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Ville de provenance

Je viens des Yvelines et j’habitais, avant de partir en Nouvelle-Zélande, à Guyancourt.

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Villes de destination

Je n’ai pas vraiment eu de ville de destination en particulier, j’ai été nomade pendant un an, finalement.

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Sur place pendant combien de temps ?

Je suis restée une année complète en Nouvelle-Zélande. Du 23 janvier 2013 au 20 janvier 2014.

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Baroudeuse ou pas ?

J’ai alterné, la vie de baroudeuse est parfois usante pour nous, petits Européens habitués au confort, donc j’ai bossé dans la cueillette de pommes tout en vivant dans mon van et j’ai fait tout le tour de Nouvelle-Zélande en mode baroudeuse, dans mon van. Cependant, quand l’hiver a débuté, j’ai loué une chambre chez un particulier à Christchurch, où je travaillais. J’ai pu mettre fin à ma solitude et rencontrer pas mal de monde ! J’y ai rencontré une Allemande et une Italienne, j’ai décidé de partager une colocation avec elles pendant 2 mois à Kaikoura, simplement parce que le lieu est magnifique et que j’avais envie de partager des moments avec elles. Les liens humains font partie du voyage. Donc baroudeuse à moitié, 7 mois en van et 5 mois en location en appart.

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Que faisais-tu en France ?

J’étais chargée de développement culturel dans une université, c’est-à-dire que j’organisais des événements culturels pour les étudiants : concerts, expos, ateliers artistiques… J’étais aussi rédactrice d’un journal à destination des étudiants, je m’occupais de la communication… J’avais un travail très varié et intéressant… mais je suis tout de même partie !

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Pourquoi cette envie de t’envoler pour la Nouvelle-Zélande ?

Il y a forcément une raison personnelle derrière cette envie. En plus de celle-ci, j’étouffais dans ma vie bien rangée, je n’y voyais plus d’intérêt. La vie européenne, la foule m’épuisait, tout simplement. J’avais besoin de retrouver une vie simple, sans trop de technologie, sans trop de consommation. Bien sûr, tout cela existe en Nouvelle-Zélande, mais la façon dont j’y ai vécu m’a libérée de toute cette bêtise. La Nouvelle- Zélande, c’était le pays parfait : j’avais besoin de nature, d’espace, de calme et le peu d’habitants participe à cette sérénité. J’avais entendu parler de la gentillesse des kiwis, et, ayant eu de mauvaises expériences humaines, c’était un réel besoin de croire de nouveau en la bonté des gens. Une autre raison : le voyage est une école de la vie, on devrait tous voyager, ne serait-ce que pour s’ouvrir l’esprit !

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Pourquoi ce parcours ?

Je suis restée plus longtemps dans la ville de Napier, qui a été reconstruite à la mode art déco après le tremblement de terre qui a eu lieu dans les années 1930. J’ai beaucoup aimé cette ville, on s’y sent comme en vacances, en rentrant du boulot, on allait se baigner dans l’océan, se prélasser sur la plage… Puis je suis restée à Christchurch, malheureusement cette ville a subi 2 tremblements de terre en 2010 et 2011 et a du mal à se reconstruire. Elle donne un peu l’impression d’une ville fantôme mais j’y ai aimé la solidarité de la population, leur attachement. La ville et les associations aussi se mobilisent pour re-dynamiser la ville en organisant de multiples manifestations artistiques. Puis j’ai vécu à Kaikoura, un petit coin de paradis avec montagnes enneigées et océan ! Pour les amoureux des animaux marins, on a la chance d’y observer dauphins, baleines et phoques. Je n’ai pas en tête une ville que je n’ai pas aimée en Nouvelle-Zélande, même Auckland qui ne représente pas du tout la Nouvelle-Zélande, n’est pas si horrible que ça. On peut facilement s’éloigner de la foule (en 45 minutes en voiture) pour aller sur les plages de sable noir de Karekare, Piha et Muriwai et être de nouveau seul au monde. Non je ne sais pas… mais je suis sans doute très peu objective, ce pays m’a chamboulée et je trouvais tout merveilleux.

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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?

J’ai fait Erasmus en Angleterre quand j’avais 21 ans, j’y ai vécu 5 mois mais oui, c’était la première fois aussi longtemps, aussi loin et seule.

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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines en Nouvelle-Zélande ?

Je ne me souviens plus très bien… quand on arrive, on est un peu partagé entre plusieurs sentiments. Tout se mélangeait : l’excitation, la peur, les doutes. Nos sens sont à l’affût pour ne pas perdre une miette de ce qui nous entoure. Mais on est seule, on doit se débrouiller dans un pays inconnu donc on doit agir, trouver un travail, prendre des décisions, on a finalement peu de place pour nos pensées. Les réflexions et les émotions viennent après.

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Est-ce que ta situation professionnelle t’a paru satisfaisante, en Nouvelle-Zélande ?

Oh non ! C’est le point un peu compliqué, pendant que je faisais la vaisselle pendant 8 h par jour, je me demandais bien souvent ce que je faisais là alors que j’avais une bonne situation en France. Le problème du VVT, c’est que si on veut essayer de faire son métier, c’est un peu compliqué, même en parlant bien anglais, ils n’embauchent pas facilement pour une courte durée. J’ai aimé le picking au début car, travailler dehors, dans la nature me changeait. Mais rapidement, on s’aperçoit qu’on ne gagne rien, que c’est physiquement très dur et attention aux contractors et à leurs arnaques (même en Nouvelle-Zélande, on trouve des gens peu scrupuleux) ! A Christchurch, je travaillais pour une agence d’intérim, qui me prévenait parfois 1 h ou 30 min avant l’heure de début de mission. Je me levais le matin, m’habillais et attendais un message. C’était particulièrement stressant et je ne pouvais rien prévoir. Mais c’était le prix à payer pour économiser et profiter du pays ensuite. C’était mon choix, j’aurais pu éviter de m’infliger cela, j’imagine. A Kaikoura, j ai travaillé dans un motel, l’équipe était super, mais comme tous jobs saisonniers, c’était un mi-temps, donc économiser de l’argent pour le voyage s’est avéré difficile.
Ma situation professionnelle était peu évidente mais je ne veux pas faire peur aux futurs voyageurs, j’en ai rencontré qui gagnaient bien leur vie, ont pu économiser et ont aimé ce qu’il faisait. Et j’ai quand même rencontré des personnes formidables et eu l’expérience de travailler dans des restaurants et cafés, ayant un projet futur dans ce domaine, cela m’a beaucoup apporté. Il faut juste réussir à garder le positif en tête !

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Quelles ont été tes plus grosses difficultés en Nouvelle-Zélande ?

Bon, je crois être un cas un peu particulier ! En dehors des difficultés de tous voyageurs : barrière de la langue, de la culture, manque des amis et de la famille, manque du bon vin et du bon fromage, problèmes de voiture… Moi, j’ai cumulé des problèmes de santé ! Il faut savoir qu’en France, je ne suis jamais malade, je suis loin d’être une chochotte et j’écoute rarement les signaux d’alerte de mon corps. L’assurance voyage était donc pour moi, comme toutes les assurances, une pompe a fric, ni plus ni moins. Mais je l’ai prise bien évidement car c’était obligatoire et que c’était une sécurité, quoiqu’on en pense. Et bien je crois que c’est moi qui ai été un gouffre financier pour eux au final ! Ahah ! Quand je vivais à Kaikoura, j’ai eu une infection de l’appendice et j’ai dû être emmenée d’urgence à l‘hôpital de Christchurch pour me faire opérer. Je n’ai pas eu le temps de m’inquiéter, tout est allé assez vite et l’opération de l’appendicite ne présente pas beaucoup de risque, c’est assez courant. En tout cas, ça me fait une expérience de plus à raconter ! Les infirmières et les médecins étaient super, me traitaient vraiment comme une patiente et non un numéro. J’y suis restée 2 nuits, j’ai appelé tout de suite l’assurance Globe Partner, qui a été très efficace et a pris contact avec l’hôpital pour régler la facture (qui était tout de même de plus de 12 000 dollars, donc si jamais l’envie vous prend de partir sans assurance, peut-être que vous y réfléchirez à deux fois !). Je suis partie sans avancer les frais d’hôpitaux (de toute façon, je n’avais pas cette somme) mais j’ai payé les médicaments et les visites médicales donc gardez un peu de sous de côté, la santé est importante.
Sinon, mon frère m’avait dit avant de partir « y’a des gens comme ça, ils sont maladroits, ils cassent tout, ils tombent tout le temps, il leur arrive toujours des mésaventures, tu en fais partie« . Et bien ça n’a pas loupé, à peine remise de cette opération, le jour de Noël, je décide d’aller faire une balade en forêt. J’étais en road trip seule donc je n’ai pas passé Noël avec mes amies. Bref, balade sensée être simple, je glisse, j’ai le réflexe de sauver mon appareil photo, je fais une mauvaise chute, mon poignet retient tout mon poids et je l’entends craquer. La douleur est si intense que je tombe presque dans les pommes mais je me reprends en main car j’étais vraiment seule. Je retourne à ma voiture à 1 h 30 de marche, je prends le volant (voiture automatique heureusement) à la recherche d’un centre médical. Je trouve simplement un centre de secours pour surfeurs ouvert, ils me bandent le poignet. Le lendemain, rien n’était ouvert donc j’ai dû conduire jusqu’à Gisborne. Bref, après un visite médicale, une radio etc., verdict : poignet cassé ! Donc je suis rentrée en France avec un plâtre. Cette fois-ci, le médecin a pu déclarer l’accident et je n’ai payé que les visites médicales mais encore une fois, l’assurance a été très efficace. Voilà mes mésaventures en Nouvelle-Zélande, qui sont en fait, pour moi, plus des souvenirs à raconter, surtout que les Néo-zélandais sont blagueurs donc mon plâtre m’a finalement permis d’engager beaucoup de discussions et d’échanges.
Tout ce blabla pour finalement vous dire de ne surtout pas partir sans assurance même si vous êtes en général en bonne santé car je n’avais jamais eu ni plâtre ni opération en France. Et ne vous inquiétez pas, la Nouvelle-Zélande a un très bon système de santé, vous y serez aussi bien soigné qu’en France si ce n’est mieux. Ça ne doit en tout cas pas freiner votre voyage, ce serait dommage.

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Quel est ton meilleur souvenir ?

Difficile de faire un choix, j’en ai plusieurs ! Sans doute le Tongariro Nothern circuit qui est le mordor dans le Seigneur des anneaux, ou le lake Tekapo d’un bleu incroyable qui invite au repos de l’âme, ou la route d’Invercargill à Queenstown, où on est tout simplement dominé par les impressionnantes montagnes. J’ai plein de souvenirs dans la tête : les étoiles, les couchers de soleil, les levers de soleil, le sourire des gens, aller pêcher avec un kiwi rencontré au travail, me retrouver dans une famille kiwi à boire du vin et manger du fromage, partager un repas avec un couple de Mexicains tout juste rencontré… impossible de faire un choix !

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Est-ce que certaines choses françaises t’ont manqué ?

Oui : la cuisine, le fromage, le pain, les odeurs des boulangeries, Paris, l’architecture européenne, les cafés typiques parisiens… Beaucoup de choses me manquaient en fait. Je n’ai jamais rejeté la France, je l’aime, c’est un pays merveilleux mais qui n’est simplement pas le pays qui convient à la personne que je suis.

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Qu’est ce qui t’a manqué en rentrant en France ?

Le chant des oiseaux, les oiseaux eux-mêmes, la forêt, les plages, le son des vagues, la gentillesse des kiwis, les ‘How are you, how are you doing, my love, sweet, honey, Hello dear’, tous ces petits mots gentils qu’ils te disent sans même te connaître, tous ces petits mots qui n’ont l’air de rien mais peuvent coller un sourire sur un visage pour la journée. Cette vie de baroudeuse, me réveiller le matin au bord de la mer, au milieu de nulle part… tellement de choses… La Nouvelle-Zélande est mon pays de cœur, je l’ai quitté avec le cœur gros.

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Qu’est ce que cette expérience t’apporte, du point de vue personnel ou professionnel ?

Sans doute un peu tôt pour avoir le recul nécessaire mais je dirais avant tout, l’anglais courant, la découverte d’un pays et de sa culture, une autonomie non négligeable et une capacité de se sortir de situations délirantes, la facilité d’échanger avec les gens. Voilà pour le professionnel. D’un point de vue personnel, le voyage aide à réfléchir, à se demander ce qu’on veut, qui on est. On doit se débrouiller seul et ça nous fait simplement grandir, gagner en maturité. On repart avec une vision de la vie différente, on réalise qu’on peut rêver, que le monde s’offre à nous et que se mettre des barrières n’est qu’une excuse pour cacher notre peur. Je n’accepterai plus de vivre là où je ne me sens pas heureuse, je ne suis plus prête à tout accepter juste par peur du lendemain, le moment présent est ma priorité et c’est sans doute la plus belle des leçons.
Ah oui, beaucoup de gens pensent que le voyage les changera fondamentalement. Bien sûr, on revient changé mais on reste la même personne au fond : si on est un peu réservé, on ne revient pas complètement métamorphosé et extraverti, non… Mais on apprend certainement à nous connaitre, connaitre nos valeurs et à accepter la personne que l’on est. Le voyage est une quête, une quête d’identité. On en a tous besoin.

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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?

Partez avec des objectifs et ne les perdez pas en route. Il est facile de se faire influencer par les autres voyageurs, de dépenser tout son argent dans la fête et l’alcool mais je pars du principe que vous pouvez faire ça en France. Si vous êtes venu pour voir le pays, scruter les coins et les recoins, économisez, apprenez à le faire, ça vous apprendra énormément et voyager le plus possible. Sans perdre de vue les rencontres bien sûr ! Tout est une question de mesure ! Il existe tellement de façons différentes de voyager, identifiez celle qui vous correspond. Forcez-vous aussi à fuir les Français pour améliorer votre anglais. Ça ne vous tombera pas tout cuit dans le bec !
Ne vous posez pas de questions, si vous voulez voyager, faites-le. On a toujours peur de l’argent, du retour sans travail et sans appartement, mais ce côté matériel ne vaut rien à côté de ce que vous aurez dans le cœur à la fin de votre voyage.

Retrouvez le blog d’Amélie : Amely in New Zealand

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(12) Commentaires

Marie I |

Super témoignage, merci Amélie !!!