Il y a maintenant 10 mois que je suis arrivée au Canada. Dans l’avion qui m’amenait à Montréal, je songeais avec crainte n’être peut-être pas capable de me faire à la vie ici et devoir faire demi-tour au bout de quelques semaines. Pourtant, Montréal, je connaissais bien pour y avoir déjà vécue 9 mois quand j’étudiais à l’Uqam. Oui mais voilà, quand je parlais du pvt autour de moi, on me disait « Méfie-toi parce que vivre dans une ville en tant qu’étudiante ou en tant que chercheur d’emploi ce n’est pas du tout la même chose, tu risques d’être déçue. » C’est donc pleine d’appréhension que j’ai commencé mon pvt, tout en étant ravie de retrouver Montréal.
Pendant ces 10 mois je n’ai pas trouvé de travail dans ma branche mais il faut dire que d’avoir voyagé (3 mois à Montréal, 5 à Vancouver puis retour ici) ça n’aide pas à se faire un réseau professionnel et à prendre le temps de bien chercher. Malgré tout j’ai confiance en l’avenir ici et c’est pourquoi je lance ma demande de RP. J’ai l’impression qu’avec du temps je pourrais trouver un job d’éditrice ici plus facilement qu’en France et surtout la qualité de vie est sans comparaison à mon goût.
Pourtant, tout n’est pas rose au Canada : il est dur de lier de vraies amitiés avec des canadiens, pas toujours facile de trouver LE job qu’on aimerait, les proches sont loin, le système de santé est nul… Il faut bien être conscient de tout ces points avant de s’installer si on ne veut pas être déçu. Pour ma part, je ne pense pas passer ma vie ici mais 2 ou 3 ans de plus me paraisse un bon compromis. Bien sûr ça n’enchante pas ma famille à qui je manque beaucoup et qui craint que je ne construise un peu trop ma vie ici mais en même temps ils sont très fiers.
Si je devais faire un bilan de mon pvt, je pense que le maître-mot serait RENCONTRES. Avant même d’être sur place j’ai pu rencontrer des personnes formidables et depuis que je suis au Canada ça n’a fait que s’accentuer. Des personnes avec qui vous passez une seule soirée extraordinaire aux personnes à qui vous parlez chaque jour et qui resteront à jamais liées à cette aventure,
le PVT est une expérience humaine incroyable. En même temps, il vaut mieux si on considère qu’on vit un loin de tout ses proches… Un an! C’est énorme d’être hors de la vie des gens qu’on aime pendant si longtemps, de ne pas les voir changer/vieillir, de ne pas les toucher, les sentir, les voir… Donc oui, mieux vaut avoir de solides amis sur place en cas de déprime.
Juste pour finir, je le dis une fois encore mais le Canada est loin d’être un eldorado. Il y a beaucoup de choses négatives ici comme ailleurs mais c’est justement le fait que ce soit un
ailleurs qui me fasse pour ma part passer outre pour l’instant.