Lundi 31 mai
Voilà voilà çà y est ! Il est temps pour moi d'expérimenter un autre trajet ferroviaire: l'Océan. Et comme promis je partage avec vous mes impressions. Même gare, même joueur joue encore...! Le rendez-vous est pris, mon train est à 18h30. C'est reparti mon kiki! Comme les autres fois j'arrive à l'avance. Non pas pour découvrir la gare car celle de Montréal je commence à la connaître, mais pour plusieurs raisons: premièrement parce que cette fois-ci je dois enregistrer mes bagages, on est limité à bord et çà doit être fait au moins une heure avant, et deuxièmement parce que de toute façon j'aime l'effervescence de l'intérieur de cette gare.
Une fois l'enregistrement effectué, je m'installe pour observer. C'est l'heure de pointe, entre les gens qui courent pour ne pas rater leur train de banlieue, ceux qui marchent vite en direction du métro, les personnes qui débarquent du train sans trop savoir où aller, j'ai de quoi m'occuper. Çà s'agite dans tous les sens, les files d'attente se forment et se défont au fur et à mesure, des départs pour Québec, Toronto ou Ottawa se font. C'est au tour de celle d'Halifax (et plusieurs autres arrêts en cours de route) de se constituer. Je suis surprise de voir autant de personnes, et comme le principe du premier arrivé, premier servi prévaut, vite je me glisse dans la file. Encore un peu d'attente et l'embarquement commence. Toujours cette même « fosse aux lions », que vais-je découvrir cette fois-ci ?
Oh mais c'est pas du tout le même type de train. Celui-ci est vert et jaune. En me dirigeant vers mon wagon (classe économie), je vois les voitures-lits, le wagon restaurant et des salons ! Hum intéressant ! EN ce qui concerne la classe économie, ce sont des rangées de trois sièges (2+1). Pas beaucoup d'espace de rangement, je comprends donc mieux pourquoi là c'est obligatoire d'enregistrer ses bagages ! Les sièges s'inclinent et pas seulement le dossier, c'est tout le siège qui bouge. Par contre lorsqu'on a goûté au train Toronto-Niagara Falls, on trouve que çà s'incline pas tant que çà ! Et en plus là il va falloir y passer une nuit... Enfin bon on verra bien.
À la prise du billet même principe, l'agent (et quel agent ce jour-là: crâne rasé, barbichette, deux grosses boucles d'oreille, un tatouage... sûr que j'en trouverai pas des comme çà en France !) écrit sur un petit papier notre destination et insère celui-ci sur l'espace de rangement au-dessus de notre tête.
« Ladies and gentlemen, your attention please » Tiens y'a des annonces dans ce train-ci, en français et en anglais, l'appel pour le service restaurant est lancé. Pour ceux qui n'ont pas de réservation, il y a le service « cantine », c'est le même principe que dans les autres trains, mêmes choses à acheter sauf que là les agents ne passent pas dans l'allée, il faut se rendre dans le wagon salon.
Il fait froid! Mais qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer la clim' ?! Bbrrrrrrrr....... J'enfile ma polaire et installe la couverture fournie sur mes jambes. Bien calée avec l''oreiller (fourni lui aussi, comme dans les avions), je regarde les paysages défiler. De grands champs alternent avec des villes. C'est toujours amusant de voir leur maison style mobil-home, ou alors les quartiers entiers avec maisons identiques comme dans les films, mieux vaut avoir les idées claires pour retrouver la sienne ! Quelques fermes jalonnent les terres parcourues.
Le soleil se couche, je suis du mauvais côté pour en profiter, je ne fais que deviner les couleurs, en plus les personnes installées à côté de moi ont laissé leur store fermé du début à la fin du voyage ! Ah oui j'avais oublié de préciser qu'il y avait des stores. J'ai fermé le mien seulement une fois le noir installé dehors. Pour admirer le coucher de soleil je m'installe dans le salon, là où les enfants et leurs parents sont en train de regarder un film d'animation. Plus tard la « dame du haut parleur » annonce un documentaire, moins de succès que le dessin animé !
Il fait nuit, à Charny un long arrêt est proposé, c'est la pause cigarette, pour moi ce sera pause photo. Deux arrêts comme celui-ci avaient été annoncés pour les fumeurs, le prochain sera au petit matin.
Il est temps d'essayer de dormir. Je tourne, je vire, la couverture est trop petite. J'entends la musique des écouteurs des jeunes devant, le passager derrière moi ronfle et pas qu'un peu ! Et puis y'a le fameux tchoutchou si rigolo en journée, et bien la nuit c'est tout autre chose... Ah les « privilèges » de la classe éco ! Je ne peux pas étendre mes jambes, je n'ai décidément pas pris la bonne place. Il faudra revoir ma stratégie au retour. Autant dire que je n'ai pas bien dormi. Ajouter à cela un réveil plus que matinal et me voilà dan un état... euh j'ai pas vraiment de mot pour le décrire en fait. Le jour se lève tôt, et bien qu'il m'empêche de dormir, il m'apporte une bien belle vue sur des rivières, des forêts. Je ne m'en lasserai jamais. Le deuxième arrêt fumeur a lieu à Campbellton (Nouveau Brunswich). Malgré l'heure et le froid, les gens descendent, et à leur tête je devine que leur sommeil n'a pas été meilleur que le mien. Jusqu'à midi environ, j'alterne les phases de sommeil et d'éveil, lors de ces dernières je découvre les paysages que j'aurai l'occasion d'explorer davantage en Octobre. Et en voyant cela j'ai hâte d'y être ! Des lacs entourés de forêts, des huttes de castors partout, j'adore !
Petit à petit j'aperçois de la terre rouge, je suis dans le secteur de la baie de Fundy, la marée est basse donc je vois des branches de la baie dépourvue d'eau, laissant apparaître cette jolie couleur.
La pluie tombe, je me dis que çà promet pour la suite ! Dernière « animation » proposée à bord: de la musique au salon, un jeune blondinet avec sa guitare (sûrement un des passagers) nous chantonne quelques airs avant l'arrivée.
Il pleut des cordes. Nous avons pris du retard alors je ne prends pas le temps de m'attarder dans la gare. J'attends que mon sac arrive sur le tapis roulant et direction le centre-ville, I'm late !
À savoir: la gare se trouve à l'extrémité du Waterfront Walk. Belle promenade !