Difficile de raconter en quelques mots l'aventure de presque 14 mois...
Parti un 22 mars 2007 pour revenir un 20 mai 2008, j'ai donc vécu sur Montréal afin de réaliser mon rêve :
- passer 1 an à l'étranger et découvrir une autre culture
- obtenir un diplôme nord-américain
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Durant ces 14 mois, j'aurais tout vécu : du bonheur comme parfois de la tristesse, la découverte du Québec comme la routine de la vie quotidienne, l'assimilation à la culture québécoise, les joies et les aléas de la colocation.
1 semaine avant mon départ, je faisais mon tableau de chasse des "dernières fois" :
- dernier donuts (chez Tim Hortons)
- dernier smoothie (chez Second Cup)
- dernière poutine (à la Banquise)
- dernière promenade au Parc Jean-Drapeau, sur le Mont-Royal, au parc Maisonneuve
- dernière épicerie (chez Provigo)
- dernières grosses soirées d'au-revoir avec mes amis de Montréal...
- etc.
Bref... Une semaine vécue étrangement, en se disant que cela ne sera plus possible à mon retour. Les sentiments d'appréhension sur le départ, les craintes sur l'avenir couplées à la joie de revoir mes proches en France...
Pendant cette longue semaine d'étrangéité, on ne réalise pas grand chose. Seulement que l'on vit et qu'on se laisse porter. Ce sont plutôt vos amis français sur Montréal qui vous questionnent dessus en espérant une réponse qu'ils devront eux-mêmes trouver (seuls) plus tard.
Le jour même du départ, on ressent soudain une crainte irraisonnée, un petit serrement au coeur ; les yeux piquent un peu aussi... Mais on ne recule pas, on avance lentement mais sûrement.
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Le retour en France c'est bien passé. L'appréhension ou l'angoisse s'est effacée pour faire place à la vie au jour le jour auprès de ma famille ou de mes amis.
Actuellement sur Paris (mais bientôt de nouveau sur Toulouse), on ne peut s'empêcher de comparer le mode de vie des parisiens à celui des montréalais. Tant de petites différences dans des sociétés finalement bien plus proches qu'on ne se l'imagine...
Je ne regrette pas mon retour en terre française, mais j'éprouve parfois de la nostalgie. Heureusement, les proches sont toujours là pour nous ramener à la réalité et au présent.
Cette année au Québec a été comme une belle interlude dans ma vie : le songe d'une douce nuit d'été. J'y ai rencontré des personnes chaleureuses et accueillantes de toutes cultures, et j'ai vécu en colocation avec 1 puis 2 québécoises.
J'ai cherché dès le départ à ne pas avoir que des français comme cercle de connaissances (éviter la facilité) car je désirais avant tout vivre avec des québécois et découvrir la culture multi-ethnique de Montréal.
Au grand désarroi de la communauté pvtistes.net, j'ai même renoncé à aller aux soirées pvtistes (!). Voir des français ? Pas la peine, j'en connais déjà bien assez
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Finalement, on rencontre autant des français que des québécois à Montréal. Ce n'est pas plus mal. J'ai eu la surprise (et la joie) d'y retrouver d'anciens amis et connaissances (du collègue à l'université !). Le monde est définitivement trop petit
Je suis peut-être parti au bon moment : celui où on apprécie encore la vie sur place et où on se dit "J'y reviendrais un jour !".
Parfois, certaines choses vous font bêtement sourire : au départ, nous étions l'être curieux qui s'extasiait devant des écureuils ou des buildings géants, puis le temps passant, cela n'avait pas plus d'importance qu'un vulgaire pigeon. Et c'est à ce moment-là qu'un proche débarque à son tour sur Montréal et vous fait remarquer à quel point tout cela est si "formidable"
Bref, la vie est belle au Canada et je la conseille à tout ceux qui se sentent prêt à partir loin de leurs proches, à tenter leur chance dans un autre pays et découvrir une culture sociale et - ô combien - agréable (!).