Salut la Gang,
Me voilà de retour pour cloturer le chapître recherche de boulot, ça m'a pris moins de 3 semaines ça ne mérite pas plus de 3 chapîtres, non ?
Donc de retour de mon périple à North Athley, je me préparais à une nouvelle semaine de recherche active de boulot et il faut dire que je commençais à baliser car ça faisait bien longtemps que je ne m'étais trouvé dans la situation de recherche sans être déjà en poste . Mais en fait avec le recul, je me dis qu'il n'y avait rien d'alarmant surtout lorsque l'on arrive dans un pays que l'on ne connait pas pour exercer des boulots que l'on ne connait pas non plus et que enfin et surtout on ne connaît pas les process de recrutement en vigueur. Donc gardez confiance et sachez dès à présent que votre recherche risque prendre un peu de temps en fonction de votre investissement et de votre degré d'extraversion, rajoutez aussi une louche de chance et vous aurez une bonne partie de la recette. Statistiquement, il faut prendre ces chiffres avec prudence car ils représentent juste une moyenne : un nouvel arrivant met 3 mois pour trouver du boulot en arrivant au Canada. Met d'avis que cette même stat est utilisée par l'ambassade pour calculer l'autonomie financière minimale des pvtistes

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Quoiqu'il en soit à ce moment là je ne la mennais pas large et je cogitais tranquillement au plan d'action de la semaine... Le réseau, ça marche pas. Les annonces, pas de retours. Les agences d'intérim, pas de nouvelles non plus. Une fois qu'on a dit tout ça, on se dit qu'il y a un intermédiaire de trop dans le système : je vais moi même aller démarcher les sociétés qui m'intéressent . Trop fier de mon plan, je passe ma soirée de dimanche à lister tous les Call Centre de Montréal en me fixant un objectif atteignable mais ambitieux de visiter 3 centres par jour... Il faut savoir que sur MTL Downtown il y en a déjà 60, j'élimine les petites structures dans lesquelles mon poste n'existe pas et je cible une quinzaine de centre de plus de 100 agents...
Le lundi matin, je suis prêt pour reveler le défi, j'ai mon plan de la ville et mes CV en poche et à la manière d'un vendeur d'aspirateurs pour ménagère de plus de 50 ans, je m'avance, conquérant, vers la ville préparant mon article

. Cette première demi journée fut harassante. Le taux de contact était exceptionnel, sur un centre je me suis contenté de laisser mon CV en m'entendant dire on vous rappelera (pas la peine de faire le pied de grue devant votre téléphone, il y a peu de chance qu'on vous rappelle ici). Par contre les 2 autres m'accueillent à bras ouvert, ils semblent être en pleine phase de recrutement pour des agents, c'est un peu la foire aux bestiaux mais je peux rencontrer chaque fois un recruteur. Les 2 m'annoncent presque à l'unisson (à 2 heures d'intervalles en fait ) qu'ils n'ont pas ce type de poste à pourvoir en ce moment d'une part et que d'autre part, généralement ils favorisent la promotion à l'interne mais qu'ils gardent précieusement mon CV au cas où....... au cas où une pandémie décimerait l'ensemble de leur effectif

. En tout cas, c'est ce que moi j'en tire comme conclusion, le soir quand je fais le bilan de la journée... Cette nouvelle technique a un assez fort taux de contact mais ne me satisfait pas encore lorsque je me remémore une phrase importante prononcée en écho par mes deux recruteurs : 'ils favorisent la promotion à l'interne'
:merci: La voilà la vraie bonne idée : je vais postuler comme agent et rapidement leur montrer mes autres compétences (boire des litres de bière, écrire mon prénom en pissant dans la neige, cracher des pignons d'olives à longue distance.... Non pas celles là bien sûr les autres :laughing1 ).
Donc me revoilà partie le lendemain fier comme un bar tabac, mon plan B en poche... Là, tout le monde veut bien me recevoir, tu parles... des mecs qui veulent bien se faire enguirlander au téléphone dans les 2 langues du lundi 8h00 au dimanche 21h00, ça court pas les rues. Alors là, j'ai tout passé, ils m'ont juste épargné l'électroencéphalogramme . Le fameux formulaire d'inscription, puis la navigation sur les logiciels de gestion des clients, puis les tests psychotechniques, puis les simulations d'appels avec les autres petits collègues candidats, en majorité étudiants, puis enfin l'entrevue de motivation collective puis individuelle, un vrai marathon :0003: ... A l'entrevue de motivation, j'abat mon dernier atout : j'emmène savamment l'intervieuweuse sur mon expérience dans le domaine en lui racontant tout ce que je peux apporter à la société et en lui disant qu'il serait dommage de ne pas m'utiliser à meilleur escient que de répondre au téléphone et qu'en plus le risque serait bien entendue de me voir accepter un autre poste plus sexy dès qu'il se présenterait....Bref, je lui retourne le cerveau dans l'objectif de lui créer le maximum de doute. Cette méthode marche également 2 fois sur trois et je passe l'étape supérieure, je rencontre un décideur du call centre aussi bien qu'en une seule semaine, je me retrouve avec 3 propositions très intéressantes et d'autres postes d'agents moins intéressants.
Enfin en position de force pour la première fois depuis mon arrivée, je m'offre le luxe de refuser un poste de manager au salaire avantageux mais aux responsabilités étendues pour accepter un poste de planificateur d'effectifs. Aujourd'hui, un mois tout juste après ma prise de fonction je suis promu Responsable du département Planification. Je manage un tout petit service avec une seule personne sous ma responsabilité directe mais 2 centres de près de 400 agents dépendent de mes choix organisationnels et je suis également chargé de faire évoluer les solutions informatiques de la maison en accompagnant les analystes programmeurs qui se défoncent pour nous proposer des petits joujou forts utiles

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Après mon recrutement, j'ai en fait appris, que j'ai contribué au licenciement de ma prédécesseuse qui a été remercié du jour au lendemain. Ce poste n'était donc pas vaquant mais mon entrevue a convaincu le boss de faire du changement dans son staff. Ça c'est un peu l'envers de la médaille, car la mésaventure de cette personne m'arrivera peut être un jour si mon patron trouve mieux...

. Le remerciement est tellement facile ici qu'il n'est même pas nécessaire de beaucoup justifier pour se débarasser de quelqu'un. L'avantage c'est que le marché de l'emploi est très dynamique car entre les démissions et les licenciements, le turn over est très élevé...
Voilà, comment s'est déroulée ma recherche du premier job, souvent définie comme la plus délicate car on n'a pas d'expérience canadienne à l'arrivée. Quelque soit votre secteur de prédilection, vous trouverez la méthode qui vous permettra d'atteindre votre objectif. Ça prendra un peu de temps pour bien comprendre les us et coutumes de recrutement dans vos secteurs respectifs mais une fois que vous maîtriserez ce paramètres là, les choses s'enchaîneront très vites et les propositions pleuvront. Et vous entendrez la phrase magique : vous commencez lundi prochain .
Alors à vous de jouer, garder le moral et surtout restez confiants, ne négligez aucune proposition même très en dessous de vos qualifications et/ou de vos aspirations, les choses vont ensuite très vites quand vous avez un pied quelque part et que vous démontrez d'autres aptitudes