Toronto, vous le savez, je l’ai adorée avant de la connaître, elle m’a déçue quand je l’ai vue pour la première fois et ensuite j’ai cru que rien ne pourrait nous séparer. Et pourtant, pourtant…
Il m’arrive de temps en temps et bizarrement de plus en plus souvent, alors que mon départ pour Sydney approche, de penser à Toronto avec aigreur ou nostalgie, selon les fois. Je repense notamment à College Street que j’ai vue, vue et revue et elle me manque.
J’ai récemment écrit ceci, v’là que je me cite

:
« En vivant au Canada, tout ce que nous faisons semble mieux que si nous l’avions fait en France, car justement nous ne sommes pas en France. (…)
En quittant ce quotidien (canadien), nous avons donc l’impression de quitter une vie épanouissante, beaucoup plus épanouissante que celle que nous allons retrouver à notre retour et pourtant le métro boulot dodo était bien réel au Canada aussi. Devons-nous conclure que le bonheur est dans notre tête, que c’est nous qui le créons en se convaincant que oui, nous avons trouvé au Canada ce pour quoi nous étions venus, ce pour quoi nous avions quitté la France ? »
Alors, je m’interroge… Est-ce que si College Street, le bord du lac Ontario, Little Italy me manquent c’est parce que j’aimais foncièrement ces endroits, que je veux y passer ma vie ou alors parce que ce sont ces fichus quotas qui m’ont empêchée de renouveler mon visa, parce qu’avec Mat, nous avons trouvé notre réponse au « ça passe ou ça casse ! » lancé avant de quitter Paris ?
Est-ce parce que ce départ pour la France n’était pas vraiment un choix, que j’ai eu l’impression qu’on me coupait l’herbe sous le pied, que je me souviens tellement de Toronto et de toutes les bonnes choses que j’y ai vécues ?
Je ne parviens pas à répondre mais il n’empêche que par moments, je me dis que c’est là bas que je ferai (un bout de) ma vie.
Ici, à Paris, j’ai eu le temps de réfléchir et même si je trouve ma ville superbe, bien plus belle que Toronto, il y a des choses ici qui me font fuir, ce qu’on me montre aux informations et qui prouve qu’il y a de véritables problèmes dans la société française et aussi l’avenir que je m’imagine, notamment professionnel, si je reste ici.
Mon seul point de comparaison est – pour le moment

– Toronto et ma condition était bien plus heureuse là bas, tant du point de vue sécurité que finances, mais je ne suis pas naïve, ce n’est pas en un an – consacré principalement, il faut bien le dire, au loisir – que l’on peut prendre conscience des problèmes d’une société.
Parallèlement à ça, le politiquement correct nord-américain m’a de nombreuses fois fatiguée et c’est à cause de cela que j’ai déclaré que je ne pourrai pas faire ma vie dans ce pays malgré ses avantages évidents.
Alors ? Tu en es où là ? France ? Canada ? Ailleurs ? Je ne peux pas parler d’ailleurs, je n’y ai pas vécu et je ne pourrais sans doute pas essayer tous les pays du monde alors aujourd’hui je réfléchis à mon année canadienne et elle me pousse à dire qu’un jour je retournerai au Canada.
Quand ? Je ne sais pas mais le moment viendra… Est-ce que choisirai Toronto ?
J’ai conscience que si cette année a été si merveilleuse c’est aussi parce que vivre en anglais m’a littéralement passionnée et qu’aujourd’hui, je ne conçois pas de vivre sans… Ce sera donc peut-être Vancouver, mais comme je le dis et d’autres aussi, on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir… vais-je rencontrer un surfeur ? Vais-je – comme je l’espère - devenir « bilingue » en chinois et vais-je décider de vivre quelques temps en Chine ? Vais-je réussir à trouver ma voie professionnelle ? Sera-t-elle alors le fil conducteur de mon parcours ou aurais-je toujours des envies de tour de l’Europe, d’Espagne, d’Amérique latine, d’un trip de quelques mois à travers les Etats-Unis ?
Qui sait…