Discussion: Chroniques d'un mouvement : LA question
- 28/03/08, 20:22 #1je sais qu'on vous la pose aussi :
"LA" question
"Ca va pas te manquer, tout ça ? La France, ta vie à Paris, la famille, les amis ?"
Non...
Pourquoi suis-je détaché de tout ça comme ça ? Voilà ce qui me trotte dans la tête, une question sans réponse de plus. En même temps, c'est un vide presque... rassurant ! Pas de doutes, ou de peurs. Pas de tristesse et de pleurs. Droit devant. Bien sur, je pense que ce sentiment est celui qui évoluera le plus durant les quelques mois qu'il me reste avant le départ. Evidement, dans le hall de Roissy, je sais que je n'en mènerai pas large. Mais aujourd'hui, maintenant, tout de suite ; non. Ca ne vas pas me manquer.
Rien de personnel envers les gens qui m'entourent. Pas de ressentiment ou de raison valable pour vouloir couper les ponts - me séparer pour 365 jours de toutes les personnes qui comptent dans ma vie. Aucune justification à laisser tomber un premier boulot obtenu aussi facilement, qui plus est dans mon domaine de prédilection. Pas d'attachement particulier pour Paris, certes, mais aucune haine non plus. Rien.
Enfin si, une certitude : c'est maintenant. Car je n'ai qu'une peur : ou jamais ?
Voila 7 ans que j'ai fait une escale rapide à Toronto. Il ne me reste que des souvenirs, des extraits. Un zapping de quelques minutes pour un mois sur place. La descente d'avion, le school bus sur une highway à 16 voies, Paramount Canada's Wonderland, les chutes du Niagara, les adieux à la famille d'accueil... Des souvenirs par bribes, quelques flashs qui me semblent tellement loin que je les revois à la troisième personne. Réalité confrontée à un imaginaire entretenu durant ces années.
Et aujourd'hui, une certitude qui reste : c'est maintenant. Sans savoir ce qui m'attend. Partir simplement pour retrouver ces sensations, entrechoquer une nouvelle réalité avec des souvenirs flous. Produire de nouveaux souvenirs, et simplement observer. Voir où tout cela me mène.
Avoir attendu aussi longtemps de partir : c'est peut-être ça la raison pour laquelle je ne suis pas inquiet. J'ai tellement voulu ce moment, tout en le repoussant ( par peur, justement) que maintenant que je me sens enfin prêt, je le suis totalement, sans concession, sans arrières pensées, sans doutes.
- 28/03/08, 22:21 #2
c'est marrant, moi on me la pose pas cette fameuse question! jpense que les gens ont ptêt peur de la réponse ("euuuh non, c'est pas toi qui va me retenir en france")
- 31/03/08, 14:32 #3Moi on me l a posee, et plus d'une fois.
avant, pendant, apres, toujours lol
constat general de tout ceux que j'ai quitte : Meme si ca nous fait mal de l'admettre t'as l'air beaucoup mieux la bas.
J'aime mon pays, ma famille, mes amis..... MAIS..... ca ne me suffisait plus.
- 31/03/08, 15:15 #4
- 31/03/08, 16:38 #5 Ouais, "LA" question... Pourquoi tu veux partir? "T'es pas bien là?", "ça te plaît pas ici?".
Outre que non, je ne suis pas spécialement bien là, je n'ai pas envi, je ne conçoit pas de passer toute ma vie dans un même endroit, la même maison, à tailler mes rosiers et tondre ma pelouse...
J'ai eu le bonheur de partir pour mes études, et je ne peux plus rester au même "well-know" endroit!!
Alors non, en effet, ce n'est pas forcément mieux allieurs, c'est juste différent, et il arrive un moment où l'enrichissement qu'apporte ce "différent", quand on l'a connu une fois, on n'a plus envi de s'en passer!!! Le monde est suffisamment pourri au quotidien, la vie de tous les jours est assez stressante et chiante, que l'enrichir par un quotidien fait d'une autre culture, ça peut être salvateur et procureur de bien être...
- 01/04/08, 00:46 #6
- 04/04/08, 04:37 #7
Dernière modification par manjak ; 04/04/08 à 04:57.
- 29/05/08, 20:10 #8
- 24/01/09, 14:38 #9Pas encore exposés à ça, parce que tant qu'on a pas la réponse positive de l'ambassade, on ne dit rien lol
Justement parce qu'on sait que ce genre de temps d'expatriation peut renvoyer les gens à leurs propres peurs, ou bien à une incompréhension parce que eux ne se voit pas vivre ailleurs.
Ne rien dire dire pour l'instant est la meilleure solution que nous ayons trouvé pour nous protéger un peu de toutes ces réactions. Enfin, faudra bien en parler si on obtient le visa... lol (chaque chose en son temps)
- 03/02/09, 18:08 #10
Slt tout le monde,
pour ma part, La question m'a déjà été posé plusieurs fois, à vrai dire.
Souvent par les gens qui me connaissent moins que mes amis proches, et ma petite famille.
Depuis mes différents voyages, dans le cadre de mes études, j'ai toujours dit au retour que je repartirai (pas forcément une destination précise), donc à ce moment là je pense qu'ils ont compris.
Ils ont compris surtout que s'a n'avait rien avoir avec eux, et que si on a de très bonne relation avec ces personnes, il n'y a pas de raisons de perdre contact, même en un an.
Mon meilleur ami est parti plusieurs fois, quelques fois pendant une durée d'un an, mais cela n'a pas empêcher de se retrouver, et de garder la même complicité qu'avant.
Je pense même que cela peut renforcer les liens avec les personnes qui vous sont proches (si s'a peu rassurer certain).
Et ça sert, il faut pas ce le cacher de filtre (c'est méchant à dire, mais je l'ai vécu, et vu à mes retours, ceux qui ne m'avaient pas donnés de nouvelles, ou qui n'ont pas cherchés à reprendre contact. Mais n'est-ce pas un mal pour un bien?
Je pense que l'on fait avant tout pour soi.
Donc je pense qu'une fois que tout est claire pour eux, comme pour soi, ils ne ressentent plus le besoin de se dire "Ca va pas te manquer, tout ça ? La France, ta vie dans ta ville, la famille, les amis ?"
Enfin voilà, excusez-moi certaine fois je me perd moi-même dans ce que je peu raconter.
- 03/02/09, 18:40 #11 Voilà un post très bien écrit... Cependant la question que l'on m'a le plus posée n'est pas celle là. Ce serait plutôt:
" ce départ, c'est pas une fuite?"
et le plus amusant, c'est que ça venait d'amis qui sont eux-mêmes partis, pour les études ou autres, pendant longtemps, mais qui sont revenus...
Alors ce forum ont pris une place importante dans ma préparation (pas dans ma décision de repartir, ça c'était ancré en moi), c'est rassurant de savoir que l'on n'est pas névrosé (enfin pas trop), seul à faire ce choix de tout laisser derrière pas par rejet/haine/immaturité, mais par envie de vivre et de voir... ce qui se passe ailleurs!
Merci donc aux admins, et à Emballi pour sa prose!
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