Salut,

Voilà un petit moment que je m'intéresse aux expressions idiomatiques anglo-saxonnes et surtout à l'étymologie de certaines. Après quelques recherches sur le net, j'ai trouvé des choses intéressantes.
En voici donc une, bien connue : it's raining cats and dogs (il pleut des cordes).
Le texte original est ici. Voici une traduction/adaptation. Je ne suis pas traducteur dans la vie, donc certaines passages peuvent être imprécis (ou pire encore). Si certains voient des corrections à apporter, qu'ils n'hésitent pas à m'en faire part.

Il n’y a pas d’origine bien identifiée, mais il y a un certain nombre de spéculations. Plusieurs d’entre elles sont d’ailleurs fausses. Par exemple, le sens de cette phrase n’a rien à voir avec l’antipathie entre les chats et les chiens, que l’on peut retrouver dans se battre comme chats et chiens. L’expression n’a évidemment pas non plus un sens littéral.
It's raining cats and dogs n’a bien sûr qu’un sens figuré, et les explications suivantes qui essayent de faire le lien entre les félins, les canidés et le temps sont plutôt peu convaincantes.
En vrac :
1. L’expression viendrait de la mythologie. Les sorcières, qui prenaient souvent la forme de leurs amis, les chats, étaient portées par l’air. Les chiens et les loups étaient les gardiens d’Odin, dieu du ciel, et les marins les associèrent à la pluie. Il n’y a pas de preuves confirmant cette hypothèse.

2. Les chats et les chiens, sur les toits, se faisaient emporter quand il y avait du mauvais temps. C’est une légende très répandue, qui a repris vie dans le message Vie dans les années 1500, qui a commencé à circuler sur Internet en 1999. Voici la partie correspondante :
Je vais un peu décrire leur maison. Vous avez entendu parler des toits en chaume. C’est comme cela qu’ils étaient. Chaume épais, empilé en hauteur, sans bois en dessous. C’était le seul endroit qui permettait aux petits animaux d’être au chaud. Donc tous les animaux domestiques, chiens, chats et les autres petites bestioles, souris, rats, insectes, vivaient dans le toit. Quand il pleuvait, cela devenait glissant et parfois les animaux glissaient et tombaient du toit. D’où l’expression.

Cela n’a pas besoin d’être démystifié, mais, s’il y avait le moindre doute...
Même en acceptant cette idée farfelue que les chiens vivaient dans les toits en chaume, pour qu’ils aient glissé quand il pleuvait, il aurait fallu qu’ils aient été dehors – il y a peu chance que ce soit l’endroit où aurait été un animal pour se protéger du mauvais temps.

3. La phrase trouve ses origines en Angleterre au XVIIe siècle quand les rues des villes étaient sales et le mauvais temps aurait occasionnellement charrié des animaux morts le long de ces rues.
L’idée que les gens puissent avoir inventé cette expression en voyant des chats et des chiens morts flottant durant les tempêtes n’est pas crédible.

4. Une autre suggestion est que cette expression viendrait d’un mot français, catadoupe qui veut dire « cataracte, chute d’eau ».
Bon, encore une fois, pas de preuve. Si la phrase était pleuvoir des chats ou s’il existait un autre mot français dogadoupe (il fallait y penser à celui-là ), cela pourrait être un bon début. Ce n’est pas le cas, alors passons.

En se basant sur des faits plutôt que des spéculations inutiles, nous savons que la phrase était utilisée, dans une forme modifiée en 1653, par Richard Brome dans The city wit :
Il va pleuvoir… des chats et des putois.
Les putois (polecat) ne sont pas des chats, mais l’écart linguistique n’est pas aussi important que l’écart biologique.

Dans une forme qui se rapproche plus de la forme actuelle, l’expression apparaît dans A complete collection of polite and ingenious conversation de Jonathan Swift, en 1738 :
Je sais que Sir John va partir, bien qu’il était sûr qu’il pleuve des chats et des chiens.

Plus vraisemblablement que tout ce qui a été dit précédemment, il s’agit juste d’une belle tournure de phrase, qui ne fait référence à aucun événement particulier.

Une autre expression du même genre a ses origines dans le nord de l’Angleterre : pleuvoir des tringles de marches.

Une autre expression similaire est pleuvoir des fourches, mentionnée pour la première fois en 1815 dans Yankey in England de D. Humphreys :
Je serai même avec toi, s’il pleut des fourches, des fourchons.