Je me permets de remonter mon topic plutôt que d'en créer un nouveau.
J'ai rédigé un mot afin d'expliquer comment le français lambda en arrive à vouloir "s'échapper" de son pays coûte que coûte.
J'espère pouvoir raconter mes aventures par ici (
Turning Point) et je me permets de vous faire partager mon texte :
En ce jour de fête nationale, je met en ligne ces quelques mots de mon "pré-PVT", alors que je ne suis plus qu'à J-7 du départ :
Pour devenir l'acteur de ma propre vie...
... ou comment vivre un véritable parcours du combattant...
Je crois qu'une petite chronologie s'impose :
Juin 2006 : après avoir effectué mes études supérieures à Toulouse, durant deux ans (la deuxième année aura été une véritable épreuve à traverser), j'obtiens mon inéspéré diplôme d'Etat d'Infographiste Intégrateur Multimédia (bac+2) (titre ronflant, excusez du peu...) qui, soit disant, "m'assure" un "bel" avenir, hum...
Quelques semaines plus tard, il est temps de se lancer à corps perdu dans la bataille qui (normalement) abouttira à un emploi. Après avoir cotoyé durant mes études quelques entreprises du coin, j'ai souvent entendu la phrase du style (avec la voix du gars du sud-ouest=>) "Ah ouais, ch'connais ton école. Très bonne école soit dit en passant ! De très bons graphistes les élèves qui en sortent dis-donc !".
Ouais... dis donc...
Donc, j'entame le tour des boîtes, que ce soit par courrier, par mail ou bien via le "porte à porte". Je lance les candidatures et j'avoue déchanter bien vite lorsque la première réponse négative se fera connaître... deux jours après avoir envoyé mon premier CV. A cette époque, je me sens lotois dans l'âme et n'envisage absolument pas de quitter "mon" village.
Et ben...
L'année 2006 s'achève en ressentant un désagréable sentiment me faisant dire que, à première vue, les choses se révèleront bien plus difficile que je ne l'aurai envisagé, même dans les pires moment...
Premier trimestre 2007 : n'ayant jamais eu une grande estime pour l'ANPE (de ce que j'en entendais autour de moi hein), j'accepte, à contre-coeur, de m'inscrire chez eux... Mais, car nous sommes en France ("la France môssieu, la France !"), il faut d'abord s'inscrire aux Assedics où l'on pourra (enfin !) s'inscrire à l'ANPE. Comment faire compliqué quand on peut faire simpleo_O...
Heureusement que j'avais mes associations où je croyais me plaire et où je pensais pouvoir m'épanouir...
Donc, je pars m'inscrire aux Assedics, remuant la tête comme un chien à l'arrière d'une voiture, me sentant aussi enthousiaste que le jour où l'on m'arracha à coup de pinces coupantes ma première dent de sagesse. Et là, bienvenue dans le système français ! On vous fait y rester une demi-journée, à mater des vidéos de personnes dignes de figurer dans le prochain catalogue de Playmobil où, en gros, les Assedics et l'ANPE, c'est "tro bi1 !".
Wow ! J'en salive d'avance...
Du coup, après avoir survécu à ces vidéos (I will survive !), à ces questionnaires, j'obtiens... finalement ! une insription à l'ANPE ! My god ! Mon rêve devient réalité !
J'arrive à l'agence "pour l'emploi" (lequel ? le leur ?) où l'on ne franchit pas la ligne jaune tant que l'on a pas été invité à le faire. J'attend. J'attend, mmm... J'attend. Et voilà qu'une dame me demande de franchir la ligne! rrrrrr ! Je suis dans l'instant redirigé vers le bureau d'un ptit bonhomme, chemise blanche, pantalon noir (un vrai pingouin), petites lunettes, bien coiffé, bref, tout pour vous faire comprendre : "MOI... J'AI un job ! Vous non !"
"Veuillez me présenter votre curriculum vitae je vous prie". Allez, je déballe le "total package" ! Issu d'un bac professionnel secrétariat (oui oui, il existe des secrétaires hommes !), durant lequel j'ai appris pendant quatre longues années "comment qu'on fait le plus beau CV du monde", je m'entend dire par le ptit bonhomme face à moi que mon CV est inqualifiable, tout à fait incorrect, j'en passe et des meilleurs... Ayant toujours eu un certain contrôle de moi-même, j'en use à cet instant, bien que les propos tenu à l'encontre de l'enseignement qui me fut donné tendent à me faire sortir de mes gonds.
A peine a-t-on insulté mes acquis que le ptit gars souhaite m'inscrire à un "atelier CV" où j'apprendrais (enfin !) à rédiger le CV... parfait ! Comprenez-vous ? Parfait ! L'inscription à cet atelier devant valider mon inscription à l'ANPE (décidément...), je n'ai pas le droit de dire "non". Commençant alors à trembler de nervosité, je ravale ma colère, tentant, tant bien que mal, de "positiver". En réalité, j'en ai surtout déduis que mon CV n'avait pas le moindre problème quelconque, juste qu'en m'inscrivant à ce "pseudo-atelier", le ptit bonhomme aura rempli son quota quotidien de "chômeur débile que l'on mène en bâteau", donc, le ptit bonhomme aura fait son chiffre du jour, son emploi... à LUI sera sauvergardé !
... ptit c*n...
Un "joyeu-atelier-où-comment-qu'on-vous-apprend-à-rédiger-la-perfection-incarnée" plus tard, j'ai filé au toilettes tellement ce fut infect (ce n'est pas une image, j'ai réellement filé aux toilettes...)... mais la perfection incarnée étant apparue à mes yeux interloqués, je pouvais mourrir en paix...
Alors ! Ma perfection m'accompagnant désormais (on regarde avant de traverser la route Perfection !), j'ai désormais "tout ce qu'il faut où il faut" (ça, je l'avais déjà) pour décrocher un job ! Oui, mais... non ha ha^^! Qu'est ce qu'on se marre chez seb !
Lorsque vous déboulez comme un cheveux sur la soupe (au Japon, ils consomment des grosses mouches noires dans leur soupe, en guise de croûtons...) à l'ANPE, on vous annonce qu'on vous laissera "voler de vos propres ailes" durant une période de trois ou quatre mois, où vous pourrez mettre votre Perfection à l'épreuve.
Donc ! J'ai beau user et abuser de ma Perfection ("miroir, mon beau miroir"), j'ai beau élargir mon champ de recherches (jusqu'à Toulouse ! Damn !)... rien ! "Je continue, je continue ! Je suis à fond !", mais non, rien n'y fait... Dingue hein ? ça, ça n'arriverait pas à Chuck Norris (Chuck ! Tu es mon héros !) ! Pourtant, ma Perfection est bel et bien là, mais rien ne se produit... Damn ! Le père Noël n'existerait-il pas ???!!!
Une fois ma "liberté conditionnelle" achevée, je suis contraint de retourner à l'ANPE... Et... youpi !
On m'accorde une conseillère "personnelle" (chui gâté moa!) auprès de laquelle j'indique, euh... comment dire... ben que "ma Perfection ne m'aide po hein... !" Et pourtant, j'ai suivi l'atelier qui vous révèle "comment trouver un job en un clin d'oeil". Damn ! Me serais-je trompé d'oeil ?!
Et c'est ce jour-là que l'on me sortit pour la toute première fois le tristement célèbre "Oh ! Mais, faut pas se décourager voyons ! ça va venir !"
J'avoue que j'ai toujours été croyant. Donc, j'y crois.
A ce moment, nous sommes à la mi-2007. Sans que je ne comprenne comment (parfois, faut pas chercher à comprendre), une entreprise me répond favorablement pour me proposer... quinze jours de stage. Ah... Ah oui ! Les stages ! Je ne vous en ai pas parlé n'est-ce pas ?
Alors, si vous le voulez bien, ouvrons une zolie parenthèse :
Dans ce beeeaaauuu pays, jamais une entreprise ne vous accordera un emploi si vous n'avez pas "d'expérience professionnelle". Combien de fois l'ai-je entendu ça... mmm... Je crois que j'ai, depuis longtemps, arrêté de compter... Donc, le deal c'est : "pas d'expérience professionnelle, pas de job, mais comme personne ne vous accordera l'opportunité de vous faire votre première expérience, ben, vous pouvez toujours courrir! En revanche, nous pouvons vous accorder tout les stages imaginables que vous souhaitez, jamais ils ne seront considérés comme expérience !"
Voilà, vous devez faire avec ça... L'art et la manière de faire tourner en rond...
Maintenant, toujours si vous le voulez bien, refermons la zolie parenthèse.
Donc, un stage pour quinze jours, qui, si tout se passe bien, pourrait aboutir à un job ! NonO_O ! Pas possible !
Ah ben dans ces moments là, on fait pêter le champagne à l'agence pour l'emploi (lequel ? le leur ? Ah non, j'l'ai d'jà dite celle là^^!) ! Ben voui, "on a réussi à caser le gosse, ne serait-ce que pour quinze jours ! Et puis bon, autant le faire miroiter avec un supposé job à la clé hein..." job qui n'arrivera jamais puisque la dîte entreprise qui m'aura accueilli quinze jours... euh... fermera ses portes, quinzes jours après mon passage (Non ! Vous ne pouvez rien prouver ! Je suis innocent !) ! Ah ça ! Quand on a pas de pot on a pas de pot hein!
Allez ! Rebelotte ! Retour à la case... ANPE ! Mais comment l'avez-vous deviné ??? Comme j'étais en stage en "accord" avec les guignols, je n'ai pas à repasser par la case "Assedics". Que voulez-vous, je suis imbattable au Jeu de l'Oie. C'est vrai en plus... Mince alors...
Donc ! De retour chez guignol, en train de faire mariol. Et sans le vouloir je réussis une rime...
Face à ma conseillère, nous sommes alors en plein été (toujours 2007 hein, je n'ai pas encore déréglé les calendriers), je lui demande si, d'inscrire sur mon CV que j'ai été le tout dernier stagiaire d'une entreprise, aujourd'hui morte, pourrait être le "petit plus" me permettant de décrocher un improbable job. "mmm... nan" me répond-on. Dommage, mais j'aurai au moins essayé. Oui, je fais ce que je peux moi hein.
"Oh ! Mais, faut pas se décourager voyons ! ça va venir !" revient sur la table... Si le 21 juillet 1969, Armstrong vit ses pieds entrer en contact avec le sol lunaire, moi, c'est mon poing qui risque d'entrer en contact avec la belle table toute neuve que reçut le matin même ma conseillère ! Non mais ! Peut-être fou, mais pas con le gamin non plus ! C'est bien beau de vouloir mener le gosse en bâteau, seulement moi, je n'ai pas le pied marin !
15 août 2007 : m'étant senti terriblement mal la veille, ma situation faisant du sur-place, j'ouvre dans l'après-midi le dictionnaire (le quoa ?), direction => les noms propres et tombe, par le plus grand des hasard (toujours comme ça quand on ouvre le dictionnaire) sur... la double page présentant le Canada:-D ! Une très faible idée me traverse alors l'esprit...
Automne 2007 : constatant que tout les espoirs que ma Perfection et moi placions chez guignol tombèrent en ruine, nous nous tournâmes par un grisâtre matin d'octobre vers quelques insignifiantes agences d'intérim', hu hu hu ! Excusez du peu !
mmm... Peu concluant. On m'aura bien proposé un stage que j'eu effectué et, au bout duquel on plaça, en guise de carotte, un irréel job afin de me faire avancer. Mouais. Seulement en bon âne que je suis, je répondis devant un auditoire... inexistant (...) : "Je ne suis pas Bob", dit l'âne... Comprenne qui pourra. Donc ça, c'est fait. Ensuite (il n'empêche que je suis fan #1 de Bob l'Eponge, véridique) :
Premier trimestre 2008 : la carotte commençant à pourrir, je me leva, un matin (sans qu'un lapin tue un chasseur), et demanda, à mon lieu de stage, à ce que l'on clarifie la situation : j'ai une carotte sous le nez, je crève la dalle, mon estomac étant dans lé(es)talons (sans que cela ne me rende cheval...), je veux savoir où en est ma situation, d'autant plus que les carottes, je les préfère râpées, en vinaigrette. Après que l'on m'ait mené en bâteau sur une longue période (décidément !), j'aime mieux partir de mon stage, celui-ci n'ayant aucune valeur sur ma Perfection, et puis, ce jour-là, je fus dans ma période de Bonté et, dans un geste digne du Sauveur, je décide de quitter le stage avant que la boîte ne mette la clé sous la porte, ainsi, les salariés garderont leur emploi. Oui, je sais, je suis trop bon... On me l'a déjà dit!
Samedi 19 janvier 2008 : je passe une journée (!!!) à Amsterdam. Je découvre alors des gens qui se révèlent "hors-normes", incroyablement calmes, gentils, souriants, polis, propres, autant dire, tout ce que les français ne sont pas et ne seront jamais. Quelques temps plus tard, je me renseigne sur les différentes possibilités d'emploi en Europe, mais je ne trouve rien de bien concluant...
Février 2008 : je me décide à appeler mon école à l'aide, et pourtant Dieu seul sait combien cela m'a coûté de composer leur numéro... Après (re) présentation, j'explique ma situation dans laquelle je m'embourbe inlassablement jour après jour et je demande si, par hasard hein, l'école ne serait pas en relation avec des entreprises susceptibles d'embaucher. Et voilà que l'on me répond (attention les oreilles) :
"Ouais mais seb, t'aider à trouver un emploi, ce n'est pas notre problème ! Nous, on a autre chose à faire, tu te dém*rdes tout seul mon grand !"
J'ai raccroché, dégoûté...
Mars 2008 : un sombre regard se dessine sur mon visage lorsque je me décide à écrire une lettre (non non, pas de "désespoir") que j'adresse à un célèbre magazine d'infographie, dont je suis lecteur depuis (à cette époque) quatre ans et demi. Une lettre dans laquelle je me défoule littéralement, dénonçant ouvertement mon école, l'ANPE, les agences d'intérim et toutes celles et tous ceux qui me "garantissaient" un emploi en "un rien de temps". Quelques semaines plus tard, très exactement le mardi 13 mai 2008, je pars acheter ce qui, toujours à cette époque, constituait mon magazine préféré, je l'ouvre (avant de le fermer...) et, sans idée aucune derrière la tête, je consulte la rubrique "Courrier des lecteurs" et là, une graaaaaande lettre fait figure de lettre "d'ouverture" de rubrique. Une lettre où je découvre que le gars qui écrit à fait la même école que moi ! DingueO_O! Puis, je constate que le gars est au chômage depuis 2006 ! Dingue ! Comme moiO_O! Je lis, je lis et... arf ! C'est ti po ma lettre qui a été publiée? Ha ha Génial !
Ce que j'ai trouvé moins génial, c'est qu'aucune solution euh... "concrète" ne m'aura été donné, mise à part la (très) classique formule "à-la-con" que me sort l'ANPE. Pire : à partir de ce mois, tout les numéros qui sortiront contiendront une page de publicité en l'honneur... de mon école ! Furie et dégoût s'emparent de moi lorsque je fais la promesse que jamais plus jamais je ne donnerai d'argent pour ce véritable torchon ! Et plus jamais je ne l'ai acheté. Quand je dis quelque chose, je le fais moa!
Vendredi 14 mars 2008 : je m'inscris et participe à une journée "information" mise en place par le Bureau d'Immigration du Québec, à Toulouse, où l'on nous fait rêver mais où l'on ne nous donne pas d'indications sur la façon de pouvoir quitter la France afin de s'installer sur place...
Dimanche 13 avril 2008 : une journée abominable. J'ai passé la journée entière à envoyer mon CV aux quatre coins de France, candidatures qui ne trouveront jamais une quelconque réponse. Dehors, le temps et gris et je ne sors pas de la journée. Me sentant moralement (très) affaibli, il doit être alors aux alentours de 20h45 lorsque je m'approche tout doucement de cette mécanique que l'on nomme "télévision", étant donné qu'avec les programmes actuels, la dîte mécanique est le plus souvent éteinte chez moi. Au moins, je suis immunisé contre la c*nnerie.
Mais ! Car il y a un "Mais"! Je découvre que ce soir-là, M6 a la bonne idée de diffuser un "Capital" consacré à "tous ces français qui, face à la crise, ont décidés de tenter leur chance à l'autre bout du monde !". L'émission présentée par le 'sieur Lagache était enregistrée en direct de... Vancouver:-D ! A cet instant, une petite voix dans ma tête me conseille d'enregistrer l'émission (ben oui, quand on entend une petite voix dans sa tête, on lui obéit forcément...). 20h50 : l'émission débute. Bien qu'aucune indication n'aie été donnée sur la façon dont on peut quitter la France et chercher un emploi sur place, en toute légalité, ce que je découvre à l'écran me fascine et m'interpelle et, ce soir là, je m'endors, des rêves pleins la tête ! Le lendemain, lundi 14, à peine les yeux ouverts, je me précipite sur mon lecteur DVD et me repasse l'intégralité de l'émission.
Et je cogite, je cogite, jusqu'à 13h environ où, n'y tenant plus, je m'inscris sur les forums d'M6 afin de lancer un véritable "SOS" de façon à ce que, si quelqu'un passe par là, puisse intercepter mon message désespéré et y apporter une réponse. Et c'est là qu'Elodie me répondis:-)
Je m'empressa de suivre ses conseils avisés, les liens donnés, et découvre finalement l'existence des Working Holiday Visa, dispensés par l'ambassade du Canada, en France, pour une durée d'un an, et qui permettent de s'établir à n'importe quel endroit au CanadaO_O ! J'apprend que des quotas de visa sont mis en place et, non sans une certaine "horreur", je m'aperçois que les dîts quotas pour l'année 2008, ont été atteints... quinze jours auparavant(:-O!!!
Là encore, une certaine colère noire m'envahit à la vue de ce clair "manque de bol" qui me poursuit... Comme depuis bientôt dix ans maintenant, j'use et j'abuse de phrases philosophiques et autres proverbes, afin de me calmer et de mettre ma rancoeur aux oubliettes. Je décide de "prendre la chose" à contre-pied et me met alors en quête de me préparer pour les quotas pour 2009. D'avril à juillet 2008, j'étudie le dossier à remplir ainsi que tout les papiers à joindre afin de procéder à une demande de visa. Patiemment, je commence alors à construire, "morceau par morceau", le dossier qui me permettra de m'échapper de cette prison.
C'est à cette même période que la joyeuse Sécurité Sociale me propose un contrat d'une durée de... cinq mois et vingt jours ("non-renouvelable !" La DRH insista fortement sur ce point) ! Tout ce qu'il faut pour ne pas pouvoir toucher le chômage ! Cooooool, on ne s'énerve pas et on accepte le dît boulot de "bbbiiippp" qui nous permettra alors de financer le voyage jusqu'à Vancouver.
Face à mes "collègues" qui, eux, occupent des postes mieux placés que celui qui fut le mien (beurk, infect !), j'adopte les tristements célèbres sourires falsifiés, digne d'un Bouly (comprenne qui pourra...), me délectant en me disant face à ces nouveaux-guignols que, tôt ou tard, je serai loin, trèèès loin.
Lorsque l'on me demandait comment je voyais mon avenir, un léger sourire se dessinait sur mon visage et je déclarais simplement que mon "Projet" suivait son cours... Personne ne comprenait rien, mais c'est pas grave.
Cinq mois et vingt jours fabuleux plus tard, mon contrat arrive à échéance. C'est ce jour là que j'appris que le service communication de la Sécu' venait d'accueillir un nouvel infographiste. Chuuuuuut ! On reste calme...
Novembre 2008 : fraîchement licencié puisque mon contrat est arrivé à terme, et étant donc non-renouvelable d'entrée de jeu, j'attend que les quotas 2009 ouvrent. Durant la même période, on nous annonce qu'un grand forum-emploi se tiendra, à la fin du mois, à Paris, avec des entreprises canadiennes! "Miam !" me dis-je! Après m'y être inscris, je pars acheter mes billets de train pour la capitale alors que j'attend la confirmation de mon inscription à ce fameux forum-emploi. Un conseil : attendez toujours d'avoir une réponse pour acheter vos billets de train...
Mi-novembre, dimanche, à midi : je pars pour la capitale le lendemain même, le forum-emploi se tenant le mardi et... je n'ai toujours pas de confirmation alors que tout le monde inscrit reçoit la sienneO_O! Cooooool... Il ne me faudra pas attendre longtemps puisque:
Dimanche, 12h03 : je reçois... l'annulation de mon inscription !!!!!! Okay... On ne s'énerve pas... Je pars donc demain, pour rien, mais je pars quand même... Cooooool...
Je pars donc (pour rien), et, c'est une fois arrivé à Paris que les quotas 2009... ouvrent ! gggnnn !!! Mer bleue et calme, mer bleue et calme, mer bleue et calme...
Quelques jours plus tard, de retour au village (où l'on change les R en L hein...), je réussis à me connecter au web, prend le train en marche et décide de procéder à une demande de visa ! Seulement, quelques opérations à effectuer, quelques documents à obtenir, font que décembre sera entamé lorsque je fis une demande.
Un mois et demi sera nécessaire pour que j'obtienne une réponse... Mais... Eh oui, il y a un "Mais"... :
Samedi 24 janvier 2009 : toujours pas de confirmation de mon visa lorsque tout le sud-ouest est frappé par notre première tempête baptisée (Klauss de son petit prénom) ! Hey ! Comme aux USA ! Mine de rien, nous venons de prendre du gâlon ! Bref, une tempête, bien plus dévastatrice que celle d'il y a dix ans. Plus de courant durant six heures. Le soir venu, je réussis à me connecter sur le net, le dimanche aussi, comme si de rien n'était.
Et il se passa une drôle de chose :
Dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 janvier, je fis un étrange rêve : je me vois dans un aéroport, en train d'attendre un avion à destination de... VancouverO_O!
Lundi 26, au réveil : à peine mes petits yeux entrouverts, ce curieux rêve hante mon esprit, pour, finalement me faire ouvrir complètement les yeux, un drôle de sentiment m'envahissant alors... Un pressentiment s'emparant de moi, je me lève et me précipite illico sur mon PC, devinant que... quelque chose est arrivé ! Et... oui, quelque chose est arrivé : poteau électrique tombé qui a coupé toutes les lignes téléphoniques de plusieurs habitations ! Donc, plus d'internet pour les trois prochaines semaines! Argh !
Ne décidant pas de rester les bras croisés à attendre, je me dégôte une connexion et découvre que le matin même, à 10h47, l'ambassade du Canada me délivrait mon visa:-D !!! Me délivrant tout court !
"J'ai réussi:-)..."
Un sentiment de victoire commence alors à m'habiter lorsque je décide (un peu) de "jouer" avec mon visa dont nul ne doute l'existence, hin hin ! Par exemple, je suis toujours inscrit à l'ANPE, certains commencent à s'inquiéter pour mon avenir, moi qui déclare un bien mystérieux : "il n'y a plus de raison pour s'en faire maintenant... hin hin hin!".
Petit à petit, je commence, au compte-goutte, à annoncer la nouvelle de mon départ avant d'envisager un voyage "Découverte" en mai 2009 (voir le compte-rendu qui y est consacré).
De retour en France, une vive douleur s'empare d'une dent de sagesse qu'il est préférable d'extraire avant... mon départ pour le Canada:-D! RDV est donc pris chez le dentiste.
Lundi 15 juin 2009 : On décide d'arracher la dernière du bas plus une du haut, de façon à ce qu'il ne m'en reste plus qu'une. Une radio est effectuée que le dentiste découvre en même temps que moi.
Tout à coup, il devient aussi blanc que sa blouse, se retourne vers moi, l'air stupéfait et me déclare : "vous n'avez pas quatre dents de sagesse, vous en avez six ! C'est extrèmement rare dans l'histoire de la médecine !"
Au cas où certain(e)s croiraient que je le fais exprès, euh... non. Je m'en passerai bien au contraire.
Du coup, cette découverte malheureuse complique tout car il sera impossible d'extraire trois dents en une heure, d'autant plus que je refuse l'anesthésie générale moa, mmm!
"Ah, mais attendez ! Je vois autre chose !"
"Ah oui ? Moi, je suis myope de naissance..."
"Vous avez un os de la mâchoire qui plonge directement au dessus de votre dent de sagesse du bas ! Il faudra le dégager avant de s'attaquer à la dent!"
Une heure d'opération (douloureuse), et un dentiste qui qualifia l'opération de "dure" plus tard, et je peux rentrer
chez moi. Cooooool...
Mardi 23 juin 2009 : je décide de me connecter au web, lorsque, à l'allumage, mon PC émet un curieux ronronnement, qu'il n'avait encore jamais émit... Je me connecte puis, sans crier gare, l'écran tout entier "s'immobilise" : plus rien ne répond, la souris devient inutilisable, tout est comme "gelé". La fenêtre web se referme toute seule, les icônes figurant en bas à droite, juste à côté de l'horloge, disparaissent les uns après les autres et le ronronnement mute en grincement qui se fait de plus en plus fort. Je découvre alors qu'un étrange icône rouge avec, en son centre, une croix blanche apparaît pour finalement voir mon PC s'éteindre de lui-même et... redémarrer. J'attend, j'attend, j'attend... Le grincement augmente en volume pour finalement me faire penser à un... disque que l'on rayerait? Après s'être éteint et rallumé une bonne vingtaine de fois, plus aucune commande ne répondant, je me décide alors, tout simplement, de le débrancher, laissant la batterie se vider d'elle même pour, finalement, le voir s'éteindre totalement...
Après diagnostic, il s'avère que, comme je le supposais, c'est bel et bien le disque dur qui a laché. Paraît-il que, d'ordinaire, quelques données peuvent être récupérées mais, dans mon cas... non, bien au contraire! A priori, le disque dur est tellement endommagé qu'il ne tourne même plus. Constatant qu'il a alors emporté avec lui tout mes logiciels de photos, de dessins, d'animations, toutes mes photos (bye bye Van'...), tout mes CVs ainsi que tout mes papiers canadiens (contenant toutes les adresses que j'avais répertorié, tout les contacts que je devais voir), je n'ai plus que mes yeux pour pleurer... A part ça, tout va bien !
Mercredi 24 juin : le téléphone sonneO_O! Dingue non^^? Cela aurait pu être somme toute banale, sauf que... une "grande" municipalité me propose... un job répondant à mes qualifications! gggnnn... Mer bleue et calme...
Vendredi 01 juillet 2009 : Je ne suis plus qu'à trois semaines de mon départ lorsque j'acquiers une toute nouvelle bécane, mais qui ne me rendra pas tout le contenu de mon ancien disque dur...
Mardi 14 Juillet 2009 : Je ne ferai pas d'éloges à la France, en imparfait patriote que je suis ! J-7 avant ma date départ pour le bout du monde et où je pourrai (enfin !) devenir l'acteur de ma propre vie ! Que Dieu bénisse l'Amérique !
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout.