Bonjour,
Je me permets d'écrire aujourd’hui afin de faire part de mes doutes et peut-être d’y voir plus clair.
J’ai un parcours relativement atypique, après des études de langues, j’ai décidé de partir un an à Londres afin de parler « réellement » anglais, puis je suis rentrée en France pour poursuivre mes études. De là, j’ai fait un stage d’une durée initiale de 6 mois qui durera 10 mois à Chicago. Pas envie de rentrer en France, je suis partie à Dublin. Mais au bout d’un an j’ai fait le tour de la ville et du pays et je réalise que je ne parle 2 langues. Je me suis donc décidée de partir en Argentine pour apprendre l’espagnol, je passerai 6 mois merveilleux en Amérique du Sud ! Et là ca y est, j’ai 25 ans, j’avais envie de me poser. Je vais vivre pendant 2 ans à Paris et plus le temps passe plus l’envie d’ailleurs se fait forte. Je vais quitter mon travail et par chance ça concorde avec les demandes pour
le PVT, je fais ma demande qui est acceptée, ma nouvelle destination sera donc Toronto.
Et nous y sommes, à présent, j’ai 27 ans, je viens d’arriver à Toronto et mes attentes par rapport à cette nouvelle expérience sont différentes que lorsque je suis partie à l’âge de 20 ans. J’ai voulu tenter cette aventure en étant plus « âgée » mais le problème est que dans mon cas, je me mets la barre beaucoup trop haut. A Paris, j’avais en emploi très intéressant une carrière naissante, des amis, ma famille pas trop loin. Cela ne fait pas 2 semaines que je suis ici, j’ai de la chance de passer des entretiens dans mon domaine, j’ai trouvé une super maison en colloc….bref ce n’est pas mal positif, mais je veux le top que ce soit super enrichissant et que ça m’apporte un réel plus sur mon CV. Alors que je sais pertinemment que cette expérience sera enrichissante mais je suis venue avec trop d’attentes ! Pourquoi l’insouciance se dissipe-t-elle avec les années ! On verra ce que les mois à venir me réserveront !
J’ai l’impression d’être atteinte d’une sorte de syndrome du voyage, une fois que l’on a commencé on a vraiment la « bougeotte ». Cependant, je n’aime pas choisir une destination, car lorsque l’on choisit un endroit, on ferme des portes (mais on en ouvre certaines, me direz-vous !), on ne fait pas des rencontres qui nous auraient beaucoup apportées. Ma solution : cumuler le maximum d’expériences tant que je ne suis pas vraiment installée.
Sinon, je revis cette relation d’ambivalence avec la France : je te hais (peut-être pas à ce point) quand je suis près de toi et je t’adore quand je suis loin de toi. Même si au final je pense retourner en France le retour sera très difficile car j’étais déjà pas mal grillée avec mon CV avant de venir au Canada, car comment dire, pas très stable mais alors là n’en parlons plus ! Mais autant je vais avoir une opportunité en or, ou encore rencontrer l’homme de ma vie et là je saurai quelle direction prendre ! Je parle déjà du futur alors que je viens à peine d'arriver ! Vous voyez comme rien n’est clair dans ma tête ! "Carpe diem" plus facile à dire qu'a faire !
Pour conclure, ce qui m’effraie est qu’avec les années je pensais voir un chemin se profiler plus clairement, ce qui n’est pas le cas ! Certes, j’avance mais je suis les directions au hasard sans vraiment savoir ce que je fais.
Un ami argentin à Paris est retourné 2 semaines en Argentine et m’a dit : « C’est sur je veux rester en France ! » Quel chance d’être si sûr de soi .
Je ne sais pas si mes propos (probablement confus !) vous ont parlés, je l’espère et de mon côté c’était un plaisir !
En espérant que vous trouviez tous votre direction !
Biz,
Sandrine