Bonjour,
je découvre cette discussion spéciale "voyageurs sans frontières"

Félicitations Lilou pour ton texte. Nombreuses sont les personnes qui ressentent et vivent les choses sans jamais parvenir à les exprimer. Mettre des mots sur quelque chose qui nous remue les tripes c'est toujours un peu rude, plus encore quand on a le sentiment frustrant de ne pas être compris par son entourage.
Pour apporter ma petite tranche de vie, j'ai aussi commencé ma vie étudiante en me fixant pour seul objectif de voyager, explorer et découvrir. Une espèce de soif de "toujours plus, toujours plus loin", une envie de voir ce que les autres ne voyaient pas et d'être différente à ma manière aussi peut être... J'ai adoré cette période, tellement excitante, exaltante, euphorisante. Ces années qui font sans aucun doute ce que je suis aujourd'hui. Puis, à force de bouger, je me suis un jour réveillée en ressentant un besoin irrésistible de me trouver un point de repère, un chez moi, des racines finalement... Le déchirement : j'avais besoin de me poser mais était incapable de m'arrêter de bouger, parce que finalement, au fil des années, bouger était devenu ma raison d'être et je ne tenais plus en place.
Et finalement, à croire que souvent la vie est bien faite, les choses se sont éclaircies : j'ai rencontré celui avec qui tout devenait une évidence, et 8 mois et un PVT plus tard je venais le rejoindre à Québec. Mes racines je suis en train de les planter, mon chez moi je l'ai trouvé mais à l'autre bout du monde, et mes voyages je les continue mais autrement... Nous sommes en train d'établir notre camp de base, point de départ de nombreux futurs autres périples, mais cette fois avec un point retour, un "home sweet home"

On ne se cachera pas que ma vie est désormais plus posée : un chum, un boulot, des projets d'achat d'appartement et de bébé, dès que j'aurai ma résidence permanente... Tout ce qui me faisait tellement peur il y a peu de temps. Quelque fois encore je me surprends à rêver de grands espaces et de liberté. Puis je regarde ma nouvelle vie et je me dis que je n'ai aucun regret, que le meilleur reste à venir...
C'est terrible! à me relire je me fais l'effet d'une ancêtre. Je vous rassure, bientôt 27 ans et toute la vie devant moi

Mais tout ça pour dire "profitez", et ce, quelques soient vos choix de vies. Les questions existencielles se poseront d'elles-même le jour où vous ne vous sentirez plus en accord avec vous-même. Et ce jour là, mais à ce moment là seulement, il sera temps de peut être passer à autre chose. En attendant, il est une période de construction de soi à côté de laquelle on n'a pas le droit de passer, et ce, même si ce n'est pas toujours facile à expliquer à ses proches...