Petit retour en arrière… Nous sommes le 20 juillet 2006, tout va pour le mieux, j’ai une lettre de ma supérieure disant qu’elle souhaite prolonger mon contrat de travail d’une année. Mat, de son coté, a non seulement la lettre de son employeur, mais aussi un nouveau travail, celui d’administrateur/programmeur, poste dont il a toujours rêvé. Nous venons de trouver un nouvel appartement dans lequel nous emménagerons début septembre. Notre PVT se termine donc trés bien et s’apprête à laisser place à l’emploi de perfectionnement…
Jeudi 27 juillet pourtant, toutes mes belles certitudes exposées précédemment vont en quelque sorte s’écrouler pour laisser place à une grosse vague de réalisme. Je me lève, j’allume mon ordinateur et je lis le message de Sophie… les quotas sont atteints… je vais voir Mat… Les quotas sont atteints… Il me rassure, l’emploi de perfectionnement n’est pas concerné. Malheureusement, il l’est. Il nous reste donc trois jours pour rentrer en France et faire notre demande. Quel que soit le site Internet, les prix des billets d’avions sont exorbitants et nous ne pouvons pas nous permettre une telle dépense.
Je me tourne donc vers la dernière personne qui puisse m’aider : ma supérieure. Elle tente de faire le nécessaire pour obtenir l’accord de sa hiérarchie, ne serait-ce que pour entamer les démarches pour le permis de travail, mais les syndicats refusent, c’est terminé pour moi.
L’obtention d’un visa en me reconnaissant conjoint de fait de Mat n’est également plus d’actualité puisque nous nous séparons. Mat garde cependant un espoir de rester au Canada, puisque son employeur est prêt à faire les démarches. Aujourd’hui, son pire ennemi est le temps puisque la date d’expiration de notre PVT est le 7 septembre, dans 15 jours.
Ne pas se laisser aller, relever la tête et aller de l’avant, j’essaie. Je réfléchis et je me demande où est passée la Lilou qui disait voir en Toronto la première destination de son long voyage autour du monde. Je réalise que tout ceci n’est sans doute pas un hasard, que la vie a sans doute décidé de reprendre ma vie en main et même si je ne parviens pas à en prendre conscience aujourd’hui, je sais que très bientôt, je la remercierai de ce coup de pied dans le derrière…
Je pense donc à l’Espagne, à l’Australie, à un tour de l’Europe, de bien jolis projets, mais que je dois envisager seule désormais. Ce n’est pas évident, d’autant que j’ai réellement l’impression de me faire éjecter du Canada, où j’étais parvenue à m’intégrer et à me sentir bien. J’ai du mal à prévoir un nouveau départ pour un pays qui n’est pas le mien avec l'amertume laissée par ce rejet inattendu de mon pays d'accueil et puis il faut bien l’avouer, je suis envahie par la peur de repartir seule alors que ces projets ont été faits à deux.
Aujourd’hui, même si j’avais la possibilité de rester à Toronto, je ne le ferais pas, je n’ai plus le même petit amour pour cette ville, je n’ai plus la même motivation a mon travail et pour la première fois depuis un an, je vis mon retour en France comme un soulagement. Ces quinze jours restants me semblent même interminables. Le fait que Mat et moi ayons décidé de rester en bons termes est très important, nous prévoyons de continuer à travailler ensemble sur pvtistes.net et si j’arrive à réaliser mes nouveaux projets, je serais ambassadrice de pvtistes.net en Australie !
Un petit EDIT s'impose: je vais bien