Salut la gang,
Heureux de vous retrouver si vite pour de nouvelles aventures. Je vous resitue un peu le contexte pour les petits nouveaux ou ceux qui n'auraient pas suivis (n'est ce pas Benj

). L'histoire que je m'en vais vous conter se situe environ 3 semaines après mon arrivée à Montréal. Après une première semaine administrative, une deuxième semaine de déprime et une troisième semaine mouvementée, me voilà au début de la quatrième semaine toujours impatient de retrouver ma 'blonde' (on dit comme ça ici même pour les brunes :??: mais ma blonde est blonde) mais plus motivé que jamais à décrocher un job.
Beaucoup de volonté mais pas trop de méthode. J'avais contacté une recruteuse depuis la France pour qu'elle me donne quelques pistes à investiguer dès mon arrivée. Elle m'avait proposé de la rappeler une fois ici. Ma semaine commencerait donc par la recontacter afin qu'elle me donne son avis sur le CV typiquement Québécois. J'en avais entendu des heures sur cette histoire de CV Québécois, à mon avis des histoires pour faire peur aux petits enfants pas sages :laughing1 car entre nous mis à part le fait que vous ne donnez ni votre âge ni votre situation familiale, un CV est toujours un CV même au Québec, et il est toujours aussi peu lu. Bref, je lui soumet tout de même ma prose et j'attends son retour sur le sujet. Je n'attends pas longtemps elle me rappelle une demi heure plus tard pour me dire que sur la forme il n'y a rien à dire mais que sur le fond il faut tout reprendre . Comment ça ? Le fond, je n'y crois pas... La forme je veux bien mais le fond, je sais tout de même mieux que personne ce que j'ai fait dans ma courte carrière ? Elle me dit de but en blanc (j'adore les canadiens pour leur pragmatisme) que personne ne comprendra un traite mot de mon CV, le vocabulaire utilisé est trop élaboré pour le commun des recruteurs. Je suis scié c'est bien la première fois que l'on me dit ça alors je lui demande de poursuivre son raisonnement. Elle m'explique qu'une des conséquences néfastes du bilinguisme c'est que les québécois ont un vocabulaire pauvre dans les 2 langues par rapport à un français et à un anglais de souche. A ce moment là, j'avais du mal à la croire, j'avais bien remarqué chez certains de petites fautes de français du style : Il en reste
tu ? mais de là à imaginer de telles lacunes.... En anglais j'avais rien noté de particulierLOL , tu m'étonnes.... Elle m'invite donc à reprendre point par point mes phrases pour les traduires dans un langage plus terre à terre. Et bien croyez moi ce ne fût pas si simple, cet exercice me prit une bonne partie de ma journée mais je disposais à présent d'un modèle de CV accessible à un recruteur de 10 ans

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Dès le lendemain et jusqu'à la fin de la semaine je décidais d'en distribuer le plus possible pour voir les retours sur ce nouveau CV. Sachant d'une part que seulement 20 % des postes à pourvoir paraissent dans la presse et que d'autre part, je ne connaissais pas 2 % des employeurs locaux je décidais de m'orienter vers la solution qui me paraissait la plus simple : les agences d'intérim. En fait ce marché se partage entre les agences d'intérim traditionnelles que l'on retrouve un peu partout dans le monde : Adecco, Manpower, Ranstad et KellyServices (Vedior n'existe pas dans le coin) et les agences de placements spécialisées dans le recrutement de certains profils. La deuxième catégorie étant la plus répandue au Canada. Le plan d'action était très simple, localiser le matin 3 ou 4 agences dans un secteur pour optimiser le laché de CV de l'après midi. L'accueil fut tout le temps chaleureux et je dirai que 3 fois sur 4 j'ai eu une entrevue immédiate avec une chargée de recrutement. Avant toute chose il faut remplir un dossier complet d'inscription qui reprend de manière assez stupide la plupart des infos dans le CV que tu viens de remettre. Et parfois dans des agences comme Quantum, j'ai du passé le fameux test de doigté (rien à voir avec la proctologie je vous rassure) qui consiste à évaluer ta vitesse et ton exactitude de frapper en français et en anglais. J'ai même eu droit à un test sur Excel :a_hit: . Les entrevues quand à elles toujours sur le même modèle : depuis quand êtes vous là et pourquoi le Canada, description des expériences les plus récentes et switch en anglais pour évaluer mon niveau.
- Enfin la question fatidique : que cherchez vous ?
- Ben moi vouloir du boulot
- Oui mais toi vouloir quoi comme boulot :??:
- Moi tout prendre car moi rien connaître à votre grands pays peuplés de caribous sur des panneaux de signalisation
- Ok mais toi trop qualifié pour faire jobbine et donc toi pas rester sur les postes que je moi te proposer et donc énerver mon client
- Alors toi donner moi poste plus intéressant
- Moi y en a pas avoir car été = vacances = calme plat
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- Moi rappeler toi dès que moi y en a boulot intéressant
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Alors voilà pendant une semaine comment c'est déroulé ma recherche d'emploi. J'ai rencontré des gens charmants tous autant intéressés les uns que les autres par mon CV mais tous n'avaient rien sous la main pour tout de suite. Entre temps la mauvaise impression sur la première entrevue passée devait se concrétiser par un coup de fil m'annonçant que la société avait préférait un autre candidat. Tiens qu'elle surprise

Ça vallait la peine que je claque 500 pièces dans un équipement de VRP de luxe :censored2 .
Le bilan de cette semaine là fût tout de même satisfaisant. Certes, toujours pas de boulot à l'horizon mais... Je connaissais maintenant parfaitement le centre de Montréal pour y avoir fait plusieurs dizaines de kilomètres à pieds pour trouver les agences. J'avais passé une bonne demi douzaine d'entrevues, je connaissais mon article par coeur et mon niveau d'anglais ne rebutait personne. Enfin et surtout j'avais le week end devant moi pour trouver une méthode de recherche plus payante surtout que mon listing d'agences avait été totalement écumé... Je profitais de ces deux jours pour visiter la région de Montréal au travers d'une petite excursion dans les cantons de l'est, plus précisément à North Hatley, région très prisée par de riches américains retraités étoffés du bas ventre et amateurs de Golf.
La suite des investigations au prochain épisode