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    Demain, ça fera 3 mois que nous avons atterri à Ottawa. Et il y a tant de choses à dire que je ne sais pas trop par où commencer (autant vous prévenir, ça risque d’être long !).

    Le Canada pour nous, c’est un rêve de longue date. Les aléas de la vie ont fait qu’il n’avait pas abouti jusque là. Les aléas de la vie ont fait qu’on a réalisé d’autres rêves, trouvé des boulots stables, qu’on s’est mariés, qu’on a eu deux enfants… Et puis les aléas de la vie font que parfois, on en a un peu marre de la routine, et c’est dans ces moments-là que les vieux rêves ressurgissent. La dernière fois c’était il y a pile 1 an. Envie de changement, et ce vieux rêve qui se réveillait… Mais cette fois, nous sommes allés au bout, la vie a décidé qu’il était temps. Tout s’est enchaîné, une étape après l’autre, depuis mai 2008, pour que nous arrivions à nos fins. Comme nous sommes suisses, pas de PVT pour nous, on peut bénéficier du Développement pro seulement, donc il faut un employeur. Après avoir envoyé des candidatures en mai, reçu une offre d’embauche en novembre, le contrat fut officiellement signé en décembre. Puis il y a eu l’administration, le dossier à envoyer à l’ambassade, et, comme pour tout les pvtistes ici présents, l’attente, la peur, l’excitation, l’angoisse… Le précieux sésame est arrivé le 28 janvier. Il y a eu aussi les préparatifs, qui sont de taille quand on part en famille et avec une situation bien établie : vente des voitures, location de notre maison, résiliations en tout genre… Et puis les valises. On avait décidé d’emporter le minimum, c’est-à-dire tout ce qu’on pouvait mettre dans les 8 bagages de soute autorisés. Il n’aurait pas fallu moins. Du côté de nos familles, ça tirait un peu la gueule, heureux pour nous, oui, mais si tristes de ne plus pouvoir nous voir toutes les semaines… Dès que nous avons passé le contrôle des passeports, pourtant, l’excitation a pris le dessus. Enfin.

    7h plus tard, nous atterrissions à Montréal, passions à l’immigration sans problème pour faire valider nos permis, récupérions nos bagages pour passer la douane, puis les jetions sur un nouveau tapis roulant pour aller prendre notre correspondance. C’est pas vraiment utile de faire Montréal-Ottawa en avion, mais avec les enfants et les bagages, ça nous semblait plus simple, et depuis la Suisse, le prix est le même. Bref, après quelques soucis de carte de crédit pour récupérer notre voiture de location, nous nous plongions dans notre nouvelle ville.
    Dès le lendemain, nous sommes tombés en amour avec Ottawa.

    Ottawa, ce n’est pas une ville touristique, beaucoup la définissent comme une ville-bureau, un centre administratif où il ne se passe pas grand-chose après 17h. Honnêtement je ne peux pas dire si c'est vrai ou pas, tout dépend de ce qu'on cherche. Ce n’est sûrement pas le type d’endroit que recherchent la majorité des pvtistes, ce n'est pas the place to be pour faire la fête… Mais c’est un endroit où il fait bon vivre.

    Avec mon boulot à quelques mètres du Marché By, je profite du marché et des petites échoppes tous les midis. Quand je sors du boulot à 15h30, je saute dans le bus pour rejoindre notre quartier de Carlington, un peu excentré mais qui a tout ce qu’il faut là où il faut : des commerces qui s’étendent sur des avenues entières (et Ikea pas loin ), une école à 200m, des parcs à n’en plus savoir que faire, et puis ces petites ruelles pleines de charme, un peu à la Wisteria Lane. Le week-end, nous profitons des innombrables espaces verts, du bord du canal, sur lequel nous avons pu aller patiner une fois avant que le dégel ne s’amorce, des terrasses, des musées. Les connaissances sont difficiles à établir, c’est vrai, souvent on discute avec des personnes qu’on ne reverra jamais. Nous avons quand même eu la chance de tomber sur une propriétaire géniale, qui a fait tout ce qu’elle pouvait pour faciliter notre installation et est toujours prête à rendre service. Sinon, nos principaux contacts sont les collègues et, pour mon mari qui cherche encore un job, les recruteurs. En une semaine, nous avions trouvé une voiture et un « upper triplex », dans lequel nous avons pu emménager la 3e semaine. Tout n’est pas facile. En gros, on vit à 4 sur un seul salaire, soit avec moins d’1/3 des revenus que nous avions en Suisse. Bien sûr nous avons moins de charges, bien sûr certaines choses sont meilleur marché. Mais le Canada, c’est pas l’Eldorado. Si vous voulez faire fortune, allez plutôt en Suisse . Malgré tout, on ne regrette pas une seconde. En 3 mois, mon mari a rattrapé tellement de temps qu’il n’avait pas pu passer avec les enfants… Lui qui travaillait pour 3 se retrouve papa au foyer, il a appris à faire la lessive, le repassage, la cuisine, alors que ce n’était de loin pas une fée du logis… Moi j’ai découvert une autre mentalité du travail. Ici, le mot d’ordre, c’est la productivité. Pas de timbreuse, l’horaire, c’est 7,5h par jour, mais le temps n’est pas compté par une machine, il est compté par le travail produit. Ce travail est évalué sans pitié depuis le 2e jour de travail. Au début j’étais un peu surprise du manque d’intérêt de mes nouveaux collègues pour les petits nouveaux. Et puis j’ai compris : il y a pas mal de roulement, des gens qui partent après 1 mois, alors les collègues, ils attendent juste de voir si t’es du genre à t’accrocher avant de s’investir dans une relation amicale. Je dois dire que je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce « développement professionnel ». Aujourd’hui je sais que, même si je ne suis pas toujours d’accord avec les manières de faire ici, ces 12 ou 18 mois seront un atout, à la fois sur mon CV et dans ma conception du travail. Finalement, même si notre situation n’est pas encore définitivement établie, Ottawa nous apporte tout ce que nous sommes venus y chercher : une expérience différente. On espère avoir des jours plus faciles si mon mari trouve du travail, mais en même temps les modes de garde sont tellement chers qu’il ne peut pas accepter n’importe quel petit boulot, sinon son salaire ne couvrirait même pas la garde… En attendant je fais des mandats en free-lance pour mon ancien employeur en Suisse pour arrondir les fins de mois… En attendant on ne s’offre pas grand luxe, on a pas encore été visiter les villes alentour, alors qu’Ottawa est plutôt bien située à ce niveau là, quasiment à mi-chemin entre Montréal et Toronto. On vit avec peu de moyens, on pourrait pas se permettre de sortir tous les week-ends, mais on a d’autres avantages, qui ne se monnayent pas. On est pas en PVT, il n’y a pas de vacances, si ce n’est les 3 semaines octroyées par mon employeur, mais profiter du temps en famille dès 16h30 tous les jours, par rapport au rythme de vie que nous avions en Suisse, c’est un peu être en vacances toute l’année.

    Nous avons malheureusement dû rentrer 3 semaines en Suisse en raison d’un décès dans notre famille et je me suis rendue compte que je ne m’étais pas ennuyée… C’est une fois à la « maison » que je me suis ennuyée d’Ottawa, de ses coffee shops, de la musique à l’arrêt de bus de la rue Rideau, de l’odeur des CinnaBon dans le Rideau Centre quand je le traverse à 7h le matin, du soleil qui se lève avant tout le monde et a l’air de ne jamais vouloir se coucher. Nous n’avons jamais vraiment envisagé de faire notre vie au Canada, il s’agit pour nous d’une aventure, d’une parenthèse, mais dans notre esprit, aussi longtemps que cette parenthèse sera ouverte, notre « maison », c’est Ottawa. Et qu'est-ce qu’on est bien chez soi

  2. #2

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    Génial ton témoignage. C'est chouette d'être positif comme ça, tout en restant réaliste, et aussi courageux de votre part d'avoir tout abandonné pour une aventure comme celle-ci. Bravo !

    Je suis maman moi aussi (j'ai accouché ici en arrivant en PVT) et je lis pas mal de mommy blogs. Il y en a un génial, d'une mère de 3 enfants, elle habite Ottawa aussi et elle donne souvent des idées de promenade et d'activités pas chères ou gratuites à faire avec les enfants à Ottawa.
    Son blog s'appelle Postcards from the Mothership, je te le recommande vraiment. Enfin, je le recommande à ton mari qui doit trouver des activités avec les enfants
    Il y a une catégorie "Ottawa's hidden treasures" et j'espère que vous allez y trouver plein de bonnes idées.

    Je ne sais pas quel âge ont tes enfants, mais il y a aussi des programmes appelés "ontario early years centers" conçus pour les parents / caregivers et les enfants jusqu'à 6 ans environ (bien que globalement, les enfants soient plus jeunes, en général, un maximum de 4 ans). Ce sont des centres avec plein de jouets, jeux, d'activités, d'autres enfants aussi bien sûr, qui sont souvent ouvert de 9h à 2pm ou 3 pm. On peut y aller à l'heure qu'on veut (principe du "drop-in", j'arrive pas à traduire ça en français). Moi je vais dans leur déclinaison torontoise appelée les "parenting centers" et cela m'a permis de rencontrer pas mal de personnes, Souleymane s'est fait des copains / copines, etc...

    Bonne continuation !