Avant d'exprimer d'un jugement hâtif, merci de bien vouloir lire l'ensemble des commentaires faisant suite à ce post.
Désolé pour ce long pavé, mais je me livre à coeur ouvert.
Depuis que j'ai 8 ans, je ne cours qu'après un seul rêve celui de travailler comme pâtissier au Canada.
Février 2011, je prends connaissance de l'existence du PVT et prends comme décision d'en faire la demande en fin d'année
Septembre 2011, une double et une simple tendinite aux épaules me forcent à repousser mon projet.
Avril 2012 une grave allergie professionnelle, me fait totalement renoncer à mon projet.
Eté 2013 ma santé s'est améliorée et je décide de partir, peut être la Nouvelle-Zélande avant le Canada. Je demande le WHV NZ dans la foulée pour être certain de partir, je n'ai pas envie de rebrousser chemin cette fois.
Janvier 2014, je suis en contact avec un patron français dans le Nouveau-Brunswick, mon rêve pourrait enfin se réaliser... Les démarches se font rapidement et j'obtiens un permis de travail fermé.
26 Mars 2014 J’atterris à Montréal, je suis bloqué deux jours en attendant de rejoindre Moncton. Je suis bien content de n'y faire que passer, la ville ne me plaît pas et j'ai vraiment été mal accueilli dès le premier matin par un chauffeur de bus, que je ne pouvais régler faute de monnaie. Le reste de la journée passera rapidement même si je pressé de rejoindre ma destination finale ça sera le 28 à cause d'une tempête sur les Maritimes.
Cela fait un mois que je suis au Canada maintenant. C'est bizarre mais ce rêve que j'ai tant poursuivi qui m'a aidé à traverser les moments les plus durs de ma vie (et Dieu sait qu'il y en a eu) s'est enfin réalisé et pourtant je n'arrive pas à être satisfait.
Professionnellement, j'ai quitté mon poste en France de boulanger où j'aurai pu passé chef d'une des plus grosses boulangeries de la Rochelle, ces prochains jours, oui mais voilà je ne l'ai su qu'après avoir remis ma démission, ce n'est pas dit que je l'aurai accepté. Je passe d'une production de 1000 baguettes journalières à 150, les plus gros jours ici. Le patron qui m'embauche ici, m'avait lors de nos entretiens par Skype en janvier, pourtant parlé d'une création avec un gros volume de production vers le mois de mai, il n'en sera rien avant l'automne et encore...
J'ai une certaine rancoeur vis à vis de ça... Je ne suis pas venu ici pour enfiler des perles.
Salaire évolutif qu'on m'avait dit... je commence a un salaire minimum 12$ (ce qui semble logique vu que le patron ne sait pas comment je travaille et ce n'est qu'une fois ici que j'apprends qu'il n'est pas évolutif suivant les compétences mais dans quelques mois quand la production aura vraiment augmenté et encore je ne m'attends pas à être payé plus cher avant la RP) quel c*n d'avoir accepté ça...
Toujours lors de nos entretiens, mon patron m'avait parlé d'une colocation avec un collègue.... pas avec un toxicomane, alcoolique, mais le bail est signé pour un an... D'autant que j'arrive en pensant payer 500$ par mois et bim surprise c'est 575$. Encore un mauvais point.
Le coût de la vie est TRES chère ici, vraiment TRES chère, le premier qui me dira le contraire devra me le justifier (avec voiture et assurance). En France mon mode de vie me permettait de mettre de côté aux environs de 10%. Ici, je ne sais même pas si je pourrai mettre ne serait-ce qu'1 % avec le même mode de vie et en consommant local et pas trop cher.
La ville de Moncton, ne me plaît pas, à dire vrai je n'ai jamais été très ville mais les environs sont sympas. Je ne dis pas que c'est une ville à fuir, mais attendez-vous à cotoyer drogue, prostitution, dépression et chômage à près de 10%
Bref, je me suis pas mal fait avoir au final en venant là, c'est de ma faute, je me suis pas mal fais endormir, à tant vouloir accrocher mon rêve. Je vais perdre environ tout mon capital avec lequel je suis parti. Mais la vie n'est pas un film, il n'y a pas de retour arrière.
Je ne peux malheureusement pas travailler pour d'autres employeurs, mon visa me l'interdit. Je vais entamer les procédures pour faire une demande de RP tout de même... Je n'ai pas envie de rester avec ce salaire dérisoire pendant encore 17 mois, la RP devra m'être plus favorable pour négocier le salaire.
Pourquoi est-ce que je raconte tout ça?
Je sais bien que c'est du 3615 Mylife.
D'abord parce que ça me fait du bien d'en parler.
Et ensuite pour mettre en garde, tout ceux qui veulent aussi réaliser leur rêve.
Ne faites pas comme moi, prenez du recul sur la situation, ne foncez pas tête baissée.
Allez le Canada c'est aussi de jolis paysages.