à mon tour de repartir dans la rédaction d'un pavé :
Lauraki ,parle d’une ‘approche souvent élitiste des parcours’ (en France),
Allisson parle de ‘politique de renforcement positif’
Quoi ? parle ‘d’assistés’ en devenir à qui ‘on finit par fausser leur perception du travail... A toujours être positif, le mérite de réussir quelque chose se perd... )’
> C’est bien aussi d’avoir un peu de ‘compétition’ : être tiré vers le haut n’est pas un mal selon moi. +1 pour la France
Par contre, il ne faut pas non plus laisser les plus faibles en bas, mais il faut les inciter à être meilleur ‘quelque part’. En France, on réoriente les élèves en ‘difficultés’ alors c’est là que le Québec est fort : trouver le meilleur même des plus ‘faibles’. +1 pour le Québec
Au Québec, les élèves semblent avoir une chance de réussir, grâce à plein de moyens mis à leur disposition. Sauf que lors de réelles difficultés, les élèves ne redoublant (presque) jamais (ne jamais parler d’échec !), ils manquent une marche et n’arrivent jamais à rattraper leur retard, qu’ils cumulent … jusqu’à l’échec qui ne sera pas reconnu comme un échec, mais il sera trop tard, d’où le décrochage scolaire assez énorme. +1 pour la France
Par contre, la formation des adultes (qui ont décroché 10 ans auparavant) est plus complète et accessible au Québec : +1 pour le Québec.
Lauraki , tu parles du ‘système français parfait pour les élèves sans difficulté’
> sauf que le diagnostic d’un élève en difficulté n’est pas simple. J’ai des amis qui ont été réorientés vers des bacs technos. Certains y sont allés et n’ont pas aimé leur formation, puisque ce n’était pas un choix, et d’autres ont refusé et ont continué en voie générale et ont eu leur bac S avec mention !
Lauraki , tu dis que les formations techniques sont ‘sous-reconnues’
>C’est vrai : c’est le problème des universités en formation générales en France : à part pour devenir enseignant ou chercheur, ça ne mène pas à grand-chose. Mais cela donne une excellente culture générale, par contre sans le côté pratique/technique/professionnel. J’ai cumulé les 2 : DEUG en langues puis BTS en commerce international.
Allisson : j'ai beaucoup de mal à me sortir de cette mentalité française qui veut que nous ne sommes que de bons petits soldats qui travaillons durs à la taches, absorbons tous les savoirs que l'on nous donne et donnons toujours raison à cet être supérieur qui nous fait office de professeur.
> bizarre, je n’ai jamais eu cette impression … le prof t’enseigne une réalité/vérité (sciences, langues etc). Je ne sais pas où tu peux trouver à dire que ton prof a tort … Sauf en fac de philosophie ? Quoi que, même là, tu apprends l’histoire et les courants de pensée, il n’y a pas à revenir dessus. et (bon ok j'étais dans une fac privée, donc souvent en 'petits' groupes de 40 à 80 étudiants ...) mais on pouvait poser des questions et demander à reformuler ou apporter une question.
Allisson : Ce que je sais aussi, c'est qu'à côté de ça mes camarades de promo me surpassent, et de loin, dans tout ce qui est moins scolaire. Ils sont super "hardis", n'ont aucun mal à se mettre en avant, à donner leur point de vue.
> Ah bon ? Pourtant tout le monde dit qu’au Québec, ils ne cherchent pas les embrouilles et ne se lancent pas dans des discussions à donner leur point de vue ? !
Lauraki et Alisson vous parlez du problème de formation des profs
> les profs en France doivent avoir une matière principale. Si ils partent vers le primaire, ils devront avoir des notions des autres matières aussi. En secondaire, ils se concentreront sur leur matière de spécialité. Je ne pense pas que ce soit ‘une belle bande d'incompétents\je-m'en-foutistes’ : ils s’investissent dans leur matière. C’est le temps et le système qui les usent. Mais rien ne les empêche de changer. Et pour info, un jeune prof gagne pas plus de 1500 euros par mois, qu’il soit à Paris ou dans la Creuse (ça ça fait réfléchir et il doit être motivé pour le faire à ce salaire là) + 1 pour la France
Au Québec, on me dit que pour être prof, il faut avoir un certain nombre d’années de formation (totale depuis la 1e classe) et une expérience en enseignement/accompagnement d’enfant (prof de musique de loisirs, accompagnateur scout). Et ensuite il postule dans une école et peut devenir prof de maths ou d’anglais ou de dessin ( ?!)
Si c’est faux corrigez moi, mais c’est ce qu’on m’a dit (la sœur de ma boss ne parle pas très bien anglais, (elle aime les maths et la musique) et on l’a mise prof d’anglais, parce qu’ils en avaient besoin à ce moment là…
Allison tu décris les besoins des élèves au Québec qui ont chacun un interlocuteur spécialisé . Mais ce n’est pas le paradis. J’ai un collègue dont la fille a été diagnostiquée dyslexique. L’orthophoniste de l’école peut la prendre que à raison de 1 fois toutes les 3 semaines ! Il doit donc payer un orthophoniste privé qu’il paie 100$ de l’heure pour que sa fille ait un traitement digne de ce nom.
Là ce doit être une question de moyens financiers… En France, ils ont déjà du mal à avoir des profs d’anglais pour donner les heures obligatoires en primaire alors pour le reste … Pourtant je connais des écoles (une en fait) où les profs se répartissent certains cours, comme le dessin ou la musique : certains ont des ‘dons’ et les offrent aux autres classes. Mais cela semble exceptionnel. Donc + 0.5 pour le Québec quand même
Sur la question des méthodes, en France, les profs doivent suivre LA méthode (mais je doute qu’elle soit si rigide, puisqu’il existe plusieurs méthodes d’apprentissage de la lecture en CP et que les profs peuvent la choisir). Au Québec il semble y avoir plus de souplesse, c’est le résultat qui compte. Donc si tu tombes sur un prof qui a une ‘mauvaise’ méthode sans le savoir (en début de carrière, ça peut arriver), les élèves recevront un ‘mauvais’ enseignement ? + 1 pour la France
J'ai acquis la méthode des divisions une fois, je peux la réapprendre une seconde fois.
> Ce n’est pas la même ! Une amie prof de maths française a fait un échange dans une école québecoise et c’était pas simple pour elle ! Rédactrice et Lapoire, si je vous donne ça : vous pouvez faire la division ?
D’où mon problème pour apprendre à faire faire une division à mes enfants plus tard …
Mais à côté de ça, vos enfants (au Québec) sont tellement plus débrouillards que les nôtres ! C'est ça que j'aime ici: on ne se contente pas de leur fournir des connaissances, on leur apprend aussi à être autonomes et responsables.
> Ma copine prof de maths me disait que pour apprendre un théorème ou autre, les élèves québecois cherchent comment faire par eux même puis apprennent le théorème, puis l’appliquent. En France, on apprend la théorie puis on applique, même si on comprend pas bien le pourquoi du comment. + 1 pour le Québec
Par contre, les élèves en France apprennent à écrire leur pensée, leurs arguments et à les ordonner : ce sont les dissertations. + 1 pour la France
Ma boss a passé un an d’études en France (un BTS je crois). Elle a eu un devoir d’économie où elle a eu une mauvaise note, car elle a récité son cours (mot pour mot, elle était fière d’elle !) alors qu’elle n’a pas répondu à la question qui devait être une dissertation = une réorganisation de ses connaissances par rapport à la question posée.
si tu fais du bon travail, j'te donne des cochonneries de chez dollarama
En CM1 , on recevait des images et un livre en fin d’année si on avait bien travaillé
Rédactrice :
Peut-être que les notes ne sont pas plus fortes mais je suis tout de même persuadée que les français ressortent avec une culture générale beaucoup plus riche que la nôtre. Ce n'est pas indispensable pour devenir une bonne personne mais c'est, à mon avis, très important.
> là je confirme un peu : une collègue (qui a un bac québecois) croyait qu’un hippocampe était un animal imaginaire et que le sexe génétique d’un enfant se définit à quelques mois de grossesse

. Et ce n’est pas les seuls exemples (je ne les note pas non plus) et ce n’est pas la seule. En France j’ai travaillé avec des gens qui travaillent en usine, avec BEP/CAP et qui avaient plus de culture générale et d’ouverture.