Adopter un chaton à Montréal : besoin de conseils

Dégriffage

Certains maîtres préfèrent dégriffer leur chats pour éviter des dégradations de leur intérieur, le chat ayant besoin de se faire les griffes régulièrement pour diverses raisons. Cette opération, l'onyxectomie, se fait sous anesthésie générale et consiste en l'ablation totale de la griffe et l'amputation de la troisième phalange sur laquelle celle-ci est insérée. Elle n'est "recommandée" que pour les chats vivant exclusivement à l'intérieur et se fait le plus souvent seulement sur les pattes antérieures.

Cette opération présente des inconvénients importants pour l'animal qui ne peut plus se servir de ses griffes pour se défendre ou fuir un danger dans certaines circonstances, puisqu'il est incapable de grimper sur un arbre par exemple. Il est donc beaucoup plus vulnérable. Nombreux considèrent cette opération comme cruelle et inhumaine et la plupart des associations de défense des animaux la condamnent, car l'animal dégriffé devra marcher sur des moignons pour le reste de sa vie.

L'ablation des griffes est légale dans certains pays, comme les États-Unis ou le Canada où elle est couramment pratiquée. En effet, la législation permet à un propriétaire de refuser de louer un bien immobilier à des personnes possédant des animaux, arguant que ces derniers peuvent être la cause de dégâts. La seule alternative pour les chats consiste donc à les faire dégriffer. Cette opération est en revanche interdite dans un certain nombre de pays, notamment ceux qui ont ratifié la "convention européenne pour la protection des animaux de compagnie".

Il y a dans les foyers québécois, environ 1, 3 million de chats qui partagent notre vie. A croire que tout le monde en possède un. Détrompez-vous! Dans les faits, 75 % des ménages québécois ne possèdent pas de chat et ce, pour diverses raisons. Plusieurs invoquent le fait qu’ils ne les aiment pas, qu’ils sont allergiques ou qu’ils n’ont pas le temps de s’en occuper. Étrangement, le manque d’argent est rarement une raison invoquée. Pourtant, de nombreux propriétaires d’animaux disent ne pas avoir les moyens de les faire stériliser ou de les soigner lorsque survient une maladie : « On ne croyait pas que cela coûtait si cher d’avoir un chat! ». Voyons donc ensemble quelle portion de votre budget vous devriez mettre de côté pour devenir propriétaire d’un chat.

Le gros de l’investissement se fera au cours de la première année et variera en fonction de l’acquisition d’un chat de race ou domestique. Pour un bon chaton d’une race pas trop exotique, prévoyez environ 500 $. Pour un chat provenant d’un refuge, de race ou non, environ 100 $ ou moins.

Par la suite, il faut prévoir un minimum de deux examens de santé chez le vétérinaire, incluant la vaccination, environ 125 $. Il peut y avoir une analyse des selles pour la recherche de parasites avec traitement, soit environ 25 $ et peut-être une prévention contre les puces pour à peu près 60 $. Ajoutez à cela, la stérilisation qui est indispensable, de 100 $ à 150 $ selon le sexe. Maintenant, il faut acheter un bac et de la litière pour un an, environ 75 $. Il faut aussi le nourrir, ce chat! Le coût varie du simple au double selon que vous lui offrez de la nourriture sèche ou en conserve. Je suggère une nourriture sèche haut de gamme avec un budget approximatif de 2 $ à 3 $ par semaine. Évidemment, si vous ajoutez des jouets, collier, un petit lit pour dormir, les brosses et les peignes ou les pâtes laxatives pour les boules de poils, vous pouvez ajouter jusqu’à 100 $. Un autre montant de 100 $ à 200 $ si vous optez pour un dégriffage, que je ne considère toutefois pas comme une intervention essentielle pour l’animal. Pour la première année, votre budget devra donc se situer aux alentours de 750 $, si l’on tient compte de l’ajout des taxes. Avec le coût d’achat de l’animal et des chirurgies optionnelles, cela peut facilement grimper à 1 500 $. Et pour ce prix, votre chat doit rester en santé, c'est-à-dire ne pas contracter de maladies ou subir des accidents qui pourraient coûter, par exemple, un 500 $ en frais médicaux non prévus. L’achat d’une assurance santé est souvent la meilleure manière de vous protéger contre ces imprévues. Par la suite, le budget annuel d’entretien de base (soins de santé, prévention, nourriture, litière) d’un chat adulte devrait se situer de 500 $ à 750 $ par année. Total d’environ 12 000 $ pour toute la vie de l’animal! Alors, qui a dit qu’un chat, ça ne coûtait rien?

N’oubliez jamais que devenir propriétaire d’un chat engage des responsabilités envers celui-ci et qu’il faut malheureusement avoir les moyens de se les payer!

Dr Michel Pepin