Depuis quelques jours, je vois fleurir des coquelicots au revers des vestes des gens que je croise ici à Ottawa. J’ai vu qu’ils étaient en vente dans des magasin. J’ai compris qu’il s’agissait d’un symbole pour venir en soutien à une bonne oeuvre... mais je n’en savais pas plus... Jusqu’à ce que je me décide à me renseigner... Et voilà le fruit de ma recherche...
Le coquelicot pour le Jour du Souvenir
Poppy for Remembrance Day
Le premier lienentre le coquelicot et les champs de batailles sanglants a été fait pour la première fois durant les guerres napoléoniennes au début du 19ème siècle. Un écrivain avait remarqué que ces champs qui étaient dénudés avant la bataille explosaient de fleurs rouge sang après la fin des combats.
Ce phénomène s’est répété pendant la première guerre mondiale. Le 3 mai 1915, le lieutenant-colonel John McCrae -un médecin du Corps de santé royal canadien qui fut témoin de la terrible seconde bataille d'Ypres - écrit ce célébre poème « In Flanders Fields ». Il a été traduit officiellement par Jean Pariseau, je décide de vous le laisser lire avant de vous en dire plus sur les coquelicots...
AU CHAMP D’HONNEUR
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemées de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur
En version originale....
IN FLANDERS FIELDS
In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie
In Flanders fields.
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.
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Ce poème est un hommage aux individus, tant civils que militaires, qui sont morts lors de de la Première Guerre mondiale. Dans les pays du Commonwealth, c'est une partie importante des célébrations entourant le Jour du souvenir. Au Canada, c’est un poème mythique, plusieurs écoliers anglophones l'apprennent, certains de ses vers se retrouvent sur les billets de 10$ et le Canadien de Montréal en utilise quelques lignes comme devise
(je ne sais pas lesquelles je cherche encore...).
Oui mais comment en est-on arrivé à porter en Novembre ces fleurs rouges à nos vestes ?
Après que le poème
In flanders Fields (Au champ d’honneur) ait été publié en 1915,le coquelicot est devenu le symbole pour les soldats morts à la guerre. Trois ans aprés, une américaine qui travaillait dans une cantine du YMCA à New york
(certains disent qu’elle était institutrice... )a commencé à porter un coquelicot en mémoire des millions de morts de la guerre.
Lors d’une visite en 1920 aux Etats unis, Madame Guérin, une française, apprend ce fait. A son retour en France elle décide de confectionner des coquelicots avec l’aide des femmes et des enfants des régions dévastées de France afin de recueillir des fonds pour venir en aide aux gueules cassées.
En novembre 1921, le premier coquelicot est distribué au canada. Ils sont d’abord confectionnés pas les vétérans handicapés de la première guerre mondiale et deviennent une source de revenus pour leur fondation. Jusqu’en 1966, ils seront d’ailleurs réalisés avec le tissu des vestes des anciens combattants.
Ce coquelicot est donc devenu le symbole du Jour du Souvenir – Remembrance Day, le 11 novembre. Ce jour n’est férié ici que pour les institutions gouvenrementales. Mais cela reste différent pour chaque Province. En ontario et au Québec, nous travailleront !
Grâce aux millions de Canadiens qui portent ces fleurs chaque année en novembre, la petite fleur rouge ne mourra jamais. Et la mémoire des 116.031 soldats canadiens morts au front non plus.
Voilà pour la minute culturelle de Mel !