Des 2009 à 2014 - Un français au Canada

[Zangalou]

Bonjour, cela fait plusieurs mois que j'hésite à me lancer dans l'écriture d'une publication pour vous parler de mon expérience au Canada, depuis mon arrivée en 2009, jusque aujourd'hui, en 2014.

Tout débute en 2009, alors que ma conjointe, avec qui je suis en France depuis quelques années, m'annonce qu'elle retourne vivre dans son pays, le Canada, en raison d'un manque familial et d'un besoin de changement. À cette époque, soit au début de l'été, je n'avais jamais envisagé le fait de partir m'installer au Québec, ni même lu le moindre document concernant les possibilités offertes aux français souhaitant s'installer là bas. N'ayant pas de boulot et vivant chez mes parents avec elle, je décide de la suivre le plus rapidement possible. Malheureusement, elle décide de partir en septembre et je découvre que l'option PVT 2009 (l'unique possible pour moi en raison de mon expérience pro) n'est plus d'actualité, il me faudra donc patienter six mois, à condition d'obtenir le permis. Je prépare tous les documents et suis prêt bien avant la date d'ouverture. Une chance, l'ambassade décide exceptionnellement cette année là d'offrir de nouvelles places pour ceux qui souhaitent partir avant le 31 décembre 2009, ce qui me permet, après l'acceptation, d'avancer mon billet d'avion de quelques jours et d'arriver au Québec début décembre, sans avoir à effectuer le tour du poteau prévu à l'origine.

Alors non, en décembre, il n'y a pas forcément encore de la neige au Québec, et même si la température frôle avec le 0 lors des premiers jours, je ne me sent pas frigorifié dans mes habits ramenés de France. Je découvre donc le demi sous-sol loué par ma conjointe (un demi sous-sol c'est à dire que l'appart est sous le niveau du sol), moins cher que prévu puisque l'on dispose d'un arrangement avec la propriétaire du bloc d'appartement. En gros, on profite d'un rabais sur le loyer à condition que l'on fasse le ménage des parties communes et le déneigements de l'allée. (Parfois intéressant de pouvoir s'arranger avec les propriétaires là dessus). Les gens sont sympathiques, tout se passe à merveille, je cherche vaguement à trouver un emploi, jusqu'à un premier coup de téléphone.

Première expérience de travail au Québec

Je n'ai bien entendu aucune expérience dans le monde du travail Québécois. Ce premier appel me surprend quelque peu, puisque l'on m'ordonne de venir d'ici 1 heure, avec une chemise blanche, un pantalon de travail et des chaussures de ville. Je n'ai pas la moitié de ce qu'on me demande, merde, je file donc au Walmart ramasser tout ça et me voici en route pour mon premier emploi. Les choses se passent correctement, j'écoute attentivement les consignes, tente de faire de mon mieux ... au bout de trois heures, merci, cela était votre formation, voici 30$, on vous rappellera.

(la suite prochainement)

[Lucie]

Merci pour ce début de récit ! Hâte de lire la suite

[carpe40]

cela fait plusieurs mois que j'hésite à me lancer dans l'écriture d'une publication pour vous parler de mon expérience au Canada, depuis mon arrivée en 2009, jusque aujourd'hui, en 2014.

Contente de voir que tu t'es lancé !
C'est toujours sympa de voir les "anciens" du site raconter leur vécu.

[BMag]

Le suspense, digne d'un épisode de série télévisée... Vivement la suite !!

[tiphainet]

vivement la suite

[Zangalou]

pas le choix, je travaille beaucoup la semaine je n'ai pas le temps de passer 2 heures sur l'ordi, donc ça sera en plusieurs épisodes.

(Donc vous savez que je bosse, je suis exploité )

[Zangalou]

pas le choix, je travaille beaucoup la semaine je n'ai pas le temps de passer 2 heures sur l'ordi, donc ça sera en plusieurs épisodes.

(Donc vous savez que je bosse, je suis exploité )

Permis de conduire

Vous vous doutez donc que je n'ai jamais été rappelé. Toutefois, après cette première expérience et ayant déjà un emploi en télétravail me payant relativement bien, j'ai décidé de ne plus chercher durant mon PVT. Histoire de ne pas perdre de temps, j'ai amorcé le passage du permis de conduire. À l'époque, en 2009, passer le permis ne coûtait quasiment rien, puisque les cours de conduite n'étaient pas obligatoires. Problème, la loi sur le permis changeait à la mi-janvier 2010, il me fallait donc obtenir et passer la partie théorique en moins d'un mois ... j'ai donc opté pour des cours de théorie en accéléré, soit sur deux fin de semaine complètes. (Je pense que c'est une des fois ou j'ai eu le plus froid de ma vie. J'ai du marcher pendant 25mn par une température de -20 degrés et un vent de fou, c'était tellement froid que, la sensation au cerveau que l'on a en buvant quelque chose de glacé, je l'ai eu pendant toute la durée de ma marche, sans oublier les cuisses que je ne sentais plus ... j'ai du faire une pause dans un magasin pour revivre.)

Pour faire simple, je ne pouvais pas échouer, sinon je devais recommencer sous l'autre formule, plus dispendieuse et surtout m'obligeant à attendre un an avant de passer la pratique. J'ai donc bûché comme un fou le bouquin. L'examen se déroulait au niveau de la station de métro henry bourassa ... je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais à l'époque les étrangers de Montréal, Rive Nord et Sud devaient absolument passer leur permis à cette succursale. Bien entendu, l'endroit étant également le lieu de rencontre des gens souhaitant faire échanger leur permis étranger contre une version canadienne, la place ressemblait plus à un hall de gare qu'à un lieu d'examen. J'attends alors dans un endroit bondé jusqu'à l'appel d'un agent de sécurité indiquant aux gens ayant un rendez-vous à 'heure donnée' de s'avancer. 'Youpie enfin mon tour, l'attente est bientôt terminée'. La mauvaise nouvelle c'est que lorsque l'on entre dans la bâtiment, on ne voit pas vraiment ce qu'il se passe au fond ... et là c'est la drame, encore plus de monde, un énorme tableau façon horaires de la SNCF à la Gare du Nord et de l'attente à n'en plus finir. Après deux bonnes heures à patienter, c'est mon tour, et celui de plusieurs autres personnes. On se retrouve dans une salle avec plusieurs ordinateurs, ou certaines personnes sont déjà là à tenter l'examen et ou le gars situé à côté de moi tente de tricher à l'aide de gribouillis dessinés sur sa main. Les questions s'enchaînent et j'obtiens rapidement le score nécessaire pour obtenir le permis ... en gros il n'est pas nécessaire de répondre à toutes les questions si vous avez assez de points (exemple s'il faut 20 bonnes réponses et que arrivé à la 20ème question vous avez tout bon, l'ordinateur s'arrête là). Bien heureux de mon 100%, je repars dans l'immense salle d'attente pour une nouvelle fois attendre jusqu'à la photo et la remise du permis temporaire, soit encore plus d'une heure de patience.

Même si ce n'était pas obligatoire à mon époque (contrairement à maintenant), j'ai tout de même pris des cours de conduite. Tecnic offre la possibilité de prendre des cours sur voiture automatique, ou manuelle. Sachant que beaucoup de voitures sont automatiques ici, j'ai sélectionné cette option.

[Zangalou]

Il faut savoir que du côté du code de la route, en dehors de quelques exceptions, ça reste similaire à la France. Il n'y a pas de priorités à droite automatique, c'est à dire qu'une intersection aura forcément au moins un stop ou une lumière. Vous allez trouver des 4 Stop qui, contrairement à ce que pensent certains en France, sont très pratiques et loin d'être incompréhensibles (en gros c'est premier arrivé, premier qui passe, si vous arrivé en même temps face à face, priorité à celui qui va tout droit, sinon priorité à celui qui vient de votre droite). Aussi, les feux sont situés de l'autre côté de la route, il faut donc s'arrêter à la ligne et non à la lumière ... c'est étrange mais ça permet d'avoir une excellente visibilité du feu. Enfin, il est permis de tourner à droite sur un feu rouge, sauf indication contraire et sauf à Montréal. Les limites de vitesse sont aussi souvent plus faibles qu'en France, sur autoroute c'est 100km max, il y a aussi une indication de vitesse minimale, en ville vous trouverez beaucoup de routes à 40 et même 30 en secteurs résidentiels. Par contre les policiers sont plus tolérants, vous pouvez rouler jusqu'à 115 ou 120 sans trop de risque sur autoroute, par contre évitez de rouler à plus de 10km/h au dessus de la limite en ville.

Bon pour en revenir au permis, une fois les cours terminés et les mois passés, il suffit de prendre un rendez-vous dans un centre d'examen de la SAAQ. Personnellement j'ai choisi Lachute, une plus petite ville mais que je ne connaissais pas du tout. (Il n'y en a pas partout des centres d'exam). Mon examen de conduite a duré une dizaine de minutes, ils vérifient principalement si vous suivez la limite, si vous faites bien vos angles morts, les rétroviseurs, les stops avec regard gauche droite gauche et si vous savez vous stationner. Ensuite on paye et c'est fini, on obtient son permis probatoire, avec seulement 3 points dessus (en gros faut éviter les conneries), et tolérance 0 sur l'alcool, tout ça pendant 2 ans.