qui ne nous sépare de ce monde obscur que de quelques centimètres. A l’inverse de la randonnée où l’on est immergé au cœur du paysage, le canot offre des vues d’ensemble fantastiques, parfois mystiques, plongés dans la brume. Nous n’avons pas eu la chance de les rencontrer à ce moment, mais les castors et leurs barrages hallucinants, nous ont causé quelques efforts supplémentaires : le portage de canot sur la terre ferme.
    Canôt Camping

    Après cette journée de canot à travers les différents bassins du lac Wapizagonke (de son nom indien) et de rando pédestre jusqu’aux chutes Waber, nous reprenons la route vers le nord en direction de Baie Comeau d’où part le bac pour la Gaspésie. Nous faisons halte à Tadoussac, dans une auberge très folklorique, où nous dinons au chaud, d’un bon repas de campagne, attablé avec des voyageurs de tous âges avant de découvrir un concert de jazz agricole. En fait, juste deux gars du coin qui jouent gaiement à la guitare. L’observation de baleines le lendemain, aux Bergeronnes a été un peu décevante, les baleines étant déjà parties pour des eaux plus chaudes. Nous avons tout de même vu un marsouin (petit dauphin) et quelques otaries mais la découverte du St Laurent vaut à elle seule, le détour. Comment croire qu’il s’agit d’un fleuve ? Parfois on ne voit même pas la côte en face !

    Après une traversée de nuit dans un bateau fantôme, la route 132, se déploie sous le brouillard sans que l’on puisse voir le St Laurent qu’elle longe sur des centaines de kilomètres. Ce trajet dévoile une triste facette de la région. Nous traversons de petits villages, sans vie. L’arrivée au parc de la Gaspésie est grandiose. Le paysage est bien plus vallonné que dans les précédents parcs. Sitôt arrivés, nous nous mettons en route pour une randonnée de 11km avec un dénivelé de 870m. Après une ascension difficile entre rochers, racines, marches naturelles, au travers d’une forêt dorée, au son des rivières alimentées par les pluies diluviennes de la veille, nous atteignons le sommet, heureux. Culminant à 1088m, le Mont Albert dévoile un plateau couvert de toundra, extrêmement venté, tranchant avec la végétation foisonnante des versants. Aucun caribou à l’horizon, en revanche les panoramas sur la vallée du Diable sont à couper le souffle. Rien d’autre que des monts et des arbres à perte de vue.
    La descente a été plus fastidieuse que la montée, il pleut, mais nous rentrons satisfaits. C’est maintenant le déluge. Nous décidons de nous réfugier dans une ville et partons sous des trombes d’eau en direction de Québec pour une deuxième semaine de périple tout aussi palpitante…


    to be continued…

    Pour accéder directement à l’ensemble des photos, cliquez ici
    Pour accéder directement à la partie 2, cliquez ici


  2. #2
    Avatar de vinsang
    Vincent 38 ans

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    Quel beau récit ! Je fais lire la suite et voir les photos de suite (ayé j'ai tout lu , sympas le montage vidéo aussi )


    MERCI
    Dernière modification par vinsang ; 16/06/11 à 20:49.


  3. #3

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    Très beau Road Trip, de belles rencontres, belle video ! Tout y est ! MERCI !