Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas encore cette expression - par ailleurs hautement utilisée au Québec - nous allons d'abord faire un bref rappel historique.
Il y a de cela plus de deux cents ans, 1765 pour être précis- la France abandonnait - après une courte guerre - son ancienne colonie d'Outre-Mer aux profits des Anglais (et bien sûr de quelques privilèges pécuniaires...). Les Québécois tentèrent comme ils le purent de résister face à l'invasion qui s'en suivi et le résultat ne fut pas très brillant. La rébellion fut matée, les femmes violées, les terres annexées et le peuple opprimé.
Lorsque les Français décidèrent quelques années après d'aider les colonies d'Amérique à se libérer du joug de leur Métropole britannique. Il n'eurent pas, pour des raisons diplomatiques, économiques ou autres, la brillante idée de pousser plus haut leur conquête et ainsi d'aider leurs frères -ou leurs cousins c'est selon- à jouir eux aussi de ce sentiment de liberté nouveau. Au lieu de cela, le Québec se retrouva pendant plusieurs siècles marginalisé au sein des colonies anglaises d'Amérique. Ses habitants francophones étant généralement discriminés tant au niveau de l'éducation que de l'accès au travail.
Et tout cela donc pour en venir à notre point à cause des maudits FRANCAIS
Comment vous l'imaginez, il a fallu longtemps pour que les français puisse revenir au Québec. Le temps que les générations se passent et qu'elles finissent par oublier cette haine viscérale du Français. Il a aussi fallu les guerres mondiales, et bien sûr notre De Gaulle national qui, grâce à son mépris envers l'Angleterre a beaucoup oeuvré pour le rapprochement des deux nations (oui, oui j'assume parfaitement ce mot : et vive le Québec libre !)
Après ce petit rappel historique, je me suis dit que du haut de mes 7 ans passés au Québec, je me devais d'informer mes compatriotes d'une certaine réalité qui prévaut au Québec et qui vous aidera certainement à mieux vous intégrer :
Bien sûr, j'ai créé ce poste avec un petit côté humoristique, après avoir souvent lu à quel point il était difficile de s'intégrer au pays des caribous, et de se faire des amis Québécois autrement que de façon très superficielle !
Il s'agit donc d'essayer de vous aider à passer du stade "estie de Français de Marde, retourne dans ton pays" à celui de "Hey mon chum on fait un parté à soir, ça te tente tu de venir le gros"
Enfin je lance la discussion et les commentaires et les ajouts sont fortement appréciés, s'ils contribuent à enrichir le débat de façon courtoise, bien sûr !
Pour paraphraser les Inconnus, nous allons donc chercher à savoir comment distinguer le bon du mauvais Français. Celui donc qui fait chier tout le monde et qu'on ne veut jamais inviter, de l'autre. Et cela, en quelques conseils
1) Le mauvais français chiale. Il chiale beaucoup et de façon incessante. Il compare fréquemment la France au Québec, va jusqu'à parler en euros et à dire que ça ne marche pas comme cela en France. En France le vin est moins cher, la bouffe est meilleure, on travaille moins. Vous l'avez compris, si ce genre de discussion passe plutôt bien avec les Français, le Québécois moyen vous encouragera fortement à retourner dans votre pays, et moi aussi d'ailleurs !!
2) Le mauvais français parle un français de France. Il ponctue ses phrases de Putain, le mec "c'est un ouf", "il est tebé".... Un petit dictionnaire de joual (le langage de la rue au Québec), et quelques sacres en québécois vous ferons le plus grand bien dans ce cas précis. Ils montrent par exemple à votre interlocuteur que vous faites des efforts pour vous intégrer ! Rien ne vous empêche à la maison ou avec vos compatriotes de parler un français de France irréprochable, bien sûr!
3) Le mauvais français ne tipe pas, et lorsqu'il le fait il donne son change en pièces de 25, 10 et 5 cts. Cela horripile, le serveur au plus haut point. En fait, il faut certainement avoir travaillé dans la restauration pour le savoir mais si tout le monde venait à faire cela, le salaire moyen du serveur chuterait de 250% (ou il devrait mettre plus d'une heure à compter puis à partager son pourboire avec ses collègues cela bien sûr à 4h du matin comme c'est souvent le cas pour ceux qui travaillent de nuit). Pour info le tip commun au Québec est de 15%, et cela peut aller jusqu’à 20% si le service était excellent ou au contraire 10% en cas d'extrême pauvreté. Donner moins est généralement insultant.
4) Le mauvais français écoute le foot -le soccer- et s'en câlisse

du hockey. Le hockey à Montréal est une religion à lui seul, pour ceux qui ne le savent peut-être pas. Le Québécois moyen adore le hockey et adore parler de son équipe favorite : le Canadien de Montreal. Cela vient du fait qu'il y a 50-80 ans, à l'époque où le Québec était marginalisé, il était peut-être l'un des très rares moyens qu'un Québécois avait de se faire respecter à travers le Canada Anglais. Le hockey étant le sport national au Canada, il donnait la chance au Québécois d'avoir une tribune au travers de laquelle ils pouvaient, le temps d'un match, prendre leur revanche sur les canadiens anglais. Et c'est ainsi que le club de hockey de Montréal est devenu dans ce sport l'équivalent au soccer du FC Barcelone (24 coupes Stanley gagnée en 1000 ans d'histoire).
Le hockey est donc un sujet de discussion qui vous attirera inéluctablement la sympathie. Il aussi le moyen de fraterniser dans des bars, le temps d'un match, avec votre collègue de tablée. Enfin si vous êtes sportif, achetez vous des patins et une crosse et laissez-vous tenter durant l'hiver. Qui sait, peut-être que cela vous ouvrera d'autres portes. (canadiens.nhl.com pour plus d'info, ckac pour les acharnés
5) Le mauvais français ne se tient qu'avec des Français. Pour lui les Québécois sont des bûcherons qui parlent comme des bûcherons. Il a tendance à s'esclaffer en entendant l'accent Québécois, ou pire à le parodier pour faire rire ses amis français. Il est arrogant et hautain. Cet individu moyen se retrouve souvent sur la rue St Denis, et dans l'ensemble du Plateau Mont Royal durant l'été. Infréquentable, il ne comprend toujours pas pourquoi après six mois il ne s'est pas fait un seul ami Québécois. Celui là, malheureusement, je ne peux pas l'aider.
6) Le mauvais français préfère Le Monde à La Presse. Il adore parler de Nicolas Sarkozy ou de tout ce qui à trait à la politique française. L'échangeur Turcotte et le pont Champlain ? Nan connais pas. Jean Charest ? C'est qui ? Les cowboys fringuants ? Bof je préfère Cali. Forcément, dans ce cas présent le dialogue a du mal à passer, et les échanges seront plutôt court. Un conseil : tous les journaux québécois ont des sites où la consultation est gratuite ( cyberpresse.ca , ledevoir.com, lejournaldemontreal.canoe.ca ). Cela ne coûte rien et ça aide à paver les vides lors des discussions. Aussi, petit détail, mais il est généralement mal vu de parler politique avec des inconnus. En effet la tradition politique québécoise est beaucoup moins développée que la notre, et les québécois n'aiment généralement pas les altercations verbales. Par contre, un petit débat sur la souveraineté du Québec - s'il reste ouvert et d'aucune façon moralisateur-, ou encore sur la qualité des infrastructures montréalaises a souvent tendance à délier les langues !
Je m'arrêterais là pour ce premier article ! J'ai hâte d'avoir vos ajouts et commentaires,
Au plaisir de vous lire !!