Aïe Aïe Aïe !!! Stéphane en seulement quelques lignes, tu as réussi à me faire hérisser le poil des bras !!! Bon tu comprendras qu’en tant que Responsable Rh, je ne peux déontologiquement pas te suivre dans ta démarche ni même développer ce sujet d’abandon de poste avec toi. Je lutte contre cela dans mon entreprise, ce n’est pas pour te donner les ficelles ici !

Attention, on est bien d’accord que dans certains cas, c’est la seule voie de recours possible pour un salarié (mise au placard, harcèlement…) mais dans ton cas…
Pour ton information, la dernière boîte qui a embauché mon mari à Toronto avait appelé son école pour savoir si le diplôme que Jérôme leur avait présenté était un vrai… Alors autant te dire qu’ils n’hésitent pas à appeler un ancien employeur… Et avec un abandon de poste, peu de chances que les références soient excellentes…
Si je ne peux pas t’apporter de tuyau sur l’abandon de poste, je peux en revanche te (vous tous) parler de la nouvelle loi de Juin 2008 : la rupture conventionnelle.
Cela n’a rien à voir avec une démission ou un licenciement (arrangé ou non comme suggéré plus haute, même si le licenciement arrangé peut aussi être une option pour toi) et demande l’accord des deux parties. Cela permet au salarié de partir dans de bonnes conditions sans démissionner et en ayant donc à la fin de son contrat la possibilité de s’inscrire aux Assedic (tu y auras droit comme un licenciement).
Voici un extrait de la loi :
Un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) peut dorénavant être rompu d’un commun accord entre l’employeur et le salarié, y compris pour un salarié protégé. Cet accord amiable, appelé rupture conventionnelle, est distinct du licenciement et de la démission, et ne peut pas être imposé par l’une ou l’autre des parties.
L’employeur et le salarié peuvent convenir des conditions de la rupture du contrat de travail, qui donne lieu à la signature d’une convention. Celle-ci doit mentionner le montant de l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle, qui ne peut être inférieur à celui de l’indemnité légale de licenciement.
La convention fixe également la date de rupture du contrat de travail, qui ne peut intervenir avant le lendemain du jour de l’homologation. À compter de la date de la signature de la convention, chacune des parties dispose d’un délai de 15 jours calendaires pour exercer son droit de rétractation.
À l’issue de ce délai, une demande d’homologation doit être adressée au directeur départemental du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP), ou à l’inspecteur du travail pour les salariés protégés. Le DDTEFP dispose de 15 jours ouvrables, à compter de la réception de la demande, pour s’assurer du respect des conditions et de la liberté de consentement des parties. À défaut de notification dans ce délai, l’homologation est acquise. La validité de la convention est subordonnée à son homologation.
De plus en plus d’entreprises acceptent la rupture conventionnelle du contrat de travail aujourd’hui même si cela implique un recours à l’inspection du travail, de plus si tu as deux ans d’ancienneté (révolu ?) l’indemnité n’est pas énorme (ou rien du tout si tu as moins de 2 ans) et cela n’aura pas un gros coût pour eux… Parle en directement à ton RH (parfois les managers ne savent pas, ou imaginent que…) et voit si cela est possible en expliquant ton projet. Au pire ils te disent non, et là, tu sauras ce que tu as à faire ou non…
Bon courage !
Séverine