Hé bien ! J'avais dit que je donnerais mes impressions après un mois, puis deux, puis trois, finalement je ne l'ai jamais fait... à deux jours de fêter mes 8 mois ici, voici un aperçu de ma nouvelle vie.
27 décembre 2010, arrivée à Montréal à 3 : mon amie et une copine à nous. Après quasiment un an et demi d'organisation, de stress, d'excitation, de déception, nous y étions enfin... pourquoi de stress ?
le PVT veut souvent dire remise en question et changement de vie. Dans le cas de mon amie et moi, partir au Canada signifiait rendre notre appartement, quitter nos jobs (j'étais sur le point de signer un CDI mais j'ai refusé), se débrouiller pour ranger nos meubles quelque part histoire de ne pas se retrouver sans rien dans l’éventualité d'un retour précoce... bref, un chamboulement. Mais nous étions prêtes et sereines, car c'est ce que nous voulions. Pourquoi déception ? Parce que notre aventure devait se faire à 4 (un couple et deux amies), mais que l'une a décidé de ne plus partir avec nous. Au final elle est quand même partie, avec son copain du moment... cela voulait dire beaucoup et rajoutait du stress : vive à 4 avec un couple est faisable, car il est possible de faire 2 et 2. Mais partir à 3, avec une personne totalement dépendante des 2 autres... c'était stressant. Mais pour rien au monde nous n'aurions remis en question notre départ.
Parenthèse fermée. 27 décembre 2010, vers 13h, sortie de l'aéroport, après avoir passé plusieurs heures dans les bureaux d'immigration. Nous n'avons eu aucun soucis, il y avait seulement énormément de monde, dont beaucoup de pvtistes venus seuls... déjà à ce moment là, nous étions heureuses de vivre cette aventure à 3.
Quelques minutes après, nous nous retrouvons dans la navette qui nous mène à Berri-Uqam. Un nom encore totalement étranger pour nous... puis à la vue de la neige (et de nos nombreux bagages), nous décidons de prendre le taxi jusqu'à la rue Papineau coin Bélanger, où nous avions loué un 4.5 tout meublé pour 2 mois. 15h, découverte des lieux, l'appartement nous convient, à 5 minutes à pieds du métro Fabre, face à un parc, à deux pas d'un Métro et Jean Coutu... nous sommes heureuses! Après avoir posé nos valises, nous partons à la découverte de notre nouveau quartier et découvrons non seulement le froid & la neige, mais aussi les premières différences dans les magasins : le prix du fromage (!!!), les magnifiques rayons de légumes, les produits que nous ne connaissons pas, et déjà nous entendons la gentillesse des québécois. Et ce n'était que le début !
Nous nous donnons une semaine de repos et de répit avant de commencer à chercher un emploi. Nous découvrons la ville de Montréal, passons le jour de l'an sur la place Jacques-Cartier, et commençons les recherches pour un achat de voiture : en venant à 3, nous nous étions dit qu'il était largement plus rentable d'acheter une voiture que d'en louer une régulièrement. Et comme nous avons bien fait !!!! Au bout de 3 semaines, ma chérie trouve un emploi et nous achetons notre voiture. Une Ford Windstar de 2000, bien entretenue, 130 000 km pour un très bon prix. Nous sautons sur l'occasion et partons fêter ça à Québec et nous assistons notamment à une vrai match de hockey : l'aventure québécoise commence...
Une semaine après, je trouve un emploi, puis notre copine en trouve un la semaine suivante. A peine un mois après notre arrivée, nous étions bien installées et heureuses comme jamais, bien que nos emplois soient des boulots "alimentaires", mais de très bonnes conditions.
Arrive fin janvier, mon anniversaire passé dans un igloo, puis sur un lac gelé pour quelques heures de pêche blanche (sur glace !), pour enfin se terminer dans un magnifique chalet typiquement canadien, avec un spa extérieur... des heures passées dans cette eau à 40 degrés, et à sentir les flocons nous tomber dessus... le BONHEUR!
Arrive ensuite fin février, la fin de notre bail. Nous nous étions engagées pour seulement 2 mois car nous avions pris l'appartement depuis la France pour être bien installées dès notre arrivée. Mais comme on ne peut jamais savoir dans quoi on va tomber... nous avions signé pour seulement deux mois, et nous avons bien fait : 1200 dollars pour un 4.5 certes meublé mais loin du centre, on a vite compris qu'on pourrait trouver bien mieux et bien moins cher. Après quelques recherches et quelques visites (4 au total), nous tombons sur l'appartement qui allait faire l'affaire : aucune de nous 3 n'a eu LE coup de coeur, mais il était quand même grand, plutôt bien agencé, bien placé et surtout très peu cher : 550 dollars... divisé par 3, une misère ! Voilà comment nous nous sommes retrouvées à signer un bail jusqu'à juillet 2012, pour un 4.5 sur la rue Wellington à Verdun, à 2 minutes du métro De l'Église et de TOUTES les commodités : magasins alimentaires, de vêtements (La Vie en Rose en face de chez moi, ça fait mal), épiceries, excellents restaurants, salle de sport... le tout à dix minutes du centre ville de Montréal, le pied !!!
La signature du bail s'est faite le 24 février, mais le locataire nous annonce qu'il va avoir besoin de l'appartement jusqu'à la mi-mars au moins. L'offre était tellement bonne qu'on n'a pu la refuser et renoncer à l'appartement. Mais alors que faire pendant 3 semaines / un mois... rester dans l'appartement de Papineau ? Impossible. En trouver un autre, dormir chez des amis ? Du tout. Notre solution, complètement barge mais que nous ne regretterons jamais : se barrer un mois en road-trip aux USA !!!!!
Pour faire court, nous sommes parties le 28 février, revenues le 28 mars, avons parcouru plus de 12 800 km (vive notre voiture), traversé une quinzaine d'états, visité plus de 22 villes : de Montréal jusqu'à Las Vegas, en passant par Détroit, Chicago, Des Moines, Lincoln, Omaha, Cheyenne, Salt lake City, Sacramento, San Francisco, Carmel, Monterrey, le parc national de Yosemite, San Luis Obispo, Santa Barbara, Los Angeles puis Las Vegas (passage au Grand Canyon oblige) à l'aller... et Flagstaff, Albuquerque, Santa Fe, Colorado Springs, Denver, Kansas City, Indianapolis, puis Toronto au retour. Dois-je préciser que nous en avons pris plein les yeux et que ce road-trip restera gravé à jamais dans notre mémoire ?? We had the time of our lives...
Retour à Montréal et à la réalité - et qu'elle est belle ! - nous arrivons dans notre bel appartement vide que nous commençons à meubler : au total nous avons dû dépenser 1200 dollars à 3, pour TOUT (éléctroménagers, meubles, lits, télé...). Nous commençons également à peindre quelques murs (avec l'autorisation du proprio of course) et après 2 mois, nous nous sentons enfin chez nous. Le lendemain de notre retour, notre copine et moi retrouvons notre ancien job, mon amie commence à chercher... pour au final être prise dans la même entreprise que moi. Le bonheur, encore une fois...
L'été arrive, ainsi que les visiteurs ! Le temps passe à une vitesse, mais nous profitons de chaque jour et de chaque week-end pour faire des BBQ et feux de camps près de différents lacs, du canöe-camping sauvage pendant 2 jours, visite de Mont-Tremblant, de Mont-Laurier, location d'un superbe chalet avec accès privé à un lac & spa, week-end à Toronto... sans parler de toutes nos soirées en semaine passées à profiter de la vie à Montréal.
Nous voilà fin août, 8 mois après notre arrivée, à 4 mois de notre départ supposé, mais une chose est sûre : NOUS NE PARTIRONS PAS ! En 8 mois, nous n'avons pas trouvé un seul point négatif à vivre ici. Pas un seul. Sauf peut-être le système de santé auquel il faut vraiment s'adapter ; mais au final, une fois la carte soleil en poche, il ne diffère pas vraiment du système français (à part le temps d'attente pour les consultations...!). Je ne savais pas qu'il était possible d'aimer autant un pays, une ville, de s'y sentir aussi bien et d'y envisager un futur. Je suis née au Havre et suis partie à l'étranger pour ensuite m'installer à Lyon, que j'ai beaucoup aimée... mais pas autant que Montréal. Je n'aime pas seulement la ville, mais aussi ses habitants. C'est kitsche de dire ça, mais les québécois sont tellement gentils ! Bien sûr il y a des cons partout, mais je n'en ai jamais si peu croisés. Et on se sent vraiment en sécurité à Montréal... bref, nous allons rester, d'une façon ou d'une autre, c'est décidé.
Notre amie travaille toujours et a un JP d'assuré- voire même un permis de travail si elle le demandait. Quant à nous, notre contrat temporaire arrive à sa fin dans 2 semaines, mais j'ai la chance (bon, et peut-être aussi les compétences

) de trouver un CDI dans mon domaine, très bon salaire, dans une entreprise d'envergure internationale, sur Ste-Catherine, à 10 min de chez moi... qui devrait nous assurer à elle et à moi, un permis de travail pour 4 ans (et un permis en tant que conjoint de fait). Elle cherche évidemment un emploi dans son domaine et voudrait faire sa propre demande de permis... car le stress est de retour étant donné qu'on ne peut pas être certaines d'obtenir le permis, même si je pense répondre à pas mal de critères... les risques sont toujours là. Nous allons donc envoyer notre demande de JP en parallèle (quand elle aura trouvé en job !!!) pour assurer nos arrières, suivi de la demande de RP.
8 mois passés à Montréal, 8 mois à avoir des étincelles dans les yeux, 8 mois à vivre des expériences de malade, 8 mois à rencontrer de nouvelles têtes qui sont devenues nos amis... 8 mois qui vont, nous l'espérons, déboucher sur plusieurs années... nous envisageons déjà d'acheter un appartement ou un terrain ici, c'est tellement rentable !
Je pourrais en rajouter sur notre amour du Québec et notre détermination à rester, sur tous les points positifs à vivre ici, mais je me rends compte que j'en ai déjà écrit des tonnes... je rajouterais simplement, pour toutes les personnes qui hésitent, qui ont peur, qui ne veulent pas partir seul : OSEZ. C'est facile de dire ça quand on part à plusieurs, je le sais. Mais je ne compte plus le nombre de pvtistes que l'on a rencontrés ici, qui sont venus seuls et qui ne repartiront jamais. Tentez ! Si vous n'aimez pas, si ça se passe mal, vous rentrerez en France, c'est aussi simple que ça. Mais ne manquez pas cette chance que l'on a de partir aussi facilement, et de découvrir ce merveilleux pays qu'est le Canada. Vous risqueriez de le regretter...
En conclusion, merci à ceux qui prendront le temps de lire mon roman, et pour finir, peu importe le temps que durera ce morceau de vie, 12 mois, 18, 36 ou plus... Je me souviendrai.