Discussion: Tranche de vie Chap. VI
- 14/08/05, 06:25 #1Salut la gang,
Heureux de vous retrouver si vite pour de nouvelles aventures. Je vous resitue un peu le contexte pour les petits nouveaux ou ceux qui n'auraient pas suivis (n'est ce pas Benj ). L'histoire que je m'en vais vous conter se situe environ 3 semaines après mon arrivée à Montréal. Après une première semaine administrative, une deuxième semaine de déprime et une troisième semaine mouvementée, me voilà au début de la quatrième semaine toujours impatient de retrouver ma 'blonde' (on dit comme ça ici même pour les brunes :??: mais ma blonde est blonde) mais plus motivé que jamais à décrocher un job.
Beaucoup de volonté mais pas trop de méthode. J'avais contacté une recruteuse depuis la France pour qu'elle me donne quelques pistes à investiguer dès mon arrivée. Elle m'avait proposé de la rappeler une fois ici. Ma semaine commencerait donc par la recontacter afin qu'elle me donne son avis sur le CV typiquement Québécois. J'en avais entendu des heures sur cette histoire de CV Québécois, à mon avis des histoires pour faire peur aux petits enfants pas sages :laughing1 car entre nous mis à part le fait que vous ne donnez ni votre âge ni votre situation familiale, un CV est toujours un CV même au Québec, et il est toujours aussi peu lu. Bref, je lui soumet tout de même ma prose et j'attends son retour sur le sujet. Je n'attends pas longtemps elle me rappelle une demi heure plus tard pour me dire que sur la forme il n'y a rien à dire mais que sur le fond il faut tout reprendre . Comment ça ? Le fond, je n'y crois pas... La forme je veux bien mais le fond, je sais tout de même mieux que personne ce que j'ai fait dans ma courte carrière ? Elle me dit de but en blanc (j'adore les canadiens pour leur pragmatisme) que personne ne comprendra un traite mot de mon CV, le vocabulaire utilisé est trop élaboré pour le commun des recruteurs. Je suis scié c'est bien la première fois que l'on me dit ça alors je lui demande de poursuivre son raisonnement. Elle m'explique qu'une des conséquences néfastes du bilinguisme c'est que les québécois ont un vocabulaire pauvre dans les 2 langues par rapport à un français et à un anglais de souche. A ce moment là, j'avais du mal à la croire, j'avais bien remarqué chez certains de petites fautes de français du style : Il en reste tu ? mais de là à imaginer de telles lacunes.... En anglais j'avais rien noté de particulierLOL , tu m'étonnes.... Elle m'invite donc à reprendre point par point mes phrases pour les traduires dans un langage plus terre à terre. Et bien croyez moi ce ne fût pas si simple, cet exercice me prit une bonne partie de ma journée mais je disposais à présent d'un modèle de CV accessible à un recruteur de 10 ans .
Dès le lendemain et jusqu'à la fin de la semaine je décidais d'en distribuer le plus possible pour voir les retours sur ce nouveau CV. Sachant d'une part que seulement 20 % des postes à pourvoir paraissent dans la presse et que d'autre part, je ne connaissais pas 2 % des employeurs locaux je décidais de m'orienter vers la solution qui me paraissait la plus simple : les agences d'intérim. En fait ce marché se partage entre les agences d'intérim traditionnelles que l'on retrouve un peu partout dans le monde : Adecco, Manpower, Ranstad et KellyServices (Vedior n'existe pas dans le coin) et les agences de placements spécialisées dans le recrutement de certains profils. La deuxième catégorie étant la plus répandue au Canada. Le plan d'action était très simple, localiser le matin 3 ou 4 agences dans un secteur pour optimiser le laché de CV de l'après midi. L'accueil fut tout le temps chaleureux et je dirai que 3 fois sur 4 j'ai eu une entrevue immédiate avec une chargée de recrutement. Avant toute chose il faut remplir un dossier complet d'inscription qui reprend de manière assez stupide la plupart des infos dans le CV que tu viens de remettre. Et parfois dans des agences comme Quantum, j'ai du passé le fameux test de doigté (rien à voir avec la proctologie je vous rassure) qui consiste à évaluer ta vitesse et ton exactitude de frapper en français et en anglais. J'ai même eu droit à un test sur Excel :a_hit: . Les entrevues quand à elles toujours sur le même modèle : depuis quand êtes vous là et pourquoi le Canada, description des expériences les plus récentes et switch en anglais pour évaluer mon niveau.
- Enfin la question fatidique : que cherchez vous ?
- Ben moi vouloir du boulot
- Oui mais toi vouloir quoi comme boulot :??:
- Moi tout prendre car moi rien connaître à votre grands pays peuplés de caribous sur des panneaux de signalisation
- Ok mais toi trop qualifié pour faire jobbine et donc toi pas rester sur les postes que je moi te proposer et donc énerver mon client
- Alors toi donner moi poste plus intéressant
- Moi y en a pas avoir car été = vacances = calme plat
-
- Moi rappeler toi dès que moi y en a boulot intéressant
-
Alors voilà pendant une semaine comment c'est déroulé ma recherche d'emploi. J'ai rencontré des gens charmants tous autant intéressés les uns que les autres par mon CV mais tous n'avaient rien sous la main pour tout de suite. Entre temps la mauvaise impression sur la première entrevue passée devait se concrétiser par un coup de fil m'annonçant que la société avait préférait un autre candidat. Tiens qu'elle surprise Ça vallait la peine que je claque 500 pièces dans un équipement de VRP de luxe :censored2 .
Le bilan de cette semaine là fût tout de même satisfaisant. Certes, toujours pas de boulot à l'horizon mais... Je connaissais maintenant parfaitement le centre de Montréal pour y avoir fait plusieurs dizaines de kilomètres à pieds pour trouver les agences. J'avais passé une bonne demi douzaine d'entrevues, je connaissais mon article par coeur et mon niveau d'anglais ne rebutait personne. Enfin et surtout j'avais le week end devant moi pour trouver une méthode de recherche plus payante surtout que mon listing d'agences avait été totalement écumé... Je profitais de ces deux jours pour visiter la région de Montréal au travers d'une petite excursion dans les cantons de l'est, plus précisément à North Hatley, région très prisée par de riches américains retraités étoffés du bas ventre et amateurs de Golf.
La suite des investigations au prochain épisode
- 15/08/05, 04:04 #2bon alors Laurent et moi venons de lire ta nouvelle tranche de vie, on était bien mort de rire car ce que tu as expliqué pour la recherche de boulot c'est exactement ce que nous avons connu à Toronto,
nous avons du passer bien 4 test informatique de frappes puis words excel power point, apres le second je connaissais les questions et bonnes reponses par coeur
concernant les agences de recrutement, méfiance, leur pratique: des annonces sont souvent tres alléchantes et proposant des salaires mirobolant, ceci pour alimenter leur banque de cv mais au final aucun aboutissement
- 15/08/05, 05:37 #3Message de laetitia
- 16/08/05, 11:41 #4Merci Rémy pour ce recit, y a toujours des aspects nouveaux et fort enrichissant dans tes tranches de vie, c'est toujours aussi instructifs et recréatifs
- 16/08/05, 13:35 #5Message de laetitia
c'était quoi comme genre de trucs? pas trop complicated? et dans les boites d'interim ils s'arrêtent beaucoup sur ton niveau d'anglais (à Toronto)??
merci à tous les 2 , à canada dry pour une belle tranche de vie, super agréable à lire, et à laetitia pour les infos qu'elle file sur notre future ville (J-22)
- 16/08/05, 21:45 #6Merci la gang la suite sera encore plus palpitante...
Lilou, à partir du moment ou tu tappes un minimum de 30 mots minutes c'est ok en plus en anglais tu t'économises la gestion des accents.... Pour Excel, c'est assez basique, les fonctions de bases, savoir faire un graphique, une somme.... rien de bien compliqué pas de macros ou de tableaux croisés dynamiques par exemple
- 16/08/05, 22:05 #7Message de Lilou
par rapport a l'anglais ca allait, seuls randstad et bilingual one m'ont fait passer un entretien en anglais avec leurs questions 3 defaut 3 qualités, ou encore qu'attendez vous de votre chef............ PLIN DE SOUSOUS
non j'ai pas dit ca, j'ai du repondre un truc du genre respect et confiance
bref les memes entretiens bateaux que chez nous mais en anglaisDernière modification par Laet ; 16/08/05 à 22:10.
- 16/08/05, 22:27 #8Toujours aussi palpitant....vivement la suite...
- 17/08/05, 09:00 #9j'aurais bien aimé voir sa tête si t'avais dit "plein de sousous" mdr!!!
pourtant tout le monde sait que c'est la vérité, alala les entretiens... en tout cas merci pour vos réponses tous les 2, maintenant on a un envoyé spécial dans les 3 grandes villes: canadadry pour MTL, laetitita pour Toronto et Clem pour Vancouver!!
- 17/08/05, 11:39 #10J'ai commencé à contacter des éditeurs, il faudrait que tu te libères semaine 27 en 2006, on a rendez-vous avec Monsieur michel ChOBLET des éditions Hachettes, le rendez-vous est fixé à 10h, à confirmer en fonction de tes disponibilités...Sinon RDV dans l'après midi au siège de PARIS MATCH il semblait accroché pour une couverture avec Monsieur ET Madame CANADADRY et une petite tranche de vie en quatrième de couverture intitulée "LA FAMILLE CANADADRY AU PAYS DES CARIBOUS"...
Je doit les rencontrer dans la semaine pour négocier les contrats.
Dans l'attente je te souhaite de cultiver et de multiplier ces tranches de vie, car ce n'est pas avec une tranche tous les quatres matins que l'on va se faire un ptit dèj...
prends ta plume et ton couteau et au travail.... :dejadehor :laughing1
- 18/08/05, 03:30 #11Message de benjamin9118
Identifiez-vous pour répondre
Pour accéder à cette fonctionnalité, vous devez vous inscrire au préalable ou vous identifier grâce au formulaire ci-dessous.