Salut la Gang,

Non non, je n'ai pas passé une soirée à St Tite, le fief des cowboys québécois à écouter de l'harmonica et à griller des guimauves au coin du feu... Non, hier soir, j'étais au concert des cowboys fringants : groupe québécois symbole de toute une jeunesse rêvant d'indépendance, de commerce équitable, de protection de l'environnement... Rien de révolutionnaire dans ces idéaux me direz vous, mais il y a l'art et la manière d'évoquer ces concepts rassembleurs et les cowboys fringants, en sont des ambassadeurs de choix à mon avis.

Pour rapidement vous décrire le style musical de ce groupe je dirai que c'est un savant mélange entre du texte à la Renaud (premiers albums) et de la musique country tendance celtique. Les textes sont bien entendu en pur québécois et évoquent souvent l'expérience de ces jeunes artistes face à un Québec moderne qui aurait trop tendance à vouloir s'américaniser, se mondialiser et perdre son idendité de 'village d'Astérix'...

Une heure avant le début du spectacle, le Métropolis commence déjà à se garnir copieusement, toujours dans une discipline et une rigueur propre aux Canadiens (ça fait 7 mois que je suis ici, et ça m'impressionne toujours autant). Le Métropolis est une petite salle d'une contenance de 2300 places qui ressemble un peu à un cabaret parisien : une grande salle devant la scène et un balcon en arc de cercle qui embrasse la scène, nous optons pour les places en hauteur, laissant aux jeunes pogotteurs le plaisir de l'avant scène.

A 20h00, le public scande à la manière d'un kop de soccer le nom du groupe, quelques minutes après, le groupe fait son apparition sur la scène sous les hurlements du public (là ça contraste déjà beaucoup plus avec l'attitude calme et réservé que nous connaissons aux canadiens, mais ce n'est pas pour nous déplaire). Karl, le chanteur, arrive tee shirt, bermuda, baskets, pur look suivi de Dom le batteur déjanté, du guitariste Joseph monté sur ressorts, du bassiste contorsioniste Jérôme, du duo de cuivres Ivanohé et David et de la délicieuse Marie : violoniste, acordéoniste, flutiste mais aussi à l'aise au micro qu'avec un bandjo ou un synthé (bref la polyvalente talentueuse du groupe).

Après un rapide mot d'accueil, ils rentrent tout de suite dans le vif du sujet avec les tounes les plus rock de leur avant dernier album : Break syndical, mon préféré. Devant un public déchaîné du début jusqu'à la fin du spectacle on a eu droit pêle mêle à un solo de Marie au violon de plus de 10 minutes, tout à fait hallucinant, un rap avec le célèbre chanteur des loco locas en guest, de multiples invectives à l'encontres des 'bouffons qui nous gouvernent' ('scusez les M'ssieur Martin ), un plongeon de Karl dans le public et bien d'autres facéties du batteur fou... Le concert se termine par une version live des Étoiles filantes, le tube de leur dernier album, reprise a capella par le public.

Je ne saurai que trop vous conseiller de les voir sur scène, musicalement c'est énorme, les musicos sont tous bourrés de talents et chacun, à tour de rôle, occupe la scène l'instant d'un solo magique. Ne vous attendez pas par contre à un feu d'artifices ou à une montgolfière qui se pose sur la scène, c'est très sobre dans la cosmétique, tout est dans la musique et le texte.

Le concert a duré près de 3 heures et je n'ai pas vu le temps passé. A plusieurs moments j'ai eu la chair de poule en entendant toute la salle reprendre les plus célèbres couplets et dans ces instants là, on sent transparaître la fierté des québécois entonnant les airs en l'honneur de leur beau pays. Et moi de mon côté, je me sentais aussi un peu plus québécois, enfin au moins pendant la durée du concert.

Si vous voulez en savoir plus sur ce groupe, je vous invite à consulter leur site qui est vraiment bien fait : https://www.cowboysfringants.com

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